1830 - La Révolution Belge

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

1830, la révolution belge. En 1980, Jean-Luc Vernal et Franz nous relatent cet événement à l'occasion du 150ème anniversaire du pays.


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Bruxelles - Brussels La Flandre belge - Vlaanderen Wallonie

Après l'occupation française, la Belgique est mariée de force aux Pays-Bas. Mais Guillaume 1er d'Orange multiplie les vexations. La révolte gronde. Une représentation de "la Muette" mettra le feu aux poudres, et cette révolution qui commence comme une farce d'exhaltés, donnera naissance à un pays : la Belgique.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1980
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série 1830 - La Révolution Belge © Le Lombard 1980
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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18/04/2011 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Agecanonix

Après l'avis d'un lecteur belge, voici celui d'un lecteur français. Evidemment, n'étant pas Belge, je n'aurai sans doute pas la même vision que l'ami Mac Arthur, du moins pas le même attachement à ce pays qu'est la Belgique puisqu'il n'est pas le mien, mais en tant que pays francophone, je le considère comme très proche de la France, enfin en ce qui concerne les Wallons, et je garde un bon souvenir de mes séjours dans les environs de Liège et les Ardennes belges lorsque j'allais voir un ami là-bas. Le regard que je porte sur la Belgique est celui d'un observateur souvent désolé de voir ces 2 communautés que sont les Wallons et les Flamands se disputer comme des chiffonniers depuis tant d'années, d'ailleurs je n'aime guère les Flamands, je ne les trouve pas sympathiques, et les Hollandais qui nous envahissent l'été chez moi en Aquitaine ne font rien pour se rendre agréables. Faut dire que l'ami liègeois m'a un peu conditionné aussi à ce rejet. Mais cette dissension entre ces 2 factions belges remonte à cette révolution de 1830, on en sent les retombées qui 150 ans après continuent à pourrir les relations dans ce plat pays, et dont Jacques Brel déjà aimait à se moquer dans ses chansons. En fait, cette rivalité couvait bien avant la révolution de 1830, ça commençait à Waterloo, et j'ai apprécié que les auteurs remontent jusqu'à 1814 pour montrer cette gestation. Dans cet album, j'ai appris plein de trucs intéressants sur une page d'Histoire que je connaissais mal. Je trouve que la narration n'est pas ennuyeuse et didactique comme peuvent l'être certaines Bd de ce calibre ; Vernal fait revivre cette révolution sous la forme d'une chronique vivante à travers le combat mené par les 2 personnages fictifs de Gauthier et Catherine qui sont les témoins de l'événement. Le dialogue et le textuel parfois importants mais difficilement évitables dans une telle Bd, restent précis, vivants, abordables et compréhensibles. Je regrette seulement que le rôle de Charlier-Jambe de Bois ne soit pas montré, le personnage aurait mérité plus qu'une simple évocation, et dans l'album Il était une fois... les Belges, une page lui était consacrée. Sur le plan graphique, Franz s'en sort bien, même si son dessin fait un peu fouillis par endroits, certaines cases sont très chargées et bien remplies, mais il réussit de bons décors et des personnages crédibles. C'est donc une équipe performante ici, Vernal et Franz n'ont pas traité le sujet par-dessus la jambe, et en plus si l'album est si épais, c'est qu'il n'y a que 33 planches de Bd, le reste étant occupé par un dossier conséquent très détaillé et passionnant pour bien comprendre tous les rouages de ce grand événement historique, avec gravures anciennes, photos et aquarelles de Franz. Un bel album que je suis content d'avoir dégoté en bon état dans les bacs à 5 euros à Angoulême.

11/02/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

En 1980, nous fêtions fièrement les 150 ans de notre plat pays, la Belgique. A l’époque, beaucoup de signes d’attachements à notre nation se manifestèrent, dont cet album réalisé par deux pointures dans leur genre : Vernal et Franz. Le relire 30 ans plus tard, alors que nos politiciens se disputent depuis près d’un an comme des enfants dans une cour de récré pour savoir qui a la plus grosse, est assez amusant mais aussi très instructif. Car si on ne cesse de parler de la scission de la Belgique, c’est bien parce qu’un beau jour de 1830, les Belges se sont unis. Je connais bien les grandes lignes de cette révolution, et cet album n’a donc fait que confirmer mes souvenirs dans la plupart des cas. Parfois, cependant, un détail de l’histoire, relu dans le contexte actuel, me saute aux yeux. Je ne suis donc pas surpris d’apprendre par un livre écrit il y a 30 ans (et donc que l’on ne peut accuser de parti pris vis-à-vis du contexte actuel) que les Anversois étaient déjà à l’époque les moins enthousiastes à l’idée de se séparer des Hollandais. Aujourd’hui, ils demeurent les plus séparatistes des Belges. Par son sujet, ce livre m’intéressait donc naturellement, mais qu’en est-il de l’aspect technique ? Et bien, malgré son côté moisi, ce fût une agréable surprise. La narration de Vernal est étonnamment vivante pour ce genre d’album. Le scénariste s’appuie sur un personnage de fiction pour humaniser son récit et n’hésite pas à faire montre d’humour vis-à-vis de certains faits ou événements. On n’est pas face à un documentaire pompeux et académique mais face à une bande dessinée adaptée à un large public malgré le sérieux du sujet traité. Bon, je ne suis pas convaincu qu’un enfant de 8 ans y trouvera son compte mais la majorité des lecteurs actuels de 14 à 108 ans (et plus) devraient arriver au terme de cet album sans déplaisir… du moins si le sujet les intéresse et si le moisi ne leur fait pas peur (il y a en effet quelques clichés typiques de l'époque). Au niveau du dessin, Franz n’est pas dans son élément. Trop de visages, trop de gros plans, ce n’est pas dans ce domaine que je le préfère. Toutefois, son travail est soigné et certaines cases (les plus mouvementées) sont bien agréables à regarder. L’artiste réalise aussi quelques portraits plutôt réussis de personnages célèbres (dont un convaincant Charles Rogier). L’album ne compte que 40 pages mais un dossier complémentaire et conséquent, à nouveau illustré par Franz, le complète agréablement en revenant en détail sur les événements clés de cette révolution. Un œuvre de qualité dont la relecture, dans les circonstances actuelles, n’est peut-être pas inutile. J’en offrirais bien à quelques uns de nos clowns, élus sans savoir que c’était pour gouverner un pays…

18/04/2011 (modifier)