Do androids dream of electric sheep?
Adapté au cinéma (Blade Runner), un des plus grands chefs d'oeuvre de la science-fiction enfin publié en bande dessinée dans une édition soignée.
Adaptations de romans en BD Après l'apocalypse... BDs controversées Blade Runner Boom! Studios Emmanuel Proust Éditions Robots Romans de science-fiction adaptés en BD
Dans un futur post-apocalyptique, l'espèce humaine a colonisé la planète Mars pour s'y protéger des radiations. Seuls quelques hommes vivent encore sur Terre, la plupart des habitants étant remplacés par des androïdes. Rick Deckard, chasseur d'androïdes, a un rêve : remplacer son mouton électrique par un vrai… Sa rencontre avec la belle Rachel bouscule ses convictions, et va le conduire à s'interroger sur sa propre humanité.
Scénario | |
Oeuvre originale | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 14 Mars 2011 |
Statut histoire | Série terminée 6 tomes parus |
Les avis
Comme nombre de personnes - trop sans doute - j'ai quasiment découvert l'oeuvre de Dick au travers du superbe film de Ridley Scott. Mais comme peu (je pense) j'ai essayé de découvrir l'oeuvre originale. Vingt ans après m'est donc offerte la possibilité de lire une nouvelle adaptation de la novella (et non roman) de cet auteur à part. A l'époque de ma première lecture, je n'y ai pas compris grand chose, je dois bien l'avouer. La force de cette adaptation est d'avoir - à la demande des héritiers de PKD - conservé le texte intégral. La marge de manoeuvre de Tony Parker fut donc infime. Mais il s'en sort, je trouve, avec les honneurs. Au-delà de l'intertexte qui se dégage avec les lectures périphériques (dont je parlerai plus tard), son illustration me semble vraiment proche du texte. Bien sûr, celui-ci paraît un peu lourd, par exemple dans les descriptifs, mais c'est un écueil que Parker évite habilement, rendant la lecture assez aisée. L'utilisation du texte intégral permet d'intégrer les différentes strates du récit de Dick. Citons la trame principale, celle de Deckard traquant les androïdes - qui ne veulent rien d'autre que se fondre parmi les humains - ainsi que ses réflexions intérieures, dont tout un filigrane concernant la propriété d'un animal (et qui a donné à l'oeuvre son titre original). Il y a aussi la trame du demeuré avec Mercer, qui reflète les préoccupations philosophiques de Dick, mais donne surtout une toile de fond un rien métaphysique au récit. Le troisième tome donne lieu à une seule scène, un faux-semblant entre chasseurs de primes du plus bel effet. L'intrigue n'y avance pas beaucoup, mais il s'agit tout de même d'une transition palpitante à lire. Les différents témoignages présents en bonus permettent une lecture plus en profondeur. Le cinquième tome se résume quant à lui à une seule véritable scène ; je trouve que Tony Parker tire sur la corde, avant de conclure dans le sixième de fort belle façon, ma foi, l'ensemble des éléments de l'histoire se rejoignant de façon assez logique. Une excellente idée donc de la part des Editions EP de nous proposer une adaptation (de haut niveau) et en quelque sorte une explication de texte. Bonne idée également d'avoir confié les illustrations de couverture à Stefan Thanneur, auteur rare mais très doué pour cet exercice. Il apporte un certain côté christique présent en filigrane dans l'oeuvre. Le boulot graphique de Tony Parker, assisté aux couleurs par Blond, est indéniablement de qualité, même si je trouve les personnages un poil inexpressifs par moments. Ce bon moment de lecture initial a fait place à un brin d'ennui face à des scènes qui traînent en longueur, même si la fin reprend un rythme "classique". C'est l'adaptation d'un texte très connu d'un auteur majeur de la scène SF, mais on a presque l'impression de le redécouvrir à cette occasion. Beau boulot tout de même.
Il en faut du talent pour réussir pareil exercice et adapter avec autant de brio en bande dessinée une œuvre aussi complexe et travaillée. Ce genre de gymnastique est souvent périlleux puisqu’il ne tolère pas d’à peu près si l’on veut rester fidèle à l’esprit original de l’œuvre. Et le défi est de taille lorsque l’on s’attaque à un des pontes de la science fiction, Philip K. Dick, dont nombre des œuvres ont déjà été portées au grand écran sous différents titres (Blade Runner, Total Recall, Planète Hurlante, Minority Report) ou ont tout simplement inspiré d’autres grands succès (The Truman Show, eXistenZ) par quelques uns des plus grands réalisateurs (Ridley Scott, Steven Spielberg, David Cronenberg). Dans ce triptyque, le talentueux Tony Parker, dessinateur sur quelques tomes de la série Warhammer 40,000, s’attaque au scénario et au dessin à l’une des meilleures adaptations qu’il m’ait été donné de lire. « Do androïds dream of electric sheep », qui a inspiré le film Blade Runner, est ici adapté avec une grande intelligence et un profond respect pour l’œuvre originale ce qui devrait réjouir les fans de l’œuvre de Philip K. Dick dont je fais partie. Le fait de vouloir conserver le texte intégral du roman pourra certainement rebuter certains lecteurs mais permet a contrario de renforcer ce qui fait souvent défaut aux adaptations à savoir le background psychologique et l’ambiance du récit, ce qui est primordial dans le cas de cet auteur. On retrouve donc des scènes ponctuées par quelques pensées du héros et quelques textes descriptifs qui favorisent grandement l’immersion dans le récit. L’action se passe dans un futur post apocalyptique ou les hommes ont dû fuir la Terre et coloniser Mars pour échapper aux radiations sévissant sur Terre. Seuls restent les gens catalogués comme « spéciaux » atteints d’une dégénérescence entrainant des déficiences mentales, les réfractaires à l’exode et quelques hommes dont la profession les obligent à rester. C’est le cas de Rick Deckard dont le métier consiste à traquer et à chasser les androïdes qui se sont enfuis et se cachent sur terre parmi les terriens. Car les androïdes sont devenus de plus en plus perfectionnés pour répondre aux besoins humains et sont donc de plus en plus difficiles à différencier. Offrir un androïde à tout terrien migrant sur Mars est même un des moyens utilisé par le gouvernement pour encourager l’exode de la population. Certains androïdes acceptant mal leurs conditions tentent donc de fuir et de se mêler à la population. L’histoire pose aussi quelques bases de réflexion sur le vrai sens de « l’humanité », les différences séparant l’humain de l’androïde ne font que s’amenuiser au fur et à mesure de l’avancée technologique. A partir de quand un androïde peut-il faire preuve d’humanité ? Et à l’inverse qu’est ce qui définit l’humanité chez l’Homme ? Je n’en dis pas plus sur le déroulement de l’histoire mais je ne peux que conseiller à ceux qui apprécient l’univers de P.K. Dick de prolonger l’expérience à travers ses romans. Côté dessin, rien d’exceptionnel, le style est assez sobre et la colorisation très neutre, cela rend même la lecture plus aisée et j’avoue ne pas avoir prêté trop d’attention aux décors au vu de la quantité de texte à ingurgiter. Je ne cache pas que ma lecture a été grandement influencée par le fait que j’apprécie énormément les romans de P.K. Dick et j’attends impatiemment la parution des prochains tomes pour me replonger dans cette atmosphère si particulière à son œuvre. Je ne peux donc que recommander la lecture et l’achat de cette série.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site