Les Terres creuses - Nogegon
Après Carapaces (voir ce tire) et Zara (voir La terre creuse), les frères Schuiten nous invitent encore au voyage au sein d'une nouvelle terre creuse...
Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Les terres creuses OuBaPo Schuiten Sculpture Une histoire de famille Utopies, Dystopies
Nelle part à la recherche de son amie Olive, elle s'introduit sur une terre creuse : Nogegon, une terre étrange, à la croute terrestre si fine... Un monde où le temps et l'espace sont régis par une logique qui nous semble familière mais qui, au delà des apparences, est vertigineusement piégée. C'est alors un régal pour le lecteur alerté de se laisser glisser dans ces abîmes où l'élégance n'est qu'un masque pudique dissimulant une arme terrible : l'intelligence. Un album complexe qui utilise la bande dessinée d'une manière originale et met en scène un palyndrôme, un peu à la manière des albums de Marc-Antoine Mathieu (Julius Corentin Acquefaques)
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Date de parution | Janvier 1990 |
Statut histoire | One shot (Les terres creuses - tome 3) 1 tome paru |
Les avis
Dernier album des Terres creuses et je ne sais pas quoi en penser. Le dessin de Schuiten est toujours aussi excellent et le coté expérimental de l'album est bien maîtrisé, c'est juste que...je n'ai jamais trouvé le récit captivant à lire. Je ne le trouve pas mauvais, mais il ne m'a pas passionné. Je dois dire que cela a pris une bonne dizaine de pages avant que je rentre un peu dans le récit. Peut-être qu'il faudrait que je relise l'album un jour parce que c'est le genre d’œuvre dont on doit faire plusieurs lectures pour trouver tous les petits détails du scénario, sauf que pour le moment il y a rien qui me donne envie de relire l'album. Ça me fait penser à des albums de Cités Obscures qui avaient aussi un coté expérimental, sauf qu'avec cette série, je trouvais le scénario et l'expérimentation géniaux (du moins, la plupart du temps) alors qu'ici j'aime l’expérimentation et je trouve le scénario moyen. Pour moi, une curiosité à lire si on aime ce genre d'album-concept et le dessin de Schuiten, mais pour moi c'est clair que les trois tomes des Terres creuses ne sont pas un immanquable de la bande dessinée.
Comme son titre, cet album tire clairement vers le palindrome – même s'il est imparfait. C'est déjà le cas pour l’histoire elle-même, dans laquelle le personnage de Nellen vit comme à rebours les aventures d’Olive. Mais c'est aussi sensible dans cette fascination/obsession des habitants de cette « Terre creuse » pour la symétrie, de laquelle rien ni personne ne doit dévier. J’ai bien aimé cette histoire assez poétique, dans laquelle on n’échappe pas à son destin (beaucoup de tragédie grecque dans cette intrigue). La narration est posée, tranquille, ce n’est pas de la Science-Fiction pleine d’action ! Le dessin est bon – même si les personnages sont un peu statiques. En tout cas j’ai bien aimé l’univers des décors, et la colorisation. Un chouette album dont je vous recommande la lecture. Note réelle 3,5/5.
Alors après lecture du dernier tome des Terres Creuses, ben c'est vraiment le meilleur des y a pas à tortiller. Carapaces = Bô dessins Zara = Bô dessins + background intéressant Nogegon = Bô dessins + background intéressant + histoire creusée et cohérente. Le scénario est assez linéaire mais malgré tout on se prend au jeu de ces symétries, la narration est bonne, on suit avec intérêt les tribulations de l'héroïne. Ce n'est certes pas encore l'histoire du siècle mais adossé à un monde crée de belle qualité et un dessin toujours aussi merveilleux, ça vaut bien les 4*. Au final une série difficile à cerner, chaque album étant un one shot, alors celui ci peut s'acheter à mon sens mais ensuite, ne serait-il pas orphelin des autres??
Nogegon est une BD un peu déconcertante, D'un côté le scénario n'est pas terrible, bien qu'il assure le minimum syndical. De l'autre, c'est un exercice de style plutôt réussi, bien qu'il soit peu décelable à la première lecture. Néanmoins, même si la forme prévaut sur l'histoire, cette dernière n'en demeure pas moins agréable à parcourir. Certes, les auteurs auraient pu poser un peu plus leur histoire, développer quelques passages, notamment le moment de la rencontre et de la rupture (symétriques, donc faisable), et ainsi étayer un peu les personnages, mais l'exercice de style semblait primer sur tout cela. Mais malgré tout, la narration n'est pas négligée et l'histoire se laisse lire très facilement. Je ne reviendrai pas sur la symétrie de l'histoire, d'autres s'en sont mieux chargé que moi, qui ne l'ai d'ailleurs lu qu'une seule fois et pas fait d'analyse, mais sur l'impression qu'elle m'a laissé. On sent réellement que les frères Schuiten y ont mis tout leur coeur, qu'ils ont mis le paquet. Et c'est notamment dans la deuxième partie que l'on sent émerger le thème de la symétrie. Normal, puisque dans un sens l'héroïne prend du recul sur sa situation. En somme, même si cette BD est plus un exercice de style qu'une histoire travaillée, l'ensemble reste agréable à parcourir. C'est un bon 3.5 pour l'instant.
Que voilà un scénario original pour cette troisième Terre creuse: symétrie de l'histoire, symétrie des noms, la symétrie est le maître mot de cette histoire et l'exercice de style ne nuit pas trop à la compréhension, tout se tient plutôt bien. Côté dessin, c'est toujours du très bon François Schuiten, dont le talent n'est plus à prouver : tout est maîtrisé, depuis le trait jusqu'au choix des couleurs. Comme dans Zara, j'aime beaucoup le "saucissonnage", même s'il est ici un peu plus "douloureux" pour ses victimes, les vues plongeantes donnent toujours autant le vertige, et l'architecture me plait beaucoup. Mais, parce qu'il y a un mais : même si on tient ici un scénario bien pensé et bien construit, l'intérêt de "Nogegon", comme celui des autres Terres Creuses réside essentiellement dans le dessin, car il faut bien avouer que, même si les histoires sont agréables à lire, elles ne nous mènent finalement pas bien loin, on se retrouve en fin de compte toujours au point de départ, après avoir vécu une jolie parenthèse, un peu comme un rêve, mais sans plus.
Nogegon est le troisième volume des terres creuses. Nous avons là une histoire totalement indépendante. Visiblement, Nelle est à la recherche d'Olive : c'est le postulat de départ. On se demande quand même ce qui s'est passé pour en arriver là même si on peut aisément le deviner. Bref, il semble manquer une certaine cohérence dans les faits. J'ai pas trop aimé cette construction du scénario. On va retrouver le monde du tailleur de pierre comme pour marquer une espèce de lien avec le premier volume de cette saga fantastique. Cependant, les dessins ne semblent plus avoir la même force visuelle. Même au niveau du scénario, cela va se terminer un peu sans queue ni tête. Ce volume ne semble pas apporter quelque chose. C'est celui que j'ai le moins préféré de la saga. Y aura-t-il une suite comme la fin le laisse entrevoir ? J'aimerais bien. J'avoue également que je suis totalement passé à côté de l'aspect symétrique des planches. J'avais pourtant remarqué que quelque chose clochait dans la numérotation des pages. Bref, il faut être extrêmement attentif pour voir ce genre de détail. Je n'avais pas lu les précédents avis qui m'auraient mis sur la piste. Je suis reparti pour une relecture ! Bon, ceci explique peut-être l'insipidité de l'histoire. A force de vouloir construire quelque chose de mathématique, le récit en souffre incontestablement.
Ce 3eme tome de l’univers des « terres creuses » propose une innovation vraiment ingénieuse, sans pour autant alourdir l’histoire : le monde décrit est construit symétriquement, et du coup la BD elle-même est symétrique… les pages sont numérotées de 1 à 26 puis de 26’ à 1’. Chaque page a donc son double… mais ce qui s’y déroule en est l’opposé ! Hein ? Un exemple : La page 25 représente deux personnages qui se disputent. La page 25’ représente la même scène, avec les mêmes personnages, le même découpage… mais cette fois les personnages se parlent cordialement. Et chaque doublon de page fonctionne comme ca. Et ce qui est fou, c’est que la fluidité de l’histoire n’est pas du tout affectée ! (voir un exemple dans la galerie) L’intrigue elle-même est intéressante et nous fait découvrir un monde passionnant où tout repose sur la symétrie. Le dessin est bien entendu magnifique. Une véritable prouesse. Une BD que les fans de SF et d’oubapo se doivent de lire !
Avec ce troisième volet des "Terres creuses", on s'approche sérieusement de la série Les Cités obscures : une histoire complète avec un scénario contenant une réponse à trouver, un monde utopique bien pensé et comme toujours superbement bien dessiné. J'aurais préféré quand même un dessin noir et blanc que maîtrise Schuiten. Enfin, il ne faut pas bouder son plaisir, cette BD vaut largement ses 4/5. A découvrir pour ceux qui aiment les univers originaux et bien conçus.
Oeuvre des frères Schuiten, "Nogegon" est à ce jour une des oeuvres les plus originales de la bande-dessinée franco-belge, en ce sens qu'elle constitue un exercice de style unique par son ampleur et son ambition : la BD-symétrique. Symétrie dans la forme tout d'abord. Les 36 premières pages trouvent leur complémentaire dans les 36 pages suivantes : la dernière page sera symétrique à la première page, et la dernière case de la dernière page le symétrique de la première case de la première page. Mais de quel genre de symétrie parle-t'on ? Car si la pagination semble bien obéir à un axe de symétrie vertical qui est la ligne qui sépare les pages 36 et 36', et un axe de symétrie central (qui équivaut à un point) pour les cases, la variété et la fantaisie des sortes de symétrie sont de mises pour le contenu des cases. Le dessinateur s'en donne à coeur joie : symétrie antithétique -vue en contre-plongée là où il y avait vue en plongée, ce qui allait en arrière va en avant, etc -, ou au contraire symétrie parallèle : on retrouve exactement le même mouvement. On retrouve ce même foisonnement dans la variation de la symétrie au niveau des thèmes. Symétrie antithétique : ce qui était colère devient tendresse, ce qui était peine devient joie... Symétrie parallèle : mêmes phrases répétées lors de contextes semblables. Bien sûr, c'est le choix que les auteurs font dans le catalogue de symétries possibles qui fait qu'il est possible de mettre en place un récit compréhensible. Ainsi, même si l'exercice de style d'un point de vue strictement technique est déjà une prouesse en soi, on ne peut apprécier cette prouesse que si la trame reste cohérente, et l'intérêt de cette BD est justement que les auteurs ont réussi à concilier l'aspect technique de leur travail et l'aspect scénaristique. La trame exploite aussi le thème de la symétrie. Le personnage principal évolue sur une planète où la symétrie est élevée au rang de loi suprême, et où toute entrave à cette loi est proscrite par de strictes mesures de contrôles. Le scénario complexe, subtil est brillant. Il invite le lecteur à utiliser son intellect, en essaimant les indices sur la symétrie possible, et en posant de nombreuses questions. Malheureusement il n'en répond à aucune, se contente de survoler les problèmes qu'il met en jeu et ne va pas au fond des choses. Ajouté au fait que les personnages sont très peu attachants, c'est surtout ça qui coûte la quatrième étoile à cette BD. Servi par un très beau dessin dans la droite lignée de Les Cités obscures, "Nogegon" reste une oeuvre remarquable, à la conception soignée et au scénario brillant, mais qui aurait gagné à moins de superficialité. Note finale : 3,5/5.
J'hésite un peu sur la note. Autant le thème me plaît bien ainsi que son petit côté "expérimental", autant je l'ai trouvé un peu compliqué et pas très passionnant sur le début. Il faut dire que l'univers est très particulier et qu'on a un peu de mal à rentrer dedans. J'ai pas tout compris notamment sur ces arxystes et ces espèces de sculptures. Le tout reste très poétique au final, c'est vraiment une bonne histoire - qui mérite bien son grand prix d'Angoulême. L'album a une construction particulière, ce n'est pas vraiment un palindrome ni dans les textes, ni par les images car les plans sont différents - contrairement à Cercle Vicieux par exemple. C'est plus l'idée de symétrie, qui rejoint la symétrie de l'existence abordée dans l'histoire : symétrie dans les lieux et l'action, symétrie dans la mise en page des cases et cette numérotation des pages à rebours est intéressante. Bref, un bon album, très bon dessin, de même pour les couleurs.
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