C'est pour ça que je m'appelle Giovanni

Je suis drôlement déçue par cette BD. Je l'ai lue jusqu'au bout mais vraiment je n'ai pas appris grand chose, la narration ne m'a pas paru inventive du tout. Le dessin est pas mal (une noirceur assez douce, un trait heurté, c'est ce qui me l'a fait acheter) mais je ne vois pas vraiment l'intérêt de cette histoire. Pas de rebondissement, pas de dialogue marquant, les personnages manquent d'épaisseur, comme si leurs destins tragiques suffisaient à les définir. Les simplifications destinées à l'enfant font long feu avec un adulte. Si les lecteurs visés étaient un jeune public, on aurait choisi une couleur moins terne ou un trait plus vif, il me semble... Bref un dessin trop rébarbatif pour un enfant, et une psychologie des personnages pas assez nuancée pour un adulte. On peut passer son chemin sans inconvénient majeur...

02/06/2015 (modifier)

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Le thème de cette bd est de nous présenter la vie du juge Giovanni Falcone qui a porté un sérieux coup à la mafia sicilienne dans les années 80 et 90. Malheureusement pour lui, la Cosa Nostra a dynamité avec 600 kilos d'explosifs une autoroute pour avoir sa peau. J'ai encore ce souvenir d'un homme intègre qui a payé de sa vie son combat contre le monstre. Cependant, j'ignorais tout ce qu'il avait enduré durant ces années de lutte et les sacrifices qu'il avait accomplis pour protéger les proches. J'ai bien aimé la façon d'aborder cette bd d'un père qui explique avec des mots simples le fonctionnement de cette organisation criminelle et de ses codes si particulier. Le père s'est rendu compte que son fils est victime d'un racket à l'école. Il va créer une sorte de prise de conscience auprès de son fils car il est nécessaire de lutter contre toute forme d'injustice. Le film sur le parrain de Francis Ford Coppola avait magnifié l'image de la mafia avec sa générosité pour le petit peuple et son ombre protectrice. On sait bien ce qu'il en est dans la réalité. L'auteur ne mâche pas ses mots pour dénoncer cela. Il présente une version très manichéenne qui peut parfois agacer. Cependant, je respecte ce parti pris. Encore de nos jours, être un rapporteur ou une balance est très mal vu. On préfère protéger les malfrats qui ont une bonne image même au cinéma. Cela incite nos jeunes à entrer dans ce système pernicieux. Je trouve qu'il fallait du courage pour dénoncer cela. Quant à moi, j'ai toujours été du côté de la loi et de la répression la plus féroce par rapport à toutes formes de criminalité. Le silence et la désinformation sont les armes du monstre. Cependant, si l'économie se portait bien et qu'il y avait moins d'inégalités, sans doute on vivrait dans un monde meilleur. Giovanni Falcone est pour moi un héros de notre temps qui a dit non à la mafia. Il n'a pas été aidé par les politiques et a suscité beaucoup de jalousie. Cependant, il a gagné son combat même s'il l'a chèrement payé. Le message de cet ouvrage est plus que louable. 4 étoiles et c'est un minimum.

05/05/2015 (modifier)

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Avant toutes choses, il me parait important d’insister sur le fait que cet album semble avoir pour public cible de grands enfants ou de jeunes adolescents (je dirais entre 10 et 14 ans, à vue de nez). Le récit se structure autour d’un dialogue entre un père et son fils (âgé de 10 ans) et la manière dont le père explique le mode de fonctionnement de la mafia et expose la carrière du juge Falcone est assez basique (du moins pour un adulte). Ceci dit, je ne suis pas sûr qu’un enfant lira ce copieux récit de sa propre initiative. Mais, dans le cadre d’un travail scolaire, par exemple, cet album me semble intéressant. Point fort : la narration. Elle est vivante et instructive pour qui connait peu ou prou le mode de fonctionnement de la mafia et la lutte anti-mafia telle que menée par le juge Falcone. Les faits sont expliqués avec simplicité et avec un emploi bien pensé d’images (le juge devient un super-héros, la mafia un artichaut, etc…), mais sans tomber dans l’infantilisme ou l’irréel. Ces « images » auxquelles l’enfant pourra se raccrocher l’aideront à assimiler la dimension didactique du récit. Le fait de focaliser l’image de la mafia sur l’une de ses plus anciennes pratiques (le racket) est également intelligent puisque c’est là un des fléaux dont le jeune, justement, a le plus de connaissance (qu’il y soit confronté directement à l’école ou qu’il en ait déjà entendu parler). Le dessin, lui, est là en tant que support. Il est clair et précis, mais sans raideur. Maintenant, je ne suis pas sûr qu’il accrochera l’œil d’un enfant. Son réalisme simple le prive de l’expressivité caricaturale que ce dernier recherche naturellement. Reste enfin le problème de l’intérêt de cette lecture pour un non-italien. En effet, malgré la qualité de l’album, je crains que celui-ci ne trouve pas de public dans sa version française. Trop basique pour un lecteur adulte, trop peu engageant pour un jeune lecteur et abordant un thème qui risque de ne pas du tout l’intéresser, la destinée commerciale de cette traduction me semble vouée à l’échec. Dommage, car la qualité était au rendez-vous. Pas mal mais du fait du grand risque de rencontrer un manque d’intérêt de la part du public visé, je conseille plutôt la location dans le cadre d’un travail scolaire (suite à des faits de racket, par exemple) que l’achat.

21/10/2011 (modifier)

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L'album est un documentaire riche et précis sur la lutte qu'a mené le juge Falcone contre la mafia sicilienne. La manière d'aborder le récit est un peu déroutante au début puisqu'en fait tout est raconté par un père à son fils. Il l’emmène sur les lieux concernés et lui relate la vie du juge et le combat qu'il a mené. Rien n'est oublié : investigations, procès, règlements de compte, attentats... Si certains passages qui montrent le père et le fils mangeant une glace, ou se baignant à la plage n'ont pas d'autre intérêt que celui d'aérer le récit, le reste est particulièrement intéressant. Le père utilise des mots simples pour expliquer à son fils de 10 ans, du coup c'est vraiment digeste, vraiment facile d'accès. Les métaphores employées pour expliquer à l'enfant sont bien choisies : par exemple la population est comparée à la classe du petit, le maire de la ville à la maîtresse, etc... Cette vulgarisation rend l'histoire facile à comprendre et accessible à tous. C'est pédagogique et très complet. Voilà une manière originale d'en apprendre plus sur la mafia italienne. Certainement un album à lire pour tous les gens qui s’intéressent au sujet.

20/05/2011 (modifier)

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