The Authority - Kevin le magnifique (The Authority - The Magnificent Kevin)
Kev Hawkins a vu sa part de choses horribles lorsqu'il faisait partie du S.A.S. et des services secrets britanniques, mais c'est la mort d'un ami proche qui lui fait prendre conscience de la vie qu'il a menée. Quand on lui confie une mission impliquant Authority, l'équipe de super-héros qu'il adore détester, Kev se retrouve dans des eaux encore plus troubles qu'à l'accoutumée, face à un choix très difficile. The authority : Kevin le magnifique recueille les cinq épisodes de la mini-série écrite par Garth Ennis (Preacher, Punisher) et dessinée par Carlos Ezquerra, le cocréateur de Judge Dredd.
Auteurs britanniques DC Comics Super-héros Univers des super-héros Wildstorm Wildstorm
Authority, la dernière ligne de défense de la Terre, a plusieurs fois sauvé la planète... en battant d'anciens dieux ou en repoussant des invasions d'autres dimensions. Mais ces actes de bravoure ne lui ont pas toujours attiré les bonnes grâces des pouvoirs en place... particulièrement aux Etats-Unis. Aujourd'hui, le Président américain a activé un terrible plan qui pourrait briser l'équipe, en attaquant son point le plus vulnérable: sa propre humanité. Cependant, loin de résoudre le problème, la manoeuvre pourrait aboutir à la destruction de la réalité! (C) Panini Comics Devant le succès des premiers story arcs ayant vu l'apparition de Kevin Hawkins, Garth Ennis propose ici une nouvelle mini-série en cinq épisodes complètement décalée avec au dessin Carlos Ezquerra. Les choses vont mal, très mal pour le groupe The Authority. Ils se sont fait décimer et leur dernier espoir réside dans Kevin Hawkins, un agent du S.A.S. homophobe aussi crétin que psychotique. Ainsi, Kev va au fil du récit nous en apprendre un peu plus sur sa vie et sur les aléas qui régissent la vie d'un agent spécial.. Kev, l’antihéros lâche, vulgaire et homophobe découvert dans l'album The Authority : Kev revient dans une aventure qui dévoilera les aspects les plus sombres de la vie d'un agent du S.A.S. Ne vous attendez pas à un album trop sérieux, le très caustique Ennis nous réserve de grands moments de comédie !
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Date de parution | 25 Août 2010 |
Statut histoire | One shot (Mini-série) 1 tome paru |
Les avis
Entre l'onanisme et la batte de baseball, il y a la tarte à la crème - Ce tome est le deuxième consacré au personnage de Kevin Hawkins, après Kev (épisode spécial, minisérie More Kev en 4 épisodes). Il contient les 5 épisodes de la minisérie The magnificent Kevin, initialement parus en 2005/2006, écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par Carlos Ezquerra, mis en couleurs par David Baron. Dans la première séquence, Kev est tranquillement en train de se masturber dans son lit, en imaginant une séquence (montrée au lecteur) avec sa chef, alors qu'un groupuscule de l'IRA s'apprête à investir sa chambre pour l'abattre par représailles. Sur le Carrier (le vaisseau voguant entre les dimensions du groupe de superhéros The Authority), les membres sont neutralisés les uns après les autres par une sorte de djinn les entartant, leur laissant une tarte à la crème inamovible sur le visage, les plongeant dans le coma. Seul Midnighter (un superhéros homosexuel et fier de l'être) en réchappe. Il se retrouve téléporté en Angleterre dans un endroit désolé, sans aucun superpouvoir, sérieusement blessé. Contre toute attente il demande au Boss d'Hawkins l'aide de ce dernier, ne faisant confiance qu'à Kev (homophobe et fier de l'être) pour l'amener à un hôpital spécialisé dans le traitement des superhéros. Dans la voiture, Midnighter (Lucas Trent) demande de lui raconter comment il en est venu à s'engager dans le SAS (Special Air Service). Comme le laisse supposer la séquence d'ouverture, ce récit s'inscrit dans les histoires provocatrices, trashs et outrageantes de Garth Ennis, avec la volonté affichée de repousser les limites du politiquement incorrect. Cela n'empêche qu'il y ait une vraie histoire, et même plutôt deux. La première concerne l'irruption inexpliquée de ce djinn agressif dans la forteresse d'Authority. Cela déclenche l'enquête d'Hawkins en Angleterre, et le duo improbable et antagoniste qu'il forme avec Midnighter. le suspens est de bonne facture, jusqu'à la résolution tout à fait satisfaisante. Cette facette de l'histoire n'apporte rien à la mythologie d'Authority, mais elle met en scène Midnighter avec un tranchant remarquable. La deuxième facette de l'intrigue réside dans la découverte du passé d'Hawkins et de quelques unes de ses missions. le lecteur familier des œuvres d'Ennis retrouve avec plaisir l'un de ses thèmes favoris : la condition de servitude du soldat, au service d'un commandement aux objectifs discutables, que les circonstances obligeront à remettre en question. Pour cette deuxième facette, Ennis développe un point de vue élaboré sur la nécessite de refuser l'obéissance aveugle et de questionner l'autorité établie, l'absence de reconnaissance de l'autorité militaire pour les services rendus, l'inadéquation de la prise en charge des soldats souffrant de troubles dus au stress post-traumatique. Il n'hésite pas à inclure une action clandestine pendant les Troubles en Irlande. Ces deux facettes du récit (un peu raboutées de manière artificielle au début du récit) constituent déjà une histoire bien fournie et décapante. Mais il faut encore ajouter la personnalité décapante de Kevin Hawkins, et de ceux qui l'entourent. Tout le monde s'exprime dans des propos francs, vachards et dépourvus d'hypocrisie, avec force mots grossiers et dans un argot anglais savoureux et imagé. Hawkins a parfaitement conscience de sa condition de sous-fifre facilement remplaçable que sa supérieure méprise. Dans ce type de relationnel très vert, il n'hésite pas à lui demander (après avoir reçu sa nouvelle mission) si par hasard elle n'accepterait pas de lui faire une gâterie (entièrement conscient qu'elle souhaite avant tout qu'il ne revienne pas entier de cette mission). Il connaît la réponse avant de poser la question, mais c'est la seule forme de rébellion qui lui reste. Ce mode relationnel méchant et blessant augmente la dimension humoristique née des situations grotesques (les tartes à la crème), du duo qui ne se supporte pas (l'homosexuel fier de ses performances et l'hétérosexuel à la vie sexuelle plus fantasmée que réelle), des moments énormes à la Ennis (une corvée de latrines). Pour la mise en image de ce récit outré, Ennis fait équipe avec Carlos Ezquerra, un vétéran du magazine 2000 AD et de la série Judge Dredd, avec lequel il a souvent collaboré (par exemple The green fields beyond ou Just a pilgrim). Ezquerra utilise un style plutôt réaliste, un peu simplifié, sans rechercher l'exactitude ou la précision photographique. Pour ces 5 épisodes, il a disposé du temps nécessaire pour insérer des arrières plans spécifiques régulièrement, et concevoir des formes de visages particulières pour chaque personnage. le résultat est de type descriptif, avec une bonne connivence vis-à-vis du scénario, en particulier visible dans les moments Ennis, tous mémorables sans reposer sur des images choc parce que trop explicites. Ezqerra s'avère doué pour dessiner l'expression juste au bon moment, savoir visible dès la première séquence dans laquelle Kev est en train de se palucher (pardon, de s'adonner à l'onanisme). The magnificent Kevin fait partie des histoires de Garth Ennis qui comprennent plus d'humour qui tache que de drame, et le lecteur se surprendra à plusieurs reprises à arborer un franc sourire en réaction à un humour percutant débarrassé de toute hypocrisie, voire à rire à haute voix. Cela n'empêche pas le récit de mettre en scène un individu foncièrement humain, avec un fond moral bien caché mais réel, une homophobie réactionnaire assumée, et un passé de soldat complexe, faisant réfléchir. Ennis et Ezquerra ont à nouveau collaboré pour les aventures suivantes de Kevin Hawkins : A man called Kev (minisérie en 5 épisodes).
Une autre mini-série d'Ennis sur le personnage de Kev. On retrouve donc l'humour noir d'Ennis et il sait comment mettre le pauvre Kev dans la merde. On retrouve les mêmes qualités que dans l'autre album le mettant en vedette à savoir que j'ai trouvé que le récit était un bon divertissement sans être un immanquable. Le point fort selon moi est la relation entre Kev et Midnighter qui donne droit à de bons moments de rigolade et même aussi à des moments touchants. En fait, je pense que la seule chose nouvelle est que le dessinateur est différent et que j'ai plus apprécié son dessin que celui du précédant dessinateur. Bref, c'est à lire si on aime bien l'univers de The Authority et/ou Garth Ennis. On retrouve ses tics comme le gore et la vulgarité, mais ça m'a semblé soft comparé à d'autres œuvres du même scénariste.
Cette mini-série de The Authority joue essentiellement la carte de l'humour, même si Garth Ennis ne peut pas s'empêcher d'y ajouter comme à son habitude une dose de gore et d'irrévérencieux quoiqu'il soit plus sage ici que dans ses oeuvres les plus connues. Le scénario n'est pas très crédible quand on en connait le fin mot, mais son déroulement est assez amusant. Le personnage de Kevin ne m'a pas tellement enthousiasmé car il n'a pas vraiment ici un statut de loque humaine tel qu'annoncé dans le résumé de la série. Il ne vaut pas un bon Spider Jerusalem (Transmetropolitan) dans ce genre. Son interaction avec Midnighter est cependant appréciable même si ce n'est pas cela qui m'a fait le plus rire au cours de cette lecture. D'autres points m'ont davantage amusé, notamment la chanson digne d'une comédie musicale de Swift ou encore le démon lanceur de tartes à la crême. La lecture de cette série ne marquera pas vraiment ma mémoire mais j'ai passé un moment plutôt agréable.
Le succès de The Authority - Kev a poussé Garth Ennis a faire une autre mini-série avec ce personnage de Kev dans l'univers de The Authority. Carlos Ezquerra prend la place de Glenn Fabry au dessin mais ce dernier a assuré les couvertures. Chronologiquement, cette série suit The Authority - Kev mais est totalement indépendante. Au centre du récit on retrouve Kev et Midnighter que tout oppose. The Authority se fait presque complètement décimer par un extraterrestre, et Midnighter, dernier rescapé, se retourne vers Kev pour l'aider malgré leurs différents. L'histoire est complètement décalée mais intègre des sujets sérieux et graves. J'ai trouvé que ce récit manquait d'équilibre, allant du comique au drame mais manquant de liant sur la durée. Cependant il est plaisant, Ennis utilise ses recettes classiques à bon escient, offrant une mini-série à ne pas mettre entre toutes les mains. Cette histoire a tout pour être la dernière avec le personnage de Kev car tout ce qui fait sa vie est plus ou moins détruit au fil des pages. Ezquerra ne m'a pas convaincu au dessin, c'est moyen, passe partout mais sans aucun charme. Pourtant c'est un dessinateur confirmé et reconnu. Il a la sale tendance à réduire les arrières plans au strict minimum. Je ne vais pas bouder mon plaisir car je suis fan de l'univers de The Authority ainsi que des productions de Ennis. Je conseillerai tout de même de commencer par la mini-série The Authority - Kev dans le même ton mais bien mieux réussie.
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