Les Années douces (Sensei no Kaban)
Plusieurs années plus tard, une jeune femme rencontre son professeur de japonais dans un bar.
Adaptations de romans en BD Ecritures Futabasha Seinen Taniguchi
Dans le café où elle a ses habitudes, une trentenaire, Tsukiko, fait la connaissance d'un homme solitaire et élégant, de plus de trente ans son aîné. Elle réalise qu'elle le connaît : il fut autrefois son professeur de japonais. Elle est célibataire, il est veuf. Complices, ils prennent l'habitude de se revoir dans le même café, au hasard de leur emploi du temps, puis bientôt d'improviser des sorties ensemble. Insensiblement, à petites touches légères, une connivence s'établit, puis une véritable affection, et peut-être même... Texte:L'éditeur
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Date de parution | Août 2010 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Réfractaires aux romans graphiques, un bon conseil : ne lisez pas « Les Années douces » ! Ce n’est pas la peine de « descendre » une bande dessinée parce que vous n’aimez pas généralement le genre en question ! En effet, Jiro Taniguchi a adapté le roman de Hiromi Kawakami. Un récit d’une sensibilité extrême, d’une délicatesse et d’une pudeur rarement atteintes dans la bande dessinée en général (je ne parle pas du roman puisque je ne l’ai pas lu). Du coup, les fans d’action, de fantastique, d’aventure (c’est dire avec de nombreux changements de lieux et des péripéties de la mort grave qui tue) et de récits policiers devront passer leur chemin sinon ils vont s’ennuyer beaucoup en lisant « Les Années douces ». Comme dans la plupart de ses réalisations, Jiro Taniguchi a pris son temps pour développer les sentiments de ses personnages principaux. Le résultat est que son récit est très poétique et contemplatif, je pense que cela est dû au roman qui a été écrit par une auteure (sans aller dans des débats interminables, les romancières ont peut-être plus tendances que les romanciers à développer davantage les sentiments que ressentent leurs protagonistes). Petit détail amusant en lisant ce manga : on peut se demander si ce n'est pas un recueil de recettes de gastronomie japonaise tellement les passages où nos deux protagonistes mangent sont nombreux ! Et puis, qu'est ce qu'ils peuvent boire comme sakés !!! J’ai donc apprécié cette histoire qui me semble très réaliste et dont je n’ai eu aucun ennui à le feuilleter. En tout cas et à titre personnel, ayant atteint un certain âge, je me suis parfois reconnu dans le personnage du « maitre » et je n'ai pas été très étonné par son comportement par rapport à des femmes plus jeunes que lui (eh oui et c'est la réalité, certaines jeunes femmes aiment des hommes beaucoup plus âgés qu'elles principalement parce qu'elles apprécient leurs "maturités" et -je cite- leurs "grandes cultures"). Je suis juste tout de même très surpris par le ton hautement paternel que prennent les hommes japonais (du moins, c'est ce que je remarque dans la plupart des mangas). J’adore le coup de patte de Jiro Taniguchi. Je ne sais pas pourquoi mais cet auteur me semble être le plus « occidental » des mangakas tant son trait ressemble à la plupart des dessinateurs franco-belges. Je ne suis pas étonné que nombre de ses récits -il me semble- aient été adaptés au cinéma tant sa narration est excellente et son style d’un réalisme saisissant. Sans être le manga que j’ai le plus apprécié de Jiro Taniguchi, j’ai beaucoup aimé « Les Années douces ». J’y ai apprécié sa sensibilité et le fait que la narration de ce récit soit excellente. Le thème de cette histoire est universel, les deux auteurs nous livrent leur version à la japonaise… c’est délicat, peut être niais parfois mais leurs visions de ce sujet me semblent tout à fait respectables. Et, je le répète encore : bédéphiles allergiques aux romans graphiques, ne lisez pas ce manga !
Ce Taniguchi-là ne restera pas dans les annales, mais il comporte cependant quelques points intéressants. Je crois qu'il s'agit de la première adaptation d'une auteure, et non plus d'un homme. Ce qui fait que le ton du livre est plus sensible, voire poétique par moments. Il y est par exemple question d'amour physique, et c'est amené de façon très douce. Tiens d'ailleurs, je crois que ce sont les premières images de femme nue réalisée par Taniguchi, du moins les premières que je vois. Ce n'est pas tout à fait une réussite, non que la jeune femme ne soit pas un mannequin, mais plutôt du fait qu'on sente l'hésitation, le manque de confiance (et de repères ?) pour représenter la nudité. Du coup l'auteur n'en abuse pas, réduisant ces passages au strict minimum, et c'est très bien. On retrouve des éléments chers à Taniguchi dans le récit : la cuisine, mais aussi un petit côté contemplatif, un motif souvent présent dans la littérature féminine, et chez Taniguchi. Mais le problème, c’est que c’est limite chiant par moments. La fille n’ose pas avouer ses sentiments à son maître, et celui-ci cache ses sentiments naissants derrière une dignité à la limite de l’arrogance. Le carcan de l’éducation nipponne ? Possible, mais c’est vrai qu’on en vient à espérer que cela ne marche pas entre ces deux-là… Autre motif étonnant chez le dessinateur : la représentation de tengus, ces êtres étranges du folklore japonais. C’est vraiment étonnant, car dans la plupart de ces récits Taniguchi s’est efforcé de représenter la réalité, la cohérence. Tout cela forme peut-être un tournant dans l’œuvre du maître.. Le dessin est toujours aussi réussi, mais la lenteur de l’histoire et la mièvrerie de celle-ci font qu’on s’ennuie un peu. Comme l’ont dit d’autres, c’est un Taniguchi mineur…
J’ai fini de lire les deux tomes de ces années douces qui résonnent encore en moi. Cela fait partie de ces lectures dont on aimerait dire qu’elles sont vraiment excellentes mais ce n’est pas tout à fait le cas car il y a forcément des choses qui déplaisent. On ne perd pourtant pas une miette dans la lecture car Jiro Taniguchi sait y faire dans la mise en scène même lorsque l’action est inexistante. Son dessin est toujours aussi magnifique car on arrive à percevoir les différentes émotions. Non, ce n’est pas ça ! Je ne suis pas parvenu, non pas à croire à cette histoire d’amour, mais à accepter les personnages et surtout leurs réactions face à certaines situations données. Cela m’a quelque peu exaspéré. Je vais tenter d’expliquer plus en longueur ce que je viens de dire comme j’ai un peu de temps. Les deux protagonistes principaux sont une séduisante femme célibataire de 36 ans et un vieil homme veuf approchant sans doute les 70 ans. Le point de vue sera celui de la femme dont on a l’impression qu’elle est en position dominée face aux caprices d’un vieillard qui fut autrefois son professeur. Ils ont l’habitude de fréquenter un bar afin de s’adonner à corps perdu dans leur boisson locale. Quand c’est le moment de payer, l’auteur insiste pour savoir qui paye l'addition comme si c’était un détail très important alors que cela ne l’est pas. Il y a d’autres détails qui me font dire que c’est très matérialiste comme approche. Est-ce alors dans la culture japonaise ? Cela m’a paru lourd et indigeste, voire pas très romantique. A l’heure où j’écris ces lignes, un terrible tremblement de terre suivi d’un tsunami dévastateur et vraisemblablement d’une catastrophe nucléaire sans précédent ont frappé l’archipel du Japon. Or, dans la bd, comme chez beaucoup d’autres auteurs japonais, il y a toujours une référence aux catastrophes passées ayant touché le pays. On apprendra qu’un marché local a été durement frappé par un typhon 40 ans auparavant dans la vie du professeur. On apprendra que telle maison a été construite selon des normes parasismiques importantes. Bref, c’est jusque dans leur culture ! Par ailleurs, l’homme est construit selon le modèle de l’imperturbable qui essaye de garder tout ses sentiments en lui. J’aurais envie qu’il se lâche un peu à l’image d’un peuple qui ne bronche pas d’un pouce face au danger. Ce stoïcisme m’énerve quand on pourra y voir du courage et de la témérité. Attention, est-ce vraiment utile de préciser que mon « on » n’engage que moi bien entendu ? La fin de ce roman d’amour m’a également déplu dans la mesure où le fantastique surgit par la grande porte pour envahir un récit tout à fait crédible. Cette transformation en autre chose m’a totalement dérouté. Pour autant, j’en garderai un bon souvenir car cela avait en germe de grandes possibilités. Après, il faudra accepter le fait qu’une cueillette de champignons ou l’achat de poussin sur un marché soit un moment de pur bonheur où l’on s’extasie. Conversation futiles et déambulations nocturnes alcoolisées au programme ! Qui est partant ?
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