Mezek

Note: 3.53/5
(3.53/5 pour 17 avis)

La création de l'état d'Israel se fait dans la douleur et la nouvelle armée Israélienne doit combattre les forces Égyptiennes. Manquant d'avions et de pilotes aguéris, elle doit compter sur l'apport de mercenaires.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Aviation Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Israël Le conflit israélo-palestinien Proche et Moyen-Orient Signé Yann

1948. La création de l'État hébreu ne va pas sans heurts, à commencer par les bombes égyptiennes qui pilonnent régulièrement Tel-Aviv. Tel David face à Goliath, Israël ne peut opposer aux chasseurs "Spitfire" ennemis que quelques vieux « Mezek » pilotés par des volontaires juifs venus de tous les pays mais aussi par des mercenaires accourus de plus sombres horizons... Björn est l'un de ces goyim venus risquer leur vie pour quelques milliers de dollars, un prix qui reste en travers de la gorge de ses confrères combattant, eux, pour leur idéal ! Yann et Juillard unissent leurs talents au service d'une véritable épopée, celle des débuts de l’aviation militaire israélienne et nous offrent surtout une puissante et complexe histoire d'amour...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Avril 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Mezek © Le Lombard 2011
Les notes
Note: 3.53/5
(3.53/5 pour 17 avis)
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16/05/2011 | MONTANE
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Par Présence
Note: 5/5
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En temps de guerre, un soldat obéit aux ordres. - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Sa première édition date de 2011. Il a été réalisé par Yann (Yann Le Pennetier) pour le scénario et par André Juillard (1948-2024) pour les dessins et la mise en couleurs. Il comprend soixante planches de bande dessinée. Il se termine avec une liste de douze ouvrages consultés, une biographie de chacun des deux auteurs et leur bibliographie. Israël, en juin 1948, dans un quartier de Tel-Aviv, les habitants vaquent à leurs occupations quotidiennes dans la rue, quand soudain retentit la sirène signalant une attaque aérienne. Un homme crie qu’il s’agit de l’aviation égyptienne, encore elle. Une femme fait descendre son enfant du bus pour qu’ils se mettent à l’abri. L’escadrille d’avions survole la ville et lâche ses bombes. Soudain, les avions de l’Israeli Air Force apparaissent dans le ciel et contrattaquent, chassant les ennemis et se lançant à leur poursuite. Ils parviennent à en abattre deux, et les autres s’éloignent hors de portée. L’un des pilotes se félicite : quelle débande ! Des Spitfire égyptiens descendus pas des Messerschmitt ornés de l’étoile de David ! Mais un autre pilote signale qu’un avion de leur formation a été abattu et que le sien est incontrôlable. Ils rentrent à l’aéroport de Herzliya, au nord-est de Tel-Aviv, la base du Squadron 101. Le mécanicien Samuel se précipite vers le premier chasseur à atterrir, celui de Björn : il demande ce qu’il est arrivé aux deux autres Mezek. Le pilote répond qu’il se sont crashés. Soudain l’avion de Max atterrit en faisant une culbute, l’avion prend feu, le pilote meurt prisonnier du cockpit alors que son avion explose. Modi Alon, le commandant de la base fait le bilan de cette sortie avec Björn et Jackie Moggridge qui est en train de le panser : C’est une catastrophe ! Il continue : Trois appareils perdus en une seule opération, sans compter les précédents, le tiers de leurs chasseurs en état de combattre, l’Israeli Air Force ne peut pas se permettre une telle hécatombe. Björn fait observer qu’il ne faut pas oublier la mort de trois excellents pilotes. Le commandant se montre plus dur : Des mercenaires qui savaient ce qu’ils risquaient et qui étaient grassement payés pour le faire ! Il explique : À cause de l’embargo international, il est beaucoup plus facile pour Israël d’acheter des pilotes que des appareils. Il continue : il s’agissait de mercenaires comme Björn. Ce dernier répond qu’il sait parfaitement ce qu’il a à faire, le problème ce sont ces maudits Mezek, ces foutus Tchèques leur ont vendu à prix d’or des cercueils volants. Alon rétorque qu’ils n’ont pas eu le choix. La Tchécoslovaquie a accepté de leur vendre des chasseurs malgré le blocus. Alors même si ces satanés engins ne sont pas absolument casher, c’est tout ce qu’ils ont pour défendre le pays et les pilotes devront continuer à faire avec. La base attend une nouvelle livraison de quinze de ces Mezek démontés et transportés clandestinement de la base tchèque de Zatec jusqu’à Tel-Aviv. Le commandant compte sur Björn pour respecter son contrat et apprendre à ses pilotes à dompter ces satanées mules. Un titre énigmatique, un dessin cryptique (Il va être question d’un avion à hélice ?), mais aussi la promesse d’une bande dessinée ambitieuse créée par deux auteurs de renom publiée dans une collection prestigieuse. Les premières scènes permettent au lecteur de se faire une idée : une narration visuelle de type descriptive et réaliste, un récit ancré dans une réalité historique très précise. La création de l’état d’Israël a été proclamée le 14 mai 1948 par David Ben Gourion (1886-1973), au terme du mandat britannique, conformément au Plan de partage de la Palestine voté par l’ONU le 29 novembre 1947. Le lecteur se trouve vite confronté à un certain de mots qui lui parlent plus ou moins, en fonction de sa familiarité avec l’histoire de cet état, la situation géopolitique de 1948, et des termes hébreux. Pour ces derniers, le scénariste les traduit en bas de page : Egrof (poing), Be hezrat (Si Dieu le veut), Shiksa (jolie fille non-juive), Kugel (dessert hébreu), Schlemiel (abruti), Sodi beyoder (top secret), Hitsk (tête brûlée), etc. Pour les forces politiques et militaires en présence, en revanche, elles sont mentionnées dans les conversations, par des personnages qui savent de quoi ils parlent, sans incorporer artificiellement des explications dans les dialogues ou des cartouches de texte. Charge au lecteur de savoir ou de se renseigner sur différentes dimensions historiques. À commencer par la guerre israélo-arabe de 1948-1949, dont les tout premiers jours voient le bombardement de Tel-Aviv par des avions égyptiens, ce qui correspond à la scène d’ouverture de la bande dessinée. De la même manière, le scénariste évoque les faits et le contexte de l’époque comme étant connus de tout le monde, ainsi que les différentes institutions et organisations. Il est possible que le lecteur soit amené à se renseigner plus avant sur la Ligue des États arabes (fondée le 22 mars 1945), sur la Haganah et son lien avec la Force de défense d’Israël, sur l’Irgoun (Irgoun Zvaï Leoumi, organisation militaire nationale) fondée par Menahem Begin (1913-1992) et les convictions politiques de celui-ci, le Palmach (une force paramilitaire juive sioniste de Palestine mandataire), sans oublier le Sha’y (service de renseignement et de contrespionnage de la Haganah). Il suffit au lecteur de situer ces organisations de manière grossière pour que le récit lui soit intelligible, sinon certains enjeux lui resteront nébuleux. D’un autre côté, des notes en bas de page ou des remarques des personnages viennent expliciter d’autres éléments comme Kaddish (prière des morts), Kadap (technique d’autodéfense ancêtre du Krav Maga), Pancake (atterrissage en catastrophe), IAF (Israeli Air Force), et même de manière inattendue la référence à Mary Poppins (personnage principal du film de 1964, du même nom produit par les studios Disney). Par comparaison, le scénariste et le dessinateur se montrent beaucoup plus didactiques pour tout ce qui relève des avions de chasse et des bombardiers de ce récit. Ils établissent le contexte du Squadron 101 : formé le 20 mai 1948, six jours après qu'Israël a déclaré son indépendance, et la constitution de son équipe de pilotes comprenant à la fois des Israéliens et des mercenaires. Ils expliquent la provenance des chasseurs, ainsi que les difficultés techniques de leur pilotage. Ils développent le mot utilisé pour le titre, une mule, appliqué aux Messerschmitt fabriqués dans une usine tchécoslovaque et livrés en Israël, par un subterfuge à base de fausse société de production de films. Grâce à eux, le lecteur assiste à livraison du premier avion bombardier pour l’escadron : un B-17, aussi connu sous le nom de Forteresse volante, construit par la société Boeing. Il est également question de la livraison des premiers (Supermarine) Spitfire de conception et de fabrication britanniques. Il ne manque à l’appel que l’appellation spécifique desdits Messerschmitt construit en Tchécoslovaquie : Avia S-199. Le lecteur peut compter sur le dessinateur pour des représentations précises et authentiques de ces différents avions. Il remarque également le soin apporté aux autres moyens de locomotion : modèle d’autocar, modèle des avions égyptiens, véhicules militaires de transport, blindés, moto de Björn, Jeep et même un moteur de Mezek démonté. Juillard utilise un trait très fin et très précis pour détourer les formes, avec parfois quelques traits secs pour donner un peu plus de relief, ou marquer des plis sur les vêtements. Le lecteur déguste les dessins qui présentent une forte filiation avec la ligne claire : trait noir d'épaisseur régulière pour tous les éléments de dessin, pas d’ombre dessinée pour les personnages (mais présentes pour les véhicules), uniquement des cases rectangulaires disposées en bande, se permettant la fantaisie d’une poignée de cases en insert. Pour autant, l’artiste a choisi de s’affranchir de la limite des couleurs en aplats pour introduire des nuances plus foncées venant rehausser le relier des formes, et marquer l’ombre des personnages. Ainsi la narration visuelle semble s’apparenter à un reportage en prises de vue réelle, ce qui place le récit sur le plan du témoignage en (quasi) temps réel, avec l’avantage d’un placement de caméra le mieux choisi par rapport au moment de chaque scène. Le lecteur se rend compte que la narration visuelle semble presque épurée, avec des cases lisibles au premier coup d’œil, et que dans le même temps, elle apporte énormément d’élément d’informations qui viennent compléter les dialogues, sans redite. Il peut ainsi apprécier les paysages des différents lieux d’Israël, allant de la base du Squadron 101 assez spartiate, aux bains de minuit. Le dessinateur place ses personnages dans le même registre réaliste, avec une discrète touche romanesque pour Björn et certains paysages féminins, ainsi qu’une sensualité inattendue à l’occasion des bains de minuit. Le scénariste dirige une distribution d’une dizaine d’acteurs pour les rôles principaux, et le dessinateur leur donne une apparence différenciée, ainsi que des expressions de visage dans un registre adulte, qui font parfois apparaître une émotion non contrôlée, à la suite d’un événement traumatisant, ou une découverte générant une vive surprise. Ainsi la vie personnelle de chaque personnage se trouve façonnée par ces circonstances exceptionnelles : les premières semaines de vie d’un nouveau pays qui est déjà en guerre. La trame de fond évoque la naissance d’une nation, la constitution de son armée, les conséquences de l’embargo, le rôle des Nations Unies, et en sous-entendu l’espoir d’une paix mondiale. De manière organique, chacun des principaux personnages incarne une origine différente. Des Juifs vivant déjà dans la région avant la création de l’état d’Israël, totalement légitime dans le rôle de militaire défendant son pays, voire même obligé par les circonstances à endosser ce rôle. S’il en a la curiosité, le lecteur découvre que Modi Alon (1921-1948) a réellement existé : un pilote de chasse israélien, commandant d’un escadron de chasse ayant participé au premiers combats de l'IAF le 29 mai et le 3 juin 1948. Björn a le statut de mercenaire étranger au sein de cet escadron, avec une histoire personnelle très particulière pendant la seconde guerre mondiale. Il y a un Juif américain qui se retrouve à être mercenaire également, une combattante du Plamach, etc. Le lecteur voit la diversité des origines des combattants côté israélien. La couverture promet vaguement une histoire de guerre sans beaucoup plus de précision. La narration visuelle emporte tout de suite le lecteur à Tel-Aviv en 1948 : un lieu et une époque bien définis, avec des dessins minutieux réalisant une reconstitution historique solide et facile à lire. L’intrigue se déroule au tout début de la guerre israélo-arabe de 1948-1949, aux côtés du premier escadron de l’armée de l’air israélienne. Sous réserve qu’il dispose de quelques connaissances sur cette période à cet endroit du globe, le lecteur découvre un récit intégrant plusieurs dimensions : reconstitution historique et mission épineuse pour arrêter l’Antinea, difficultés à surmonter pour faire exister cette armée de l’air, réalité de la diversité des vies des êtres humains attachants constituant ladite armée, se retrouvant à défendre l’état d’Israël contre un ennemi extérieur, et un risque intérieur. Une réalité complexe.

09/01/2025 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

J'ai un petit goût d'inachevé à la fin de "Mezek". Je trouve l'idée de départ de Yann excellente de se pencher sur la période d'après-guerre 1945 qui a vu la naissance de l'état d'Israël moderne. Ce fut une période embrouillée au niveau du droit international et des relations diplomatiques. Les combattants juifs se retrouvant face aux habitants palestiniens qui n'y pouvaient rien, et au colonisateur anglais qui avait d'autres chats à fouetter. L'idée de Yann d'axer sur la confrontation entre soldats de fortunes au passé incertain et soldat de la jeune armée à l'avenir incertain centre le récit sur les difficultés internes que connaissaient les Israéliens. Le scénario est bien construit autour du personnage de Björn. Björn, pilote mercenaire, est un as qui accumule les victoires dans le combat aérien et auprès des dames mais qui porte un lourd passé. Le dessin très réaliste s'inscrit bien dans l'esprit du récit. Les scènes de combats aériens ne surchargent pas l'histoire et sont traitées sobrement. Chaque victoire étant contrebalancée par les soucis et les pertes de l'escadrille. Mais je trouve un certain manque de dynamisme et des couleurs assez pâles. J'ai beaucoup plus de mal avec la conclusion de la série. Le positionnement de Björn pendant la guerre, son discours lors du bombardement de civils sur le bateau (dans ce cas on accepte Alep ou Marioupol) et son comportement pathos presque bébé dans les bras de sa maîtresse/maman ne sont vraiment pas à mon goût. Dommage je trouve que cette fin gâche la série.

06/06/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

L’album se déroule durant les premiers temps d’existence de l’Etat d’Israël, lorsque sa survie était en jeu – et un enjeu politique (entre factions juives même, Irgoun contre Haganah par exemple), lorsqu’il luttait contre certaines armées arabes (Egypte, Syrie). On peut regretter que seul le point de vue israélien soit ici présenté, mais c’est un choix. Pour le reste, c’est un récit d’aventure assez classique (même remarque pour le dessin), sans trop de rebondissements, qui tourne autour d’aviateurs de la naissante armée de l’air israélienne, essentiellement des mercenaires étrangers (comme le héros, Björn). Contrairement à d’autres séries scénarisées par Yann dans l’univers de l’aviation, la mécanique est ici au second plan, tout tourne autour des relations entretenues entre les combattants juifs et les mercenaires étrangers (même si les bombardements, sorties aériennes et autres accidents jouent leur rôle de dramatisation de l’intrigue). Intrigue que j’ai trouvé un peu molle. Et la fin, à la fois prévisible et brutale, renforce un peu le manichéisme qui dominait (même si la personnalité de Björn – au centre de toutes les attentions des hommes, et des attentes des femmes – se veut plus poussée et plus nuancée que celle des autres). Un récit solide mais sans surprise, pour amateur de la période qui ne recherchent pas trop l’originalité. Note réelle 2,5/5.

24/09/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
L'avatar du posteur Yann135

Le 14 mai 1948 correspond à la naissance de l’état d’Israël. Le plan de partage de la Palestine a été élaboré par le comité spécial des Nations unies sur la Palestine créé par l’ONU, et approuvé par cette dernière à New York, par le vote de la résolution 181. Celui-ci prévoit le partage de la Palestine en un état juif et un état arabe. Cette décision onusienne se fait sans trop se préoccuper de l’avis des Palestiniens. Des bergers qui vaquent sur un bout de terre aride… mais qui s’en soucie ? C’est le début du conflit israélo-palestinien que nous connaissons. Cela perdure depuis plus de 70 ans ! Mais revenons au récit. En 1948, Israël doit faire face aux bombardements incessants de l’armée égyptienne. Pour pouvoir riposter, la jeune nation va s’entourer de mercenaires de tout horizon, payés au prix fort. C’est avec le Mezeck, la version tchécoslovaque du Messerschmitt – célèbre avion utilisé par la Luftwaffe pendant le Seconde Guerre mondiale - qu’Israël va lutter pour défendre son indépendance face aux pays arabes. On va suivre donc les pérégrinations de ces pilotes de Tsahal et notamment de ce jeune pilote suédois, Björn, pilote aguerri et séducteur à ses heures perdues. Un personnage ambigu qui se dévoilera au fil de l’histoire. On est vite pris dans le récit qui multiplie avec minutie les précisions historiques. Pour avoir en parallèle été fouiner sur internet pour mieux appréhender cette partie historique que je ne connais pas vraiment, je peux vous assurer de la rigueur des auteurs sur ce point. On parle aviation bien évidemment mais rien à voir avec les séries « Tanguy et Laverdure » ou « Buck Danny ». Le graphisme est plutôt sympa avec de belles couleurs chaudes. Un peu à la Léo ! C’est tout dire ! Le découpage est classique mais rien de fou fou. Si vous rajoutez un scénario qui tient la route, vous tenez dans vos mains un album réussi. Encore une belle surprise de la collection "signé". note réelle 3,5

13/04/2021 (modifier)
Par McClure
Note: 4/5
L'avatar du posteur McClure

La lecture de Mezek a été un bon moment. Pas une grande lecture, mais une très bonne lecture. Pourquoi? Tout d'abord le trait de Julliard est toujours aussi beau. Ses personnages sont agréables à regarder, les mise en situation très jolies également. Les batailles aériennes souffrent la comparaison avec Huguault mais cela reste de très belle facture. L'histoire est intelligente et même si elle ne semble pas "trépidante", elle comporte son lot de rebondissements. C'est surtout ce background historique sur la naissance d'Israel et les premiers pas de son aviation militaire, avec le recours à du matériel et des pilotes étrangers et notamment allemands, les premiers errements politiques de cet état qui expliquent en partie certaines mouvances d'aujourd'hui, l'antipathie entre les mercenaires et les pilotes israélites. C'est instructif. Je suis ressorti de ma lecture moins stupide qu'en y entrant et surtout avec une envie d'informations, pari gagné donc pour ce bouquin.

14/05/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai beaucoup aimé le cadre historique de ce récit. Il n’est pas courant et reste moderne puisque les conflits entre Israël et ses voisins reviennent régulièrement faire la une de l’actualité. Revenir sur la guerre d’Indépendance est donc une bonne idée. Utiliser plus particulièrement le cadre de la défense aérienne israélite et profiter de la personnalité de ses pilotes (locaux ou mercenaires) et des tensions entre eux est une autre bonne idée. Le récit est prenant et m’a permis de découvrir bien des choses. De plus, les personnages (et le principal en particulier) se sont révélés très intéressants. Tous ont une certaine profondeur et aucun n’est tout blanc ou tout noir. Cette absence de manichéisme permet de nuancer certains propos et de comprendre certains actes (qu’ils soient fictionnels ou historiques). Enfin, le dessin de Juillard est d’une netteté sans faille. Sa froideur habituelle n’est pas du tout handicapante dans le cas présent et Juillard signe ici un de ses meilleurs albums à mes yeux (en fait, je me demande si je l’ai déjà trouvé aussi bien employé). Un bel album, que je relirai avec plaisir, qui dispose d’un fond historique original et intéressant et qui nous propose une histoire d’amour et de rédemption classique mais plus subtile que la moyenne.

05/06/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Rien ne me prédestinait à lire cette Bd ; en feuilletant l'album en bibliothèque, j'y voyais des avions, et depuis longtemps, les bandes d'aviation m'ennuient vite. Et puis finalement, je me suis lancé dans cette aventure où j'ai fait mieux connaissance avec le contexte historique de 1948 juste après la création de l'Etat d'Israël, sur lequel j'étais très mal renseigné. Après la présentation des personnages, l'album alterne les séquences d'aviation avec des séquences plus intimistes. J'avoue que la partie aviation très technique m'aurait vite lassé s'il n'y avait eu les rapports humains entre les différents protagonistes, car les vrais héros de cette histoire ne sont pas les avions, mais bel et bien Björn le pilote mercenaire, et les 3 femmes qui gravitent autour de lui, telles Oona, Tzipi et Jackie, sans oublier Modi et quelques autres pilotes. Yann développe ces rapports humains de belle façon dans un scénario très sérieux qui laisse peu de place à son humour habituel, mais qu'il combine habilement avec d'authentiques événements (l'attaque du bateau de l'Irgoun). D'autre part, la chute finale surprend et clôt un récit bien structuré. De son côté, Juillard alors en pleine période de reprise de Blake et Mortimer aux contraintes graphiques jacobsiennes, retrouve le velouté de son trait toujours si séduisant qui donne beaucoup de sensualité à ses personnages féminins, mais dont le seul petit défaut est de dessiner des visages masculins assez semblables et parfois peu faciles à identifier ; c'est en tout cas ce qui m'a aussi emballé dans cet album que je n'aurais probablement pas voulu lire s'il n'y avait pas eu du beau dessin à la Juillard. Un très joli récit.

10/01/2014 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
L'avatar du posteur Alix

Cette BD m’a semblé très « académique » sur la forme : narration linéaire, personnages un peu stéréotypés et dessin propre et aéré (presque « ligne claire »). Par contre son background historique m’a passionné et montre les difficultés pratiques suivant la création d’Israël, et notamment son incapacité à se défendre militairement dans un contexte diplomatique compliqué. Le quotidien de ces mercenaires est intéressant, rythmé par les patrouilles et les empoignades avec les pilotes de l’armée israélienne. Je n’allais mettre « que » 3/5, la faute à un récit qui selon moi ne décollait pas (un comble !), mais la dernière partie m’a beaucoup plu. L’intrigue s’emballe enfin, et je trouve les réactions de certains personnages intéressantes, on s’éloigne un peu des clichés suscités. Du coup je suis resté sur une impression très positive. Un album un poil académique, mais intéressant et finalement très divertissant, qui devrait ravir les amateurs de récits de guerre et d’Histoire.

28/01/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Fanfan Villeperdue

Le dessin de Juillard, en ligne claire réaliste, est toujours aussi élégant ! Il y a juste un je-ne-sais-quoi qui me fait bizarre avec les yeux des personnages en général, mais objectivement je ne vois pas le problème : l’iris et la pupille sont bien proportionnés, il y a même presque toujours un petit reflet dans l’œil. Peut-être est-ce ça qui me trouble, que l’œil soit très détaillé par rapport au reste qui est plus épuré ? Au niveau des couleurs, l’ambiance est très bien rendue dans des tons plutôt pastel, vert, kaki, jaune, bleu clair. Revers de la médaille, certaines planches, comme la 6, sont assez uniformes, ce qui rend la lecture moins dynamique. Le scénario est très intéressant et s’attaque à une facette de l’Histoire que je ne connaissais pas du tout. Et ça semble sérieusement documenté. L’ambiance est un peu « flottante », presque attentiste : la plupart des scènes se déroulent à la base militaire et non lors des combats. On s’intéresse à l’envers du décor. C’est voulu et assumé bien sûr mais cela comportait le risque de produire quelques petites longueurs, risque qui n’a pu être évité totalement. Au final, une bonne lecture, à laquelle 3 étoiles ne rendent pas totalement justice, mais à laquelle il manque un petit plus pour décrocher la quatrième.

08/08/2012 (modifier)
Par Jérem
Note: 3/5

J’ai bien aimé le contexte historique de Mezek, à savoir la guerre israélo-arabe de 1948, juste après la proclamation d’indépendance de l’état hébreu. On suit Bjorn, un jeune pilote suédois, recruté comme mercenaire afin de renforcer la faible armée de l’air locale. Le récit est réaliste et très bien documenté, même si j’aurais aimé un peu plus d’explications car la période est assez complexe. La lecture est agréable et les scènes s’enchainent avec fluidité. Côté graphique, Juillard s’en sort avec les honneurs. L’environnement et les avions sont magnifiquement représentés. Petit bémol, j’ai trouvé les visages trop figés et les corps des personnages un peu rigides lors de certaines scènes d’action. Mezek est un bel album à découvrir sans hésitation.

16/05/2012 (modifier)