Et c'est comme ça que je me suis enrhumée
Comment la fille de la couverture a-t-elle bien pu attraper ce gros rhume ? C'est une longue, très très longue histoire...
BD muette Lécroart, auteur oubapien par excellence
Difficile de raconter une BD comme celle-ci... Son principe vous est résumé dans le petit dessin de la quat' de couv' : c'est un peu comme ces dominos alignés par centaines les uns derrière les autres, et qui chutent tous un par un quand vous faites tomber le premier de la file. Ici, pareil : chaque petit événement en entraîne un autre, qui en déclenche un autre à son tour, et ainsi de suite pendant 150 pages. Ça commence au moment de l'extinction des dinosaures pour se finir à notre époque, au moment où une fille s'enrhume. Et ces deux moments sont bien liés l'un à l'autre, par une succession de tout petits événements...
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Date de parution | Février 1998 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
On est là plutôt dans les débuts d’Étienne Lécroart et, si on trouve déjà dans cet album les personnages au visage assez gros et rondouillard qu’il utilisera ensuite dans la plupart de ses séries, il n’y a pas ici trop de contraintes liées à l’oubapo, dont il se fera ensuite le champion – quoi que… Il y a en fait une seule contrainte, qui est l’idée même de cette histoire un peu absurde et loufoque : il s’agit d’expliquer comment une femme s’est enrhumée, en remontant les chaines de causalité jusqu’à la préhistoire (et même jusqu’à l’ère des dinosaures ! Le principe est donc assez simple, nous avons là sans doute le plus long travelling de l’histoire de la BD, puisque nous suivons, sans qu’aucun mot ne soit prononcé, une série d’événements qui se produisent en cascade sur plusieurs dizaines de millions d’années ! Alors, forcément, sur près de 150 pages, il y a quelques redites, des longueurs, des passages moins intéressants – Lécroart aurait-il dû « couper au montage » son travelling ? Je ne sais pas. En tout cas, il parsème son histoire d’humour, pour la dynamiser et lui donner plus de peps (particulièrement dans le dernier tiers d’ailleurs). De plus, il arrive à casser un peu la trop grande linéarité de « l’intrigue » avec un running gag amusant : une sorte d’extraterrestre qui cherche à prendre contact avec les hommes, et qui est immanquablement piétiné, écrasé, culbuté, désintégré, etc. et passe totalement inaperçu des personnages – mais pas du lecteur, qui y voit une façon réjouissante de se reconcentrer sur les péripéties et l’avancée de l’histoire, puisque la couverture et le titre nous ont dès le départ livré la chute. Un Lécroart « mineur », peut-être, si on le compare à certaines de ses œuvres postérieures, mais intéressant, en tout cas une lecture que j’ai bien aimée (mais je suis un lecteur admiratif depuis longtemps de cet auteur).
Mouais, un gros mouais pour cette BD. Elle est pour moi la démonstration du fait qu'une bonne idée ne suffit pas à faire une bonne BD. J'ai beaucoup d'admiration pour le travail d'OUBAPO de Lécroart, et cette BD rentre plutôt bien dans cette catégorie, même si elle m'a semblé moins fouillée dans la forme et dans le fond. L'idée de raconter comment on peut s'enrhumer en faisant remonter l'origine à l'aube de la Terre est amusante, mais je pense que j'aurais beaucoup plus apprécié la BD si elle avait été bien plus courte. Là les situations s'enchainent, heureusement teintées d'une bonne dose d'humour, mais elle se retrouvent souvent répétées et finalement on se lasse à mi-parcours de tout ce fouillis qui ne trouvera son vrai développement qu'à la fin. Le dessin de Lécroart fonctionne très bien avec le style muet, mais en dehors de ça, il n'y a pas grand chose dans la recherche de mise en page, alors que je trouve qu'il y aurait largement eu matière à cela. Bref, c'est une BD qui est facilement oubliable en dehors de son idée. Et c'est ce qui est dommage, en moins de pages elle m'aurait sans doute parue séduisante. Là c'est trop gros, trop indigeste. Et la relecture ne me tente pas vraiment. Tant pis !
Raconter comment un personnage s’est enrhumé en remontant à la création du monde : voici le défi relevé par Lécroart. Le récit, totalement muet, s’apparente donc à un jeu de dominos, chaque événement en entrainant un autre, puis un autre, et ainsi de suite jusqu’à la conclusion finale. L'histoire se meut autant dans l'espace que dans le temps, ce qui n'est pas des plus simples à mettre en place. Dans l’ensemble, je trouve l’exercice de style réussi, même si certains sauts temporels m’ont semblé forcés. Quelques enchainements m’ont franchement fait marrer et le petit extraterrestre, victime récurrente de l’histoire, est une excellente trouvaille. Je dois cependant avouer que j’ai ressenti par moment un peu d’ennui. Tout le récit étant construit sur la même idée, la lassitude s’installe vite lorsque l’originalité n’est pas au rendez-vous. Et c’est arrivé à l’une ou l’autre occasion. Un bon récit, cependant, certainement à lire à l’occasion, et même à posséder. Mais pas un indispensable à mes yeux.
Lewis Trondheim s'est fait un nom et est connu du grand public. Etienne Lécroart démontre qu'il a également une imagination à toute épreuve et une faculté à développer des récits avec des contraintes dans la ligne droite de l'OuBaPo. Ce one shot nous offre un effet papillon multidimensionnel. (temps sur 65 M d’années, lieux, etc…) Il n'y a pas de limites tant que l'humour est présent. La BD est muette et se lit très vite malgré les 150 pages. Il y a d'excellentes trouvailles dans cette BD qui méritent d'être découvertes autrement que par un résumé. Ce travail est si original et intéressant, que j'estime dommage de passer à côté. Etienne Lécroart mériterait d'être plus connu. Cet auteur excelle dans les performances liées au 9ème art.
Les Erreurs de l'Histoire. Voilà comment aurait pu s'intituler ce petit opus. Car on nous y explique comment a été inventé l'instrument de musique, l'origine véritable de la première guerre mondiale... De manière gaie et inventive, Lécroart nous raconte l'histoire du monde, qui avance grâce à des projectiles divers (style Bobo), d'extraterrestres de bonne volontéde gentil toutou qui ramène le truc qu'on lance. Très très divertissant. Pas besoin de dialogues, puisqu'on est dans le domaine visuel. Et pas besoin d'un dessin trop réaliste, le style de Lécroart étant adapté à l'humour en strips. Réjouissant.
Epaté par "Cercle vicieux" du même auteur, c'est avec intérêt que je me suis jeté sur cet album, à l'idée très originale et intéressante... Le problème, c'est que sur plus de 100 pages il se passe plein de choses; trop peut-être, et surtout avec des transitions, des liens de causalité certes variés (quoique cerains "thèmes" reviennent assez fréquemment), et farfelus, mais pas toujours très cohérents... On se retrouve donc à feuilleter (parce qu'on sature au bout de quelques dizaines de pages) ce livre assez rapidement, un peu lassé par l'accumulation de situations, de surcroît trop rapides et parfois maladroites. Si je continue de penser que l'idée est excellente, je crois que sa réalisation aurait demandé un album beaucoup moins important... L'auteur aurait alors pu se concentrer sur les enchaînements logiques pour en faire quelque chose d'inévitable, une fatalité, alors qu'ici ça laisse un peu à désirer. A découvrir pour son originalité, mais... bon... voilà quoi... Lisez plutôt "Cercle Vicieux"...
Faire voyager le lecteur à travers les époques et les continents, faire défiler devant ses yeux 65 millions d'années en 150 pages sans paroles, tout ça pour raconter comment une fille s'est enrhumée, voilà qui est assez gonflé, non ? L'idée franchement originale est plutôt bien traitée et, malgré quelques longueurs, quelques passages un peu laborieux, tirés par les cheveux, bref un peu moins intéressants que le reste, dans l'ensemble c'est une BD plutôt marrante, qui vaut le coup d'oeil. Maintenant, est-ce qu'elle mérite vraiment qu'on dépense 10,5 euros, c'est une autre histoire... Allez plutôt voir s'ils l'ont à votre bibliothèque habituelle, et lisez-la gratos. Et s'ils ne l'ont pas, eh bien... venez à celle où je bosse !
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