La Révolte des ratés

Note: 2.33/5
(2.33/5 pour 3 avis)

Revisite sur le ton de la fable satirique de la lutte des classes et de la révolution de Spartacus.


Auteurs italiens Charlie Mensuel Les petits éditeurs indépendants

Revisite sur le ton de la fable satirique de la lutte des classes et de la révolution de Spartacus. Dans ce monde de fantasy, les "Ratés" sont laids, difformes ou handicapés. Ils travaillent dans les mines sous la surveillance de gardes autoritaires pour apporter tout ce qui fera le bonheur de vie des "Parfaits". Ces derniers, la classe dominante, vivent une vie de loisir et de bonheur aux dépends de ceux qu'ils exploitent avec le sourire. Spartak est un Raté intelligent. Il sert comme bouffon à la cour du roi des Parfaits mais a comme projet de mener la révolution des Ratés contre le pouvoir en place.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 1974
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Révolte des ratés © Editions du Cygne 1974
Les notes
Note: 2.33/5
(2.33/5 pour 3 avis)
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19/04/2011 | Ro
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L'avatar du posteur Agecanonix

Cette oeuvre publiée lors du festival de BD de Lucques en 1969 a beaucoup fait pour la renommée de Buzzelli, mais elle a aussi contribué à sa réputation d'auteur difficile, d'où son injuste mise à l'écart en Italie. Il ne sera véritablement reconnu qu'après s'être affirmé en France grâce à des travaux de commande, comme Histoire de France en Bandes Dessinées, ou des Bd plus traditionnelles comme Nevada Hill. Ses bandes à l'univers fantasmatique et cauchemardesque, peuplées de créatures étranges, où il traduit ses obsessions, n'étaient guère destinées au grand public, mais Buzzelli sut s'attirer un public d'initiés séduit par son graphisme et le ton baroque et fantastique de ses récits. C'est le cas dans "la Rivolta dei racchi" que j'ai découvert après 1972 dans Charlie Mensuel, j'étais encore très jeune, et ça m'avait surpris ce genre de fable grinçante, austère et peu attirante, qui s'articule autour d'une révolte d'esclaves trimant dans un monde primitif pour de riches oisifs. Buzzelli donnait à ce récit original une signification politique mêlée à un humour caustique et désespéré. Mais je suis passé un peu au-dessus du sujet, ne m'intéressant qu'au dessin subtil et travaillé. Aujourd'hui, ça ne me dit rien de me replonger dans ce type de récit un peu déprimant.

08/12/2013 (modifier)
Par Miranda
Note: 1/5
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J’ai tout simplement détesté et je me suis ennuyée ferme. Voici une vision réductrice et puérile de la lutte des classes : les parfaits sont riches, beaux et dirigent tout ; les ratés sont pauvres, moches et soumis, et en même temps les deux ont un niveau de bêtise égal. Je me suis crue dans le concours du « qui est le plus attardé », quasiment tous les personnages semblent lobotomisés, ils sont stupides et sont des cas désespérés. Par ailleurs, ce n’est absolument pas drôle, ça ne prête même pas à sourire tant c’est désolant. Le manque d’humour est ce qui pouvait arriver de pire à cette bd, car c’est le seul vecteur valable pour faire passer ce scénario pour le moins simpliste et insipide. Aucun personnage n’est attachant, aucune situation n’est pertinente, rien ne m’a poussée à la réflexion, ou alors si, mais plutôt du côté du manque d’imagination de l’auteur. En général j’aime les Bds moisies, mais pas lorsqu’elles tombent dans une naïveté sans fond comme c’est le cas ici. Je n’ai pas le sentiment d’être passée à côté, ni de ne pas avoir vu le second degré ou quoi qu'est-ce, je ne suis tout simplement pas rentrée dans le délire de l’auteur. Reste un dessin assez beau, mais peut-être pas assez peaufiné, l’auteur aurait pu faire bien mieux car il en a la capacité, cela dit, c’est largement honorable.

26/05/2011 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Je découvre sur le tard Guido Buzzelli par le biais de cet ouvrage et j'ai l'impression d'être passé depuis trop longtemps à côté d'un auteur phare. La Révolte des Ratés, dissimulée derrière une couverture à priori peu engageante, se révèle être un petit monument du 9e Art. Dessinée en 1966 et publiée en 1967 en Italie puis en 1972 dans le magazine Charlie Mensuel, il s'agit d'une fable satirique et politique. Elle met en scène un monde imaginaire où la société est scindée en deux castes. D'un côté, les Ratés, tous moches et difformes, qui travaillent comme des forçats dans des mines et subsistent de la maigre soupe que leur délivrent leurs gardes autoritaires. De l'autre, les Parfaits, tous beaux et jeunes, qui vivent le parfait bonheur dans l'opulence que leur procurent le travail et le combat des ratés. Spartak, lui, est un raté plutôt intelligent qui sert comme bouffon à la cour du roi des Parfaits mais travaille en secret à mener la révolution de son peuple contre les oppresseurs. L'ouvrage bénéficie avant tout de l'excellent dessin de Guido Buzzelli. Ses planches ont été une vraie révélation pour moi. Son trait est formidable de technique et d'aisance. Sur le plan de la BD, il me fait penser aux grands auteurs classiques d'avant-guerre tels qu'Alex Raymond ou encore Harold Foster, mais il est aussi capable d'extravagance humoristique à la manière des auteurs du magazine MAD. Sur le plan du dessin de manière générale, il me fait penser à d'autres très grands artistes tels que Goya, Léonard de Vinci ou encore Daumier. On sent en lui un véritable maîtrise en matière d'anatomie, capable de représenter aussi bien des corps parfaits que d'hideuses difformités, excellant également dans la représentation de corps équestres. Ses personnages sont beaux et dynamiques, ses décors simples mais soignés, sa mise en page agréable, sa narration graphique un tout petit peu fouillis mais efficace malgré tout. Le récit est raconté sur un ton semi-humoristique, prenant parfois les allures d'une farce grotesque d'autres fois celles d'une tragédie dramatique. Malgré le sérieux et l'horreur de certains passages, l'atmosphère reste légère, prompte au sourire ou à la blague. Et surtout, cette fable trouve une morale particulièrement bien vue, intelligente et toujours d'actualité. Il s'agit de montrer la vanité d'une Révolution et à quel point le système finira de toute manière toujours par revenir aux mêmes bases à quelques différences mineures près. Intelligent, amusant et très beau, cet ouvrage et son auteur sont définitivement à découvrir. Il est juste regrettable qu'il n'ait plus été réédité depuis les années 80, d'autant plus que les Editions du Cygne ont interverti par erreur au moins trois paires de planches dans cet album ce qui gâche malheureusement la lecture.

19/04/2011 (modifier)