Un Amour de Marmelade
Lutétia est une mégalopole monstrueuse où vit le professeur Louys Cazaviel. Suite a une agression dans son laboratoire, sa vie bascule : sa femme est enlevée et il est accusé de son propre assassinat, alors qu'il est visiblement toujours en vie ! De plus, son corps a subi une mutation qui l'a transformé en une gélatine verdâtre, matière déformable à souhait issue de ses investigations scientifiques : le mélakron.
Paris
Lutétia est une mégalopole monstrueuse où vit le professeur Louys Cazaviel. Suite a une agression dans son laboratoire, sa vie bascule : sa femme est enlevée et il est accusé de son propre assassinat, alors qu'il est visiblement toujours en vie ! De plus, son corps a subi une mutation qui l'a transformé en une gélatine verdâtre, matière déformable à souhait issue de ses investigations scientifiques : le mélakron. Après une période difficile, le professeur Cazaviel essaye de dompter cette nouvelle enveloppe... Il va réapprendre à vivre et surtout il va devenir Mr Marmelade ! Marmelade croisera sur son chemin un journaliste mythomane, une femme passe-muraille , une « gueule cassée », un policier intègre... autant de clefs pour retrouver sa femme, sa dignité et enfin la vérité !
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Date de parution | 02 Mai 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je commence par les quelques bémols qui auraient pu me rendre plus sévère dans ma notation. D’abord un dessin inégal et peut-être un peu trop simple ? Ensuite une intrigue qui manque sans doute d’une certaine profondeur, d’un peu plus de densité. Oui, mais voilà, j’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, et vais donc tenir surtout compte des points positifs. Commençons par le dessin. S’il est inégal, il est quand même séduisant, original, et j’ai surtout bien aimé la colorisation. Supiot est un auteur qui sait varier son style graphique, mais qui produit souvent des choses très agréables à l’œil – comme c’est le cas ici. Ensuite l’histoire. Certes un peu trop légère. Mais elle se laisse lire. Elle est surtout bonifiée par l’emballage graphique déjà évoqué. Mais aussi par tout l’univers développé par Supiot. Qui brasse pas mal d’influences : les romans feuilletons du début du XXème siècle (comme Fantomas), Blanche Noyant fait forcément penser à Irma Vep, et le Paris hybride de Supiot (qui mêle aspects futuristes et d’autres plus rétro – mélange que j’ai fort apprécié) a des airs expressionnistes du « Metropolis » de Fritz Lang. Un super méchant machiavélique, un homme tentant de défendre son innocence (et qui va aller de surprise en surprise) : on a là de l’aventure, du polar, de la SF, le tout s’imbriquant très bien. Supiot réussit même à glisser d’autres clins d’œil presque humoristiques, lorsque plusieurs scènes singent de célèbres tableaux impressionnistes (les dialogues qui occupent ces cases jouent aussi sur ce clin d’œil). Bref, je trouve que Supiot a parfaitement mis en valeur un matériau de base pas forcément extraordinaire. Note réelle 3,5/5.
Nous avons là une oeuvre assez originale presque inclassable. Il y a divers influences à commencer par les peintres impressionnistes. Il y a également une vision à la Métropolis dans un Paris futuriste imaginaire. Et puis, j'ai reconnu également un soupçon de Fantomas. J'ai beaucoup aimé les couleurs chatoyantes. Certaines planches sont magnifiques telles des tableaux. D'autres sont plus sombres et nous offre un spectacle assez étrange d'un avenir possible. On se laisse importé par le récit de cet homme injustement accusé du meurtre de son épouse. Il a tout perdu mais semble lutter pour faire éclater la vérité. Il y a également le personnage de Blanche qui est assez intrigant. La conclusion laissera tout de même un goût d'inachevé. Un album au final assez sympathique par sa bonne humeur ambiante.
Drôle d'objet en vérité, luxueuse couverture qui n'est pas sans rappelé feu les éditions Hetzel, c'est avec un petit aspect gourmand que je me suis attelé à la lecture de cet opus. Au final que va t'il me rester? J'ai eu l'impression que cet ouvrage puisait ses références à moult canaux. Il y a dans tout cela du Fantomas, du Lehman, la veine des feuilletons du début 20ème, un clin d’œil aux impressionnistes, en fait c'est un grand bazar d'influences mais qui au bout du compte s'entrelacent plutôt bien. Alors quoi? Ben mon souci c'est que le héros a tout de même beaucoup de ressemblance avec le célèbre concombre masqué, et j'avoue que même si je ne suis pas le fan absolu des vengeurs masqués, voir un concombre élastique en défenseur et redresseur de torts, cela ne m'a convenu que moyen. Alors oui le dessin possède quelques fulgurances assez sympas, mais cela ne suffit pas pour masquer un scénario finalement sans grande surprise, je ne me suis pas ennuyé mais c'était limite, aussi je ne recommande pas l'achat.
Tout comme Miranda, je m’apprêtais à me régaler avec ce one shot. Le charme des couleurs de Supiot a rapidement fait son effet. L’ancrage du récit dans un monde néo-rétro-post-apocalyptique et la présence d’un bonhomme chewing gum (entendez par là vert et élastique) a achevé de me convaincre à débourser les 20 euros nécessaires. Mais sous cette enveloppe des plus soignées, se cache en vérité une histoire convenue et relativement mollassonne (comme du chewing gum). La déception est donc au rendez-vous. Elle est d’autant plus forte que le fossé entre le contenu et le contenant est énorme. La narration manque de mordant, des longueurs se font jour et cet univers si particulier n’est pas exploité. Le final réserve une sacrée pirouette mais qui ne suffit malheureusement pas à faire passer la pilule. Tout comme Miranda, une relecture ne me tente absolument pas.
Perspective héritée d’une science-fiction Belle Époque qui convoque l’imaginaire des Lang, Vernes ou Méliès ; rétro-vision du futur à tendances industrie lourde, architectures acier-rouillé, et machineries infernales : je fugue dans la vapeur et les gros boulons, sournoisement bouffé par une peinture qui envoie sévère dès la première toile. Sépia brossé, étiré, modulé en nuances crados d’un ex-Paris postapocalyptique succombé à la « Guerre des Trois Couleurs » (Paris… Guerre des Trois… Oh ! dis ! c’est homérique ?!), et premier contact avec Lutétia, nouvelle mégapole, nouveau monstre vicié. Une silhouette en contrejour, malmenée par la milice volante, se perd dans une poursuite en aérostat. Culbute, dégringolade puis baignade improvisée… Le trait se calme, la trame reprend son souffle ; gros plan : enfin, je le découvre, mon héros ! — ??? — Un ersatz de concombre filiforme, jelly frankensteiniste (it’s alive !) sans doute échappé d’une horrible assiette anglaise. Je saurai plus tard… Quand même, cela renifle le cartoon, et cette irruption verdâtre incongrue fait craindre que mon « amour de marmelade » file en déconfiture. Non. Rassuré par l’apparition charmante d’une passe-muraille lunaire au teint et aux courbes Musidorans, je respire une autre atmosphère, soudain shooté aux effluves d’un feuilleton début Vingtième. Ce chapelet d’impressions me ramène à l’étiquette de la collection : 1000 feuilles… Mille-feuille. Un dessert de planches manufacturé à la presse des bonnes intentions. Serrés-empilés-enchassés, les genres, les styles et les idées foisonnent. J’entreprends goulument la pâtisserie graphique dans cette intrigue qui fuse tous azimuts. Une fesse dans le conte fantastico-fantaisiste, l’autre dans le comic french-touch, je ne sais plus réellement où est posé mon cul. Qu’importe. Je colle aux basques de protagonistes irrésistibles, vadrouillant des toits enfumés aux entrailles de bas-fonds dangereux, assistant les expérimentations scientifiques les plus hasardeuses, explorant des jardins bucoliques, des abattoirs ensanglantés ou un bordel voluptueux. Un romantisme candide carambole des intermèdes plus grivois, les promenades idylliques se heurtent aux scènes de crimes odieux. J’ai touché le désespoir d’un amour égaré, les états d’âme d’un fantôme perdu, noyés dans la légèreté d’une aventure prodigue. Supiot semble avoir cédé à l’euphorie, s’accordant une parenthèse haute en couleurs, une échappée belle espiègle où il montre tant, raconte tant. Trop peut-être. L’emmerdant c’est que j’affectionne sans retenue le talent et la poésie visuelle du gogo. Le pinceau sous la gorge, je suis bien obligé de lui pardonner les impatiences du scénario et sa narration un chouia tachycardique. Oh, juste des petits cailloux dans la godasse : hoquets dans le rythme, dialogues ou contextes parfois avares, rebondissements hâtifs. À mon goût, cette aventure mériterait au moins le double de pages. Pénurie de papier ? Pénurie de temps ? Je le répète, je passe. Car l’histoire est source de plaisirs éclectiques quand elle invoque un onirisme plomb/plume/plomb redoutable, quand elle délaye un délicieux humour diaphane dans ses clins d’œil et offre la jubilation du furetage ludique dans les références ou allusions (… et personne pour apaiser mes irrépressibles envies de coups de coude). Mais au-dessus de ces fausses bonnes raisons, là-haut, tout là-haut, c'est bien l'esthétisme de Supiot qui triomphe. Docteur es suggestivité, ses variations de couleurs impulsent un sens puissant à chaque case et empreignent les lignes profondes d’ambiances plurielles sublimées en autant de tableaux. J’ai le bonheur de visiter un charmant musée pour-ma-pomme s’émaillant d’éblouissantes madeleines picturales lorsque son conservateur-pasticheur Olivier décide (encore !?) de m’impressionner : petite régate à Argenteuil enchaînée d’une ballade sur pont nippon avant un dernier frichti sur l’herbe. Allez, un peu de monnaie pour mon guide préféré… … et encore merci pour les yeux !
Note 2,5. Je m’attendais à être transportée dans un autre univers, à côtoyer des personnages merveilleux, à être étonnée des situations, malheureusement l’émotion n’a pas été au rendez-vous. Le récit est un peu trop classique, bien que la chute apporte quelques surprises ; l’intrigue manque de punch d’autant qu’il y a quelques facilités dues pour la plupart au côté rétro de l’histoire. Celle-ci se déroule dans un Paris de la fin du 19ème, rebaptisée Lutétia pour l'occasion, un peu uchronique car la ville a été en partie détruite. Un savant fou (?) est transformé en blob vert, et à son tour accusé du meurtre du savant. Ce petit personnage vert semblait proposer plus de fantastique et de décalage, mais il reste finalement très humain, trop humain. Ça manque de cynisme et d’humour, même si l’on trouve quelques bons jeux de mots et quelques répliques agréables. Ça tire aussi un peu en longueur, surtout dans la première moitié, je me suis par moments un poil ennuyée, du coup je me suis plus attachée au visuel, m‘attardant sur les jolies couleurs vives qui s’étalent de la première à la dernière planche. Une lecture mi-figue mi-raisin, ni un bon vin ni de la piquette, le cul entre deux chaises c’est un bon plat qui manque d’assaisonnement. Les amoureux de Supiot seront ravis, les autres passeront un bon petit moment, pour ma part une relecture ne me tente absolument pas.
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