Sherman
Festival Polar de Cognac 2011 : Prix Polar de la meilleure série BD Etats-Unis, début des années 50. Figure mythique du self-made-man, Jay Sherman est un homme comblé : parti de rien, il a consacré sa vie et sa fortune à la réussite de ses enfants, Robert et Jeannie. Alors candidat à la présidence des Etats-Unis, son fils est assassiné sous ses yeux.
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide La BD au féminin Les prix du Festival Polar de Cognac Troisième Vague
Jay Sherman, véritable incarnation du rêve américain, parti de rien et devenu à présent un magnat de la finance, assiste, impuissant, à la scène. Alors que son fils est entre la vie et la mort, Jay reçoit un étrange appel : il doit payer pour ce qu'il a fait ! Après son fils, ce sera le tour de sa fille, Jeannie, et aussi de sa fortune. Il va tout perdre Le FBI, adversaire historique de la pègre, va mener l’enquête et assurer la protection de Jay. Griffo et Desberg nous plongent en plein roman noir et dans le passé de Jay afin de découvrir pourquoi on lui en veut autant. Mais il semble que détruire Jay ne soit pas l’objectif principal de son mystérieux ennemi. Tout cela cache quelque chose de plus vaste encore.
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Date de parution | 21 Janvier 2011 |
Statut histoire | Série terminée (un cycle de 6 tomes + un cycle de deux tomes) 8 tomes parus |
22/02/2011
| Mac Arthur
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Les avis
Quand on entame le premier tome et qu'on accroche à cette enquête d'un homme devenu riche qui fouille dans son propre passé pour comprendre qui lui en veut au point d'assassiner son fils, on s'inquiète un peu d'apprendre que cette enquête va s'étaler au long de 6 tomes, puis d'un second cycle de 2 supplémentaires. D'autant plus qu'on va avoir droit systématiquement, voire parfois 2 fois par album, à des rappels récurrents et pénibles des évènements du début du premier tome et de la conversation téléphonique qui s'en suit. Léger sentiment de remplissage et d'intrigue un peu trop étirée en longueur donc. Impression aussi de pas mal de stéréotypes où l'on sent qu'on est dans un scénario de Desberg et qu'il aligne les ingrédients qu'il maîtrise depuis ses nombreuses années d'expérience : maffia, nazis, businessmen mesquins, etc... On est en terrain assez connu mais l'accroche est bonne et on a envie de comprendre le fin mot de l'histoire. D'autant que les fausses pistes sont nombreuses... si nombreuses qu'à force on se doute qu'à la manière d'un Agatha Christie, le vrai coupable est bien plus près qu'on l'imagine. Et d'ailleurs, la lecture est aussi impactée par différents éléments qui peuvent paraitre illogiques, non réalistes, et si je n'en parle pas davantage c'est qu'en fait ces invraisemblances finissent par s'expliquer... justement parce qu'elles participent de la résolution du mystère. Et c'est justement ça qui m'a donné l'impression que l'intrigue était un peu trop cousue de fil blanc pour être vraiment bonne. Je n'ai donc pas été complètement convaincu par le scénario de ce long cycle de 6 tomes, et j'ai même trouvé la fin de celui-ci et la révélation du mystère un peu plate. Mais j'ai été bien pris tout de même par ma lecture que j'ai trouvé divertissante et bien rythmée. A l'inverse, le second cycle de 2 tomes m'a paru très dispensable. C'est un ajout qui va s'accrocher au premier, racontant des évènements bien différents 20 ans après, avec une autre héroïne issue du premier. L'ambiance n'est pas la même, l'enquête est bien plus courte mais peu captivante, et la fin tombe encore plus à plat que celle du premier cycle à mes yeux, probablement parce qu'on n'a cette fois pas eu l'occasion de s'attacher au personnage principal. Bref, vous pouvez vous contenter des 6 premiers tomes.
Je dois bien constater que pour le moment je n'accroche guère aux scénarii de Desberg. C'est dommage car je trouve que les concepts initiaux sont intéressants. Dans Sherman les auteurs nous renvoient dans une ambiance très Humphrey Boggart des 50's avec une nuance de JFK. Sauf que je trouve que son héros ne possède pas les épaules pour porter un costume de cette taille. Dès le début Desberg nous propose une personnalité peu crédible au regard des situations de l'époque. Sherman peut-il être perçu comme le Georges Duroy de Bel Ami ? Pas si sûr. Car pour moi le postulat de départ de Desberg est fortement improbable. La supercherie du faux étudiant de Yale ne peut pas tenir cinq minutes dans un tel milieu (vocabulaire, culture G, connaissance des codes). La suite est de la même nature avec de nombreux raccourcis scénaristiques ou d'imprécisions historiques. En outre la volonté de travailler sur deux époques implique une utilisation démesurée du flash-back. Le risque est que si elle est mal maîtrisée cette technique conduit à des scenarii confus, un mélange de personnages et des situations vites incompréhensibles. C'est ce qui se passe dans ma lecture à de nombreux endroits. Comme Desberg veut présenter des héros ambigus, cela devient vite très compliqué et nécessite des coups de baguette magique pour s'en sortir. J'ai plus apprécié le graphisme assez classique mais bien travaillé dans les décors, les costumes ou le dynamisme des actions. Les scènes de sexe soft sont plutôt bien réussies même si on tombe quelquefois dans la facilité de remplir des trous avec des jolies filles dénudées hors contextes crédibles. Finalement je me suis arrêté au bout de quatre épisodes malgré un graphisme sympa tellement j'ai trouvé l'histoire convenue et superficielle.
Un peu d’amertume – et je n’aime que le sucré - lorsque je ferme le tome 6 de cette série, ou plutôt de cette saga qui nous entraine dans un tourbillon effréné aux nombreux flashbacks. Je ne dis pas que ce n’est pas bien mais le récit est un longuet par moment, certaines cases sont sans aucun détail et quitte à mettre 5 coloristes sur le projet, cela aurait été bien de matérialiser un changement d’atmosphère visuelle entre les différentes époques. Enfin le final est vraiment moyen. Un ultime rebondissement invraisemblable qui vient de nulle part. C’est un peu compliqué par moment aussi je vous invite cependant à lire la série d’une traite. Les allers et retours incessants entre le passé et le présent sont nécessaires mais perturbants à la longue voire lassants. Enfin dernier point ennuyeux, c’est la répétitivité de certaines parties. On aurait pu s’en passer. Et faire cette série en 4 tomes. Au-delà de tous ces points négatifs, cela reste une série à découvrir si vous pouvez l’emprunter à la médiathèque mais pas au point de mettre une note 4 étoiles. Un 3 étoiles sera suffisant pour ma part.
Une série passionnante au suspens garanti. Jay Sherman, banquier incarnant la réussite à l’Américaine se voit rattrapé par son passé. Un mystérieux ennemi fait brutalement irruption dans sa vie pour lui annoncer qu’il va tout perdre. L’intérêt du récit est de nous faire participer à l’enquête. Qui peut bien être ce mystérieux ennemi ? Un adversaire puissant qui a parfaitement calculé la chute de Sherman, étape par étape. On suit les différentes pistes et à chaque fois qu’on pense être près du but, une nouvelle piste s’ouvre et on repart dans une autre direction. Plus l’enquête avance et plus elle se heurte au passé sombre de Sherman. Un passé qu’il va être contraint de révéler. C’est bien construit mais la série souffre vraiment de défauts de scénario (raccourcis, longueurs, répétitions) peut-être dus à la sortie des albums à un rythme trop rapide. Sherman, homme opportuniste et sans scrupules est-il une victime ? Un salaud ? Les deux ? La construction sous forme de flash-back entre la période de la Seconde Guerre mondiale et le monde d’aujourd’hui fonctionne bien. Il est d’ailleurs bien vu de mettre en perspective la situation des Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et la tragédie qui se déroule en Europe. Le dessin est malheureusement inégal et un peu décevant. Certains cases sont détaillées d'autres un peu bâclées. Dommage... La série est sympa à lire.
Je suis vraiment bien rentré dans cette histoire, j'étais même enthousiaste au début, et au final je suis un peu plus tempéré. Les éléments de départ sont vraiment intéressants. On est en présence d'un homme d'affaire dont le fils est en bonne place pour devenir président des USA. Et tout d'un coup, tout s'écroule. Un mystérieux homme le menace de tuer son fils, de le ruiner et de finir par achever sa fille. Et il passe progressivement (mais rapidement) à l'acte ! Du coup le suspense autour de l'identité de cet homme se met en place de fort belle manière. On découvre peu à peu qui est Jay Sherman et comment il est devenu l'homme qu'il est aujourd'hui. On suit donc à la fois un homme poussé dans ses retranchements et traqué dans le présent et également un homme au passé parfois trouble. Comment il a bâti son empire, en étant prêt à certaines choses qu'il est peut-être en train de regretter car elles sont en train de lui coûter très cher. Cette alternance entre passé et présent est bien dosée, on découvre que la liste des gens qui lui en veulent à mort est longue et qu'ils pourraient tous être derrière le jeu macabre qui se joue en ce moment. Tout ça est très bon et mériterait bien 4 étoiles. Mais voilà, j'ai trouvé que ça s'étirait un peu trop en longueur, surtout toute la partie pendant la seconde guerre mondiale qui tourne autour des liens avec le régime nazi. Il y a probablement un tome de trop car je me suis moins passionné sur la fin et j'attendais une seule chose : connaître l'identité du commanditaire mystérieux. Et je dois dire que j'avais envisagé bien des hypothèses mais pas celle là. Sur le coup j'ai trouvé ça gros, presque trop gros. Avec le recul pas tant que ça, c'est plutôt pas mal. Mais du coup, il y a quand même certains comportements que je ne m'explique pas trop. Au final, un bon moment de lecture qui passe pas loin du 4/5.
J'aime bien les années 50 aux Etats-Unis et leur mythologie symbolisée par les grosses bagnoles, les fringues et le cinéma de cette époque, où l'Amérique repartait vers la prospérité après les années de guerre. Les années 20 de ce pays sont aussi fascinantes ; ça tombe bien, dans cette bande, il y a les deux. Les auteurs s'emparent d'un thème très ricain : à travers le portrait d'un self-made man envié qui symbolise à l'excès le fameux rêve américain, soudain brisé par une avalanche d'épreuves qui démolit tout ce qu'il a construit, Desberg et Griffo proposent au lecteur de pénétrer au coeur d'une passionnante intrigue psychologique qui hésite entre la fable sociale et le polar. Le scénario bien construit met en lumière certains événements où Jay Sherman le héros central de ce récit, doit fouiller son passé pour comprendre qui lui en veut et pourquoi, mettant ainsi à nu certaines zones d'ombre et certaines vérités pas toujours très propres. Si Desberg n'évite pas des situations vues ailleurs et des figures attendues de ce type de récit, ainsi que quelques clichés (la rencontre et l'amourette entre Jay et Donna un peu rapide ; la rivalité animale entre Jay et David Sterling...), il se rattrape par une narration virtuose qui alterne présent et passé et qui commence par un début très accrocheur. Seul petit bémol : le récit patine un peu au milieu, ça s'étire et ça s'égare un peu trop lors des séquences avec les nazis, mais sinon, c'est une Bd palpitante, au dénouement inattendu qui tient en haleine avec une efficacité redoutable, à défaut d'une grande originalité. Griffo sait changer de style et de période sans problème, même si j'ai trouvé son dessin un peu bâclé parfois (dû au rythme rapide de parution ?), et n'ayant pas le même soin que sur Cinjis Qan ou Giacomo C. ; son trait est ici plus proche de celui sur Vlad. Les couvertures superbes, rappellent des images de vieux films américains des années 50. Cette série achève de placer Desberg parmi un aréopage de scénaristes doués comme Van Hamme, Giroud, Dufaux ou Cothias ; elle est tellement prenante que quand on la commence, on veut savoir absolument la suite sans décrocher, et j'ai lu les 6 tomes d'affilée sans ennui, ce qui est rare...
Dans l'ensemble, cette série est plutôt moyenne. Je viens juste de remarquer les dates de sortie de chaque album. 6 tomes en un an et demi, je comprends pourquoi le dessin de cette série est dans l'ensemble raté (et bien plus dans le tome 6) ; toutes les 2-3 pages on aura le droit à des erreurs anatomiques grossières, de trop nombreuses imprécisions et vraiment peu de détails, un encrage tremblotant, des perspectives difformes et autres couacs qui enlaidissent les planches de façon assez impardonnable. Certes, je ne suis pas plus que ça un amateur du dessin réaliste, mais lorsqu'il est bien réalisé, même si je trouve les planches laides, je trouve en général que les BDs sont lisibles (prenons l'exemple de Largo Winch). Avec ces couvertures ultra-soignées, "Sherman", c'est limite de la publicité mensongère. Heureusement que ce dessin plutôt laid est grandement rattrapé par la colorisation dans les tons gris-sépias, bien plus soignée, et maitrisée, pour gommer les nombreux défauts du style de Griffo. Sinon, le scénario est vraiment pas palpitant, bourré de cliché ; j'ai vite décroché, surtout que les (mauvaises) narrations à flash-back comme celle-ci m’insupportent. Si je voulais être méchant et lapidaire, je serai tenté de dire "Du sous Van Hamme".
Figure éminente de l’Amérique des années 50, le banquier Jay Sherman est à deux doigts de réaliser son rêve : permettre à son fils de devenir le président de la République. Seulement, ce dernier est assassiné par un mystérieux ennemi qui menace de détruire tout ce que Sherman a construit dans sa vie (fortune et famille). On peut dire que la série démarre fort et le lecteur est immédiatement pris dans l’intrigue. L’histoire n’est pas follement originale mais diablement efficace. Elle se divise en deux. Il y a d’une part l’enquête pour retrouver l’agresseur et d’autre part la vie de Sherman depuis son enfance au début du 20ème siècle. La vie très romanesque de Sherman se mêle plusieurs fois à la Grande Histoire, ce qui donne encore plus d’ampleur à l’intrigue. Narration et suspense sont parfaitement maitrisés et le changement de colorisation en fonction des époques est bien vu. Les dessins sont classiques et agréables même si le talent de Griffo est loin d’être exploité à son maximum. Au final, Sherman est une très bonne série policière, plutôt grand public, qui en dépit de quelques défauts, ravira les amateurs.
Le polar s'appuyant sur des flashbacks façon Citizen Kane. Dans l'Amérique uchronique pré-Kennedy, Jay Sherman voit son fils, prétendant à la présidence mourir assassiné. Quelqu'un souhaite faire payer Sherman pour son passé trouble... Sherman ne réinvente rien, mais aligne les références culturelle dans une intrigue homogène qui maintient l'attention de bout en bout, bien qu'un peu trop bavard. C'est déjà bien, et c'est même mieux quand on voit la galerie de personnages jamais blanc ou noir. Sa grande force, c'est donc de ne jamais indiquer au lecteur qui est bien ou mal, car la vie fait que les êtres humains sont plus complexes et parfois plus torturés intérieurement, qui plus est pendant ces décennies. Ainsi, on voit le carriérisme, l'ambition, la trahison mais aussi les amours impossibles se succéder. Par ailleurs, la BD de Desberg apporte aussi un éclairage souvent discret des relations géopolitiques internationales de la seconde guerre mondiale, montrant bien les paradoxes auxquels les gens ont pu être confrontés à l'époque, et les destins brisés qui en découlent. Si la lecture est plaisante, et que l'on attend le dénouement assez impatiemment, Sherman n'est pas dénué de défaut qui n'en font pas une œuvre majeure : Tout d'abord, le dénouement justement est un peu parachuté, donnant l'impression d'une cassure pas totalement cohérente avec le fil du récit. La frustration n'est pas totale mais la conclusion déçoit un peu. Le dessin ensuite n'est pas sensationnel. Griffo affiche une certaine constance dans son inconstance. Les personnages sont parfois bien travaillés mais aussi parfois carrément ratés, à tel point que l'on hésite parfois à identifier correctement qui parle. Par ailleurs, les cadrages et l'animation dans les cases est un peu plan plan et aurait eu à gagner en dynamisme sur certaines phases. Une sensation accentuée par la palette couleur un peu terne, propre aux films de cette époque. Pour ma part, Sherman atteint donc son objectif de divertissement intelligent, mais pêche par une mise en image impersonnelle que l'accumulation de références culturelles en tous genres de l'époque ne parvient pas à hisser plus haut que la lecture unique plaisante.
Je retrouve dans cette série, le Desberg de Black Op, c'est dire si cette série m'a vraiment séduit. J'ai lu les six tomes d'une traite tant je voulais connaitre la suite des mésaventures de Sherman. Passionnant de bout en bout, j'ai suivi ce polar qui couvre plus d'un demi siècle de l'histoire des USA avec frénésie. En effet, malgré les nombreux flash-back qui ponctuent le récit (les années 30, la seconde guerre mondiale, l'ascension de Sherman...), la lecture reste fluide grâce à un scénario bien ficelé, et des codes couleurs par époque. En outre, le résumé des épisodes précédents est bien intégré dans chaque volume. On pourrait voir dans l'histoire de cette famille de Sherman, une réminissence de celle du clan Kennedy (avec ses relations avec la mafia, le régime nazi, l'espoir mis dans son fils pour atteindre la magistrature suprême...) mais Desberg amène ici un souffle nouveau à travers une véritable chasse à l'homme sur six volumes. Une série réussie, malgré quelques approximations au niveau des dessins parfois (des visages non dessinés dans le tome 3, des personnages que l'on a du mal à reconnaitre sur certaines cases) mais cela est sans doute la conséquence d'une parution assez rapide et rapprochée entre les volumes.
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