Léon La Came
1995 : Prix René Goscinny. Angoulême 1998 : Alph'Art du meilleur Album pour le tome 2. Une fable satirique moderne.
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Gégé est une mauviette, il a beau faire partie de la bourgeoisie la plus arrogante, il ne partage guère l'esprit d'entreprise caractéristique de la famille Houx-Wardiougue. Il passe sa vie aux toilettes, à soigner ses coliques et ses angoisses. Mais un bon jour arrive son rédempteur : Léonce, surnommé Léon La Came, son grand-père absent depuis tant d'années qu'il ne l'a jamais connu. Ce vieillard en pleine fleur de l'âge, qui conchie la bourgeoisie et cache à peine ses anciennes affections communistes, va devenir son mentor et son protecteur. Mais le système aura vite fait de remettre Leon La Came dans le droit chemin, et faire de lui, ce que le société veut qu'il soit : un vieillard infirme que l'on utilise comme un gadget publicitaire.
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Date de parution | Janvier 1995 |
Statut histoire | Une histoire par tome (Réédité en 2 albums) 3 tomes parus |
Les avis
Qu’il soit seul à la baguette ou accompagné, Nicolas de Crécy est toujours embarqué dans des histoires très spéciales – du moins dans celles que j’ai lues –, où son imagination fertile donne libre court à des inventions visuelles absurdes, poétiques, dérangeantes parfois. Avec quelques obsessions récurrentes semble-t-il, puisque là encore une tête sans corps discours sans que cela passe pour un miracle ! Pour le reste, j’ai plutôt bien aimé le visuel, le dessin de De Crécy, mais aussi la colorisation. Quant à l’histoire concoctée par Sylvain Chomet, je l’ai trouvée « plaisante » - si tant est que cela corresponde à une intrigue relativement glauque où l’ironie, l’absurde et le cynisme prédominent. Même si le dernier tome, moins épais que les deux autres, m’a moins convaincu (le deuxième était déjà en deçà de l’épais tome inaugural) : ce qui me fait dire que les auteurs auraient sans doute dû se contenter d’un one shot. Au milieu de personnages hauts en couleurs, et d’une intrigue originale, Chomet glisse quelques piques sur les préventions de la grande bourgeoisie de province, la recherche de la « réussite sociale » (il y a là, sur un ton un peu différent, quelques accointances avec certains films italiens des années 60-70), et certaines hypocrisies du quotidien. Les personnages sont caricaturaux, avec des prénoms pas possibles !, des corps triturés, et des attitudes parfois grotesques. Cela renforce l’humour de certains passages. Même si cela tombe un peu trop dans le n’importe quoi vers la fin. Un excellent début, mais une fin qui s’étire malheureusement inutilement, d’où ma note d’ensemble moyenne (vous pouvez vous contenter d'acheter le premier tome).
La bourgeoisie de province. Un entreprise familiale de cosmétique qui bat de l'aile. L'ultime tentative du patron pour la sauver. Voila en quelques mots le point de départ de cette histoire. Et pour sauver cette entreprise, le père, Monsieur Houx-Wardiougue, un chef d'entreprises sans scrupules, a recours à la famille. A son fils notamment, et il lui confie la tache de mettre en oeuvre une campagne publicitaire destinée à convaincre des investisseurs Japonais d'investir dans la société. Mais il s'avère que son fils Geraldo-Georges, est un sombre idiot, un être associal, qui passe son temps à dormir et à apaiser ses colliques dans la salle de bain. Un être complètement hors de la réalité, qui ne semble pas comprendre le monde dans lequel il vit. Heureusement il sera aidé dans sa tâche par un grand père centenaire, rentré d'un long exil en Amérique du Sud et dont son fils, le patron de l'entreprise familiale a décidé qu'il devait être au coeur de la campagne de publicité. Cette campagne de pub sera évidemment une catastrophe et le père décidera de renier son fils. Dans une ultime tentative pour lever des fonds il tentera de mettre son père Léonce en avant, pour bien montrer aux investisseurs Japonais, que l'entreprise que Léonce a créée est une affaire de famille et que les produits cosmétiques ont eu des effets bénéfiques sur son père, qui a il est vrai conservé une grande vivacité d'esprit. Mais dans un réflexe, malheureux, ce grand père montrera qu'il a conservé ses opinions très avancées au plan social, de même que ses salariés ce qui fera fuir les investisseurs. Fin de la première partie. La meilleure. Dans une fable moderne, les auteurs dénoncent sans concession le capitalisme et les excès de l'économie de marché. Les personnnages sont représentés par Crecy sous des traits caricaturaux, avec des traits disgracieux au possible, des gros nez, des bouches larges, des ventres énormes. Un dessin qui frole la caricature mis en couleur pas des tons roses, bleus, verts qui reviennent page après pages. On se croirait véritablement dans un film de Jeunet et Caro, avec une galerie de personnage au physique qui ne passe pas inaperçu avec une mise en couleurs très particulière. On est également confondu devant la candeur de géraldo georges. Finalement seul ce grand père, surgit de nulle part réussi à se rendre sympathique. Le second volet mettra en scène la chute de Géraldo-Georges et sa descente aux enfers dans la grande ville. Son grand père popurtant disparu réapparait sous la forme d'une marionnette qui parle et qui continue à le guider dans la vie. Un second opus beucoup moins réussi comme l'on déjà dit d'autres lecteurs ayant laissé un avis, une histoire moins cohérente, "abracadabrantesque" au possible et peu crédible. Ce conte des temps moderne, primé à Angoulèlme, mérite néanmoins d'être lu. Sa récente réédition chez Casterman est une bonne occasion de le faire.
La première partie de l’intégrale est plaisante, poésie et sensibilité sont au rendez vous, mais la seconde partie est ennuyeuse au possible, j’ai eu beaucoup de courage pour terminer cette BD ! Le dessin est quelconque et parfois franchement mauvais.
Excellent. C'est très bien écrit, caustique, poétique, engagé, jamais pédant. Il y a dans cette plume la bonne dose de tout. la BD est à la fois une grinçante satire sociale, et en même temps une belle poésie. Il y a en fait un vrai fond et aussi des choses vraies. J'aime beaucoup Chomet pour ce qu'il produit en animé, cette BD respire la même sensibilité. On est toujours à fleur de peau sans la théorie, sans le jugement. Et les choses transparaissent naturellement grâce au graphisme et grâce au rythme. Finalement on ne nous explique pas tout mais on nous dit énormément. Le dessin de Crécy habille à merveille les personnages. Les gueules sont fortes, les ambiances sont touchantes, et tout ça crève l'écran. Cette BD est une très très belle symbiose, de 2 auteurs qui donnent le meilleur car ils vont dans le même sens. Une vraie réussite.
Voici une amusante satire sociale, très caustique et assez irrévérencieuse. Si le scénario est de qualité, ce sont surtout les différents caractères développés qui donnent toute sa valeur à cet album. J’ai plongé à l’intérieur de ce récit grâce, entre autre, à une excellente narration, mais aussi à quelques péripéties du plus grand burlesque (comme le sort réservé par ce cher Léon à un prétentieux et arrogant publicitaire). Attention, ces albums ne font pas dans la dentelle et certains passages risquent de choquer les lecteurs les plus prudes. Mais, dans le contexte, et étant donné que la morale est finalement sauve, je dois bien avouer avoir apprécié cette relative vulgarité. Le trait extrêmement vif et expressif de De Crécy contribue grandement à la réussite de la série, tant il en magnifie et en dynamise le propos. Une brutale réussite pour une série plutôt rentre-dedans. A noter que le premier tome (le meilleur, selon moi) peut se lire comme un one-shot.
Une excellente satire sociale sur les défauts de l'être humain à travers une galerie de personnages réussis. Si Gégé est un homme poétique et bon, ce n'est pas le cas du reste de sa famille (excepté bien sûr le grand-père) qui sont égoïstes et prêts à tout pour faire de l'argent. C'est du cynisme comme je l'aime. Le premier album est le meilleur de la série et on aurait pu s'arrêter-là. Les albums suivants sont moins bons, mais ça ne fait pas baisser ma note car 'Léon la Came' est l'un des meilleurs albums que j'ai lus cette année et je ne peux donc pas ne pas mettre la note maximale à ce petit chef d'œuvre.
C'est une série troublante à plus d'un titre. L'humour est y extrêmement acide comme pour dénoncer les travers de notre société contemporaine. En tout cas, il n'y a pas de concession. C'est réellement anticonformiste. Personnellement, j'avoue avoir une préférence pour le second tome "laid, pauvre et malade" (difficile de faire pire !) qui nous assène des vérités bien tristes mais réelles. Cela a été écrit il y a plus d'une dizaine d'années mais certaines choses restent totalement d'actualité. Ainsi les produits qui viennent de Chine et qui abreuvent notre marché qui peuvent se révéler dangereux pour la santé (voir l'affaire des canapés contaminés de Conforama ou encore celle des bottines pour enfants). Je ne sais pas si l'auteur avait une intuition mais cela s'est révélé tragiquement exact. Ceci n'est qu'un détail parmi tant d'autres et qui piquent notre curiosité. La valeur de l'argent est égale au pouvoir qu'il procure, multiplié par la somme du respect social et des opportunités qui lui sont liées: encore une réflexion intéressante telle une équation pour gagneur en herbe. Nous avons là une série à la fois cynique et cruelle mais également tendre et drôle. C'est extraordinaire tous les sentiments qu'on peut ressentir à la fin de notre lecture. J'aime ces bd osées qui sortent du moule des productions habituelles. Le trait du dessinateur semble être en harmonie parfaite avec le caractère de ces personnages qui pourraient aisément jouer dans une comédie grinçante. Plus qu'une farce féroce et jubilatoire, c'est une véritable satire de l'entreprise, de la publicité et de la famille.
Léon ?... il débute sa carrière dans le n° 191 de Décembre 1993 du mensuel "A Suivre". Spéciale la série, car elle m'a offert (si je peux dire) la vision d'une galerie de portraits, de gueules plutôt, qui n'ont rien à envier à des "monstres". Léon ?... c'est un univers glauque à souhait, cruel... tout autant que drôle. C'est vrai que lire un papy quasi centenaire faire découvrir à son petit-fils l'amour avec une cul-de-jatte, ça vous fait un postulat hors des sentiers battus ! Cette série, d'ailleurs, est sans complaisance et livre au lecteur les misères de notre société de consommation actuelle avec tout ce qu'elle peut avoir de superficialité et de férocité. Léon ?... c'est cynique à souhait. Qui plus est, le propos général du scénariste est vraiment renforcé par le graphisme "nerveux" et une palette chromatique sombre de Nicolas de Crécy. Léon ?... on peut avoir envie de balancer le tout par la fenêtre ou, au contraire, se dire qu'on a affaire à quelque chose de "différent". Et bien que ce ne soit pas trop ma tasse de thé, c'est ce que je me suis dit. Fallait oser ce genre de BD. C'est fait. Et bien fait...
Depuis le temps que j'avais entendu parler de cette série, je viens d'en lire les 3 tomes d'affilée. Le premier est assez étonnant. Déjà, il y a le dessin de De Crécy. Je n'ai lu que peu de BDs de lui et je ne suis donc pas encore habitué à son style. Il me surprend encore et je l'appréhende de manière diverse. Diverse en effet car d'un côté je suis rebuté par la laideur qu'il met dans certains personnages, dans certains angles de vue trop proches des choses, trop tordus... Rebuté par quelque chose que je ne saurais vraiment exprimer. Mais d'un autre côté, au delà de son trait qui a un aspect légèrement indécis et crayonné, je trouve nombre de ses cases et de ses planches belles et esthétiques. De Crécy a un talent de dessinateur certain. Je ne suis pas fan de tout mais je trouve une certaine partie de cet ouvrage vraiment très belle. Ensuite, il y a l'histoire qui surprend parce qu'on ne sait pas non plus comment l'appréhender; comment appréhender le côté brut de décoffrage de certaines scènes, voire même le côté un peu scato ? Comment appréhender la laideur de ce monde et le cynisme avec lequel De Crécy le traite ? Pas plus qu'on ne sait comment appréhender ce Pépé Léon qui semble à la fois tout doux et capable du pire mais vraiment du pire, et avec le sourire. De même pour Gégé qui se révèlera au final le personnage principal de la série : comment appréhender cet anti-héros incapable de prendre une décision, oscillant entre constipation et dhiarrée permanente, enfant n'ayant jamais grandi ? Et pourtant, j'ai bien apprécié ma lecture, savouré les moments d'humour acide, la fin assez heureuse et à la morale valable. Par son originalité, sa force surprenante, son dessin étonnant et beau, ce tome 1 m'a bien plu, d'autant plus qu'il se lit comme un One-Shot qui se suffit à lui-même. Par contre, j'ai largement moins aimé les 2 tomes suivants. Le dessin reste toujours aussi maitrisé, un peu trop d'ailleurs puisqu'il perd un peu de sa fraicheur du premier tome. Mais c'est du grand art même si j'apprécie toujours seulement en partie ce style. Mais le scénario, lui, tourne au conte social. Là où le tome 1 éclatait par son originalité et son message ambigüe mais assez heureux, les tomes 2 et 3 forment une fable qui se veut un peu moralisatrice, un peu poétique, un peu folle. Mais franchement je n'ai pas accroché du tout. Gégé y joue le rôle du gentil con trop naïf mais égoïste en même temps, et les 2 tomes se bornent presque simplement à le suivre dans sa déchéance et le gâchis de son existence. Il reste quelques idées originales comme Monsieur Chose, celui qu'on ne voit pas, mais pour le reste, c'est un scénario assez banale de "montée à la capitale et de descente aux enfers" afin une fin mélo-dramatique qui m'a franchement laissé de marbre. Un avis mitigé pour moi, donc. Et mon conseil serait de ne lire que le premier tome de cette série et de le considérer comme un one-shot uniquement.
Je me rends compte que la série comporte 3 tomes, moi qui ai lu le premier tome seulement. Pourtant ce tome semblait se suffire à lui-même. En tout cas j'ai vraiment accroché et suivi les déboires de Gégé et sa petite famille. Beaucoup d'humour, de cynisme et à certains moments de détresse dans cet album. Le début est vraiment vraiment étrange et on se demande dans quoi on débarque mais on est très rapidement pris par le narrateur, qui vient parfois à changer, s'adresser au lecteur, ce que j'ai trouvé très atypique dans une bande dessinée. Les dessins paraissent assez laids au premier abord, mais sont très expressifs. Les traits des personnages sont très fouillés, leur tirant des gueules de truands ou de simplets. Bref j'essaierai de voir si je trouve la suite de ce premier pavé très réussi.
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