La Belle Image

Note: 3.62/5
(3.62/5 pour 13 avis)

Le fantastique changement de visage d'un homme remet toute sa vie en question.


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Adaptations de romans en BD Nouveau Futuropolis

Un vague reflet dans une vitrine apprend à Raoul Cérusier, courtier en publicité, que les employés du service des permis ne se moquent pas de lui en affirmant qu'il ne ressemble pas à ses photos d'identité. C'est vrai : il a subitement changé de visage, sans s'en apercevoir ! S'il y gagne en jeunesse et en séduction (les regards que portent sur lui les femmes qu'il rencontre, le lui prouvent!), il n'en reste pas moins qu'aucun de ses proches ne pourra dorénavant le reconnaître. Il lui faut réfléchir à cette incroyable situation. Pour gagner du temps, afin de trouver un moyen de faire admettre cette métamorphose à sa femme, ses enfants, sa secrétaire, ses amis, et pouvoir à nouveau se présenter à eux, sans qu'ils crient tous au fou ou à l'usurpateur, il prétexte donc un voyage d'affaires impromptu à Bucarest. Dans son entourage, personne ne s'en étonne, car son travail le rend coutumier du fait. Il loue alors l'appartement libre au-dessus du sien, devient Roland Colbert, et se fait (ré)embaucher dans sa propre entreprise. Ainsi paré, il peut goûter au plaisir d'avoir une figure aimable, et il décide de séduire... sa femme, Renée !

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Juin 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Belle Image © Futuropolis 2011
Les notes
Note: 3.62/5
(3.62/5 pour 13 avis)
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05/06/2011 | Miranda
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Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

J'avais un vague souvenir de la BD mais curieusement peu d'impression global. J'ai donc profité de retrouver l'ensemble de mes BD pour pouvoir enfin la relire, et je dirais que mon bilan est semblable à celui de nombreux autres avis : la BD est bien mais elle a une fin abrupte et une absence de véritable climax dans le récit semble brider l'histoire. Ce n'est clairement pas une faute imputable à Cyril Bonin, qui continue à utiliser son trait aux visages taillés à la serpe mais qui joue aussi des expressions corporelles ou des couleurs pour donner une atmosphère clairement identifiable. L'histoire est adaptée d'un livre de Marcel Aymé que je n'ai jamais lu (je pourrais donc pas comparer) mais je reconnais quelques traits de son style que j'ai beaucoup apprécié dans plusieurs ouvrages. Comme souvent chez lui, le banal et le quotidien cachent les vraies visages de l'humain. C'est une sorte de psychanalyse de l'humain et la banalité de nos relations. Ici, le couple délité dans le temps et le quotidien devenu progressivement de plus en plus banal. L'idée du basculement par le changement de visage est une riche idée, mais le déroulé semble assez rapide (sa femme tombe rapidement sous son charme) et surtout les questionnements existentiels sur le fait de disparaitre et être si vite remplacé auraient mérité d'être plus développé. D'autre part, cette fin abrupte de retour à la normale alors que se préparait une réelle montée en tension. C'est vraiment dommage, j'aurais bien aimé plus. C'est donc une lecture plaisante avec quelques points intéressants que le récit soulève mais le tout retombe trop vite avec une fin assez peu satisfaisante. Sans doute dû à l'adaptation, mais je me demande si changer la fin du livre n'aurait pas été plus prenant. A lire à l'occasion, mais n'en attendez pas un chef-d’œuvre.

29/04/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai emprunté cet album au vu du nom de Bonin (j’avais aussi reconnu son dessin, très caractéristique), et j’ai eu un temps de recul en lisant que c’était une adaptation d’un roman de Marcel Aymé. Je craignais un peu de lire quelque chose de daté et de mou – allez savoir pourquoi, car je crois n’avoir jamais rien lu d’Aymé. Eh bien en fait la lecture s’est révélée plutôt agréable. J’ai trouvé le postulat de départ aussi improbable qu’excitant – et finalement très moderne (le roman a paru au début des années 1940 !). Ce point de départ offre des possibilités scénaristiques bien exploitées par Bonin (je ne connais pas le roman d’origine), qui prend le temps d’installer le malaise – sur un ton humoristique presque, au début, puis sur quelque chose de plus sensuel et de plus grave ensuite. Une intrigue intéressante et captivante donc – encore plus lorsque l’homme devient « l’amant de sa femme » (une phrase qui m’a fait songer à Brassens…). Ma seule appréhension en avançant dans cette histoire, c’était de voir comment cela pouvait être conclus sans créer de déception. Et je dois dire que, même s’il y a bien une conclusion – sous forme d’une nouvelle pirouette là encore non expliquée (licence créative), ça m’est apparu abrupte et sans doute un chouia décevant. Je m’imaginais quelque chose de plus noir, virant sur un polar où le héros traqué par ses contradictions ne peut s’échapper qu’en les fuyant (à la Dupont de Ligonnès peut-être ?). Mais bon, c’est une lecture agréable, et le dessin de Bonin – toujours avec ses caractéristiques visages taillés à la serpe – est encore une fois réussi. Note réelle 3,5/5.

30/03/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Ce conte fantastique est très saugrenu et part d'un postulat incroyable. On choisit de rentrer dedans ou pas. Moi je ne savais pas trop quoi faire, je me suis laissé ballotter à vrai dire par ce récit, je n'ai pas lu le roman de Marcel Aymé, je ne pouvais donc avoir un point de repère, et je ne sais pas si cette adaptation y est fidèle. Mais en l'état, la question qui se pose est la suivante : cette aventure singulière vécue par Raoul Cérusier permet-elle de se rendre compte de ce que pensent les gens sur sa personne ? On y voit l'hypocrisie, la méfiance, la bêtise, l'ignorance, l'étonnement, bref une gamme de sentiments humains qu'on retrouve dans les autres oeuvres de Marcel Aymé comme la Traversée de Paris, Uranus ou Clérambard... D'un autre côté, je ne trouve pas ce récit très moral, car voir un type qui tente de séduire sa propre femme, c'est un peu tordu comme idée. En même temps, dès les premières pages, je me suis demandé comment cela allait bien pouvoir finir, et de ce fait, je trouve la chute non seulement soudaine mais surtout bien trop conventionnelle. En attendant, c'est un récit qui n'est pas désagréable à lire, il est juste un peu vain, de même qu'il est un peu statique, avec un faux rythme. Le ton rétro des années 30-40 est bien restitué, et en même temps la mentalité d'époque qui semble aujourd'hui bien obsolète, elle peut surprendre le lecteur d'aujourd'hui dans la façon dont la hiérarchie sociale fonctionne et dans le rôle des femmes, mais c'était comme ça. Le dessin de Bonin est correct, il s'est amélioré depuis Quand souffle le vent, même si les décors de fond sont souvent approximatifs, et certains personnages ont des physiques quelconques et peu jolis, avec des cous de girafe, c'est très surprenant.

01/10/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

De Marcel Aymé, je n'ai lu que les contes du chat perché qui ont marqué mon enfance et font parti de mes livres préférés. C'est donc avec optimiste que j'ai lu cette adaptation d'une histoire que je ne connaissais pas du tout. Résultat, j'ai bien aimé cet album. Le scénario part sur une idée de départ agréablement maîtrisé. L'idée qu'un type change soudainement de visage aurait pu être nul et ce n'est pas le cas ici car le scénario est intelligent et tout ce que fait Raoul est logique même lorsqu'il faut une bêtise. La narration est bavarde par moment quoique cela ne m'a pas du tout dérangé vu que le texte était accrochant et qu'il n'y avait pas de répétition inutile entre ce que la case montre et la narration. Le dessin de Cyril Bonin est sublime quoiqu'il ne fait pas parti de mes dessinateurs préférés. J'adore les couleurs qu'il utilise.

23/11/2014 (modifier)
Par DamBDfan
Note: 4/5
L'avatar du posteur DamBDfan

J’ai lu cette BD avec le sourire en coin pratiquement du début jusqu’à la fin. Pourquoi ? Parce que la situation insolite dans laquelle se trouve notre « héros » est cocasse, inattendue, pleine de suspense mais aussi dramatique. Que feriez-vous si du jour au lendemain vous changiez de visage et que plus personne ne vous reconnaît ? Quel serait votre comportement face à vos proches ? Cyril Bonin adapte ici le roman de Marcel Aymé avec beaucoup d’intelligence, de psychologie et de remise en question sur l'amour, la vie et celle du couple. Les illustrations sont dynamiques avec une belle galerie de personnages attachants et une ambiance des années 50 très bien reconstituée. A lire!

08/12/2013 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5
L'avatar du posteur Pierig

Voilà un récit à la fois surprenant et captivant. Surprenant car on découvre que c’est tiré d’un roman qui date de 1941 ! Captivant car on se demande comment cette curieuse aventure va se terminer. On suit les avatars de Raoul Cérusier qui, de manière fortuite, va se retrouver avec une nouvelle tête. L’auteur ne s’attarde pas sur l’origine de cette transformation faciale inopinée. Ce n’est d’ailleurs pas le propos. L’objet est d’imaginer les multiples conséquences d’un tel phénomène sur la vie de Raoul, que ce soit sur le plan familial, professionnel ou encore amical. Bref, cette réflexion sur l’avant et après Raoul est bien menée. Elle pose en outre la question suivante : faut-il être dans la peau de quelqu’un d’autre pour se rendre compte réellement qui on est ? Le trait de Cyril Bonin est dans la lignée de Chambre Obscure et préfigure celui qu’on retrouve dans L'Homme qui n'existait pas. Je me demande dans quelle mesure l’auteur n’a pas été inspiré par ce roman de Marcel Aymé pour imaginer L'Homme qui n'existait pas. Il y est également question d’un homme qui s’efface de la vie réelle pour prendre conscience de ce qu’il est vraiment. Cette belle image est un bien bel album, assurément !

07/05/2012 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

J'ai été attiré avant tout par le pitch de cette BD. Imaginer se retrouver un jour dans la peau d'un autre homme, qui plus est charmant, et pouvoir revivre une vie complètement différente est un thème fantastique voire un fantasme classique mais intéressant. J'étais curieux de voir comment il serait développé dans cette histoire. Le dessin de Cyril Bonin est agréable même si je trouve qu'il manque un peu d'impact visuel. Il permet en tout cas un récit plaisant dans une ambiance un peu désuette en harmonie avec le cadre des années 30 durant lequel il se déroule. Malgré un bon a priori, j'ai été un peu refroidi par l'entame de cette lecture. J'ai trouvé le héros et narrateur un peu trop bavard. Le fait qu'il s'agit d'une adaptation d'un roman s'en ressent. L'histoire manque en outre de rythme. Il y a aussi tout du long un certain esprit moralisateur ou plutôt sociologique un peu trop appuyé. Le personnage principal m'a paru manquer de charisme et je n'ai pas su m'identifier ou me sentir véritablement concerné par son histoire. J'ai eu aussi un peu de mal à trouver crédible tout ce qu'il peut se passer durant trois semaines d'un "voyage à Bucarest". Et pour finir, la façon dont les femmes y sont traitées est quand même assez dépassée, avec d'un côté les hommes réfléchis et dominateurs et de l'autre les femmes dont le rôle consiste à soit être mères et épouses soit à être séduites. A côté de cela, il y a quand même beaucoup de qualités. La narration est fluide. Le récit est plutôt intelligent. L'auteur, Marcel Aymé, a exploré différentes pistes et y a trouvé des réponses assez logiques. Bref c'est un conte fantastique un peu rétro dans son état d'esprit et sa morale mais intéressant et bien mené. Et puis au final l'adaptation en BD réalisée par Cyril Bonin est plutôt réussie. C'est une bonne lecture.

19/11/2011 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
L'avatar du posteur pol

C'est marrant mais l'histoire du gars qui change de visage, ça fait pas super original. Pourtant cette histoire m'a bien plu. Tout d'abord parce que le début est accrocheur. On rentre dans cette histoire de plain pied. Et la narration est très fluide, les séquences s’enchaînent les unes après les autres de manière linéaire. Tout parait logique, dans la continuité de la scène précédente. Si bien qu'il est difficile de lâcher la BD avant de l'avoir terminée. Et puis cette histoire invraisemblable qui arrive à Monsieur tout le monde. Je ne sais pas si on peut parler d'identification, en tout cas on s'attache à lui, on se demande comment il va appréhender cette nouvelle vie. Pensant qu'il va vivre ainsi indéfiniment, il élabore tout un stratagème pour reconquérir sa femme. C'est touchant. Et puis la tournure que prennent les évènements devient presque gênante. En tout cas j'étais pas très à l'aise. C'est peut être pas le but de l'auteur mais en tout cas je ne suis pas resté insensible à cette histoire.

05/09/2011 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
L'avatar du posteur Erik

J'ai rarement lu un ouvrage aussi bien écrit de bout en bout avec une maîtrise frisant la perfection. La belle image est un regard sur soi-même lorsqu'on prend un autre visage. J'ai bien aimé cette intrigue de métamorphose qui invite à la réflexion. La vie d'un homme peut basculer en l'espace d'un instant. Il y a certes une dose de fantastique dans l'idée mais on ne le voit pas concrètement tant le discours est celui du quotidien. On pourrait même soupçonner une forme de maladie mentale. La conclusion en sera d'ailleurs plus surprenante... Cette histoire reprend un roman de Marcel Aymé paru en 1941 aux éditions Gallimard. Pourtant, je n'ai pas senti le poids du temps car cette aventure semble intemporelle. Par ailleurs, la fluidité de cette lecture a été excellente. Personnellement, je classe cette bd parmi mes plus belles bd de l'année 2011. Bref, une adaptation des plus réussies ! Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

27/07/2011 (modifier)

Juste après le second tome de Chambre Obscure, l’auteur a créé un album sur l’image de soi face à autrui. En adaptant un récit de Marcel Aymé Cyril Bonin s’attelle au si périlleux exercice de l’adaptation. Et force est de constater qu’il y parvient, puisque là où j’aurais été incapable de lire jusqu’au bout Marcel Aymé, j’ai pu aller au bout de l’album ! Outre cet élément simpliste, l’auteur arrive à créer une vraie cohérence entre un récit narré et le rythme nécessaire au 9eme art. Même avec de très longs passages narrés en Voix Off, le lecteur s’intéresse toujours au héros. Le héros est un sale type fini, d’une part il le dit lui-même et le prouve à maintes reprises quand il est dans sa vraie peau, mais également lorsqu’il se transforme. Aller vouloir séduire sa propre femme, non mais honnêtement c’est vraiment avoir l’esprit malsain à outrance. D’autant qu’il ajoute à l’indécence la malhonnêteté profonde dans ses réactions avec ses amis proches. Bon le héros est un type que je ne peux pas voir mais passons, les salauds font souvent de bons récits. Hélas hormis ce vil personnage, tous les autres présentent une façade assez plate. L’épouse même me parait agir trop bien pour le scénariste sans qu’il y soit pour quelque chose (façon d’écrire, vous m’avez compris…). Le dessin permet de retrouver la patte Bonin, ses personnages longilignes et ses décors charmants à la colorisation ocre clair. Le séquençage et les personnages prennent vie dans l’album, l’exercice d’adaptation est donc réussi. Au final, l’adaptation est réussie, l’auteur se sort avec les honneurs de cet exercice délicat. Mais comme je trouve le scénario trop banal, j’ai du mal avec cet album. Encore une fois que le personnage soit vraiment un pourri de la pire espèce, cela se comprend, mais son expérience qui le rend en territoire instable aurait pu le changer, au lieu de çà il devient encore pire après avoir retrouvé sa forme originelle. Alors quoi, à quoi sert donc le récit, que veut nous dire l’auteur ? Peut être suis-je complètement passé à côté du message, en tous cas le travail d’adaptation est exemplaire ce qui rend l’album plutôt pas mal.

05/07/2011 (modifier)