Mezek
La création de l'état d'Israel se fait dans la douleur et la nouvelle armée Israélienne doit combattre les forces Égyptiennes. Manquant d'avions et de pilotes aguéris, elle doit compter sur l'apport de mercenaires.
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Aviation Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Israël Le conflit israélo-palestinien Proche et Moyen-Orient Signé Yann
1948. La création de l'État hébreu ne va pas sans heurts, à commencer par les bombes égyptiennes qui pilonnent régulièrement Tel-Aviv. Tel David face à Goliath, Israël ne peut opposer aux chasseurs "Spitfire" ennemis que quelques vieux « Mezek » pilotés par des volontaires juifs venus de tous les pays mais aussi par des mercenaires accourus de plus sombres horizons... Björn est l'un de ces goyim venus risquer leur vie pour quelques milliers de dollars, un prix qui reste en travers de la gorge de ses confrères combattant, eux, pour leur idéal ! Yann et Juillard unissent leurs talents au service d'une véritable épopée, celle des débuts de l’aviation militaire israélienne et nous offrent surtout une puissante et complexe histoire d'amour...
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Date de parution | 22 Avril 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai un petit goût d'inachevé à la fin de "Mezek". Je trouve l'idée de départ de Yann excellente de se pencher sur la période d'après-guerre 1945 qui a vu la naissance de l'état d'Israël moderne. Ce fut une période embrouillée au niveau du droit international et des relations diplomatiques. Les combattants juifs se retrouvant face aux habitants palestiniens qui n'y pouvaient rien, et au colonisateur anglais qui avait d'autres chats à fouetter. L'idée de Yann d'axer sur la confrontation entre soldats de fortunes au passé incertain et soldat de la jeune armée à l'avenir incertain centre le récit sur les difficultés internes que connaissaient les Israéliens. Le scénario est bien construit autour du personnage de Björn. Björn, pilote mercenaire, est un as qui accumule les victoires dans le combat aérien et auprès des dames mais qui porte un lourd passé. Le dessin très réaliste s'inscrit bien dans l'esprit du récit. Les scènes de combats aériens ne surchargent pas l'histoire et sont traitées sobrement. Chaque victoire étant contrebalancée par les soucis et les pertes de l'escadrille. Mais je trouve un certain manque de dynamisme et des couleurs assez pâles. J'ai beaucoup plus de mal avec la conclusion de la série. Le positionnement de Björn pendant la guerre, son discours lors du bombardement de civils sur le bateau (dans ce cas on accepte Alep ou Marioupol) et son comportement pathos presque bébé dans les bras de sa maîtresse/maman ne sont vraiment pas à mon goût. Dommage je trouve que cette fin gâche la série.
L’album se déroule durant les premiers temps d’existence de l’Etat d’Israël, lorsque sa survie était en jeu – et un enjeu politique (entre factions juives même, Irgoun contre Haganah par exemple), lorsqu’il luttait contre certaines armées arabes (Egypte, Syrie). On peut regretter que seul le point de vue israélien soit ici présenté, mais c’est un choix. Pour le reste, c’est un récit d’aventure assez classique (même remarque pour le dessin), sans trop de rebondissements, qui tourne autour d’aviateurs de la naissante armée de l’air israélienne, essentiellement des mercenaires étrangers (comme le héros, Björn). Contrairement à d’autres séries scénarisées par Yann dans l’univers de l’aviation, la mécanique est ici au second plan, tout tourne autour des relations entretenues entre les combattants juifs et les mercenaires étrangers (même si les bombardements, sorties aériennes et autres accidents jouent leur rôle de dramatisation de l’intrigue). Intrigue que j’ai trouvé un peu molle. Et la fin, à la fois prévisible et brutale, renforce un peu le manichéisme qui dominait (même si la personnalité de Björn – au centre de toutes les attentions des hommes, et des attentes des femmes – se veut plus poussée et plus nuancée que celle des autres). Un récit solide mais sans surprise, pour amateur de la période qui ne recherchent pas trop l’originalité. Note réelle 2,5/5.
Le 14 mai 1948 correspond à la naissance de l’état d’Israël. Le plan de partage de la Palestine a été élaboré par le comité spécial des Nations unies sur la Palestine créé par l’ONU, et approuvé par cette dernière à New York, par le vote de la résolution 181. Celui-ci prévoit le partage de la Palestine en un état juif et un état arabe. Cette décision onusienne se fait sans trop se préoccuper de l’avis des Palestiniens. Des bergers qui vaquent sur un bout de terre aride… mais qui s’en soucie ? C’est le début du conflit israélo-palestinien que nous connaissons. Cela perdure depuis plus de 70 ans ! Mais revenons au récit. En 1948, Israël doit faire face aux bombardements incessants de l’armée égyptienne. Pour pouvoir riposter, la jeune nation va s’entourer de mercenaires de tout horizon, payés au prix fort. C’est avec le Mezeck, la version tchécoslovaque du Messerschmitt – célèbre avion utilisé par la Luftwaffe pendant le Seconde Guerre mondiale - qu’Israël va lutter pour défendre son indépendance face aux pays arabes. On va suivre donc les pérégrinations de ces pilotes de Tsahal et notamment de ce jeune pilote suédois, Björn, pilote aguerri et séducteur à ses heures perdues. Un personnage ambigu qui se dévoilera au fil de l’histoire. On est vite pris dans le récit qui multiplie avec minutie les précisions historiques. Pour avoir en parallèle été fouiner sur internet pour mieux appréhender cette partie historique que je ne connais pas vraiment, je peux vous assurer de la rigueur des auteurs sur ce point. On parle aviation bien évidemment mais rien à voir avec les séries « Tanguy et Laverdure » ou « Buck Danny ». Le graphisme est plutôt sympa avec de belles couleurs chaudes. Un peu à la Léo ! C’est tout dire ! Le découpage est classique mais rien de fou fou. Si vous rajoutez un scénario qui tient la route, vous tenez dans vos mains un album réussi. Encore une belle surprise de la collection "signé". note réelle 3,5
La lecture de Mezek a été un bon moment. Pas une grande lecture, mais une très bonne lecture. Pourquoi? Tout d'abord le trait de Julliard est toujours aussi beau. Ses personnages sont agréables à regarder, les mise en situation très jolies également. Les batailles aériennes souffrent la comparaison avec Huguault mais cela reste de très belle facture. L'histoire est intelligente et même si elle ne semble pas "trépidante", elle comporte son lot de rebondissements. C'est surtout ce background historique sur la naissance d'Israel et les premiers pas de son aviation militaire, avec le recours à du matériel et des pilotes étrangers et notamment allemands, les premiers errements politiques de cet état qui expliquent en partie certaines mouvances d'aujourd'hui, l'antipathie entre les mercenaires et les pilotes israélites. C'est instructif. Je suis ressorti de ma lecture moins stupide qu'en y entrant et surtout avec une envie d'informations, pari gagné donc pour ce bouquin.
J’ai beaucoup aimé le cadre historique de ce récit. Il n’est pas courant et reste moderne puisque les conflits entre Israël et ses voisins reviennent régulièrement faire la une de l’actualité. Revenir sur la guerre d’Indépendance est donc une bonne idée. Utiliser plus particulièrement le cadre de la défense aérienne israélite et profiter de la personnalité de ses pilotes (locaux ou mercenaires) et des tensions entre eux est une autre bonne idée. Le récit est prenant et m’a permis de découvrir bien des choses. De plus, les personnages (et le principal en particulier) se sont révélés très intéressants. Tous ont une certaine profondeur et aucun n’est tout blanc ou tout noir. Cette absence de manichéisme permet de nuancer certains propos et de comprendre certains actes (qu’ils soient fictionnels ou historiques). Enfin, le dessin de Juillard est d’une netteté sans faille. Sa froideur habituelle n’est pas du tout handicapante dans le cas présent et Juillard signe ici un de ses meilleurs albums à mes yeux (en fait, je me demande si je l’ai déjà trouvé aussi bien employé). Un bel album, que je relirai avec plaisir, qui dispose d’un fond historique original et intéressant et qui nous propose une histoire d’amour et de rédemption classique mais plus subtile que la moyenne.
Rien ne me prédestinait à lire cette Bd ; en feuilletant l'album en bibliothèque, j'y voyais des avions, et depuis longtemps, les bandes d'aviation m'ennuient vite. Et puis finalement, je me suis lancé dans cette aventure où j'ai fait mieux connaissance avec le contexte historique de 1948 juste après la création de l'Etat d'Israël, sur lequel j'étais très mal renseigné. Après la présentation des personnages, l'album alterne les séquences d'aviation avec des séquences plus intimistes. J'avoue que la partie aviation très technique m'aurait vite lassé s'il n'y avait eu les rapports humains entre les différents protagonistes, car les vrais héros de cette histoire ne sont pas les avions, mais bel et bien Björn le pilote mercenaire, et les 3 femmes qui gravitent autour de lui, telles Oona, Tzipi et Jackie, sans oublier Modi et quelques autres pilotes. Yann développe ces rapports humains de belle façon dans un scénario très sérieux qui laisse peu de place à son humour habituel, mais qu'il combine habilement avec d'authentiques événements (l'attaque du bateau de l'Irgoun). D'autre part, la chute finale surprend et clôt un récit bien structuré. De son côté, Juillard alors en pleine période de reprise de Blake et Mortimer aux contraintes graphiques jacobsiennes, retrouve le velouté de son trait toujours si séduisant qui donne beaucoup de sensualité à ses personnages féminins, mais dont le seul petit défaut est de dessiner des visages masculins assez semblables et parfois peu faciles à identifier ; c'est en tout cas ce qui m'a aussi emballé dans cet album que je n'aurais probablement pas voulu lire s'il n'y avait pas eu du beau dessin à la Juillard. Un très joli récit.
Cette BD m’a semblé très « académique » sur la forme : narration linéaire, personnages un peu stéréotypés et dessin propre et aéré (presque « ligne claire »). Par contre son background historique m’a passionné et montre les difficultés pratiques suivant la création d’Israël, et notamment son incapacité à se défendre militairement dans un contexte diplomatique compliqué. Le quotidien de ces mercenaires est intéressant, rythmé par les patrouilles et les empoignades avec les pilotes de l’armée israélienne. Je n’allais mettre « que » 3/5, la faute à un récit qui selon moi ne décollait pas (un comble !), mais la dernière partie m’a beaucoup plu. L’intrigue s’emballe enfin, et je trouve les réactions de certains personnages intéressantes, on s’éloigne un peu des clichés suscités. Du coup je suis resté sur une impression très positive. Un album un poil académique, mais intéressant et finalement très divertissant, qui devrait ravir les amateurs de récits de guerre et d’Histoire.
Le dessin de Juillard, en ligne claire réaliste, est toujours aussi élégant ! Il y a juste un je-ne-sais-quoi qui me fait bizarre avec les yeux des personnages en général, mais objectivement je ne vois pas le problème : l’iris et la pupille sont bien proportionnés, il y a même presque toujours un petit reflet dans l’œil. Peut-être est-ce ça qui me trouble, que l’œil soit très détaillé par rapport au reste qui est plus épuré ? Au niveau des couleurs, l’ambiance est très bien rendue dans des tons plutôt pastel, vert, kaki, jaune, bleu clair. Revers de la médaille, certaines planches, comme la 6, sont assez uniformes, ce qui rend la lecture moins dynamique. Le scénario est très intéressant et s’attaque à une facette de l’Histoire que je ne connaissais pas du tout. Et ça semble sérieusement documenté. L’ambiance est un peu « flottante », presque attentiste : la plupart des scènes se déroulent à la base militaire et non lors des combats. On s’intéresse à l’envers du décor. C’est voulu et assumé bien sûr mais cela comportait le risque de produire quelques petites longueurs, risque qui n’a pu être évité totalement. Au final, une bonne lecture, à laquelle 3 étoiles ne rendent pas totalement justice, mais à laquelle il manque un petit plus pour décrocher la quatrième.
J’ai bien aimé le contexte historique de Mezek, à savoir la guerre israélo-arabe de 1948, juste après la proclamation d’indépendance de l’état hébreu. On suit Bjorn, un jeune pilote suédois, recruté comme mercenaire afin de renforcer la faible armée de l’air locale. Le récit est réaliste et très bien documenté, même si j’aurais aimé un peu plus d’explications car la période est assez complexe. La lecture est agréable et les scènes s’enchainent avec fluidité. Côté graphique, Juillard s’en sort avec les honneurs. L’environnement et les avions sont magnifiquement représentés. Petit bémol, j’ai trouvé les visages trop figés et les corps des personnages un peu rigides lors de certaines scènes d’action. Mezek est un bel album à découvrir sans hésitation.
A la base, je dois bien admettre ne pas du tout être amateur de bd d’aviations, c’est donc avec une certaine réticence que j’ai ouvert cet album de la collection « signé » par deux grands noms de la bande dessinée : Yann et Juillard et pourtant malgré mes doutes, j’ai été assez enthousiasmé par cette histoire très bien maîtrisée. Peu enchanté par les dernières réalisations de Yann, cet album est une vraie réussite. Comme toujours, l’auteur s’est très bien documenté sur le contexte de l’époque. Nous sommes en pleine guerre israélo-arabe en 1948, suite à la création de l’Etat hébreu. L’armée israélienne est encore peu équipée et doit faire appel à des avions et des pilotes étrangers. L’action se centre sur Bjorn, un mercenaire suédois porteur d’un lourd secret qui l'a conduit à un cruel cas de conscience. Le scénario est solide et laisse la place à de nombreux rebondissements. Même si l’humour n’est pas totalement absent, Yann n’encombre pas son récit de multiples références comme on a pu souvent lui faire le reproche. On trouve quand même Blake et Mortimer au détour d’une case, mais ceci est sans doute plus un petit clin d’œil à la reprise de la série par André Juillard. Le dessin de Juillard est toujours très précis, reconstituant parfaitement l’atmosphère de l’après-guerre. Concernant la qualité graphique des avions, je n’en dirai rien car je n’y connais rien et laisserai l’avis aux spécialistes.
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