Daredevil / Echo - Quête de Vision (Daredevil - Echo)

Note: 4.5/5
(4.5/5 pour 4 avis)

Maya Lopez, alias Echo, est une jeune fille sourde capable de reproduire tout ce qu'elle voit, y compris des techniques de combat. Un jour, convaincue qu'il avait assassiné son père, elle a failli tuer Daredevil.


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Puis, elle apprend que le coupable n'est autre que le Caïd, son tuteur. Elle l'abat avant de quitter New York pour un voyage initiatique relaté dans ce récit. Cet album, remarquablement écrit et mis en peinture par David Mack, l'auteur de Kabuki, rassemble les fameux épisodes 51 à 55 de la série Daredevil.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 2005
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Daredevil / Echo - Quête de Vision (Daredevil - Echo) © Panini 2005
Les notes
Note: 4.5/5
(4.5/5 pour 4 avis)
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25/04/2011 | Ems
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Que faire de ma vie ? - Ce tome regroupe les épisodes 51 à 55 de la série de Daredevil débutée en 1998. Il vaut mieux avoir lu Tranche de vide avant. Maya Lopez est sourde. Elle a revêtu pendant une courte période un costume et porté le nom d'Echo. Wilson Fisk l'avait envoyé se battre contre Daredevil et elle était tombé amoureuse de Matt Murdock. Avec ce tome, David Mack revient au personnage pour une histoire complète qu'il écrit et illustre. Sous la forme d'une introspection, Maya Lopez cherche sa voie. Elle se souvient de son père, des histoires qu'il lui racontait grâce au langage des signes quand elle était encore enfant. Elle se rappelle du temps qu'il a fallu pour que son entourage se rende compte qu'elle était sourde, et non pas attardé. Elle se remémore sa découverte des œuvres d'art picturales et du sens qu'elle leur a accordé. Elle repense à la manière dont sa surdité innée a façonné sa vision et sa compréhension du monde et de la question qu'elle se posait sur le son provoqué par les nuages ou par la queue d'un chien en train de remuer. En fait Maya Lopez est à un moment de sa vie où elle ne sait plus que faire. Sa liaison avec Matt Murdock est arrivée à son terme. Les liens qui l'unissaient à Wilson Fisk se sont révélés faux et artificiels. Elle décide donc de se rendre dans la réserve indienne où son père l'emmenait parfois passer quelques jours. Elle y retrouve un vieil indien, un homme médecine avec qui son père entretenait des relations amicales. Elle le retrouve à peine plus âgé que dans son souvenir et elle lui demande comment accomplir une quête de la vision, un rite de passage indien. David Mack est un créateur complet (scénario et illustration) qui évolue dans une classe où il n'y a que lui. Il a acquis une maîtrise sans pareille de tous les styles graphiques de l'esquisse la plus pure à la peinture abstraite. Il aborde des thèmes philosophiques et spirituels. Il marie les deux aspects de son art (histoire et illustration) dans une fusion où la forme compte autant que le fond et transmet également autant d'information. Son œuvre principale est la série Kabuki et parfois son génie produit des pages tellement denses en information, complexes en structure et intellectuelles que le lecteur peut se sentir perdu. Pour cette histoire, il utilise toutes ces techniques au service d'un récit accessible, sans rien perdre de sa profondeur. Il a franchi un nouveau palier pour atteindre un mode de communication qui n'appartient qu'à lui, mais qui est accessible à tous. Par contre, Daredevil n'apparaît que le tant d'une poignée de pages et les autres superhéros n'ont qu'un rôle secondaire (sauf Logan) ; il s'agit avant tout de l'histoire d'un moment charnière de la vie de Maya Lopez, jeune femme sourde et surdouée, artiste géniale. Je suis tombé en pamoison devant la beauté et la richesse de certaines pages. J'ai été transporté par cette quête de sens à donner à sa vie, de recherche de direction et de repères qui m'a éclairé d'un point de vue que j'ai trouvé valide et intelligent. Et j'ai été diverti par ce conte pour adultes qui ne repose ni sur la violence, ni sur la provocation, et encore moins sur une gratification sexuelle immédiate. David Mack déroule un conte, presqu'une légende dans laquelle une femme capable de tout faire, une artiste exceptionnelle, un individu qui a surmonté son handicap (sa surdité) au point de mieux comprendre son prochain que les bien-entendants ne sait pas à quoi utiliser tous ces dons. David Mack aborde des thèmes complexes sans jamais perdre son lecteur, ni paraître pédant ou présenter son point de vue comme une vérité universelle. Il traite de la manière dont le langage forme la réalité et la limite, de la transmission de sens des parents aux enfants, d'une approche du sens de l'histoire de l'art pictural, de la fonction des contes pour les enfants, de la forme des mythologies modernes, du développement intérieur de chacun, de la relation à autrui, de mes obligations d'être humain, des conséquences de mon agressivité, etc. David Mack ne révolutionne pas la philosophie, il ne propose une pensée unique miraculeuse, il donne à voir son cheminement intérieur, ses propres interrogations et l'orientation qu'il a donné à sa vie après avoir acquis une maîtrise quasi-parfaite des techniques picturales qui s'offraient à lui. Ces différentes thématiques s'imbriquent les unes dans les autres pour constituer un gestalt lumineux, intelligent et simple. Il n'y a finalement que lorsque qu'il satisfait à ses obligations contractuelles de lier son héroïne à l'univers Marvel que la narration retombe ; heureusement cela ne concerne que 13 pages. En fait aussi improbable que cela puisse paraître, seule l'apparition de Wolverine s'intègre harmonieusement au récit. David Mack est un créateur complet et ses illustrations racontent aussi bien les actions de Maya Lopez et les lieux dans lesquels elle évolue, que ses états d'âme, ses sensations, sa façon de penser, sa vision du monde et les sentiments qu'elle éprouve. David Mack est à l'opposé du dessinateur cherchant à épater le lecteur en étalant un catalogue de tous les styles qu'il sait imiter. Au contraire, chaque style n'apparaît qu'en fonction de la narration. Chaque style sert à évoquer un état d'âme, conjurer une ambiance, refléter l'état d'esprit de Maya Lopez. Il est facile de se focaliser sur les hommages à Picasso à Vincent van Gogh ou à Gustav Klimt. Mais il ne s'agit pas pour Mack de dresser un catalogue de sa culture picturale, il s'agit de montrer comment Maya Lopez a cherché à comprendre des langages autres que parlés en étudiant les arts. Chaque planche est une composition sophistiquée étudiée pour refléter un amalgame du monde extérieur et du monde intérieur de l'héroïne. Chaque page est d'une beauté confondante, chaque image apporte une myriade d'informations que le langage écrit est incapable de transcrire. C'est la raison pour laquelle (malheureusement, je m'en rends compte) ce piètre commentaire est incapable de faire honneur à cet incroyable voyage intérieur doté de visuels d'une richesse extraordinaire et d'une spiritualité intelligente, à mille lieux d'un new-age de pacotille. Je suis ressorti de cette lecture, plus intelligent et plus sensible à ce qui m'entoure, avec une proposition constructive et pertinente de quoi faire d'une partie de ma vie (proposition qui me parle et dont j'ai déjà pu apprécier la richesse). Merci monsieur David Mack.

06/08/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Cacal69

Ce comics est tout sauf une histoire de super-héros. Il se rapproche davantage au roman graphique. Pour commencer, Daredevil a un rôle mineur dans cette histoire (seulement quelques planches), tout comme le Caïd. Par contre, Wolverine aura un rôle important dans la seconde partie du récit. C'est bien Maya Lopez, alias Echo, qui en est la vedette. Je découvre ce personnage avec cette BD, elle fait sa première apparition dans Daredevil (vol 2) #9 en 1999 avec Joe Quesada au dessin et David Mack au scénario. Elle est amérindienne et sourde, ce qui n'est pas courant dans le monde des super-héros. Elle a la particularité d'avoir des réflexes photographiques ce qui lui permet d'assimiler et de reproduire tout ce qu'elle voit, des techniques de combat à jouer du piano. Echo doit renouer avec son passé pour donner un sens à sa vie, et la culture amérindienne sera au centre de l'histoire. On va suivre le cheminement de sa quête d'identité. Rien de révolutionnaire donc, mais la réalisation est hors norme ! David Mack est à la baguette et il va bousculer tous les codes de la narration. D'abord le texte, aidé du langage des signes, il n'est pas seulement dans les bulles, il est partout, il vous faudra même retourner la BD pour le lire. Ensuite le dessin, plusieurs styles graphiques, tous maîtrisés et magnifiques, il peut changer d'une planche à l'autre et même d'une case à l'autre, de même pour la colorisation qui suit l'évolution du dessin. Et enfin, une mise en page éclatée. Mais rien n'est gratuit, on est ainsi au plus proche de l'introspection d'Echo, de ses émotions. Un récit dense qui joue sur l'identité amérindienne, la différence, le spirituel avec la quête hallucinogène d'Echo, mais aussi sur les langages à travers la gestuelle, la musique et la peinture, d'ailleurs de nombreuses cases vous feront penser à des peintres célèbres : Gustav Klimt, Pablo Picasso ou Vincent van Gogh entre autres. Du très grand art. Les expérimentations de David Mack ne feront pas l'unanimité, mais ce comics est une formidable porte d'entrée pour découvrir le génie de cet artiste. Et comme le dit si bien Ems ci-dessous : cette œuvre ne se lit pas, elle se ressent. Gros coup de cœur. "Tu es le shaman d'une tribu sans frontières".

08/01/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Une histoire tirée de la seconde série de Daredevil où le personnage apparaît peu. L'histoire met en vedette une amérindienne sourde qui a été élevée par le Caid après la mort de son père qui était un 'partenaire d'affaire' du Caid. On suit son voyage initiatique et plusieurs sujets sont abordés. Personnellement, j'ai trouvé l'histoire pas mal, mais je n'ai pas été particulièrement touché par le récit. Les pensées de cette femme sont intéressantes au début, mais à la longue ça devient un peu ennuyeux et j'étais bien content lorsque j'ai terminé cet album. Je suis aussi déçu que Daredevil, un personnage que j'aime bien, soit presque un figurant alors que cette histoire se passe dans sa propre série ! Enfin, malgré ces défauts cela reste une œuvre avec juste assez de bonnes scènes (j'aime bien lorsqu'il y a le Caid) pour que je ne trouve pas ça mauvais. Le dessin est spécial, notamment avec ses changements de styles. J'avais peur au début de lire un truc illisible, mais au final le dessin est pas mal quoique je n'irais pas jusqu'à dire que je le trouve superbe.

29/11/2016 (modifier)
Par Ems
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

"Daredevil - Echo" est un ovni dans tous les sens du terme. Graphiquement on est à mi-chemin entre le comics et l'art et essai. Il faut un temps d'adaptation assez rapide avant que le graphisme se transforme d'une énigme en régal pour les yeux. Les styles divergent souvent et démontrent le talent hors norme de l'auteur. Ces changements ne se font pas sans raison, ils sont explicites ou fusionnels avec le texte. Daredevil n'apparait que rarement en guest star, on peut considérer qu'il ne sert que pour sa franchise commerciale afin de booster les ventes. Pourtant, ce one shot est pourvu d'arguments de qualité et ne doit une reconnaissance méritée qu'à lui même. On suit le parcours initiatique du personnage d'Echo à la recherche d'elle-même, de ses origines et de la mémoire de son père. Il y a peu d'action, cette histoire est un concentré d'art et de réflexion. Les sujets de la surdité et sur les amérindiens sont développés avec brio. Ils servent d'ailleurs de bases directes ou indirectes à cette histoire intemporelle et universelle. Dans la seconde partie, la quête va lui faire rencontrer Wolverine qui lui donnera les clés pour comprendre l'héritage que lui a légué son père. Cette lecture est une expérience hors norme demandant beaucoup d'attention car le découpage instinctif ne répond pas à des règles techniques classiques. Les propos sont le fruit de mûres réflexions, la narration est fluide malgré les chemins détournés qu'elle utilise. On est à mille lieux du comics de super-héros, ce récit ne rentre pas dans un genre particulier, il s'apparenterait quand même davantage aux romans graphiques sur certains points. Je reste pantois devant tant de classe, d'originalité et de talent. Comment un seul artiste arrive à sublimer toutes les facettes du 9ème art sur un seul opus ? "Daredevil - Echo" ne laissera personne indifférent, les avis seront tranchés à défaut d'être unanimes. Il faut être prêt à vivre une expérience unique loin de codes qui régissent le secteur. Cette oeuvre ne se lit pas, elle se ressent. Gros coup de coeur !!!

25/04/2011 (modifier)