Supergod

Note: 3/5
(3/5 pour 6 avis)

Les hommes ont tout fait pour voir voler les super-héros, allant jusqu'à créer de toutes pièces les dieux qui sauveront la race humaine. Mais personne ne s'est demandé comment ils s'y prendraient, ni même s' ils en auraient l'envie.


Auteurs britanniques Avatar Press Des méchants super ! Les petits éditeurs indépendants Super-héros Warren Ellis

Les hommes ont tout fait pour voir voler les super-héros, allant jusqu'à créer de toutes pièces les dieux qui sauveront la race humaine. Mais personne ne s'est demandé comment ils s'y prendraient, ni même s' ils en auraient l'envie. Découvrez le récit de l'apocalypse ou quand les superhéros reprennent à leur compte le crédo dangereux « la fin justifie les moyens ».

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Mai 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Supergod © Milady 2011
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 6 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

30/05/2011 | Ro
Modifier


Par Présence
Note: 4/5
L'avatar du posteur Présence

Que faire de tous ce pouvoir ? - Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il s'inscrit dans une trilogie thématique relative aux superhéros : (1) Black Summer, (2) No Hero, et (3) Supergod. Ce tome regroupe les 5 épisodes parus en 2009/2010. Dans une Londres détruite, en proie aux flammes, aux ruines jonchées de cadavres, Simon Reddin s'adresse à Tommy (un interlocuteur invisible) par le biais d'un kit main libre. Il effectue un rapport des événements qui ont conduit à cette situation post apocalyptique. Il situe son récit dans le contexte de la soif de religieux de l'humanité en prenant l'exemple du Veau d'Or. Il commence par expliquer comment le gouvernement britannique a financé une expédition spatiale dans le but inavoué d'exposer les astronautes aux radiations spatiales pour essayer de provoquer une mutation. Ils ont effectivement obtenu une entité plus qu'humaine aux capacités mystérieuses qu'ils ont baptisé Morrigan Lugus. Il continue d'expliquer que les services secrets britanniques savaient pertinemment que d'autres nations avaient également financé des programmes scientifiques dans le même but (avec des méthodes différentes). C'est ainsi que l'Inde s'est doté de son propre plus qu'humain Krishna, l'Iran avec Malak al-Maut, les États-Unis bien sûr avec Jerry Craven, et encore quelques autres. Chacun de ces plus qu'humains est alors passé à l'action en fonction de ses caractéristiques, de ses pouvoirs, de son endoctrinement, de sa perception de la réalité, etc. Pour ce troisième tome consacré au concept de superhéros appliqué au monde réel, Warren Ellis propose une approche différente des 2 premiers. Pour commencer, l'histoire ne se présente pas sous la forme d'un récit d'aventures, mais sous la forme d'un scientifique relatant des faits qui se sont déjà déroulés, à la fois sous l'aspect de la création de chacun des 7 plus qu'humains, et à la fois sous la forme des répercussions géopolitiques de leur existence. Ensuite il utilise un dispositif narratif peu commun. L'utilisation de retours en arrière correspond malgré tout à un récit chronologique. En effet les événements sont racontés au passé par Simon Reddin, mais il les raconte en respectant l'ordre chronologique. le plus déstabilisant est qu'il n'y a quasiment aucun dialogue. Chaque séquence, chaque image est commentée en voix off par Reddin ; il n'y a que 6 exceptions contenant un dialogue. Ce mode narratif sort de l'ordinaire : un individu commente chaque scène. Pour cette histoire, les illustrations sont dessinées par Garrie Gastonny et encrées par Rhoald Marcellius. Ils utilisent un style réaliste, un peu simplifié, avec une bonne dose de détails. La double page montrant l'étendue des destructions autour de Simon Reddin permet au lecteur de bien comprendre la situation, de reconnaître la ville, de voir les foyers d'incendie encore actifs, les façades endommagées, etc. Néanmoins il ne s'agit pas de photoréalisme et la légère simplification des formes induit un effet de distanciation pour le lecteur qui atténue son implication émotionnelle. Les champignons ont bien la forme de champignons, mais il s'agit d'une forme générique dans laquelle il est impossible de distinguer une espèce plutôt qu'une autre. Reddin indique qu'il est en train de fumer un joint qu'il a trouvé parmi les décombres, mais à l'image il s'agit simplement d'une cigarette vaguement roulée à la main. D'un autre coté, Gastonny et Marcellius ne renâclent devant aucun effort pour être descriptif. La fusée lancée dans l'espace par les britanniques est censée avoir été lancée en 1955 ; ils lui donnent un aspect extérieur spécifique différent d'une simple variation sur la navette spatiale américaine. de même chacun des laboratoires où sont conçus les supergods disposent de leur propre agencement, différent les uns des autres. Chacun des 7 supergods bénéficie d'une conception visuelle élaborée sans être complexe, imposante sans tomber dans les poncifs des superhéros. Ces qualités visuelles font que les images arrivent à porter cette narration rapportée par un tiers, et à conserver l'intérêt du lecteur malgré un degré de réalisme légèrement insuffisant. L'intention de Warren Ellis est donc de mêler la course à l'armement avec le concept du surhomme, en amalgamant ces plus qu'humains à la soif de spiritualité de l'humanité. le personnage de Simon Reddin fournit l'ancrage nécessaire pour avoir un point de vue humain sur la naissance et les actions de ces entités déjà étrangères à l'humanité. Évidemment il y a des effluves de créature échappant à son créateur, mais Ellis n'insiste pas sur cet aspect. Ce qui l'intéresse, c'est de concevoir comment vont agir ces supergods, quels seront leurs objectifs, quelle sera la place de l'humanité dans leurs desseins. Finalement leur assimilation à des forces de la nature, ou à des manifestations d'essence divine a du mal à tenir la route car l'aspect spirituel est superficiel, et l'aspect religieux est restreint et peu convaincant. Il reste un récit d'anticipation de type apocalyptique dont l'issue est pleine de suspense malgré la situation catastrophique de Simon Reddin, le narrateur. Il reste un récit très original dans sa forme, raconté par un tiers.

27/05/2024 (modifier)
Par Jetjet
Note: 3/5
L'avatar du posteur Jetjet

Troisième et dernier volet de Ellis sur sa vision des "Super Héros", Supergod ne pouvait qu'en être la conclusion. Après les approches parallèles mais désabusées de Black Summer et No Hero, Supergod enterre définitivement le mythe en ne proposant ni plus ni moins que la fin du Monde amorcée par des affrontements entre "divinités". Désolé pour le potentiel spoil mais il s'agit tout simplement d'un résumé des toutes premières pages de ce copieux récit dont Warren Ellis va s'employer à nous expliquer comment tout ceci est arrivé. Dans une métaphore sur la course à la puissance et à l'armement, Ellis s'amuse via le long monologue d'un témoin à raconter l'origine et l'ascension d'entités créées par des pays ou des continents. Le rythme s'en ressent grandement car Ellis prend le parti de raconter chaque entité à sa suite puis leurs prévisibles faces à faces et conséquences. Il s'agit d'une critique évidente à notre propre société par la surenchère qui peut s'avérer complexe à suivre sans pour autant être inintéressante. Gastonny remplace Ryp parti sur d'autres projets et apporte suffisamment de noirceur tout en conservant un style aéré et agréable. En résulte un récit original par le thème mais simpliste sur le fond. Supergod est une approche originale sans être marquante mais apporte une conclusion définitive et divertissante sur la thématique des Superhéros vus par Ellis.

05/09/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

Je n'arrive pas vraiment à apprécier à leur juste valeur les récits de Warren Ellis car ils sont d'une trop grande complexité qui laisse place à un peu d'ennui. Il faut dire que la narration est très pesante et qu'on passe d'un dieu superhéros à un autre sans qu'on puisse comprendre toutes les subtilités de cet univers. Une réflexion sur les limites de la science, sur l'atome et sur la destruction du monde. C'est très beau visuellement parlant. J'ai compris qu'il ne faut pas aller plus en avant dans la science mais je ne partage pas ce point de vue. On a besoin plus que jamais d'un surhomme capable de juguler toutes les menaces de ce monde. Il manque une véritable cohérence à ce scénario. Pour le reste, les fans de l'auteur seront ravis.

17/04/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Honte sur moi je ne suis pas un grand connaisseur de Warren Ellis et lorsque j'ai ouvert ce volume j'étais une sorte de néophyte en matière de super héros, (du moins ceux là). Et bien c'est une bonne surprise, tout d'abord au niveau du dessin que j'ai trouvé plutôt bien dans le genre, le trait est précis, relativement clair par rapport à d'autres production et la colorisation ne pique pas les yeux, donc de ce côté là tout me va. Après , bon ben c'est des super héros qui deviennent l'égal de dieux, (comme dirait l'autre: Why not?). Ce que j'ai surtout apprécié c'est le rôle de ce gars qui a été au coeur de la "fabrication" de ces monstres et qui dans un paysage apocalyptique nous raconte le déroulement de l'histoire ou plutôt de la fin de l'histoire. Autre petit reproche c'est le look très typé (mais en même temps c'est un peu normal) des super héros que chaque nation se choisit. Un petit one shot sympa qui doit surement véhiculer plus de choses que je n'en ai vues et qui se laisse lire avec plaisir, pour les amateurs.

28/11/2014 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

"Supergod" est le comics le plus déroutant de Warren Ellis. Il s'inscrit dans une trilogie sur les super-héros, qu'il clôt par la même occasion. L'approche dans ce récit complet est particulière et complexe : les personnages à pouvoir sont ici élevés au niveau de dieux. Ils prennent leurs autonomies et réagissent différemment. Chaque pays majeur en a un, on pourrait faire le parallèle avec la bombe nucléaire d'ailleurs. L'histoire est apocalyptique, les intentions des " dieux " divergent et les affrontements sont inévitables pour le plus grand malheur des humains qu'ils sont sensés protéger et guider. Il y a beaucoup de thèmes et symboliques abordées de façons non frontales, Ellis touche à des sujets qui peuvent fâcher mais laisse le lecteur interpréter et prendre position. Le dessin de Garrie Gastonny est classique pour un comics mais son trait est précis et les cases regorgent de détails. La colorisation est également qualitative. L'ensemble graphique a tout pour plaire. "Supergod" est un récit sérieux où l'on retrouve pas ou peu l'esprit humouristique de Ellis, seules quelques répliques initiales permettent d'esquisser un sourire, la suite est plus terre à terre et sérieuse. Ce récit divertit mais impose un minimum d'implication du lecteur, plusieurs lectures semblent nécessaire pour comprendre le propos dense et complexe sur bien des points. Je conseille cette histoire principalement aux fans d'Ellis.

12/06/2011 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Je me suis laissé tenter par Warren Ellis au scénario. Cet auteur a produit de vrais chefs-d'oeuvre mais aussi quelques ouvrages nettement plus commerciaux. Malheureusement, il se repose cette fois-ci grandement sur ses lauriers. L'idée n'est pas mauvaise quoique pas mal exploitée ces dernières années. Il s'agit d'imaginer des super-héros qui tournent mal, voire terriblement mal pour le sort de l'humanité. Là où le scénario d'Ellis diffère des classiques "Superman subitement devenu méchant", c'est que les super-héros qu'il met en scène ici n'ont strictement rien d'humain, ou alors quelque chose au-delà de l'humain. Quelque soit leur origine, extra-terrestre, technologique ou métaphysique, ils ont certes été créés par l'action des hommes mais disposent d'un domaine de pensée supérieur. Ils ne voient pour la plupart les humains que comme d'insignifiantes fourmis pouvant ou ne devant pas faire partie de leurs plans d'ordre quasi-divin, quand ils ne se content pas de les ignorer totalement. Warren Ellis imagine donc la suite très rapide d'évènements amenant les dernières créations des humains à ravager la Terre et à causer la fin de l'humanité. Autre petite originalité, ces super-héros ne sont pas américains comme d'ordinaire. Dans ce récit, il y a certes un super-héros américain - loin d'être le plus puissant ni le plus charismatique d'entre eux d'ailleurs - mais les autres ont été créés par les Anglais, les Indiens, les Iraniens, les Chinois ou encore les Somaliens alliés aux Nord-Coréens... Un aspect géopolitique un peu plus international que les comics de super-héros traditionnels, ce qui ne fait pas de mal. Malheureusement, à part ça, ce n'est pas très passionnant. Dès l'introduction, on sait que l'apocalypse est venue, on est juste curieux de savoir ce qui a amené à cette situation. Les faits nous sont donc présentés par un narrateur scientifique qui a été témoin de près ou à distance de presque tous les évènements et peut donc nous les faire partager dans leur quasi totalité. Au-delà des idées de bases, il se présente hélas beaucoup de facilités scénaristiques, de pirouettes et de raccourcis. Quand on arrive en fin d'album, on a l'impression qu'il ne s'est pas passé grand chose, ou que les évènements ont été racontés de manière superficielle. Et pourtant la narration est particulièrement dense, avec un phrasé souvent complexe dont il ne faut pas manquer un mot sous peine de s'y perdre. Hélas, outre une légère pénibilité de lecture, j'ai senti une gratuité dans ce texte alambiqué, une manière de masquer la légère vacuité de la trame globale de l'intrigue. Au final, c'est un comics doté d'un graphisme de qualité et au scénario intéressant par certains côtés, notamment par l'inhumanité parfaite de ce qu'il est convenu d'y appeler des super-héros, mais il se lit vite, présente trop de facilités et il n'en ressort pas grand chose de très marquant, surtout si on le compare aux meilleures oeuvres de Warren Ellis.

30/05/2011 (modifier)