Moi, 20 ans, diplômée, motivée... Exploitée !
L'histoire d'une stagiaire...
Drôles de métiers ! La BD au féminin Monde de l'entreprise
Employée dans une agence de publicité dont elle taira le nom (après précisons-le, avoir effectué deux autres stages auparavant), notre stagiaire sympathique se défoule, se révolte et met à mal les tabous. Dédié à tous les exploités du bureau, aux petites mains, aux jeunes diplômés payés 398,13 euros et pas un centime de plus obligés de finir après 19h... Ce recueil hilarant vous rappellera peut-être de bons souvenirs.
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Date de parution | 09 Juin 2011 |
Statut histoire | Strips - gags 1 tome paru |
Les avis
L'histoire d'une stagiaire visiblement dans le domaine du graphisme publicitaire. Il semble que dans ce domaine d'activité là (au moins), aucun poste ne soit ouvert aux jeunes diplômés mais uniquement des stages qu'ils alignent successivement les uns après les autres sans espoir d'un CDI à la clé. Et il apparait que les patrons exploitent cette main d'oeuvre à bon marché pour les faire travailler beaucoup plus qu'ils ne le devraient. Ce n'est pas l'expérience que j'ai des stagiaires dans l'entreprise où je travaille mais je suis prêt à croire que c'est bien la triste vérité dans le domaine où l'auteure a tenté de faire sa place et probablement dans d'autres. Si le récit est présenté sous le ton de l'humour, avec des saynètes ou des gags en une ou quelques pages, c'est davantage le côté instructif qui m'a intéressé plutôt que le rire, car j'ai trouvé les gags moyennement drôles. C'est intéressant de voir l'engrenage dans lequel les stagiaires sont très rapidement embarqués et le culot de ceux qui les exploitent sans aucun remord. Le style graphique est celui assez classique des graphistes blogueuses dans la lignée des Margaux Motin, Pénélope Bagieu et autres Mady/Madeleine Martin. C'est un style sympa, efficace et adapté à un récit percutant et destiné à l'humour. J'aime bien sans en faire une passion. Cette lecture manque peut-être un peu de recul sur son sujet mais elle est intéressante et plutôt amusante.
Mouais, sympathique et gentillet, sans grand plus. J'en attendais un peu plus de la part de l'auteur, alors qu'au final nous avons surtout le droit à une compilation d'historiettes autour de l'exploitation des stagiaires. Ce que j'aurais attendu, c'est un peu plus lourd que cet humour qui m'a fait sourire et un peu rire, mais qui ne m'a pas laissé beaucoup de traces au final. Le dessin est correct, dans un style très exubérant, mais qui ne me déplaît pas énormément. Il n'apporte pas forcément beaucoup à l'histoire, mais il sait être clair et précis et contribue un peu à l'humour. Dans l'ensemble, ce n'est pas la BD d'humour du siècle, et je ne conseille pas l'achat. Lisez-là si vous tombez dessus, sans vous attendre à un miracle. Je crois que je n'arrive plus à me contenter de ce genre de BD, finalement bon enfant, mais qui est trop légère pour moi. Tant pis, on trouvera ailleurs.
Sans doute parce que je travaille encore dans un service de ressources humaines d’une grande entreprise ou que j’ai connu ce genre de situation à un moindre degré étant plus jeune, j’ai été particulièrement touché par ce témoignage d’une jeune diplômée qui s’essaye pour entrer dans un monde du travail peu accueillant. C’est une situation difficile que d’essayer de décrocher un job lorsqu'on est un jeune diplômé. Quand on a travaillé dur pour obtenir son diplôme et qu’on arrive sur un marché de l’emploi atone, on perçoit comme une sanction imméritée le fait de ne pas pouvoir travailler et de vivre décemment. La précarité devient d’ailleurs la norme chez les jeunes diplômés qui doivent enchainer les stages et dans le meilleur des cas des contrats à durée déterminée. Cette bd va traiter ce problème de société généralement peu évoqué sur le ton de l’humour. C’est drôle mais on ressent tout de même comme un malaise sur ce qui ne va pas dans le monde du travail. Le taux de chômage des jeunes en France est toujours deux fois supérieur au taux de chômage de l'ensemble de la population. Alors, quand on trouve un stage, c’est le panama ! Pour rappel, un stagiaire est payé dans les environs de 436,05€ en 2012. Ce qui est inacceptable, c’est le fait pour les entreprises de les exploiter sans vergogne au regard de cette gratification misérable qui ne permet pas de payer son loyer. Ainsi, dans le cas évoqué par l’auteur, il s’agit de travailler par exemple 45 heures sur 3 jours, de rentrer chez soi après minuit quand il n’y a plus de transport en commun, de prendre un taxi que l’employeur ne payera pas, de travailler les dimanches quand il y a un coup de bourre ce qui arrive souvent. C’est vrai qu’il faut avoir le cran d’accepter de donner sans compter sans recevoir en échange (ou si : l’espoir de décrocher le job). La logique financière de ces entreprises est différente de celle du jeune qui pense que le mérite va finir par payer. C’est bien souvent un leurre. On se fout totalement de vos sacrifices sur votre vie privée. Il faut donner sans compter, c’est cela l’esprit d’entreprise ! Les contrats d’avenir qui vont être mise en place par le gouvernement concernent des jeunes qui ont décroché au niveau de leurs études. Pour éviter que ces jeunes issus de quartiers défavorisés ne basculent dans la délinquance, on va leur proposer des contrats de travail pour une durée de 3 ans. C’est très bien sur le principe mais j’ai tout de même une pensée pour ceux qui ont galéré dur pour obtenir leur diplôme et qui vont se retrouver dans la pauvreté faute d’emploi. A ces jeunes là, on ne leur propose pas grand chose car on sait que ce sont de bons citoyens qui ne verseront pas dans la violence. C’est vrai que la plupart d’entre eux quoi sont diplômés trouveront plus facilement du boulot mais dans quelles conditions ? Le déclassement professionnel va concerner un tiers d’entre eux. Oui, cette bd semble utile pour comprendre ce phénomène et se poser des questions sur l’exploitation par les entreprises de cette précarité. C’est une véritable honte mais qui est masquée par des valeurs de type « travailler plus pour gagner plus » ou encore qu’il ne faut pas vivre de l’assistanat. C’est effectivement digne de travailler mais encore faut ‘il qu’il y ait du travail pour tout un chacun. Ces stages à répétition montrent que les entreprises se font de l’argent en exploitant davantage les personnes alors qu’il pourrait y avoir des contrats à durée indéterminée sur ce type de poste car l’activité est en réalité durable et stable. Quant à moi, il peut-être temps que je change d’activité car on n’a pas toujours le bon rôle dans cette comédie humaine plutôt douteuse. En tout cas, je souhaite que l’auteur ait pu trouver ce qu’elle recherche et qui devrait être un droit.
Sympa ce one shot, mais sans plus. Comme beaucoup de jeunes auteurs, y compris ceux de la mouvance "blogs", Yatuu a choisi de parler de ses premières expériences professionnelles. En l'occurrence ici de son statut de stagiaire, dans le milieu si particulier de la pub. La plupart des gags tournent autour des horaires de dingues, du mépris des dirigeants, de la relation si particulière entre les créatifs et les commerciaux... En 96 pages décomplexées, je pense pour certaines légèrement romancées, Yatuu raconte son expérience de façon assez sympathique. Elle aurait pu aller plus loin dans la satire. Son style graphique, franco-belge avec une influence manga, est agréable mais pas encore tout à fait mature.
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