En attendant que le vent tourne

Note: 3.3/5
(3.3/5 pour 10 avis)

Sous ses faux airs enfantins, En attendant que le vent tourne propose une réflexion étonnante sur le comportement des hommes, sans cesse tiraillés entre les plus nobles et les plus destructeurs des sentiments.


Enfance(s)

Cet été-là, un petit groupe d'enfants en vacances prend possession du village et de ses environs. Libres comme l'air, et prêts à toutes les aventures, Pierrot, Florentin et Xavier se risquent en forêt, où ils vont se lancer dans une entreprise fabuleuse : la construction d'une splendide cabane perchée dans un arbre. Hélas, un inconnu malveillant détruit leur splendide création. Ivres de colère et persuadés (à tort) que la responsabilité incombe à la petite bande rivale que forment Lucie et les jumeaux, les trois garçons jurent de se venger. Un engrenage fatal s'est mis en place, irrémédiablement. Exception faite du narrateur de cette histoire, personne ne le sait encore, mais ce qui n'était jusqu'alors qu'un jeu d'enfants va tourner à la tragédie ...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Janvier 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série En attendant que le vent tourne © Casterman 2011
Les notes
Note: 3.3/5
(3.3/5 pour 10 avis)
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20/02/2011 | Ems
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L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un petit album (par le format) qui se laisse lire facilement, sans être non plus des plus originaux. C’est une histoire relativement classique de gamins, de leurs approximations, de leurs jeux, de leurs bravades, avec quelques petits airs de « Guerre des boutons », puisqu’une petite guéguerre oppose les 3 garçons qui sont les personnages principaux à deux jumeaux de leur âge du village voisin (une fillette complète le casting). Au milieu de leurs mésaventures, les gamins sont confrontés à des choix (déclarer sa flamme, mentir pour conserver une amitié ou se dénoncé au risque de perdre ses copains). Cette partie aurait pu être plus dynamique, cela traine un peu en longueur, et la valse-hésitation ralentit un peu le rythme (alors que certains retournements sont un peu brutaux en fin d’album). Le dessin est assez simple, dynamique, agréable en tout cas, et raccord avec cette histoire. Le conseil d’achat vaut surtout pour vos enfants, c’est plutôt adapté à un lectorat jeune. En tout cas c’est mon ressenti, même si je peux concevoir que des adultes y trouvent leur compte.

29/05/2018 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue Boy

Si cette petite fable un peu cruelle recèle assurément plein de charmes, je ne peux pas dire qu’elle m’ait laissé une impression indélébile. Le dessin et la mise en couleur sont plutôt agréables à regarder, les personnages sont dans le style Titeuf en moins rond. L’histoire quant à elle n’a rien de particulièrement original, sorte de Guerre des boutons revisitée : deux villages, deux groupes d’enfants (moins nombreux, certes) s’affrontant parfois assez durement, il n’y a certes pas de sang, mais on n’est pas non plus chez les Bisounours. Cette histoire en apparence enfantine parle de sujets très adultes, notamment cette face destructrice qui se révèle parfois en chacun de nous, convaincus que nous sommes d’être du « bon » côté. Y sont exposés certains préceptes humanistes dont devraient s’inspirer bien des adultes, notamment sur la vengeance (« quoi qu’ait fait une personne, il est difficile de juger si elle mérite la mort ou pas ») et le mensonge… On aura également droit à une amourette entre Xavier et Lucie, le gamin hésitant à déclarer sa flamme à la fillette, un peu honteux de l’avoir battu quelque temps auparavant. Mais ce qui m’a en fait chagriné est cette impression d’improvisation, comme si les auteurs avaient par moment hésité sur la direction à prendre et, pour paraphraser le titre, attendaient en quelque sorte le sens du vent pour construire leur histoire. Du coup, on saisit mal l’essence du contenu, quelque peu brouillé par trop de messages. D’ailleurs, comme pour entériner cette impression, la fin en queue de poisson laisse un petit goût d’inachevé… Mignon et pas con, mais sans plus pour moi.

09/07/2014 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

J'ai bien aimé cette chronique de vacances qui met en scène plusieurs jeunes à la campagne. On entre assez rapidement dans le récit qui nous rappelle notre enfance avec la construction de cabanes dans les bois. C'est également une part de l'enfance un peu cruel avec des jeux dangereux. Bref, l'inconscience de la jeunesse. On sait que cela peut mener loin quelque fois... J'ai juste été un peu déçu par la fin de cette histoire car sans doute, j'en attendais plus. Le 4 étoiles n'était pas très loin. En tout cas, c'est une chronique estivale qui mérite lecture.

02/05/2012 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
L'avatar du posteur Alix

Le résumé de l’éditeur annonce que cette histoire « propose une réflexion étonnante sur le comportement des hommes, sans cesse tiraillés entre les plus nobles et les plus destructeurs des sentiments » et à ce titre je suis quand même déçu. Certes l’histoire est édifiante, bien écrite, et fait réfléchir, mais disons que sa mise en place est un peu simpliste, un peu téléphonée, et que certains comportements manquent de crédibilité. Certes, la crédibilité n’était peut-être pas le but premier des auteurs, mais attention aux communiqués de presse qui visent trop haut ! Prise comme une fable champêtre et enfantine, cet album est sympathique et bien dessiné. Un moment de lecture agréable, mais pour une réflexion plus poussée, lisez plutôt le roman culte « Sa Majesté des mouches ».

04/01/2012 (modifier)
Par Miranda
Note: 2/5
L'avatar du posteur Miranda

Cette histoire de petits garçons aura certainement un écho chez la gente masculine, en tant que fille ça m’a laissée de glace, voire même énervée par moments, car la seule gamine de l’histoire se fait taper dessus à coups de pieds allongée par terre et se révèle être assez stupide pour faire, par la suite, copain-copain avec son agresseur ! Les garçons, bien que d’un naturel plus bagarreur que les filles, ont ici des réactions trop agressives et destructrices. L’un d’eux détruit une cabane à coups de hache sur un coup de colère sans même en avoir parlé à ses copains, un autre embrase la forêt pour faire accuser deux autres gosses ; les enfants font souvent des bêtises, mais là je trouve que ça mériterait une visite chez le pédopsychiatre. Par ailleurs le coup du gamin de 10 ans qui tombe amoureux en un claquement de doigts n’est pas crédible à mes yeux, et encore moins la réponse positive de la gamine, à cet âge-là on a avant tout de fortes relations d’amitié et ces deux là ne sont même pas encore amis. Je trouve tous ces gosses pas attachants du tout, ni même intéressants, ils sont comme une douche froide, si on n'a pas de gosses on se dit qu’on a eu de la chance d'avoir échappé au pire et si éventuellement on en voudrait, l'envie passe immédiatement. A décharge il faut dire aussi que les parents atteignent un niveau de connerie conséquent, c’est presque normal de se retrouver en présence d’une bande de gosses désagréables, leurs modèles étant viciés. J’espérais que les auteurs proposent une histoire d'aventure entre gamins, mais c’est plutôt axé sur les comportements excessifs des enfants et surtout de petits garçons. Je n’ai ressenti aucun retour dans le passé car je n’ai pu, ni m’identifier à eux, ni même à leurs actes. Sinon la narration, le titre et le dessin sont assez jolis, bien que ce dernier soit un peu trop dépouillé, avec des décors quasiment inexistants.

10/03/2011 (modifier)
Par jurin
Note: 3/5

A travers une histoire très plaisante où deux bandes de mômes s’affrontent, les auteurs décrivent le monde des enfants sans concession mais sans exagération. Eh oui, et les auteurs ne s’y trompent pas, enfants nous sommes déjà menteurs, revanchards, cruels, violents... et j’en passe, un rappel bien intéressant à l’époque de l’enfant roi. Le récit est bien géré, le suspens soutenu est entier jusqu’à la dernière page. J’ai hésité longtemps entre 3 ou 4 étoiles, ce sera 3 étoiles car l’histoire ne sort pas vraiment de l’ordinaire, un sentiment de déjà-vu. Le dessin style Sempé est joli et très agréable.

09/03/2011 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Cet album vaut la peine d’être lu. Les propos et le dessin sont en parfaite osmose. Si l’histoire nous parle d’enfants, elle ne le fait pas sur un ton enfantin. Si le dessin est rond et dépouillé, il ne néglige pas la profondeur du champ et bénéficie d’une colorisation douce et nuancée. Et donc, si cet album peut paraître quelconque au premier coup d’œil, il l’est bien moins lorsque l’on se donne la peine de le lire (chose que j’ai failli ne pas faire… un grand merci aux précédents aviseurs ;) ). Ce qui est vraiment remarquable à mes yeux, c’est la manière toute naturelle (en apparence) avec laquelle les auteurs parviennent à nous faire pénétrer le monde grave des jeux d’enfant. Cette simplicité, c’est du grand art. Cette narration est d’une efficacité inattaquable. Je n’ai pas lu une histoire, j’étais DANS l’histoire. Et puis, cette manière de nous faire sentir que le drame est là, tout proche… que tout peut basculer à tout moment, ce suspense bâti sur un mensonge enfantin : grandiose ! Alors, oui, pour chicaner, je pourrais dire que j’ai trouvé quelques longueurs dans la seconde partie du récit… mais je ne peux m’empêcher de trouver ces longueurs justifiées. Ce récit m’a semblé, en fait, en constante progression et si cette seconde partie m’est apparue par moment plus lente, c’est, je le crains, surtout dû à mon empressement de connaître le fin mot de l’histoire. A découvrir !

08/03/2011 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
L'avatar du posteur pol

Ce récit résume à lui seul parfaitement l’innocence des enfants. Il arrive tellement bien à retranscrire leur insouciance, leur naïveté, mais aussi la méchanceté involontaire qu'ils peuvent avoir entre eux, ou leur timidité face à leur premier sentiment amoureux que cette histoire en est forcément touchante. Tout au long de l'album ces différentes émotions sont mises en avant, et à chaque fois avec brio et justesse. On ressent les choses avec eux. Lorsque l'un deux se fait brimer on prend les coups avec lui, lorsque, tout timide, il n'arrive pas à dire à la petite fille qu'il est amoureux d'elle, on ne peut s’empêcher de sourire et de l'encourager à se livrer tellement on aimerait qu'il arrive à parler. A chaque page on joue avec eux, on construit une cabane avec eux, on fait des bêtises avec eux. Ces aventures rappelle tellement de moments de notre enfance qu'on a l'impression de lire un condensé de nos propres souvenirs. Pour toutes ces raisons ce récit est touchant, il permet aux nostalgiques un petit retour en arrière fort agréable. Pour ne rien gâcher certaines répliques de ces mômes sont bien amusantes. Et enfin pour couronner le tout le dessin, assez simple, et les couleurs, toujours dans les mêmes tons clairs, collent à merveille à cette histoire. Bref tout ici est au service des émotions que les auteurs ont voulues faire passées : mission totalement accomplie !

04/03/2011 (modifier)

La production industrielle de bande dessinée nous abreuve d’albums par vague de mode et de sujets. On apprend en marketing, que suzuki et Yamaha avaient démoli le premier constructeur de moto sur le marché en inondant celui-ci de nouveaux modèles à raison de plusieurs par an dans les années 70. Malgré des modèles pas vraiment fiables, le virage de l’innovation fut pris et fit couler le N°1 d’alors trop statique devant la concurrence. Vous allez penser "qu’est-ce que tout ceci a à voir avec la choucroute ?" Nous y voilà : dans la production industrielle actuelle de Bande dessinée, nombre d’entre elles font comme ces modèles de moto qui n’avaient une durée de vie de quelques mois car la profusion d’offre aveugle de lecteur « consommateur ». Dans le lot des oubliés, nul doute que certains albums auraient mérité meilleur sort. La série qui nous occupe présentement pourrait faire partie de cette catégorie bien que je ne le lui souhaite pas. Le scénario simple mais percutant nous emmène dans le quotidien de jeunes pré-adolescents pendant les vacances à la campagne. Rien à voir avec les séries de l’été, les premiers flirts et les occupations futiles, notre groupe de personnages va au contraire se retrouver face à leurs propres sentiments, voyage d’autant plus effrayant que leur âge donne beaucoup de cœur et d’importance à tout ce qui touche leur expérience qui deviendra par la suite mémoire et donc flotteur permettant d’atténuer les creux. Nous rencontrerons trois garçons, puis deux papas, une fille et deux autres garçons et une vieille dame. Les six personnages des enfants forment une pièce en huis clos (enfin un huis clos au grand air d’un village perdu à la campagne) vont nous jouer la palette de l’émotion et des sentiments dans tous leurs contrastes, leurs violence et le décalage temporel source de bien des incompréhensions. Tout débute avec des copains qui veulent construire une cabane, la monoparentalité joue bien des tours, et notre exclu du groupe va vouloir se venger de n’être pas indispensable au groupe. Ce qui était un rêve devient alors un cauchemar pour tout le groupe puisqu’entre les déçus d’un vandalisme fanatique et le coupable n’osant avouer son propre forfait, le groupe vit mal. Un ennemi venant regrouper tout çà vient alors à point nommé, vecteur des frustrations il permettra pour l’un de trouver un bouc émissaire et pour les autres un responsable à leur malheur. Mais l’inattendu se jouera de cette relation simpliste et nos personnages n’ayant jamais le même référentiel temps et le même niveau d’information vont s’entredéchirer sans prendre note des conseils donnés ça et là par des adultes. Les frustrations vont monter jusqu’à cette humiliation ultime du couronnement du roi des slips devant l’être aimé, puis cet orage cathartique qui verra notre coupable initial enfin avouer son forfait. Là encore le facteur information intervient, puisque ce qui s’est soudain aplani entre les quatre protagonistes qui sont au même niveau d’information ne le sera pas pour les deux autres. La nécessaire catharsis cette fois-ci faite de feu viendra achever un récit poignant. Un bijou d’équilibre, de finesse et de justesse, voilà ce que cet opus vous proposera dans un voyage vers nos illusions perdues. Loin d’être réservé à la tranche d’âgé décrite, l’opus nous place au cœur de nos faiblesses pour mettre en avant le mal dont peut découler une incompréhension ou un manque d’information dans le temps (pour ne pas dire un mensonge par omission), même en étant animé par les meilleures intentions du monde. Ici pas de cliché mais de la tendresse, pas de violence sanguinaire mais une violence psychologique inouïe pour des cœurs tendres, pas de bimbo à forte poitrine pour attirer l’hormone mâle, mais un gentil platonisme naïf. Rien pour appâter le chaland et pourtant… Graphiquement le trait fluide donne un contrepoint parfait au scénario, mouvement, décors, colorisation et vues : tout nous transporte au cœur du récit et fait vivre le lecteur. Vous sentez le parfum des arbres, vous avez mal des coups portés, votre cœur se brise comme cet élan muet d’un amoureux trop peu sur de lui. Toutes les planches mettent le lecteur en condition de percevoir le récit dans son plus tragique destin. A la lecture de l’avis vous imaginez un drame racinien, mais un lecteur pourra également trouver une vieille histoire banale de cabane et de baston entre des gamins en vacances. Le curseur large donnera à chacun le devoir d’interpréter la narration. Pour ma part je fus bouleversé par cette lecture malgré l’apparente futilité du sujet. Cet album est de très loin mon coup de cœur de ce début d’année, et s’il ne figure pas déjà au panthéon de mes albums, il faut comprendre qu’une étoile filante reste moins dans le ciel qu’un astre. La simplicité du propos faisant sa force devient également sa limite lorsqu’il s’agit de trouver des chefs d’œuvre. Je ne saurais donc que vous encourager à lire et relire cet album merveilleux, vecteur du sentiment humain tisseur de liens sociaux, faisant de chacun un tortionnaire ou un bienfaiteur pour son prochain.

25/02/2011 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

Ce premier récit est une franche réussite. Malgré la profondeur psychologique qui se cache derrière ces jeux d'enfants, la lecture se révèle très fraîche grâce à un dessin très agréable avec ses couleurs pastelles. L'histoire semble emprunter à des classiques tels que " La guerre des boutons " et les histoires de Pagnol tels que " Le chateau de ma mère " ou " La gloire de mon père ". Il semble y avoir un décalage entre la forme et le fond. Le dessin semble sorti de BD jeunesse et met en scène des enfants, mais le contenu puise dans le drame. A l'âge des protagonistes, les réactions ne sont pas nuancées mais binaires. Les auteurs démontrent comment en partant d'un simple mensonge, des enfants peuvent rapidement se retrouver embarquer dans un engrenage sans fin que seul un drame pourrait arrêter. L'innocence et la spontanéité des enfants cachent bien des réactions profondément humaines et complexes. Les répercutions sont rarement contrôlables. J'ai été surpris dans tous les sens du terme par ce one shot, l'histoire amène à réfléchir mais se lit facilement. On n'est plus à un paradoxe près dès que l'on a entamé cette lecture !!! Il est recommandé d'apprécier les choses simples et franches avant de s'attaquer à ce superbe récit. Ceux qui préfèrent le tape à l'oeil ou le divertissement pur et dur perdront leur temps et leur argent. Pour les autres, une belle surprise est plus que probable.

20/02/2011 (modifier)