Chroniques sauvages
Un western boréal sombre et contemplatif.
Auteurs canadiens Canada Hurons, Iroquois et autres Indiens des forêts de l'Est de l'Amérique du nord.
Dans la mythologie du peuple amérindien des Anishnabegs, le cerf est un animal maudit, voué à être toujours chassé par le loup. Pour cette raison, les membres du clan du cerfs sont des parias parmi leur propre peuple. Mais avec l'arrivée des colons français, le Grand Chef pense pouvoir rompre la malédiction en se soumettant au dieu des blancs. Ainsi il charge Teshkan, son fils, de ramener au village une de ces "robes noires" comme on surnomme les jésuites. Au cours de sa mission, ce dernier va se convaincre que la seule façon de sauver son peuple n'est pas la conversion, mais d'affronter le loup mythique. Sa rencontre avec Lornand, un trappeur français, sera déterminante dans sa quête... À travers les mythes amérindiens évoqués se dessine une métaphore sur le choc violent des cultures autochtones et européennes.
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Date de parution | 07 Janvier 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J’ai surtout apprécié dessin et colorisation, qui donnent un rendu moderne et dynamique à l’histoire – un travail proche de celui des Jouvray (sur Lincoln par exemple). J’ai moins été convaincu par l’histoire et sa narration. Pourtant l’époque et la localisation m’intéressent a priori : les Amérindiens des forêts d’Amérique du nord – ici Hurons – et leurs premiers rapports avec les Blancs/Français. Mais, sur ce point de départ – bien mis en images donc – François Lapierre n’a pas su me captiver. J’ai trouvé son histoire à la fois obscure et creuse, avec des longueurs (action et dialogues). Et quelques incohérences (un Amérindien non encore acculturé parlant de rédemption), et une fin qui ne m’a pas du tout convaincu. Trop de fantastique d’un coup. Et une intrigue expédiée en deux/trois cases (le personnage du curé aurait pu être développé, au lieu de ne faire qu’un passage grotesque et halluciné, et tout me semble laissé en pan, avec comme dernier dialogue un « …c’est terminé. » étonnant et pour le coup inapproprié.
Je rejoins Miranda au sujet de cette série. Le dessin est pas mal et la colorisation est superbe, mais le scénario ne l'est pas. Les personnages ne sont pas totalement sans intérêt, mais la construction du récit fait défaut. J'ai eu l'impression qu'il ne se passait rien de passionnant durant la majorité du récit et lorsque quelque chose d'intéressant arrive enfin, il était trop tard pour que je rentre totalement dans le récit. Et puis on dirait que l'auteur ne sait pas à quel public il veut s'adresser. La narration est enfantine, mais ce qui se passe n'est pas trop pour les enfants. Bref, j'ai lu cet one-shot dans l'indifférence générale.
Pas si mal, vraiment. Ce one shot est à mi-chemin entre le récit d’aventure fantastique et le conte. Cet album est une belle découverte. Outre son dessin stylisé et avenant (raison première de son achat), il m’a permis de découvrir davantage les peuples indiens du Canada à travers cette "malédiction du cerf pourchassé par le loup". La narration parait parfois enfantine dans le ton mais cela n’enlève rien à l’intérêt qu’on peut lui porter. L’idée de départ est originale, non pas sur le fond mais bien sur la forme. Le final reste toutefois attendu. Cela ne gâche pas la lecture car une certaine logique est respectée mais j’aurais apprécié avoir davantage de surprise. Une bonne lecture au demeurant. A essayer donc . . .
Cette bd est réalisée par le coloriste de Magasin général et c’est bien ce qui m’avait attirée au premier coup d’œil, les couleurs superbes et chaleureuses. D’ailleurs on sent bien l’influence de Loisel et Tripp, on retrouve un peu le ton intimiste de l’autre série - bien que moins marqué ici - dans la narration et la manière de mener l’histoire, mais avec ce genre de récit à mi-chemin entre aventure et fantastique, je trouve le résultat un peu trop mou la plupart du temps. De plus, il commence avec une narration et des dialogues d'une naïveté excessive, j’ai eu la sensation de lire une bd jeunesse, et puis les évènements passent au tragique avec des morts et du sang, ce qui est presque surprenant. Je me suis ennuyée tout au long de la lecture, malgré le très joli graphisme, d'ailleurs j'ai zappé la fin, tant l'ennui était présent. Le graphisme qui lui sent bon le professionnalisme s'oppose avec le scénario et la narration nettement plus tâtonnantes à l’arrière-goût d’amateurisme.
Régis Loisel a écrit la préface pour son ami François Lapierre tout en l'encourageant à poursuivre sur cette voie. Jusqu'à présent, ce dernier avait colorisé la plupart des derniers albums de Loisel. Il est vrai également que l'action se situe non loin du lieu de Magasin général mais avec deux petits siècles de retard. Il est toujours intéressant de découvrir la civilisation des Amérindiens durant l'époque des premières colonisations autour du fleuve Saint-Laurent. C'est encore un parcours initiatique pour une quête mystique. Il est question d'un clan indien qui tourne le dos à leurs divinités pour adopter le Dieu unique afin de rompre une malédiction. Or les Jésuites qui sillonnent le continent n'ont jamais des pensées très positives. Le climat était de toute façon tendu entre les colons et les autochtones. Cependant, la conversion est-elle la meilleure solution ? C'est là toute la question. L'ambiance est clairement chamanique ce qui ne constitue guère une nouveauté s'agissant d'entrer dans la mythologie du peuple amérindien des Anishnabegs. Ce western des neiges pourra séduire quelques lecteurs d'autant que le dessin paraît agréable avec un magnifique réalisme des couleurs.
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