La Sultane blanche
Qu'est-ce qui unit donc la destinée, apparemment si dissemblable de Lady Sheringham interviewée dans son manoir, à celle de la pauvre Emma Pigott, qui vient de mourir ignorée de tous dans sa rue de Whitechapell à Londres ?
Angleterre Ecole Duperré Iles Britanniques La BD au féminin Pierre Christin
Qu'est-ce qui unit donc la destinée, apparemment si dissemblable de Lady Sheringham interviewée dans son manoir, à celle de la pauvre Emma Pigott, qui vient de mourir ignorée de tous dans sa rue de Whitechapell à Londres ? A l'une, la vie a tout donné, au fil de péripéties extrème-orientales hautes en couleur, sur ce qui restait de l'empire colonial anglais. A l'autre, maîtresse d'école dans une institutionreligieuse, elle a presque tout refusé, dans la grisaille d'une existence immobile. Mais il y a cette petite annonce parue dans le TIMES de 1948 à laquelle, semble-t-il, l'une des deux femmes a répondu. Et l'autre pas.
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Date de parution | Janvier 1996 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J’ai emprunté cet album au vu du dessin de couverture, et de certains autres en le feuilletant. J’ai été attiré par une sorte d’érotisme soft, diaphane, espérant y trouver quelque chose du même ordre qu’avec le dessin de Dodson dans Songes. En fait si le dessin de Goetzinger est techniquement bon, je le trouve quand même un peu trop statique, parfois trop « appliqué ». Et, par ailleurs, seules quelques planches (en particulier lorsque l’héroïne séduit le riche anglais qui l’a embauchée pour s’occuper de ses gamins, après un accident : son corps, les dessous qui la déshabillent relève de cet érotisme soft évoqué). Pour le reste, c’est très sage – et donc statique je trouve, avec des couleurs volontairement ternes. Le scénario de Christin – comme souvent hélas – laisse à désirer. Bâtie sur un croisement de flash-back, auxquels une construction sur plusieurs plans ajoute un peu de questionnement (la narratrice a-t-elle réellement vécu ces événements ?), l’intrigue peine à captiver. Une histoire quelconque et même ennuyeuse parfois, finalement.
Ce qui frappe tout d'abord, c'est le dessin d'une belle pureté, aux lignes claires et nettes aussi bien sur les personnages que sur les décors, ça confère une sacrée élégance à cette Bd qui évolue dans un registre assez huppé pour les 3/4 de son contenu. Ce dessin prouve aussi l'évolution graphique indéniable d'Annie Goetzinger, quelle différence entre cette Bd et Casque d'Or ou même La Demoiselle de la Legion d'Honneur. Les auteurs évoquent un passé cosmopolite, celui de l'empire colonial britannique, avec l'exotisme qui va avec, c'est un sujet qui rappelle les romans de Somerset Maugham (qui d'ailleurs apparait ici bien justement, un joli clin d'oeil de la part de Christin, toujours aussi cultivé dans la recherche littéraire). A une certaine époque, cet empire colonial me fascinait plus ou moins, j'y ai peut-être pris goût dans Les Cigares du Pharaon, lorsque Tintin se trouve dans le bungalow du major, et aussi dans quelques films exotiques...mais aujourd'hui, mes goûts ont changé, et je n'éprouve qu'un intérêt limité pour ces grandes heures de l'empire britannique. Je retiendrai encore le faux dossier final en forme de brochure qui rappelle la revue Point de Vue & Images du monde, mais sinon l'ensemble, la narration et les personnages ne m'ont procuré aucune émotion et aucun attachement, juste un ennui relatif.
2.5 L'idée de départ est pas mal, mais uniquement si on a lu l'album au complet parce que avant la révélation finale qui explique pourquoi il y a deux histoires mélangées dans cet album, l'histoire semble banale. J'ai bien aimé voir comment était la vie à cette époque, mais il manque quelque chose pour rendre la lecture vraiment captivante : l'émotion. Je n'ai jamais ressenti les émotions des personnages durant ma lecture qui s'est faite sans aucune passion. Il faut dire que la plupart des personnes sont vides. Elles semblent juste être là pour montrer aux lecteurs quel genre de gens se trouvaient dans les colonies britanniques de l'époque. De plus, cela ressemble plus à une suite de scènes sur la vie des gens riches de l'époque qu'à une vraie histoire. Ça se laisse lire, mais c'est pas un indispensable.
Je persiste et je signe que je n'aime décidément pas le style des auteurs. C'est plat et monotone tout le long de ce récit sur le destin d'une femme prêt à épouser les richesses de l'homme (et pourquoi pas tant qu'à faire l'homme le plus riche du monde). On souhaite émouvoir le lecteur en lui balançant le mythe de la "sultane blanche". Tout n'est que tromperie à la lecture de ce scénario fade. Une vaste fumisterie qui se résume en un seul mot: pathétique ! Si encore, on avait produit celle-ci dans les années 70, j'aurais compris. Mais dans les années 90, c'est impardonnable. Ce style est figé dans le marbre. Sur la forme maintenant, je reconnais de belles planches de dessin mais pas assez brillant pour convaincre. Le pire étant la disposition des dialogues qui fait que le lecteur peut se tromper sur le sens de la lecture. Ce n'est pas très adroit même pour les plus aguerris. Je ne donnerai tout de même pas la note minimale car j'ai lu déjà bien pire. Score sans appel.
L’album repose sur une idée intéressante mais sa réalisation est un peu plate. Seul le personnage principal a un peu d’épaisseur, le reste n’est qu’artificiel, rempli d’images d’Épinal de la colonisation anglaise. Bien sûr, toute cette artificialité a un sens, que je ne vous révélerais pas ici, mais cela donne un album parfois ennuyeux à lire qui ressemble trop à une accumulation d’anecdotes peu passionnantes. Je pense que ce récit aurait pu faire une bonne histoire courte. Etirer l’idée sur tout un album la dilue inutilement. Le dessin de Goetzinger ne m’emballe pas vraiment, des couleurs trop pastelles, des attitudes figées, qui ne me font pas spécialement rêver.
Véritable document historique, ce «roman illustré » nous fait vivre par les destins, plus croisés qu’on ne le pense, de Lady Sheringham et Emma Piggot l’évolution de l’empire britannique au début de la seconde moitié du 20è siècle, une époque attirante et romanesque. L’auteur montre l’importance que peut avoir un détail, une décision sur notre destinée, mais cette réflexion n’est que prétexte à faire voyager le lecteur dans les paysages merveilleux des anciennes colonies anglaises, nous offrant une certaine odeur de nostalgie. Christin amène le lecteur à parcourir cette BD comme un livre de souvenirs en nous permettant une lecture douce et reposante. L’histoire est mise en image par Annie GOETZINGER qui arrive, par un dessin fin et des couleurs vives, à traduire parfaitement la sensualité à la fois des personnages et du climat oriental. Un album à découvrir, mais qui, j’en suis sûr, ne plaira pas à tout le monde.
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