Mister Wonderful
Savant mélange d’humour, de tragédie et de romantisme, Mister Wonderful met en scène l’attachement profond de Clowes pour ces personnages esquintés par la vie mais jamais complètement irrécupérables.
Comix Cornélius Format à l’italienne Les petits éditeurs indépendants
Avec ce livre construit autour de saynètes parues chaque semaine dans le New York Times, Daniel Clowes donne naissance à un nouvel anti-héros : Marshall, célibataire introspectif et grisonnant, s’apitoie sur son sort et sur celui de l’humanité toute entière qui part à vau-l’eau. Il attend Nathalie, avec qui un couple d’amis bienveillants lui ont arrangé un rendez-vous et dont il est presque certain qu’elle ne viendra pas. Les minutes passent, Marshall est de plus en plus déprimé et de plus en plus obsessionnel. Nathalie finira par arriver et Marshall achèvera de se torturer afin de ne pas passer à côté de la compagne idéale de ses petits-déjeuners dominicaux fantasmés. Savant mélange d’humour, de tragédie et de romantisme, Mister Wonderful met en scène l’attachement profond de Clowes pour ces personnages esquintés par la vie mais jamais complètement irrécupérables.
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Date de parution | 19 Mai 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Relation de confiance - Il s'agit d'une histoire complète en 1 tome, indépendante de toute autre, écrite, dessinée, encrée, mise en couleurs et lettrée par Daniel Clowes, initialement parue en 2011. Ce créateur est également l'auteur de Comme un gant de velours pris dans la fonte, Ghost world, David Boring, Ice Haven, Wilson. La présente histoire a fait l'objet d'une prépublication dans le New York Time Magazine, en 2007/2008. Clowes a rajouté quelques planches par rapport à cette parution en feuilleton. Dans un café, dans une banlieue anonyme, Marshall (un quadragénaire) attend son rendez-vous. Ce dernier a été arrangé par un couple d'amis (Yuki & Tim). Alors que s'ouvre la première scène, elle a 9 minutes de retard. Il contemple une femme attablée non loin de lui, seule également et semblant attendre également. Il la trouve séduisante, tout en se disant que si elle est encore seule, c'est qu'elle doit avoir un défaut d'une nature ou d'une autre (physique ou psychologique). Convaincu que cette femme est trop belle pour être Natalie (celle qu'il attend), il continue de promener son regard sur les autres clientes, et remarque une femme d'une cinquantaine d'années qu'il trouve beaucoup trop marquée par l'âge. Natalie finit par arriver, avec près d'une heure de retard. Natalie et Marshall font connaissance et décide d'aller manger ensemble. le récit se termine au cours de la matinée suivante. Tout du long, le lecteur a accès aux pensées intérieures de Marshall qui se surimposent parfois aux dialogues, masquant ce qui est dit par les personnages. Il s'agit d'une histoire d'environ 70 pages dont l'intrigue se résume à la rencontre entre Natalie et Marshall, leurs discussions, une soirée et une décision de se revoir en suspens. L'intérêt se trouve donc dans la vie intérieure de Marshall, la façon dont il aborde cette rencontre, ce qu'il souhaite en retirer, ses angoisses, ses névroses, son manque de confiance en lui, etc. Daniel Clowes le décrit comme un raté. le lecteur comprend à demi-mots que Marshall ne dispose pas de beaucoup d'argent, voire qu'il est au chômage. Il a été marié pendant plusieurs années, mais sa femme l'a cocufié avec plusieurs de ses meilleurs copains, à tel point qu'il n'a plus d'ami. Tout cela l'a conduit à une forme d'isolement tel qu'il commence à éprouver des difficultés à s'exprimer dans des situations de la vie de tous les jours, telles que récupérer son linge chez le teinturier. Il porte des lunettes à verre épais, et en plus il a un début de calvitie naissante (discrète mais bien réelle). Ce rendez-vous constitue une forme de dernière chance pour tisser des liens affectifs avec une autre personne (et plus si affinités). L'enjeu pour Clowes est d'arriver à dépeindre Marshall comme un individu quelconque, sans attrait, mais pas sans personnalité. L'accès à ses pensées intérieures permet d'éviter la banalité générique, de découvrir toute l'étendue de ses appréhensions et leurs natures. Marshall n'a plus d'illusion sur l'amour romantique, il a conscience que la personne qu'il va rencontrer aura elle aussi un vécu, vraisemblablement pas heureux en amour, que malgré sa détresse affective, il n'y a pas de raison qu'elle s'attache à lui… ou au contraire que Natalie le voit comme une bouée de secours à laquelle s'agripper coûte que coûte. le récit est donc aux antipodes du conte de fée, mais il ne verse pas dans le glauque non plus. Marshall et Natalie n'ont rien de désespéré au point d'en devenir suicidaire. L'un comme l'autre s'investissent pour entamer une relation affective, sans être très doués ni l'un ni l'autre (sinon ils n'en seraient pas là). Pour illustrer ce premier contact entre 2 individus légèrement névrosés (mais pas plus que beaucoup d'humains), maladroits et ayant du mal à conduire une conversation banale, Daniel Clowes utilise un style plutôt réaliste, assez simplifié. Cela donne des cases immédiatement lisibles, des visages simplement esquissés, sans que cela ne nuise à leur expressivité. Les décors n'ont rien de photoréaliste, mais Clowes prend grand soin de les dessiner dans presque chaque case, et d'y insérer assez de détails pour qu'ils soient singuliers, et non génériques ou passepartout. Par exemple les voitures ressemblent plus à de vagues esquisses qu'à un modèle reconnaissable. Cela n'empêche Clowes de donner des tenues vestimentaires réalistes à ses personnages, et d'inclure des éléments de décors rendant chaque coin de rue, chaque pièce à vivre particulier grâce à quelques détails. S'il est peu probable que le lecteur tombe en admiration devant une case ou une page, les dessins portent leur part de narration, sans tirer le récit vers le bas. Le lecteur est donc aux côtés de Marshall, bénéficiant de ses réflexions intimes, partageant ses doutes, ses atermoiements, le constat de ses maladresses, son manque de confiance en lui, ses questionnements sur la personne qu'il a en face de lui. Daniel Clowes écrit et décrit tout cela avec un ton adulte, sans mépriser son personnage, sans grande considération non plus. L'empathie fonctionne bien vis-à-vis de ce monsieur pathétique, sans être ridicule. Mais au fil des pages, le lecteur se rend compte que le cynisme de Marshall reste superficiel, que la réflexion sur la nature des relations entre homme et femme ne va pas au-delà des appréhensions de Marshall, assez banales. Le personnage incarne toute l'indécision, l'apathie d'un perdant qui n'a rien de magnifique ni de tragique. Daniel Clowes décrit des névroses très basiques, sans réflexion existentielle révélatrice de par leur mise en scène, ou leur point de vue.
Ce sont la couverture et le titre qui m’avaient intriguée à la bibliothèque. Drôle de truc, ce truc. Surtout ne pas ouvrir pour feuilleter avant d’emprunter et garder la surprise. Bon, ben je suis séduite, mais pas complètement. Car c’est bien de séduction dont il s’agit. Notre pauvre héros, s’empêtre comme pas possible lorsqu’il s’agit de rencontrer une femme par l’entremise d’amis communs. Toute l’intrigue tient dans ce rendez-vous, avec l’attente de la dame jusqu’à… mais je ne vous dis pas ! L’espace d’une soirée donc, où il parle, un peu. Et pense à ce qu’il va dire, pourrait dire, aurait dû dire… beaucoup. Le traitement graphique est intéressant. Un style et une colorisation que je trouve vieillottes mais agréables. L’idée de superposer les bulles est amusante, on comprend qu’il n’écoute pas son interlocutrice, du coup, nous non plus. Bon, c’est sympathique mais sans plus, il ne se passe finalement pas grand-chose et le personnage principal finit par être un peu agaçant à force d’être centré sur lui-même. À emprunter pour ma part.
J'ai failli mettre un deux étoiles mais je pousse à trois pour rester correct. On suit les aventures amoureuses d'un raté qui essaie de concrétiser une rencontre dans un café. Un de ses rares amis l'a inscrit sur un site de rencontre. C'est toujours une aventure qui a des côtés négatifs mais parfois positifs. Il tombe sur la bonne et souhaite concrétiser sa relation mais de manière tellement maladroite que cela le rend encore plus humain. Pour autant, il y aura des passages assez difficiles à comprendre car cela manque de fluidité. Il semble que le héros parle à son double tout le long de cette œuvre ce qui peut paraître parfois comme assez agaçant. Il est également question d'un homme qui n'accepte pas les codes de la société actuelle ce qui le rend assez unique en son genre. On peut aimer ou pas. A vrai dire, je n'aime pas les réflexions du style "c'était mieux avant". Je préfère une certaine modernité. Reste de belles planches qui parviennent à nous faire sentir une certaine expressivité. Cependant, cela reste de la ligne claire.
Le début m’a un peu fait peur, et j’ai craint de m’ennuyer en lisant cet album de Clowes, auteur que je découvre. La faute à un dessin académique et très statique – mais qu’une colorisation assez franche redynamise finalement. Mais en fait cela se laisse lire plutôt agréablement. On suit les états d’âmes, les questionnements d’un type que la vie a cabossé, qui tente de se raccrocher à des espoirs, à la femme qui peut-être lui redonnera sa chance et lui donnera des raisons de vivre. Si les questionnements intérieurs du personnage principal sont nombreux, au point de recouvrir les bulles de dialogues, et d’envahir la pensée du héros, ils apportent aussi une touche d’humour vivifiante, par le contre point qu’ils imposent aux situations auxquelles ce personnage est confronté. Le plan que des amis lui ont arrangé avec Nathalie, qui semble si mal embarqué, va lui donner l’occasion de se prouver qu’il existe – et, accessoirement, de rencontrer son alter ego : à eux deux de soigner leurs plaies, la vie est encore longue ! Finalement ni rébarbatif ni trop noir, comme je pouvais le craindre au début de ma lecture, c’est un album qui mérite d’être redécouvert. Même si personnellement je ne l'achèterai pas.
Tout au long au presque de cet album de plus de 70 pages, Daniel Clowes met en scène le premier rendez-vous d'un homme et d'une femme dans la quarantaine. L'un comme l'autre ont été abîmés par la vie mais on va suivre ici avant tout le point de vue l'homme. Ce dernier, divorcé depuis 6 ans, a tout du loser qui ne sait plus comment se comporter avec le reste de a société humaine et stresse totalement à l'idée de rencontrer une femme. Nous allons suivre ses pensées durant toute cette rencontre, des pensées tellement angoissées qu'elles prendront le pas sur ses paroles et couvriront physiquement leurs bulles dans la bande dessinée elle-même pour bien montrer le trouble du personnage principal. C'est une manière assez originale de raconter un premier rendez-vous et les émotions embrouillées du héros sont plutôt bien rendues. C'est un loser mais il ne se révèle pas antipathique. On en vient rapidement à croiser les doigts pour que sa relation avec cette femme se passe bien malgré les quelques secrets qu'ils se cachent mutuellement. On retrouve cependant dans cet ouvrage l'ambiance très Amérique profonde de Clowes et son affection pour les ratés et les angoissés. Et je n'en suis pas particulièrement fan. Du coup ma lecture ne fut pas désagréable mais ce n'est pas un album que j'achèterais.
Voilà une lecture tout-à-fait dépaysante. Mais je ne m'explique pas vraiment pourquoi. L'histoire est tout-à-fait du genre des films français, vous voyez: il ne se passe pas grand chose sinon dans la tête des personnages. La rencontre de deux paumés sur le retour, qu'on s'imagine assez devenir. c'est presque désagréable, mais pas assez pour lâcher la lecture: y a quêqchose... Moi je dis, c'est ce dessin, légèrement trop figé, un peu rond, des aplats où le gris voisine avec des jaunes et des roses. Une sorte de fixité irréelle, régulière, qui accompagne retranscrit, l'ennui de ces deux personnages. Un coté Magritte, et puis un autre Simpson. C'est une expérience... vraiment particulière, le coté intello américain peut-être, une sorte de Woody Alen avec 30kg de plus, sans les cheveux hirsutes, et moins bavard. Non, vous ne voyez décidément pas, alors faut essayer, y a que ça.
Merci à bdthèque pour cette lecture car c'est grâce aux avis postés que je l'ai lu. Le scénario est classique et sans grande surprise. On y retrouve les fils habituels des comédies romantiques américaines. Le côté sympa vient du fait que les héros sont un peu barrés et du coup s'entraîne l'un l'autre dans leur côté un peu parano ou toqué. La lecture m'a laissé vraiment une bonne impression et j'ai régulièrement souri à leurs mésaventure. On a à faire à une tranche de vie donc ça peut être frustrant pour certains. J'ai bien aimé aussi le dessin très coloré un peu flashy. Je dois avouer que la représentation des personnages me convenait parfaitement. Ils ont l'air dès le premier coup d'oeil de gens normaux ce qui les rend attachants. Une bonne lecture vraiment palisante qui fait dire "pas mal" d'où ma note
Oui, sympathique cet album. Sympathique dans le sens où l'histoire qu'il raconte est simple, qu'elle pourrait concerner la plupart d'entre nous dans quelques années. Deux personnes en état de détresse affective qui se rencontrent, qui ne savent pas trop comment s'aborder, et qui au final finissent par s'accorder. C'est assez frais, pas du tout surprenant. La mise en page est un peu étrange, avec ces dessins en double page qui ont juste l'air d'agrandissements, car ils n'ont pas d'impact vraiment particulier sur l'histoire. Le dessin de Daniel Clowes est agréable, très lisible, un poil académique par moments. A lire, mais sans plus.
Daniel Clowes est un auteur américain réputé que j'ai commencé à lire il y a quelques mois seulement et pour l'instant j'ai bien aimé tout ce que j'ai lu de lui. Ici avec Mister Wonderful, un album au format à l'italienne, il arrive à restituer avec justesse les pensées et émois d'un homme qui manque totalement de confiance en lui. Marshall a un certain vécu, il est déjà séparé d'une femme avec qui il vivait depuis plusieurs années mais qui le trompait avec tous ses amis - on force un peu le trait de la loose - et on le découvre aigri sur les bords. Il se rend compte par exemple du fossé le séparant de la jeune génération qui l'énerve au plus haut point, téléphone vissé à l'oreille déblatérant au public sa vie misérable surtout à qui ne veut pas l'entendre. Cet homme recherche une nouvelle compagne pour ne pas finir sa pathétique vie tout seul, de son propre aveu. Des amis arrangent une rencontre avec Nathalie. On vit avec régal les premières pages où il se demande laquelle des femmes présentes dans le bar pourrait bien être Nathalie. Non impossible que ce soit elle, trop bien pour lui. Ou à l'inverse, faites surtout que ce ne soit pas elle, qu'est-ce que je pourrais trouver comme excuse pour me défausser... Puis les minutes s'écoulent et là le doute s'installe, c'est sûr elle ne va pas venir, elle a pris peur, ou bien elle l'a vu et a fui. Mais la love story va finir par s'installer doucement entre 2 êtres aussi abîmés l'un que l'autre par leurs relations passées. Et c'est cela qu'on aime lire sous le trait précis du dessin de Clowes.
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