Intrus à l'Etrange
Angoulême 2012 : Prix du Polar Suite au décès de son grand-père adoré, Martial découvre sans le vouloir un bien curieux « héritage ».
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Suite au décès de son grand-père adoré, Martial découvre sans le vouloir un bien curieux « héritage » : deux mystérieuses valises closes, destinées à un certain Félix Larose et une boîte remplie de lettres d’amour rédigées par un certaine Georgette Blizard résidant à Magnat l’Etrange. Mis à la porte par sa compagne et passablement désœuvré, Martial met le cap sur ce petit village de la Creuse où il espère retrouver non seulement Georgette mais également Félix. Une bourgade rurale comme tant d’autres si ce n’est que sa population semble toute entière hostile à l’un d’entre eux, au point de défendre celui qui l’a sévèrement passé à tabac. En outre, depuis quelque temps, les nuits, en ces abords du Camp militaire de la Courtine, sont anormalement riches en chauve-souris de tous horizons. Ce phénomène étrange attise la paranoïa des autochtones et attire une poignée de journalistes, de scientifiques et… de chasseurs de vampires… Inutile de préciser que l’arrivée de Martial et les explications de ses motivations toutes personnelles laissent songeurs les habitants du village… Texte : Editeur.
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Date de parution | 03 Juin 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Curieux récit de Simon Hureau que voici. De lui, je n'avais lu que L'Oasis que j'avais adoré, et je n'ai pas trop hésité au moment d'acheter cette bd en brocante. Mine de rien, il y a quasi 10 ans entre les deux récits, et ça se voit quand même au niveau du dessin. C'est moins abouti mais quand même très agréable, pour le coup j'ai apprécié ce trait, les personnages et les paysages. Même si certains personnages sont peu reconnaissables, il s'agit de personnages très secondaires et ce n'est donc pas très dérangeant. L'histoire, quant à elle, se laisse lire et je dirais même que j'étais assez curieux vers le milieu du récit et que j'avais vraiment envie de connaitre la fin et la résolution de l'intrigue. On évolue en même temps que le héros et on découvre les éléments au fur et à mesure en même temps que lui, ce qui fait qu'on a envie de connaitre les explications. Mais il y a quand même des défauts qui sont assez marqués. La résolution de l'intrigue est un peu facile est pas très claire, en tout cas selon moi. Je n'ai pas tout tout compris et ça manque un peu d'explications et de détail, je n'ai pas l'impression d'en savoir beaucoup moins que le héros, en plus, alors que lui semble avoir tout pigé. Et en plus de l'intrigue principale, les intrigues secondaires, notamment la relation entre le héros et le personnage principal féminin, ne sont pas non plus abouties, à mon sens. La narration est volontairement un peu mystérieuse mais du coup pas très claire et pourrait laisser certains lecteurs, à mon avis, complètement à côté. Reste qu'il se dégage de cette bande dessinée une atmosphère particulière et assez sympathique et poétique qui fait que j'ai plutôt apprécié ma lecture, malgré les défauts relevés ci-dessus.
Quelle bonne surprise que cette série de Simon Hureau. J'y retrouve un petit quelque chose du Voyage d'Abel de Bruno Duhamel. J'y vois le même humour grinçant dans la description de ce village Creusois avec ses vieux habitants antipathiques. Ce qui m'a tout de suite conquis est le graphisme de Simon Hureau. Je lui trouve une filiation avec Eisner et Nancy Peña, deux auteur-es que j'apprécie beaucoup. Un trait très fluide, très expressif et vivant, une recherche dans les détails très méticuleuse. Les dessins sont accompagnés de dialogues où sourde un humour que j'aime. Le scénario a plus des airs de Maigret que de OSS117 mais Hureau en profite pour envoyer quelques piques bien senties. La violence n'est pas l'apanage du 93 mais on la retrouve depuis toujours au fin fond des campagnes françaises. Le passé de ces villages n'est peut-être pas aussi glorieux et sympathique que le montrent les monuments aux morts ou les cartes postales. On a pu y accueillir ces horribles maisons de correction, véritables bagnes infernaux pour enfants ou des camps militaires avec des expérimentations animales dignes d'apprentis Mengele. Tout cela pour le plus grand profit économique d'un village où les chevaux ne sont pas les seuls à avoir des œillères. Hureau termine sur une fin poétique qui réchauffe le coeur. Encore une fois pour le plaisir... " Ya pas de bitume là-bas, c'est qu'des pâtures/N'empêche qu'on y croise pas mal d'ordures"(Kamini) Excellente lecture.
Vraiment étrange cette histoire… Simon Hureau nous présente un récit où un jeune homme, Martial, va aller à la recherche d’un ami de son grand-père. Ce dernier vient de décéder et du coup, Martial se retrouve avec 2 grosses valises en héritage dans ses bras… Et ces malles sont à l’intention d’un gus qui se prénomme Félix Larose et qui vit apparemment au fin fond du département de la Vienne… Pourquoi « apparemment » ? Parce qu’une fois sur place, Martial va s’apercevoir que les villageois n’ont jamais connu ce Félix Larose… Et ce qui est vraiment flippant, c’est que ces habitants ont vraiment des comportements très bizarres ! Ce que j’aime avec des auteurs comme Simon Hureau pour ce présent récit et Christophe Chabouté parmi d’autres, c’est que quand leurs histoires se situent dans la France des campagnes, cette France bien profonde de la mort qui tue grave que n'aurait pas renié Jean-Pierre Pernaut... ça déménage ! Je m’explique : J’ai habité pendant des années et des années dans un de ses fameux villages, j’en garde un souvenir à la fois amer et ironique de cette période. J’y ai côtoyé des habitants pas très bavards, méfiants, curieux à la limite du voyeurisme quand tu t’aperçois qu’ils passent plusieurs fois à pied pendant une heure comme par hasard devant ta demeure. J’y ai vécu au milieu d’habitations entourées de hauts murets (très pratiques pour les cambrioleurs car, une fois le chien et l’alarme hors de nuire, ça leur permettait d’opérer à l’intérieur de la propriété tranquillement à l’abri des regards) signes sans aucun doute de leur sens sans mesure de l’accueil qu’ils réservaient aux « étrangers » avec leurs très aimables chiens (faut bien qu’ils servent à autre chose qu'à chasser et à amuser les enfants) qui gardaient ces lieux. J’y ai gouté au calme légendaire de la campagne avec les aboiements très agréables et discontinus de la gente canine ; la douce mélodie des tondeuses et tronçonneuses des soirées et week-ends printaniers et estivaux ; l’hiver quand tu te la pèles dehors et qu’à 17 heures, tu ne vois tellement que dalle dehors au point de t’enfermer chez toi pour admirer les paysages sombres et désertiques de la campagne (Oui, il parait que c’est magnifique…) à travers ta fenêtre ; les passages intempestifs et délicieux des belles cylindrées (motos, tracteurs, 4x4…) qui défilaient à l’heure du diner devant ta terrasse l’été… Bref, comme vous pouvez vous en apercevoir, j’adore la vie à la campagne ! Et ça, je trouve que Simon Hureau retransmet bien mes sentiments sur la vie paysanne à travers ses récits. Bon, j’avoue tout de même que ses personnages sont très caricaturaux mais ça me plait beaucoup qu’il les montre ainsi ! Et petit clin d’œil aussi, Simon Hureau n’épargne pas non plus les citadins au vu de l’introduction… « L’intrus à l’étrange » est donc une histoire qui se passe à la campagne mais c’est aussi un récit qui prend son temps de s’installer au grès des rencontres et des péripéties de Martial. J’ai particulièrement aimé la première moitié où, malgré des séquences pas très reluisantes pour nos amis ruraux, j’ai senti de la part de l’auteur une certaine tendresse pour ses protagonistes à travers la rebelle Arianne et son père torturé par la population, ainsi que le fils de Georgette Blizard. Puis, la dernière moitié laisse place cette fois-ci à un récit plus aventureux, une partie qui m’a intrigué par la présence de nombreuses planches exemptes de tout dialogue et qui m’a laissé sur ma faim quant à la résolution de l’énigme. N’empêche que ce fut une lecture globalement captivante pour moi même si une seconde lecture me parait indispensable pour capter pas mal de choses qui sont passées à travers. Graphiquement, j’ai toujours apprécié le coup de patte et la bonne narration de Simon Hureau donc pas de surprise de ce côté-là pour moi pour cette bande dessinée. Toutefois, je lui reproche tout de même des séquences pas très lisibles et certaines cases qui demandent de l’attention pour déchiffrer ce que l’auteur a voulu nous montrer. Au final, j’ai aimé la lecture de « L’intrus à l’étrange »… Faut dire aussi que Simon Hureau est un auteur que j’apprécie beaucoup et que ses récits ne m’ont jamais déçu jusqu’à maintenant. Vraiment sympa cette bande dessinée. Note finale : 3,5/5
Eh bien, je viens de lire plusieurs albums de Simon Hureau, et je dois dire qu’aucun ne m’a déçu. Et que celui-ci, s’il n’est pas mon préféré de l’auteur, est en tous les cas une très bonne pioche. Déjà, je dois redire que le trait d’Hureau est vraiment chouette. Un dessin pas exempt de défauts, mais qui s’avère rudement lisible, vivant et frais, à la fois détaillé pour les personnages et certains aspects des décors, et minimalistes pour certains arrière-plans. Quant à l’histoire de ce jeune homme, Martial, sans emploi, nouvellement célibataire et sans logement, qui enquête dans un bled paumé pour retrouver une hypothétique connaissance de son grand-père qui vient de décéder, eh ben je l’ai trouvée bien fichue. Les personnages sont peut-être moins caricaturaux que dans certaines autres séries de l’auteur, et il n’y a ici pas vraiment de situation glauque. Même si, comme souvent avec Hureau, la bassesse, la noirceur humaine font leur apparition, avec le petit vieux, bouc émissaire et persécuté par les habitants du village. Mais sinon, l’intrigue se laisse lire très agréablement. Très rapidement aussi, car de nombreuses planches sont muettes – et parce que l’histoire, sans être hyper originale, est très lisible. Surtout, elle ne livre pas tous ses secrets, et laisse ouvertes certaines situations (les relations entre Martial et la jeune femme avec laquelle il a sympathisé, le contenu de la valise ramenée de chez son grand-père, etc.). Elle laisse aussi l’optimisme prendre l’avantage sur la fin, alors même que ce n’était pas gagné. En tout cas, voilà une lecture recommandable, un album très sympathique. Note réelle 3,5/5.
Une bonne BD, que je ne rangerais pas dans mes inoubliables, mais qui a de belles choses en réserve. J'avais repéré le titre depuis longtemps, et j'avais quelques attentes à son propos. Il ne m'a pas déçu ! Le dessin est l'une des premières choses que j'ai notées, avec ce noir et blanc légèrement tremblotant, qui s'entrecoupe régulièrement de pagination originale. Les environnements sont travaillés, on se sent plongé dans ce petit village perdu dans un obscur coin de la France. C'est d'autant plus important que ce cadre participe à l'enquête, où l'on cherche à deviner ce qui se cache dans ce village très typique. Le scénario est une enquête bien menée, avec une progression de l'intrigue qui permet de dérouler en douceur les différents liens de l'histoire. La révélation, longue et sans parole, m'a beaucoup plu. C'était osé de faire une telle chose, et l'auteur se l'est permis. Je crois bien que c'est la première fois que je vois une telle façon de résoudre une intrigue. Je regrette juste de ne pas avoir compris deux trois points de détails (comme le contenu de la valise), mais je pense qu'à la relecture la lumière se fera. En terme de bonne BD, elle se place dans le divertissant et qui surprend, mais comme dit plus haut, je ne la range pas dans les meilleures. C'est un bon moment de lecture, sans rien de plus. A lire !
J'ai lu cet album sans savoir à quoi m'attendre. J'y ai découvert le récit de la découverte par un jeune homme d'un village de la Creuse aux habitants un peu loufoques dont l'ambiance m'a rappelé des albums comme Qui a tué l'idiot ? ou Il faut y croire pour le voir. Le jeune homme est là pour retrouver la trace d'un mystérieux homme dont il ne sait strictement rien si ce n'est qu'il a probablement été l'ami de son grand-père récemment disparu. J'ai bien apprécié la plus grosse moitié de ce récit, tout ce qui tourne autour du village et de la rencontre du héros avec ses habitants. Il y a une part d'absurde et de mystère qui m'a tenu en éveil et m'a amusé. J'aime bien ce type d'histoire. D'autant plus que le dessin de Simon Hureau est très appréciable et parfaitement adapté à ce type de récit avec sa foule de petits détails et sa rondeur qui accentue la légèreté de l’atmosphère. Une fois passée la moitié de l'album, quand le héros rentre plus avant dans le coeur du sujet et fait ses découvertes nocturnes, j'ai un petit peu décroché. J'ai décroché parce que l'ambiance tournait plus à l'exploration aventureuse d'une part, mais aussi parce que les explications du mystère ne sont pas des plus claires. Difficile d'en parler sans dévoiler trop l'intrigue mais disons que j'ai eu du mal à comprendre les motivations des uns et des autres et leurs choix de vie. J'ai donc terminé l'album sur une note légèrement désabusée, comme restant sur ma faim. Mais ce fut quand même une agréable lecture.
Etrange enquête que celle-ci… J’ai grandement apprécié le ton décalé et l’univers rural dans lesquels baigne ce récit. Le look du personnage principal apporte en outre une petite touche désuète, touche encore accentuée par la narration et par le côté « hors du temps » dans lequel vit ce village reculé. L’enquête est bien menée et avance avec lenteur mais sûrement. L’intrigue est originale, tout comme la solution du mystère. Les nombreux seconds rôles sont bien typés et apportent chacun leur écot à la réussite de cet album. je regrette juste quelques longueurs. Je pense qu'avec un récit plus concentré, l'impact de cet album aurait été encore plus marquant. L’auteur a eu l’audace de placer à un moment crucial du récit un long passage sans paroles… et ça fonctionne très bien (même si le dessin manque parfois d’un peu de netteté et de lisibilité). Ce passage original nous plonge encore plus dans la peau du personnage central alors que nous l’accompagnons en silence. Le dessin en noir et blanc est à la fois fouillé et (généralement) lisible. Par moments, il m’a fait penser au travail de Nancy Pena, ce qui de ma part est plutôt un compliment. Mais, comme je l’ai dit plus haut, sur certaines planches, les décors manquent malheureusement de lisibilité. Cela ajoute certes au mystère mais j’aurais préféré pouvoir plus facilement décrypter ce dessin. Ceci mis à part, dans le genre et dans l’ensemble c’est bien fait et toujours au service du scénario. Au final, voici un bon petit album. A lire et à posséder.
Voici une lecture qui, à l’image de son titre, se révèle bien étrange. L’histoire semble surannée alors qu’elle est ancrée dans notre présent. Cette impression faussée résulte du lieu où se déroule l’action (un bourg paumé dans la Creuse profonde) et de l’accoutrement de Martial (chapeau melon, vieille redingote et Mini Austin). Le récit accroche dès le début avec cette boite en carton contenant des correspondances sentimentales du grand papi de Martial et cette fameuse valise destinée au fantomatique Félix Larose. Le cas des lettres fut vite réglé. Par contre, la recherche de Larose posa davantage de difficultés. Ce fut d’autant plus difficile que Martial s’est mis la population du bourg à dos en ayant aidé les parias du village. On suit donc avec intérêt les investigations de Martial mais l'accroche s’étiole avec les révélations finales . . . Je les ai trouvées trop faciles et farfelues. Bref, pas crédibles. Déçu donc pour le coup. Une lecture s’impose quand même. Pour l’achat, à vous de voir . . .
Hey, belle découverte ça ! Dans une histoire qui oscille gentiment entre le récit un peu intimiste et le polar, Simon Hureau nous entraîne dans le fin fond de la Creuse, territoire un rien enclavé, pour une relecture un peu originale et moderne du mythe de la Bête du Gévaudan. Entre les introspections de Martial et sa confrontation à une population locale qui cache bien des secrets... Très vite on est pris dans les rêts de cette histoire, les personnages sonnent juste et Simon Hureau a -entre autres- le talent de happer son lecteur pour ne pas le laisser s'échapper. Il a un style graphique un peu particulier, une ligne claire apparentée à du pointillisme à rapprocher de celui de Nancy Peña, qui travaille chez le même éditeur. C'est joli, extrêmement lisible en général. Vraiment une chouette BD.
Ayant découvert Simon Hureau avec son L'Empire des hauts murs j’ai estimé bon mettre mon nez dans son dernier… roman graphique, j’ai du mal à écrire ces deux mots que j’ai en horreur, sa production précédente étant pour moi plus proche de l’aventure et de la découverte que du roman graphique, et celle-ci se donne des petits airs de polar plus que de roman graphique, ou alors c’est moi qui cherche à éviter ce terme à tout prix. J’ai été nettement moins emballée, mais cela reste une lecture très agréable. Le suspense en première partie est très prenant, par contre une fois découverts les tenants et les aboutissants mon plaisir est légèrement retombé. Je pense aussi qu’un peu de couleur n’aurait pas été de trop, car il y a de très belles planches qui auraient mérité plus de joyeuseté. Les personnages sont attachants, encore une fois l’auteur sait se caler au plus juste dans leur psychologie et leur comportement. De plus Martial, le personnage principal, a un petit côté Charlie Chaplin attendrissant avec son chapeau rond et ses déboires le jetant souvent dans l’impasse. La fille par contre m'a un peu agacée, trop gueularde et agressive à mon goût, mais bon elle apporte aussi sa dose de réalisme.
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