Les Innocents coupables
Dans une colonie pénitentiaire du début du 20ème siècle, nous suivons l'histoire de Jean arrivé là avec 4 autres garçons. Ils vont devoir apprendre les dures règles de ce que l'on appellera plus tard "les bagnes d'enfants".
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Le Meilleur de Bamboo Les meilleures séries terminées en 2013 Prisons
Janvier 1912. Quatre jeunes parisiens sont conduits dans une lointaine campagne. Condamnés à diverses peines, ils rejoignent la colonie pénitentiaire agricole "Les Marronniers". Les poulbots vont découvrir et apprendre de nouvelles règles dans ce lieu que l’on appellera plus tard les "bagnes d’enfants". L’injustice et la violence, mais aussi l’amitié et la solidarité, constituent le quotidien des colons. Jean a ses secrets, Adrien ses doutes, Miguel ses blessures, Honoré un caractère bien trempé… Et nos héros refusent d’être écrasés par le système pénitentiaire.
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Date de parution | 09 Mars 2011 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Ce triptyque revient d'une façon émouvante sur un épisode douloureux de notre passé pénitentiaire. L'internement dans des conditions très dures de jeunes enfants est une thématique assez peu visitée. C'est dommage car elle peut faire réfléchir à l'évolution du droit des enfants souvent défaillant même dans des états de droit comme la France l'était à cette époque. A travers le parcours d'un quatuor de jeunes défavorisés, Laurent Galandon propose un scénario cohérent et bien construit qui montre la sévérité de la justice comparée à notre époque. L'auteur choisit ses héros ayant commis des petits délits (encore que Miguel avec son couteau) qui peuvent nous paraître légitimes aujourd'hui. Ce n'était probablement pas la perception à l'époque ni celle qui existe encore dans certains pays où un petit vol peut être puni de façon bien plus sévère. Ainsi l'auteur ne force sûrement pas le trait sur la vie dans le camps de redressement/correction des Marronniers. Les personnages sont bien campés et Galandon ne va pas trop loin dans le côté violence inhérent à cet environnement. J'ai même trouvé que Galandon forçait un peu sur une ambiance un peu bleuette autour de la camaraderie, l'entraide voire une histoire sentimentale qui fait un peu contre emploi avec l'ambiance générale. Cela est particulièrement sensible dans le tome 3 qui propose une fin en happy end un peu rose bonbon à mon goût. Le graphisme très anguleux d'Anlor colle particulièrement bien à l'idée que l'on peut se faire de ces enfants émaciés et écorchés vifs. Les cadrages fournissent beaucoup de dynamisme à la narration visuelle et l'on ne s'ennuie pas malgré un scénario assez prévisible. En effet seul le différend entre Adrien et Honoré propose un rebondissement assez inattendu. La mise en couleur est très classique et un peu passe partout mais c'est très correct. Pour finir je trouve que les auteurs sont assez sévères avec l'image de l'Assistance Publique de l'époque. Elle avait probablement des défauts inhérents à la mentalité de l'époque mais elle avait l'avantage d'exister et de donner des racines à l'aide à l'enfance qui existe aujourd'hui. Ce n'est probablement pas le cas dans de nombreux pays . Une lecture plus émotionnelle que documentaire bien plaisante.
Bonjour, Que dire sans se laisser aller à un fleuve d'émotions... D'avoir connu ce genre d'établissements de 1970 à 1980 ? D'abord le narratif de cette BD en 3 tomes est calé sur la même trame que le diptyque Le Bagne de la honte ; autre histoire vraie, sauf pour la partie de la romance avec la jeune fille, que l'on retrouve aussi ici dans cette série. Seul poncif à mon humble avis. Le trait est un peu moins fin, non sur l'épaisseur du trait de dessin, mais du descriptif des personnages, que sur Le Bagne de la honte, mais assez bizarrement cela n'enlève en rien le côté ni descriptif des personnages ni de l'action. Probablement que le coloriage plus pastel correspond bien et se fond à l'action ainsi qu'aux personnages, en étant habillé de moins de minutie, de moins clinquant ; de plus de sobriété. Et ne rend pas le même effet... Probablement aussi parce que ce trio en série ne s'appuie pas ainsi que Le Bagne de la honte sur des enfants ayant existé et sur des faits bien précis. Ainsi cela permet de bien comprendre les usages, parfois en-dessous, de la réalité et du vécu réel. Historiquement des personnages historiques comme Chamberlain dit Laffond le futur gestapiste qui a été interné enfant pour vol de pain aura purgé 12 jours au mitard sous les chiottes à Eysses. Abel Danos aussi passé par Aniane et Eysses sera gestapiste avec Chamberlain tout en ayant aussi sauvé des juifs. Sont aussi passés par Aniane Monsieur "non-lieu" Jo Attia, Boucheseiche, Ruard, ou Pierre Loutrel "Pierrot le fou 1" qui aura été enfant passé par Aniane et Mettray puis adulte tour à tour gestapiste puis engagé "par la résistance de Toulouse afin d'être l'exécuteur-tueur des condamnations d'allemands ou de collabos entre fin 1943 à 1945. Pratiquement tous ces gars ont ensuite à la majorité été envoyés aux "Bat d'Af/ Bataillons d'Afrique"... Après guerre tous feront partie de ce que la presse aura nommé "Le gang des tractions". Danos, Boucheseiche, Attia, auront travaillé pour le "SDECE-3", dit les services secrets des affaires secrètes : enlèvements, meurtres, intimidations, attentats dits faits par la main rouge. C'est le seul reproche me semble-t-il que l'on peut faire à cette série ; elle ne s'appuie pas assez sur des faits historiques, mais décrit ce qui se passait historiquement comme modus operandi dans ce genre d'établissement. Reste que la série est réaliste, parfois en-dessous de la vérité... Mais chaque établissement avait ses propres règles, usages, mitard ou pas, etc... La lecture reste prenante, facile, docile, ainsi les glabres traits du dessin et sobres couleurs un peu pastels. C'est une série à lire... Puis lisez Le Bagne de la honte. Et même si cette série ne s’inscrit pas dans un calque historique, il n'en reste pas moins qu'elle est à ranger dans une trame historique descriptive. Voilà, je la recommande chaudement. Elle n'est pas culte ainsi que "Blueberry" ou "Astérix" et autres séries, ainsi je n'ai pas mis 5 étoiles pour respecter la formule notificative mise en place mais le mériterait de par sa veine. Seule ombre au tableau est la romance avec la jeune fille, que l'on retrouve dans Le Bagne de la honte, et qui ne mériterait pas d'être là ; mais comment ne pas faire Hollywoodien afin de faire passer la pilule plutôt amère des fonctionnements, et non des dysfonctionnements, en usage dans ces établissements du pays des droits de l'homme. En tout cas elle devrait amener à réflexion sur ce qu'est, et devrait être l'éducation ; et ne serait-ce que pour cela, si vous n'aimez pas cela devrait faire cogiter... Cordialement, Tièri Note : lisez un témoignage plus détaillé de Tièri sur le forum.
L’atmosphère pénitentiaire des marronniers, cette « prison » agricole pour jeunes adolescents dans une France des années 1910 est pensante. La loi du plus fort est de mise. Les persécutions et les brimades sont le lot quotidien de ces gamins souvent condamnés pour de menus larcins. Les coups, les punitions, les insultes et les vexations font que quatre garçons - Jean, Adrien, Honoré, et Miguel – font élaborer un plan pour s’échapper de cet enfer. C’est rythmé. Pas de temps morts. On s’attache facilement à ces 4 poulbots pas très épargnés par la vie qui refusent de baisser les bras devant l’adversité. Le graphisme d’Anlor est peut-être un peu trop gras, avec pour certains personnages des traits un peu trop anguleux. Mais cela reste beau visuellement. Dans ce monde où l’iniquité et la violence sont quotidienne, de belles valeurs apparaissent. L’amitié, la solidarité, l’entre-aide, le courage ou encore l’empathie sont mises en exergue. C’est une belle surprise cette série et c’est donc tout naturellement que je vous invite à la découvrir. Note réelle 3,5
Voilà une trilogie plutôt sympa mais qui souffre un peu de son manque d'originalité. Nous suivons les déboires de quatre ados emprisonnés dans un bagne agricole qui ne dit pas son nom et là tous les poncifs de ce genre de récit sont au rendez vous. Directeur forcément très méchant qui ne pense qu'à s'enrichir, gardiens obtus limite débiles mentaux et petites frappes plus âgées qui s'en prennent au plus jeunes avec le catalogue habituel : sévices physiques, moraux et sexuels. Nous sommes en terrain de connaissance et les flashbacks qui approfondissent les personnages sont eux aussi cousus de fil blanc. Pour autant cette trilogie se laisse lire car elle n'est pas avare d'action et de rebondissements qui incitent le lecteur à vouloir connaitre la suite. Il faut ajouter un dessin semi réaliste plutôt bon avec une colorisation finalement assez lumineuse au regard du sujet. Un poil trop convenu cette BD se laisse cependant lire avec plaisir, une lecture préalable est sans doute nécessaire. avant un achat éventuel.
Voilà un triptyque qui, sur un sujet plutôt douloureux, se laisse lire agréablement. Au travers de l’histoire de quelques gamins/adolescents mis au ban de la société à la suite de menus larcins, nous découvrons l’univers d’un centre de redressement au début du XXème siècle. Où les méthodes sont proches de celles employées pour les adultes de l’époque. Plus que de réinsertion – dont il n’est jamais question en fait, il s’agit surtout d’écarter définitivement de la société ces mauvaises graines. Quitte à les traiter comme des bêtes. La bonne conscience de la société se paye du prix de cet exil, qui s’apparente, parfois dans tous les sens du terme, y compris physique, à une élimination. Le scénario est plutôt simple, mais bien construit, et les révélations sur le passé de certains (à partir du deuxième tome) densifient les personnages, tout en créant d’autres sources de tension entre les enfants… Et le dessin est bon, distinguant bien chaque enfant (malgré un uniforme et une coupe de cheveux identiques). On s’attache donc à ces rebus de la société et à leurs espoirs d’évasion. Au final, et à l’heure où certains (journalistes ou politiques) ont récemment voulu remettre au goût du jour des centres de correction (en leur donnant un nom voulant faire oublier ce qu’ils sont en réalité), cette série rappelle à juste titre que ce n’était qu’un traitement – inhumain – de la pauvreté, qui n’a jamais, bien au contraire, cherché à lutter contre ses causes. J’ai hésité entre 3 et 4 étoiles (note réelle 3,5/5), et vais finalement aller jusqu’aux 4 étoiles, malgré la fin, que j’ai trouvée un peu décevante, en forme de happy end un peu trop téléphoné, et peut-être improbable. Les qualités m’ont fait oublier les défauts. Une série à lire en tout cas !
Une histoire sympathique. Au début j'avais un peu peur de m'ennuyer car les histoires de bagnes d'enfants ne m'ont jamais trop intéressé car c'est un peu toujours la même chose qui revient (les adultes méchants, les nouveaux qui découvrent la vie de misère, les enfants plus vieux qui sont intimidants, etc). Pourtant à la longue je peux dire que j'ai fini par aimer cette série. Les différents garçons sont attachants et j'ai particulièrement aimé lorsqu'on voyait leurs passé. Je ne mets pas 4 étoiles toutefois parce que certains passages m'ont moins intéressé et je trouve la fin facile. Le dessin est remarquable. Les couleurs sont belles et le dessinateur crée une bonne atmosphère.
Les Innocents coupables est une série que j'ai découverte au détour d'une séance de dédicaces, et c'est une série que j'ai bien apprécié, et dont la lecture m'a été agréable. Graphiquement d'abord (puisque c'est ce critère qui a motivé mon achat), j'ai trouvé ça bon, et comme évoqué avec Anlor la dessinatrice, j'ai pu constater que le dessin a évolué (dans le bon sens) au cours de ces 3 tomes. Les cadrages et la mise en page sont bons, les couleurs sombres comme il faut pour raconter une histoire pas forcement très gaie. Les personnages qui au départ se ressemblent un peu avec leurs cranes rasés sont finalement très identifiables, de par leurs traits caractéristiques. Du bon travail ! Niveau histoire, pour le contexte, je ne connaissais pas l’existence de ces colonies pénitentiaires pour jeunes délinquants, mais de la façon dont est racontée l'histoire, ça semble vraiment crédible. Mais finalement c'est l'histoire de nos 4 jeunes qui est importante, chacun ayant son background (que l'on découvre au fil des 3 tomes), chacun ayant ses objectifs, tout ça est bien amené et bien raconté avec justesse. Une belle découverte, ayant hésité entre un 3/5 et un 4/5, j'opte finalement pour la note plus généreuse, un peu de bonne pub ne pourra pas faire de mal ;)
J’ai enchainé les trois tomes avec plaisir et célérité. Il faut dire que la narration est peu envahissante tandis que l’histoire et le destin de ces quatre frères de misère sont très accrocheurs. Le thème en lui-même est intéressant puisque nous sommes plongés dans un bagne pour enfants dans la France du début du XXème siècle. Un bagne qui ressemble à l’image que l’on peut s’en faire, c’est sans réelle surprise mais ce cadre offre un huis-clos idéal pour ce récit romanesque. Les différents enfants proposent des profils complémentaires mais parfois un peu « too much ». C’est peu crédible mais –à nouveau- romanesque à souhait, donc pourvu que l’on n’y regarde pas de trop près, cela fonctionne très bien. En tous les cas, je me suis vite attaché aux personnages principaux. Le dessin est encore un peu juste dans le premier tome. Il me laissait surtout une impression de vide, d’une trop grande épure, d’un manque de traits… que les tomes suivants vont corriger brillamment. La lisibilité et l’expressivité sont les maîtres mots tandis que les décors ne sont jamais oubliés. Vraiment agréable à lire car très efficace, ce trait a certainement contribué à mon appréciation d’ensemble. La fin est trop « happy end » à mon goût… C’est ce qui lui coûte la 4ème étoile. Pour le plaisir de lecture ressenti jusque-là, je ne peux que dire « pas mal du tout ! » Un bon 3/5 avec achat conseillé.
Avec cette nouvelle série en trois tomes, Galandon affirme une nouvelle fois son intérêt pour l'enfance, et la façon dont les enfants sont perçus à différentes époques. Ici il nous emmène sur les pas de jeunes délinquants envoyés en colonies pénitentiaires agricoles, plus ou moins l'équivalent de ce qu'on appelle de nos jours les Centres éducatifs fermés... Un monde sans pitié, où les petits caïds font déjà leur loi, où les brimades succèdent aux punitions et aux sévices. Les quatre enfants que nous suivons ont chacun une blessure secrète, un mystère, une motivation cachée. Galandon construit bien sa mosaïque, permettant d'avoir de l'intérêt pour chacun des quatre. Le parallèle avec la série Prison Break n'échappera à personne, il est même assumé, mais amené de façon assez subtile. Le second tome apporte une dimension de plus, entre des révélations sur le passé de certains des "colons", et des personnages secondaires de plus. La fin du triptyque propose un renversement des postures, et un dénouement plutôt bien amené, même si je le trouve un peu candide. Le récit bénéficie du dessin d'Anlor, jeune dessinatrice qui livre ici ses premiers albums. Son trait presque réaliste est plus qu'intéressant, même s'il manque un peu de maturité par moments. J'ai par exemple du mal à distinguer deux des enfants qui se ressemblent beaucoup, sur le plan physique, sans que cela gêne véritablement ma lecture. Dans le second tome sa progression est déjà visible : il y a plus de profondeur dans le traitement des couleurs, et le dessin se durcit, il est moins rond. Le troisième tome confirme que la dessinatrice progresse très vite, même si j'aurais aimé un trait plus noir, un peu moins rond. C'est un triptyque intéressant, sur un sujet de société qui revient à la mode, si j'ose dire, et traité avec beaucoup de pudeur et d'intelligence. A lire.
Les innocents coupables, ce titre a de quoi surprendre pour les penseurs de la pensée binaire car soit on serait coupable, soit on serait innocent. Or, en grandissant un peu, on sait que le monde est plutôt gris. Ces enfants qui s’apparenteraient à des délinquants sont placés dans une institution qui prône l’insertion. Cependant, les méthodes employées sur nos chères têtes blondes sont plutôt celles employées par des sadiques dans une véritable prison en bonne et due forme. Il y a erreur sur l’institution ! Néanmoins, il y en aura toujours pour objecter qu’il y a pire. Certes ! Pour ma part, j’ai toujours considéré que c’est la misère qui génère les larcins ainsi que la violence. Il est vrai que les riches ne sont pas en reste mais sans doute pour d’autres raisons alors qu’ils devraient se montrer exemplaires. Bref, on s’évade toujours pour une cause bien précise. Pour en revenir à la bd, c’est parti d’une bonne idée. On se croirait dans la série Prison Break mais transposé à la France de l’avant Première Guerre Mondiale. La lecture des deux premiers tomes a été pour l’instant très agréable. Un troisième tome viendra clore une histoire dont on devine déjà les contours sur le thème électoraliste « ensemble, nous pouvons réussir ». L’apparition d’un personnage à la fin du second chapitre laisse augurer une suite à rebondissement. Il s’agit maintenant de réussir la sortie ou devrais-je dire l’évasion.
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