Les Enfants de Jessica (Le Pouvoir des innocents - cycle 3)
La première des deux suites du Pouvoir des innocents, presque 10 ans après.
New York
L'action se déroule en 2007, soit dix ans après l'action du "Pouvoir des Innocents". Jessica Ruppert, ancienne maire de New York, est devenue Secrétaire d'Etat aux affaires sociales. Elle s'apprête à faire un discours de grande envergure aux membres du Congrès. Mais avant qu'elle le prononce, une sénatrice entame un réquisitoire commun contre elle. Parallèlement sa fille Amy, handicapée mentale et bénévole dans un centre social, rencontre un petit garçon dont le père vient d'être agressé par des hommes cagoulés dans un train allant à New York...
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Date de parution | 06 Mai 2011 |
Statut histoire | Série terminée 5 tomes parus |
Les avis
J’étais dubitatif après la lecture du premier tome, me demandant ce que ce nouveau cycle allait bien pouvoir apporter à l’ensemble. Puis les tomes 2 et 3 ont fini par me séduire. Luc Brunschwig traitait de sujets d’actualité et parvenait à apporter de la complexité à certains personnages. Malheureusement, les deux derniers tomes ne m’ont pas convaincu. Trop de thématiques tournent en eau de boudin. Le sort de Josuah Logan, on s’en doutait avant même le début de ce dernier cycle. Il est conforme aux attentes mais finalement peu marquant. Le sort de Jessica Ruppert est plus surprenant. Le problème est que, finalement, on en arrive à conclure que toute sa démarche et que la mort de nombreux innocents n’auront servi à rien. L’évolution du président Mac Arthur m’est apparue comme forcée et le fait qu’il disparaisse quasiment de la circulation me semble être une facilité scénaristique. C’est d’ailleurs un des problèmes récurrents dans cette fin de cycle. Luc Brunschwig avait ouvert beaucoup de portes tout au long de ces trois cycles, et il cherche à bien toutes les fermer. Mais en conséquence, certaines destinées m’ont parues abrégées, peu creusées, et leurs conclusions expédiées. Il suffit de voir la manière dont se termine la sous-histoire de l’avocat de Logan et de son compagnon. Ça fait vraiment ‘bon, ça, c’est réglé. Point suivant !’ Le groupe d’extrême-droite fan de Josuah Logan va quant à lui disparaitre un moment, le temps pour Luc Brunschwig de parler des sociétés de mercenaires employées par les USA… pour réapparaitre ensuite. Le problème est qu’ils disparaissent à un moment où on s’attend à ce qu’ils passent à l’action et leur soudain silence devient tout sauf crédible ! C’est le genre de détail qui me fait penser que le scénariste avait trop de paramètres à gérer dans ces deux derniers tomes et qu’il a dû faire des choix… qui ne m’ont pas convaincu. Ainsi cette marche, ce programme social (dont on ne saura jamais rien), l’héritage même laissé par Jessica Ruppert (le cycle s’appelle quand même bien ‘les enfants de Jessica’), tout ça se termine en queue de poisson. La démarche est intentionnelle de la part du scénariste… mais je la trouve frustrante. Tout ça pour ça ? Finalement, ça ressemble trop à une vision manichéenne de la politique avec des gentils qui ne concrétisent aucunes de leurs idées et des méchants qui gagnent sans forcer. Parce que non, il n’y a pas de manœuvre politique vraiment retorse derrière tout ça, juste un pouvoir économique en place, forcément rétrograde et inhumain. Et non, le cycle ne se termine même pas sur une note d’espoir puisque l’héritage de Jessica Ruppert est laissé entre les mains de deux politiciens dont l’un a le charisme d’une éponge et l’autre entame sa carrière par un monologue que j’ai trouvé sans intérêt (à titre personnel, je n’attends pas d’un politicien qu’il me raconte son enfance ou qu'il me décrive ce que sa maman lui préparait pour le goûter mais bien qu’il m’expose clairement son projet pour l’avenir). Donc voilà, extrêmement déçu par cette conclusion, je pense que je vais revendre l’ensemble de ce troisième cycle (et sans doute aussi le deuxième cycle). Je ne garderai que le premier cycle qui, lui, reste un des meilleurs récits en BD que j’ai lu.
Magnifique ! Quel plaisir de lire une suite au Pouvoir des innocents, première série de Luc Brunschwig et Laurent Hirn (1er tome paru en 1992 – ça ne nous rajeunit pas) qui n’a pas pris une ride (je l’ai relue avant de m’attaquer aux Enfants de Jessica). Pourtant ce n’était pas gagné. L’attente fut longue, et j’attendais beaucoup de cette suite. Un début un peu mou sur fond de campagne électorale ne fit que renforcer mes craintes… et puis l’intrigue décolle après quelques pages et mes doutes volèrent en éclats... que c’est bon ! D’une certaine façon cette nouvelle série parvient même à consolider la série originale : tout y était millimétré, certes, mais certains lecteurs avaient remarqué (peut-être avec raison) que « c’est bien gentil tout ça, mais c’est trop beau, trop facile, dans la vraie vie, ça ne marcherait jamais ». Et bien « Les enfants de Jessica » nous ramène justement à la réalité, et nous propose de découvrir l’implémentation difficile des projets fous de Jessica, et les conséquences parfois spectaculaires de sa politique « tout social ». Le 2eme tome approfondit l’intrigue et développe brillamment les bases posées dans le premier. L’histoire avance à grands pas, avec une aisance remarquable. Vraiment, Luc et Laurent ont peaufiné leur art depuis la série originale. L’écriture est habile, on est à des années lumières du manichéisme de nombreuses histoires du genre. Un début de révolte du peuple en fin d’album va-t-elle peser lourd contre la machine capitaliste mondiale ? Impossible de savoir où nous mène Luc. On suit certains personnages depuis maintenant 7 tomes (8 si on compte le premier tome de l’autre série parallèle Car l'enfer est ici), donc inutile de préciser que leur personnalité est développée et souvent complexe, comme dans toutes les séries récentes de l’auteur d’ailleurs. Une série à la fois politisée et humaine (preuve que les deux ne sont pas incompatibles), prenante et remarquablement écrite. Vivement la suite !
Dix ans après Le Pouvoir des innocents, Luc Brunschwig et Laurent Hirn nous livrent deux suites. Le premier volet est donc celui qui nous met sur les pas de Jessica Ruppert et de sa fille Amy. Et peut-être aussi de Logan, qui croupit en prison. La série démarre sur les chapeaux de roue, avec une séance parlementaire très surprenante, mais qui ne se termine pas dans ce premier tome ; car dans le même laps de temps, un jeune père et son enfant, candidats aux maisons Ruppert de New York, vont être les victimes d'une action coup de poing dont les implications sont probablement énormes. Le second tome continue sur le même tempo, permet de voir -enfin- Joshua Logan, même si sa présence est mineure, et se termine sur un mouvement populaire ma foi plutôt inattendu. L'accent est mis sur ce second tome sur la prison de Riker's Island, dont la vocation a changé presque du tout au tout, permettant de rêver, en quelque sorte, au centre de détention idéal... Mais point d'angélisme, car les fâcheux sont décidément présents partout. Brunschwig revient donc en grande forme dans cette série très attendue. Le découpage entre les différents fils narratifs est un modèle, ménageant le suspense de façon extrêmement habile. On tient probablement là un grand récit sur la manipulation politique et médiatique, tout en posant de vraies questions sur notre société actuelle. Très malin. Le dessin de Laurent Hirn a beaucoup progressé ; je le trouvais un peu brouillon sur Le Pouvoir des innocents, ici il est très maîtrisé, conférant un caractère de réalisme accru aux différentes actions. Il est totalement lisible et sa mise en scène est très efficace. A peine revenus et ces deux-là nous rendent déjà accros.
J’avoue avoir accepté assez difficilement l’idée d’une suite au Pouvoir des innocents. Cependant, étant assez ouvert par principe et surtout ayant eu la garantie directe que c’était bien voulu dès le départ, je me suis plongé dans cette lecture avec enthousiasme mais non sans un certain esprit critique qui me caractérise. L’originalité est la sortie presque simultanée de deux séries parallèles, l’une se situant après l’attentat dont on attribue à tort la responsabilité à Joshua et l’autre se situant 10 ans après. Alors que Jessica paraît assez âgée et fatiguée dans la série mère, on la voit mal rempiler au gouvernement des Etats-Unis bien des années après ! Mais bon, passons ! Ce qui tue un peu l’intrigue, c’est le fait de savoir d’emblée que Joshua ne sortira pas de sa prison alors que c’est, je crois, tout l’enjeu de la seconde saison. N’aurait-il pas été plus judicieux de terminer tranquillement la seconde saison avant d’entamer la troisième ? Cette question mérite d’être posée. Sur le fond, les enfants de Jessica nous présentent une Amérique bien étrange qui ne correspond pas à celle que nous connaissons en 2007. Là encore, il aurait été judicieux de mettre une date plus éloignée dans le futur mais cela aurait posé l’épineux problème de l’âge de Jessica. On devine tout doucement que ce personnage dont les desseins sont parfaitement louables doit cacher une face bien plus sombre. Le seul gros reproche que je ferai, c’est que j’ai constaté que l’action avance assez doucement dans cette troisième saison comme pour mieux installer une nouvelle intrigue. C’est intéressant car on se tourne vers le personnage d’Amy dont la psychologie est assez fragile. Cela promet ! Pour le reste, je me répète un peu : le scénario est diablement efficace avec une absence de temps mort et le dessin est correct. Le tout forme une série qu’on suivra avec plaisir ne serait-ce que pour la vision d’un nouvel aspect social et économique avec une autre alternative au capitalisme sauvage.
Je suis un peu du même avis que Mac Arthur. Cette suite n'est pas mal pour l'instant, mais je ne vois pas trop quel genre de scénario le scénariste veut faire, bien que je suis sûr qu'il va faire en sorte que les intrigues parallèles se croisent de manière intelligente comme il l'a déjà fait dans d'autres séries. Le problème pour l'instant est qu'il y a des trucs que j'ai bien aimés et d'autres moins. Tous les passages avec Jessica et les magouilles (dont elle n'est pas au courant, j'imagine) qui ont été faites pour qu'elle accède au pouvoir sont passionnants, mais le reste un peu moins. J'ai envie d'en savoir plus sur les groupes qui sont contre Jessica et leurs motivations, mais je me fiche pas mal du petit garçon et de son père.
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