L'Ascension du Haut Mal

Note: 3.64/5
(3.64/5 pour 22 avis)

Angoulême 2000 : Alph-Art du meilleur scénario pour le tome 4. Le récit auto-biographique de l'enfance de l'auteur au côté de son frère gravement épileptique. L'auteur poursuit cette "histoire" dans Babel (Vertige Graphic).


Angoulême : récapitulatif des séries primées Autobiographie David B. Ecole Duperré Enfance(s) Handicap L'Association Les petits éditeurs indépendants Maladies et épidémies Noir et blanc

Dans ces albums, David B. raconte son enfance qu'il a passé auprès d'un frère souffrant d'épilepsie grave. Il raconte l'évolution de la conception qu'il se faisait du monde, au cours de ces années, sa relation à la maladie de son frère. Et surtout la conception du bien et du mal qui en découle. L'ascension du haut-mal est le récit poignant d'un enfant qui se posa très tôt quelques questions essentielles. Il est aussi le récit d'un auteur qui n'hésite pas à fouiner ses vieux souvenirs et à les exposer pour mieux se découvrir. La série comptera six tomes au final. Prix Jacques Lob, 1997. Prix Coup de Coeur, Sierre 1997.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1996
Statut histoire Série terminée 6 tomes parus

Couverture de la série L'Ascension du Haut Mal © L'Association 1996
Les notes
Note: 3.64/5
(3.64/5 pour 22 avis)
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20/06/2002 | ArzaK
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L'avatar du posteur Noirdésir

Waouh ! Voilà un album un peu – beaucoup – oppressant, prenant, dans lequel on entre et qu’on traverse en apnée. Au sortir, des étoiles nous sortent des yeux et les mots sont de toutes les couleurs. J’ai lu l’intégrale de la série d’une traite, captivé par le fond et la forme de ce récit exigeant. Exigeant pour le lecteur, car c’est dense. Mais c’est aussi l’exigence de l’auteur qui saute aux yeux. En effet, David B. ne cède à aucune facilité, ne s’accorde aucun passe-droit, pour raconter sa vie, et la maladie de son frère, autour de laquelle elle va grandement s’articuler. Un récit sans doute cathartique, dans lequel l’auteur ne cache pas ses errances, la violence et/ou la bêtise de certaines de ses actions ou réactions – vis-à-vis de son frère entre autres. Cette mise à nu révèle un être écorché. Mais c’est aussi la genèse d’un auteur, de ses sources d’inspiration, qu’il nous est donné de voir, et cet aspect est aussi captivant. Une autobiographie sans concession, où la famille Beauchard se perd dans une quête désespérée de solutions, testant à peu près tout ce que les médecines diverses, les élucubrations et utopies variées, peuvent proposer : gourous, charlatans, médecins plus ou moins inspirés et à l’écoute ont été consultés. Certains épisodes ont un côté humoristique involontaire, mais malgré les tâtonnements, les erreurs, les incompréhensions, l’amour transparait. Mais l’ascension du Haut Mal se poursuit néanmoins. David B. réussit à garder une certaine pudeur, tout en ne cachant pas grand-chose de ses pensées – y compris lorsqu’elles sont malsaines. C’est une grande réussite du genre. Et les amateurs de l’auteur – dont je suis – y trouveront aussi les clés de son univers créatif. Je finis par ce qui fait aussi la valeur de cette œuvre, le dessin. La maîtrise du Noir et Blanc, avec un trait gras caractéristique. Un dessin parfois stylisé, avec des cases souvent chargées. C’est aussi un plaisir des yeux. Une œuvre très personnelle, mais pas hermétique. Une grande et belle œuvre.

25/11/2024 (modifier)

J'entends dire du bien de cette série depuis des années mais, à cause des couvertures et du titre un brin impressionnant (on est bête, parfois!) je ne l'ai lue que récemment. Par contre, là je me suis envoyé les 5 tomes en quelques jours !! David B. a de toute évidence un imaginaire exubérant, beaucoup de courage et d'honnêteté lorsqu'il décrit sa relation avec son frère. Et cette façon d'exprimer tout ce qui est abstrait, et notamment le trop plein de ses émotions, en employant des métaphores visuelles qui m'évoque l'univers aztèque (impression très perso), en nourrissant ces planches de sortes de frises ou d'animaux fantastiques, de guerriers de toutes sortes,... Tout concourt à faire de "L'Ascension du Haut-mal" une BD à part, au symbolisme très riche (l'image de son frère qui arrive à l'hôpital avec sa maladie et, dans sa chambre, la range dans un placard comme un fardeau monstrueux qui ne le quitte jamais, c'est simple, mais génial !), et un témoignage poignant autant que sans concession sur l'épilepsie vécue au quotidien. Mais, c'est aussi plus que cela, comment un enfant confronté à cette situation va développer un système de défense par la création d'un monde imaginaire et un moyen d'expression : le dessin et comment celui-ci va transformer sa vie. C'est très fort !

25/04/2004 (modifier)