La Gloire d'Albert

Albert est un brave père de famille. Mais le jour où deux sales petits gauchistes tendent un piège à son chef bien-aimé, il décide d'agir.
Davodeau Politique
Albert a deux gosses, une femme. Deux crédits sur le dos. Il bosse comme vendeur au Bricomat. Il fait des niches pour les oiseaux qu'il porte chaque semaine aux écolos du coin. Et participe comme figurant au spectacle son et lumière "Nos valeurs, notre terroir" organisé par le leader d'un parti d'extrême droite. Et aussi, il participe à une milice qui va cogner du dealer dans les rave parties. Bon. Taper sur les gens, c'est pas mon truc. Mais un jour ils m'ont proposés. J'ai dit oui. J'allais pas dire on. Après tout, moi aussi, j'ai des mômes. Je veux pas qu'on leur file destrucs pas nets. Et il n'y a pas de raison de laisser les autres se taper le sale boulôt. Je suis pas comme ça. Et voilà qu'un soir, après le spectacle, il voit deux jeunes tuer sous ses yeux le chef des milices, bras droit du fondateur du parti "Traditions et Convictions". Ca faisait des années que sa vieille carabine de chasse ne servait plus...
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Date de parution | Août 1999 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


Ayant récemment découvert cet album, je me disais en terminant la dernière page : mais bon sang, comment se fait-il que je n’ai encore aucune BD de Davodeau dans ma bibliothèque ? Les quelques ouvrages que j’ai pu lire de lui (« Chute de vélo », « Quelques jours avec un menteur », et je ne suis plus sûr des autres) m’avaient déjà franchement plu, et celui-ci ne déroge pas à la règle. Cette histoire de barbouzerie politique faisant référence de manière à peine masquée à la Vendée et Philippe de Villiers est très bien ficelée. Comme toujours, les personnages sonnent si juste qu’on a l’impression qu’ils ont vraiment existé (A ceux qui pensent qu'ils sont caricaturaux, je peux dire que la réalité est bien plus terrible, j'ai pu le vérifier en visitant à plusieurs reprises un ami habitant cette région !). Il s’agit d’un récit âpre au constat cruel : l’homme est un loup pour l’homme de manière générale et encore davantage dans un parti prétendant défendre la veuve et l’orphelin. Si Davodeau passe pour un auteur militant, il ne se berce pas pour autant d’illusions. Dans « La Gloire d’Albert », les deux « mercenaires » vaguement gauchistes ne sont pas des enfants de chœur. Si l’un, pas très fier de faire un sale boulot, essaye péniblement de s’identifier à un aficionado héroïque du Che, l’autre ne s’encombre pas de scrupules, seulement guidé par le besoin de fric et une âme noire comme l’encre, à peine égayée par ses sarcasmes assassins. Quant au brave Albert, employé dans une grande surface, rabaissé au quotidien par un petit chef condescendant, il attend son heure de gloire depuis qu’il fait partie des milices du parti "Traditions et Convictions ». Albert représente surtout l’électeur et adhérent idéal pour tout politicien démagogue et peu scrupuleux. L’histoire est captivante dès les premières images et bénéficie du graphisme sobre et enlevé de son auteur et de textes percutants. Les regards et les poses sont toujours placés au bon endroit et au bon moment, et l’on sait d’avance qu’il va y avoir du grabuge. Rien à dire sur le scénario qui pourra en déconcerter certains par son pessimisme ou sa fin abrupte. Pas de happy end ici, c’est juste la réalité brute et concrète dans une France provinciale qui se met le doigt dans son œil bovin, vouée corps et âme à un sauveur d’opérette fascisant. Le contexte relèverait plus de la mafia napolitaine que du folklore abrutissant du Puy du Fou, sans vouloir forcer le rapprochement avec la Vendée et son célèbre vicomte aux petits yeux perfides. En tous cas, c’est décidé, je vais réparer mon oubli bibliographique dans les plus brefs délais…


Un excellent one-shot de Davodeau. L’histoire n’est qu’un prétexte pour montrer la psychologie de personnages de bords politiques très différents qui croient faire ce qui est ‘juste’. Le scénario m’a tenu en haleine tout le long et j’ai adoré la fin qui est la meilleure partie de l’album par son cynisme. Le rapport avec la deuxième guerre mondiale et aussi bien trouvé. Contrairement à d’autres, je n’ai pas trouvé que, cette fois-ci, Davodeau faisait preuve de caricature idiote. J’ai visité plein de forums politiques de tous les bords (de l’extrême-gauche à l’extrême-droite) et des types comme Albert ou les deux gauchistes qui veulent tuer des sales fachos anti-démocratie je peux en trouver dix facilement.

NON le ton n'est pas meprisant. Des types comme ça existent et le perso est depeint de maniere tres realiste et TOUCHANTE et pas meprisante pour deux sous. L'histoire est bonne et j avoue que la fin m'a surprise. Et comme toujours chez Davodeau un brin dramatique. Le dessin? Desolé mais j'aime pas.

Un one shot excellent. Ce qui m'a marqué le plus, c'est de voir à quel point Davodeau reussit à etre proche de la realité dans toute cette histoire. D'un coté, un petit gars pas mechant, mais avant tout tres c***, puisqu'il est sensible aux arguments secutitaires bidons des partis d'extreme droite et de droite extreme. Le portrait est à peine exagéré....... De l'autre, un gauchiste qui veux debarasser le pays des fascistes et un gars pret à tout pour l'argent... En "arbitre", on trouve un parti nationnaliste, aussi puant que son electorat, l'intelligence (?!) en plus. Le plus etonnant, et pourtant, le plus vrai, est de constater que chacun pense etre l'heritier des resistant de la 2nde guerre, chacun voulant resister face à la gangrenne qui revient, soit le fascisme, soit l'etranger. Chacun est sincere. On a pourtant du mal à haïr ce pov' gars qu'est Albert... il est si coherent avec ses idées. On a aussi du mal à prendre parti pour les 2 tueurs de fascistes, leur methode etant elle meme fascite. Bref, un tres bon album. Davodeau reussit à ne pas prendre parti, en soulignant les faiblesses de tous les acteurs en presence.

Une BD terrible, un peu "premier degré" par rapport aux autres de Davodeau, aucun humour, mais c'est vraiment prenant. L'histoire commence, Albert a une giclée de plomb dans le ventre et il raconte. Et on l'écoute, histoire de savoir ce qu'il fait là. Et en l'écoutant, on découvre petit à petit sa vie de brave type, qui veux pas laisser les autres faire son devoir à sa place. C'est fascinant, on se laisse prendre au jeu, il n'y a pas de gentils et de méchants (enfin, si, y a un, mais bon...). Bon, lisez la, ça vaut le coup.
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