Un hiver de glace
Il fait froid, très froid cet hiver-là dans les Monts Ozarks, Arkansas. Et l’avenir est sombre pour la jeune Ree Dolly, 16 ans, et sa famille, qui vivent à l’écart de tout dans la forêt. Jessup, le père, a disparu.
Adaptations de romans en BD Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA
Il fait froid, très froid cet hiver-là dans les Monts Ozarks, Arkansas. Et l’avenir est sombre pour la jeune Ree Dolly, 16 ans, et sa famille, qui vivent à l’écart de tout dans la forêt. Jessup, le père, a disparu. Et Ree vient d’apprendre qu’il a hypothéqué la maison familiale en échange d’une libération conditionnelle. S’il ne se présente pas au tribunal le jour de son jugement, la maison sera saisie et les Dolly mis à la rue. Comment survivraient-ils à cet hiver de glace, alors que la mère n’a plus toute sa tête et que les deux garçons sont trop jeunes pour se prendre en charge ? Tout repose sur les épaules de Ree, aînée de la fratrie. L’adolescente doit absolument localiser et ramener son père - ou, s’il est mort, retrouver son cadavre.
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 13 Avril 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Bon, c’est plutôt un album d’ambiance, dans lequel je n’ai pas réussi à entrer. Pas emballé par l’intrigue. Mais y en a-t-il vraiment une ? En tout cas elle est aussi évanescente que certaines cases et l’ensemble manque de rythme (mais ce n’était probablement pas le rythme qui était recherché). On suit donc les efforts d’une très jeune femme qui cherche à retrouver son père (trafiquant de drogue probablement mort) tout en s’occupant de ses frères et de sa mère. Sans être mauvais (loin de là), le dessin n’est pas très clair, même si Romain Renard a sûrement volontairement cherché à retranscrire le côté sombre du roman qu’il adapte – et que je n’ai pas lu. J’avoue m’être ennuyé et avoir eu un peu de mal à aller au bout. Non pas que l’album soit « raté », c’est peut-être aussi que je ne suis pas sensible à l’univers de Daniel Woodrell ?
Pour un polar, j’ai trouvé l’intrigue… étrange. Certes, il y a bien un disparu mais pas vraiment d’enquête à proprement parler. Bon ! La fille du disparu cherche bien à savoir où ce dernier aurait pu passer mais l’essentiel du récit n’est pas là. Non, l’essentiel c’est l’univers sombre, malsain, maladif, paumé, misérable, merdique, sinistre, immonde, crasseux, déprimant, révoltant, désespérant, assommant, violent dans lequel se meuvent les différents personnages. On comprend très vite qu’il n’y a pas d’espoir à entretenir dans un tel milieu… et on n’a pas encore tout vu. Au niveau du dessin, Romain Renard dispose d’un style tout de même très personnel. Je pense que certains vont être déroutés mais, pour ma pomme, j’aime beaucoup. Les décors sont très sombres, fins, fouillés et travaillés tandis que les personnages apparaissent d’une manière bien plus nette. Cette technique a plusieurs avantages. L’ambiance est dense grâce aux décors tandis que la lisibilité est garantie par ces personnages bien définis. Enfin, cette façon de distinguer décors et personnages fait ressortir ceux-ci comme s’ils s’agissaient de fantômes (l’auteur exploitera d’ailleurs encore mieux cette particularité dans Melvile) et cela cadre assez bien avec le sujet. Côté ambiance, l’album en impose mais l’absence d’intrigue véritable m’a quand même laissé sur ma faim. Au final, c’est pas mal. A lire une fois, certainement, mais je ne crois pas que j’y retournerai, raison pour laquelle je ne conseille pas l’achat.
Voilà une bande dessinée comme j’aimerais en croiser plus souvent. Plusieurs points ont fait que j’ai aimé cette bande dessinée. Premièrement, la couverture, dans ses tons sépia, cette mise en page avec ces silhouettes filiformes énigmatiques. Je trouve cette couverture magnifique. Ensuite, en ouvrant les pages, j’ai retrouvé la même qualité dans le dessin, la même finesse, la même bichromie, et un découpage qui de toute évidence était recherché. On sentait un travail de storyboard et de mise en place important. On sentait une ambiance se dégager de ces pages. Il y a aussi la qualité du livre en lui-même. Un petit format aux pages épaisses respirant la qualité. A force d’habitude de manipuler des BD ‘’classiques’’ il m'est arrivé à plusieurs reprises de penser avoir tourné 2 pages tellement la sensation d’épaisseur dans le papier était surprenante. Enfin, les 104 pages de cet album ‘petit format’ (18.6x26.1x1.4 cm) ne font pas chiche. Et puis finalement, j’ai découvert lors de la lecture, le scénario et l’adaptation de qualité réalisée par Romain Renard (American seasons, The End - Jim Morrison) Adaptation car cette BD est effectivement la mise en image personnelle du roman Winter’s Bone écrit par Daniel Woodrell. D’ailleurs, une adaptation du film a eu lieu sensiblement au même moment. Pour autant, alors que Romain Renard travaillait déjà sur sa BD, le film n’était toujours pas sorti. Du coup, selon ce que j’ai pu lire, car je n’ai pas vu le film, Romain Renard n’a subi aucune influence préalable et potentiellement préjudiciable à la personnalisation de son travail. Ce roman est un vrai roman noir ; où l’ambiance joue un rôle prédominant ; où la psychologie des personnages contribue largement au succès de l’œuvre ; où l’atmosphère plantée par le décor participe à poser une chape étouffante et dérangeante. Commençons par ce dernier point. L’histoire se déroule dans les monts Ozarks, zone perdue de l’Arkansas. Afin de mieux rendre compte de cette région, l’auteur y a séjourné quelques temps afin de s’imprégner des paysages et des habitants. A en croire le récit, si l’ambiance de cette région est aussi tordue que celle qui transpire au fil des pages, il est certain que cela ne me donne pas envie d’aller m’y balader… L’ambiance de l’album montre une région relativement rurale, certainement pas épargnée par la rigueur hivernale. La neige, la pluie, le froid transpercent chacune des pages et des cases de cet album. Les tons sépia, plutôt marron pour l’extérieur et verdâtre pour l’intérieur ne participent pas à renvoyer une image colorée et gaie de la région. Au contraire, tout cela contribue merveilleusement à plomber un peu plus l’atmosphère. Le découpage, la mise en page, sobres mais efficaces ajoutent encore à cette ambiance, avec des cases souvent étirées qui rajoutent à cette impression de confinement et de malaise. De plus, Romain Renard a su donner de vraies gueules à ses personnages. Des gueules patibulaires mais peu s’en faut. Des gueules me rappelant certains des meilleurs westerns de Sergio Leone. Ces méchants aux faciès burinés et au regard effrayant et déjanté. Bref, vous l’aurez compris, le trait fin et précis de l’album contribue surement grandement à ma bonne notation. D’ailleurs, ces surement dans cette mise en image que le travail d’adaptation de Romain Renard a été le plus important. Et franchement, c’est du tout bon. Et le scénario alors ? Et bien, quoique assez classique, c’est son traitement et une fois encore l’ambiance instaurée d’entrée de jeu qui fait toute la qualité de l’œuvre. Ree Dolly est une jeune fille de 17 ans qui s’occupe seule de ses 2 jeunes frères et de sa mère qui a perdu la tête. Son père a été arrêté il y a quelques temps pour trafic de cocaïne. Libéré sous caution, il doit se présenter au tribunal afin d’être jugé. Cette caution a pu été versée car Jessup, le père de Ree, a hypothéqué sans prévenir sa maison et les quelques hectares de forêt appartenant à la famille. Malheureusement, il a disparu et s’il ne se présente pas au tribunal en temps et en heure, l’hypothèque tombera, la maison et les terres saisies et toute la famille sera expulsée. Il ne reste plus alors qu’à la courageuse Ree de partir à la recherche de son père afin de sauver sa famille. Malheureusement pour elle, l’Arkansas est vaste, les habitants peu avenants, voire carrément hostiles. Tout ce petit monde vivant plus ou moins secrètement de la fabrication de cocaïne, la première loi prévalant est celle du silence. Ree comprendra rapidement que son père doit être mort et enterré quelque part. Ce n’est pas plus mal pour elle car, toutes les charges à son encontre seraient alors abandonnées et l’hypothèque abandonnée. Malheureusement, dans cet univers froid et hargneux, délier les langues tient du miracle. La course perdue de Ree pour retrouver le cadavre de son père et ainsi prouver sa mort devient interminable et impitoyable. L’histoire est tout en faux rythme, sans jamais vraiment exploser ni accélérer, sans jamais vraiment hausser le ton, ni la voix. Ce calme et ce silence imposé par les habitants se retrouve jusqu’au style de la narration qui retranscrit plutôt bien cette difficulté à avancer. Et puis, finalement, au moment où je me disais que cela devenait long je me suis aperçu que j’étais à la fin et que le dénouement était là sous mes yeux. Comme quoi, ce scénario est parfaitement jugé, parfaitement chronométré nous trainant sur la route avec Ree sans nous lasser. Un scénario millimétré à couper au couteau dans une nuit noire, glacée et brumeuse… Une sorte de roadmovie, de polar stressant qui mérite le détour.
C'est une histoire très noire où il faut véritablement s'accrocher pour apprécier le propos. Elle se situe dans une région que je ne connaissais pas à savoir les monts Ozark situés entre le Missouri et l'Arkansas. Le dessin est une réelle réussite sur le mode de la bichromie. C'est froid, dur et sauvage à l'image de ce récit tragique. Il est question de la survie d'une famille dans un milieu très cloisonné et pauvre. Il y a une véritable ambiance qu'on vit en tant que lecteur. C'est même répugnant par moment tant on bascule dans l'horreur. J'avoue que le début de ma lecture fut un peu ennuyeux. Cependant, petit à petit, l'intérêt a grandi. Au final, c'est un bon polar noir mais pas assez marquant.
Si il ne fallait noter que l'ambiance retranscrite, la note serait supérieure. Mais il y a également le contenu pas toujours simple à suivre. On subit même cette histoire où l'on suit une jeune fille, Ree, recherchant son père car il a hypothéqué la maison pour sa caution et doit se rendre le lendemain au tribunal. Dans le cas contraire, Ree se retrouvera à la rue avec ses 2 jeunes frères et sa mère ayant perdu sa tête. L'histoire se déroule dans une vallée perdue où les rapports humains semblent d'un autre âge. Pire, les autochtones produisent de la coke et les rapports de force semblent prendre le dessus tandis que le silence est imposé. Je comprends l'histoire et en apprécie l'authenticité mais j'ai eu du mal à cerner la trame principale. L'ambiance apportée par le dessin bichromique aide à avancer dans ce drame où les personnages sont tous plus bourrus les uns que les autres. Dans ce monde de silence, il y a beaucoup de non-dits qui se retranscrivent dans le récit, laissant des impressions de manques. J'aurai aimé un peu plus de développement de cette histoire à tous les niveaux, mieux connaitre les protagonistes pour comprendre leurs réactions, etc.. "Un hiver de glace" est pas mal mais semble en deçà de ce qu'aurait pu être ce one shot. Peut-être que le roman initial répond davantage à mes attentes...
Avant de parler de la BD elle même je suis obligé de dire que je ne savais pas que l'oeuvre originale, en plus d'avoir été adaptée en BD, l'a également été... en film et sous un titre différent. Et c'est ainsi que je suis aperçu à la 4e page que je connaissais parfaitement cette histoire, et par conséquent le dénouement. Et hélas ça a forcément un impact négatif sur mon ressenti final. Cela dit c'est un bon polar, sombre et dur à souhait. L'ambiance glaciale de ce village perdu, la tension et les rivalités entre les personnages est palpable. Il y a peu d'action mais malgré tout la quête de la jeune fille pour sauver le destin de sa famille est assez prenante. Les couleurs sont volontairement sombres et peu variées. Ca colle à l'ambiance, mais ce n'est pas toujours ultra lisible. Dans l'ensemble le dessin est correct, mais il y a deux ou trois cases où les personnage ont des proportions bizarres. Au final un bon album qui s'apprécie sans doute plus que "pas mal" si on ne connait pas déjà la fin de l'histoire...
J'ai été agréablement surpris par cette histoire, adaptée du roman éponyme également porté à l'écran début mars 2011 dans le film Winter's Bone. Ce que j'ai le plus apprécié est l'ambiance pesante et austère, renforcée par le choix des couleurs dans les tons jaune pale. Ce sentiment est complété par l'environnement du récit, sorte de huis clos perdu au fin fonds des Monts Ozarks, ou vivent des familles réunies en clan. Ree Dolly, la fille ainée de Jessup Dolly, disparu après avoir hypothéqué leur maison en échange de sa liberté conditionnelle, doit absolument le retrouver sous peine de se voir expulser avec ses deux juenes frères et sa mère malade. Le récit va s'organiser autour de sa quête pour retrouver son père ou s'il est mort, ramener son cadavre. Le tout est servi par un dessin noir et blanc avec des personnages avec de "vraies gueules" facilement reconnaissables. A conseiller aux amateurs du genre.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site