La Guerre des Orcs
“Pour et par la guerre, vivre et mourir en Orc”. Obéissant à ces paroles millénaires, les Orcs labourent dans l’acier et le sang les terres qui se trouvent sur leur route. Mais depuis plusieurs années, les Elfes, les Nains et les Hommes unissent leurs forces pour exterminer les tribus orcs et décimer cette race.
Orcs
Aujourd’hui, leur victoire est presque totale. Il ne leur reste plus qu’à tuer leur roi et ses derniers braves. Parmi les survivants, un Orc n’entend pas fuir devant l’ennemi. Il se nomme Kil’Tyrson et semble le seul espoir. Pourtant, ses yeux sont pâles, marque de lâcheté pour les Orcs, et dans son sang coule le plus infamant des vices : la ruse. Se pourrait-il que le dernier Orc à brandir le fer sur un champ de bataille ne soit pas le meilleur mais le pire ?
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Date de parution | 24 Août 2011 |
Statut histoire | Une histoire par tome 2 tomes parus |
Les avis
Même si l’univers développé dans ces deux albums est sombre et globalement violent, paradoxalement il n’y a pas trop de grandes scènes de batailles (certains passages s’y prêtaient pourtant) dans lesquelles les dessinateurs auraient pu s’en donner à cœur-joie. De la même façon, ces albums qui se concentrent sur les orcs ne les montrent pas forcément et uniquement comme les bourrins hyper violents et mal aimés de beaucoup de séries de fantasy (c’est une des originalités de cette série). Série qui se laisse lire plutôt agréablement. J’ai préféré quand même le premier tome au second (il est toujours plus intéressant et plus riche en potentiel de montrer l’ascension d’un chef, que son règne « normal » qui occupe le second album). Les moyens employés par Kil’Tyrson pour parvenir à ses fins et dominer les orcs tout en soumettant elfes, humains et nains sont dignes d’un expert machiavélique de la Renaissance. Concernant le dessin, mon ressenti est inverse, j’ai préféré le second tome (même si je ne suis pas fan du changement dans ce domaine en cours de série), le trait m’est apparu plus clair. Une série qui peut plaire aux amateurs du genre (on ne s’éloigne jamais beaucoup de l’univers de Tolkien).
Ces récits indépendants par album, mais conservant une connexion, sont très séduisants dans leur démarche, car Peru développe un postulat beaucoup plus nuancé sur les orcs, un peu comme l'a fait Chauvel dans Wollodrïn, c'est à dire en s'attachant de plus près à ces guerriers brutaux qu'aux autres races humaines, elfiques ou naines. A première vue, il y a un aspect bourrin qui est supposé, c'est ce que laisse paraître la couverture du tome 1, faut s'y attendre, mais le tout est soigné et bien élaboré. Bien sûr, il y a encore du Tolkien dans tout ça. On y retrouve quasiment tous les composants, y compris des araignées géantes, mais quelques détails parviennent à séduire et à intéresser le lecteur ; le scénario du tome 1 est le plus réussi car l'ascension de Kil'Tyrson et la résistance de son peuple face aux autres races sont très bien développées par les auteurs, tellement bien qu'on en arrive presque à prendre parti pour les orcs contre leurs ennemis. Les lecteurs puristes préféreront sans doute des orcs plus conformes à l'image qu'on connaît d'eux, c'est à dire des lourdauds sanguinaires et hideux ; ici, leur look est bien-sûr très athlétique mais aussi assez policé, ils sont presque beaux, on voit clairement que ce sont des elfes qui ont mal tourné. Finalement, j'aime bien cette option, elle ne me choque pas, et c'est bien de bousculer un peu les composants de ce type de bandes. Le dessin est puissant, chargé, appliqué, avec une seule pleine page grandiose dans le tome 1, ça donne un beau visuel musclé, avec de belles séquences de batailles et pas mal de sang, c'est conforme au genre fantasy ; les dragons sont également très réussis. J'ai peut-être une petite préférence pour le dessin de Lorusso sur le tome 2, qui est plus léché, plus élégant, mais les 2 sont proches graphiquement, ça ne dépare donc pas la série. Mon seul regret, c'est que les auteurs ne développent pas l'organisation sociale des orcs, leur vie en dehors de la guerre, on ne voit pas de femelles orcs, rien que des guerriers.. c'est peut-être ce côté qu'il faudra décrire dans les albums qui suivront. Pour l'instant, c'est une lecture très agréable, une Bd typiquement fantasy par son univers et son graphisme.
L’idée de base est intéressante : raconter la lutte entre les orcs et les autres races humanoïdes (elfes, humains, nains) mais du point de vue des orcs qui ont généralement le mauvais rôle chez Tolkien ou dans les jeux de rôle. La race des orcs est sur le point de disparaître. Leur mode de vie nomade, leurs lois et traditions archaïques, leur sens particulier de l’honneur qui veut qu’un orc meure debout l’épée à la main, et leur défaut de sens tactique à la guerre, les ont conduit à leur perte et vers leur extinction. Mais dans leur dernier retranchement, un orc plus malin que ses congénères montre qu’une autre voie est possible, celle de la ruse et de la perfidie. Le point de vue des orcs est original car l’on se situe du côté des opprimés qui tentent une dernière charge et essayent de gagner leur indépendance. J’y ai clairement vu une référence aux highlanders face à l’impérialisme anglais ou romain. Les orcs sont les clans écossais qui ont le cul entre deux chaises : mourir avec leurs principes ancestraux qui les pénalisent dans leur combat vital, ou survivre et s’ouvrir à la modernité. Kil’Tyrson c’est William Wallace, il est le prototype du héros légendaire et providentiel avec ses yeux translucides qui lui donnent un look prophétique; l’alliance nains-humains-elfes représente un pourvoir despotique, l’impératrice elfe c’est Edouard Ier. Il n’y a pas de bons ou mauvais personnages, ce n’est pas blanc ou noir, mais une nuance de gris. Toutefois dans mon imaginaire les orcs sont un peuple extrêmement sanguinaire et barbare. Or ici, ils sont plutôt sympathiques, ils ont des sentiments qui les rendent très humains. Trop peut être, et ça se ressent dans la façon humanoïde dont ils sont dessinés, pas assez bestiale à mon goût. Ils ressemblent à des elfes bien propres mais en vert-brun. En fait ça aurait pu être vraiment cool si Olivier Peru n’avait pas dépeint les orcs de façon aussi amicale. Un monde où les orcs décident de se mettre au diapason des autres salauds tout en gardant leur bestialité. Il y a une incohérence qui m’a gêné dans le récit. Lors de la bataille finale ils sont à peu près un millier d’orcs plus leurs alliés centaures et araignées géantes (qui ne doivent pas être plus d’un millier non plus), contre 40 000 nains, 20 000 humains et elfes, et pas mal de dragons. Même en ayant recours à la ruse, le rapport de force m’a l’air complètement inéquitable. La victoire orc n’est pas crédible. Sinon, le dessin et les couleurs sont corrects, l’on passe un bon moment sans que ce ne soit pour autant super épique. La grosse bataille qui doit décider du sort du monde ressemble à une escarmouche et est vite pliée. Les cadrages manquent de dynamisme, pas assez de gros plans et aucun dessin en pleine page qui en met plein la tronche. Une lecture agréable pour un récit atypique mais qui ne révolutionnera pas le genre et manque de tripes. C’est une série pour les fans de jeu de rôle et de Warcraft.
Une bd originale et d'une fantasy rafraichissante malgré l'apparente brutalité du sujet. Je m'attendais à une lecture plus simple et c'est en fait très bien monté et surprenant. Le fait de plonger dans l’éternelle guerre entre les orcs et les elfes du point de vue des méchant est bien vu, puisqu'ils ne sont finalement pas si mauvais, et surtout pas si bêtes. Quant aux elfes et aux hommes ils sont détestables. Ce qui rend les orcs finalement attachants et drôles mais crédibles. On prend facilement leur parti et celui de leur nouveau chef, un orc venu d'une caste inférieure qui propose une nouvelle façon de lutter contre la guerre d'extermination que leur font leurs ennemis. Et puis le final clôture l'album sur une vraie petite fin qui peut appeler une suite. Un tome 2, sous forme de one shot est prévu. Série à suivre donc. Le dessin est l’œuvre d'un dessinateur chinois et ses pages sont très plaisantes. Certaines pleines de batailles sont spectaculaires, d'autres un peu plus contemplatives sont aussi plaisantes, surtout celles où l'on voit des dragons et les décors très réussis. Une bonne surprise de cette rentrée.
Note 2,5/5. La seule réelle originalité de l’univers de « La Guerre des Orcs » c’est que pour une fois les orcs n'ont pas le rôle réducteur des moches et des épouvantables assassins écervelés de l’histoire, l’auteur leur donne une identité propre et une vraie culture, bien qu’ils gardent tout de même une part de bestialité propre à leur race. L’un d’eux va user de la « ruse », mot à mettre entre guillemets car pour les orcs c’est tabou, leurs règles de combat et de vie sont très carrées et un peu primitives, mais l’un d’eux va les transgresser. Là où ça cloche c’est que cet orc, plus « malin et retors » que les autres est trop parfait et surtout trop en désaccord avec ses congénères qui passent pour de vrais simplets à côté de lui. Il sait quoi faire au moment propice et prend toujours la bonne décision. C’est ce qui m’a le plus gâché ma lecture. De plus ses péripéties sont passablement artificielles, les facilités scénaristiques fourmillent et arrivent toujours à point nommé. La facilité avec laquelle Kil‘Tyrson monte sur le trône est presque déconcertante et le fils du roi défunt ainsi que son peuple l’acceptent sans aucune réticence (?!), ça marque encore la différence entre l’orc intelligent et les orcs limite débiles qui gravitent autour de lui. Cela manque aussi d’envergure, les supposées grandes batailles épiques ressemblent plus à de petites guérillas constituées d’une petite poignée de guerriers. Graphiquement j’aime bien, trait et couleurs sont en accord avec un récit de fantasy. Ceci dit, et bien que ce premier tome ait des défauts assez importants à mes yeux, en tant que grande fan de fantasy je suis quand même curieuse de lire la suite, en espérant une peu de surprise et surtout que les facilités scénaristiques disparaissent. Il a été dit sur cette série que c'est un one shot, puis une histoire par tome, mais la chute appelle à une suite, en l'état cette histoire n'a pas vraiment d'intérêt. Par ailleurs, ce premier tome est noté : « Tome 1 : L'art de la guerre », et reste pour moi « une série à suivre » et s'il n'y pas de suite je la considérerai comme une « série abandonnée ».
Avec un tel titre, j'imaginais un récit très bourrin. Étonnamment, il est en fait nettement plus réfléchi que ce à quoi je m'attendais. C'est d'ailleurs ce qui m'a fait un peu tiquer. Pour moi, des orcs, ce sont soit ceux de Tolkien, à savoir des elfes dégénérés, foncièrement mauvais et relativement stupides, ou ceux de Warhammer et de World of Warcraft, c'est-à-dire d'énormes brutes braillardes, bestiales et plus ou moins sans cervelle. Les orcs présentés dans cette BD là ont un petit peu de tous ceux-là mais m'ont paru nettement plus à leur avantage. Physiquement, à quelques crocs près, ils sont presque beaux comme des elfes, en nettement plus baraqué évidemment, et ils paraissent à peu près aussi intelligents que des humains. Ils sont juste un peu plus brutaux et liés par des lois d'honneur violentes et trop archaïques. En fait, ils ressemblent plus à une grande tribu mongole façon Gengis Khan sans les chevaux qu'aux hordes vertes de ma connaissance. Du coup, je n'y ai pas tellement retrouvé les orcs que j'appréciais à la base mais ils n'en sont pas moins intéressants. Leur société, leurs antagonismes et leur guerre contre les elfes, nains et humains permet une intrigue plutôt prenante. D'autant plus qu'elle est soutenue par un excellent dessin. Daxiong est très doué pour représenter tous ces personnages, ces races et ces décors d'heroic-fantasy. Les planches sont belles, soignées et dynamiques. La colorisation n'est pas en reste car, quoiqu'un peu terne, elle n'est pas mauvaise du tout. Hormis quelques bulles de dialogues pointant vers la mauvaise personne qui ont légèrement gâché la qualité d'ensemble, c'est vraiment du beau boulot. En fait, j'ai bien failli considérer cette BD comme franchement bien. Le scénario est intelligent, entraînant, avec de bons personnages, et on ne s'ennuie pas un seul instant. J'ai malheureusement été déçu par une fin que j'ai trouvée un peu trop facile à deux reprises, les deux moments clés qui mènent au dénouement final. C'est dommage. Etant mis en présence d'un chef orc aussi intelligent, j'espérais davantage qu'une conclusion aussi abrupte et aisée, surtout qu'il y avait de quoi faire avec le contexte global entre les différentes races et les nouvelles alliances et équilibres. Mais Olivier Peru a visiblement bâti son récit comme un one-shot et ne devait donc pas se permettre trop d'ouvertures sur la fin. Je suis donc un poil déçu mais c'est quand même un bon ouvrage d'heroic-fantasy à la fois pêchue et relativement intelligente.
Une fois de plus, c'est le nom du coloriste de cette série qui m'a décidée à la lire : Simon Champelovier, dont j'ai déjà pu apprécier les talents dans Zombies (Soleil) ou encore Spynest plus récemment. Ici encore, il fait un boulot impeccable, aidé en cela par un dessin au trait précis et dynamique de Daxiong, que je découvre pour l'occasion. Graphiquement donc, ce premier tome m'a comblée, rien à dire, c'est parfait. Mention spéciale aux dragons pour le dessinateur : ce sont de belles bêtes ! Le scénario quant à lui n'est pas forcément ma tasse de thé à la base, l'heroïc fantasy ne m'attire qu'à de très rares occasions, d'ailleurs sans le nom du coloriste, j'aurais sans doute passé mon chemin sans chercher plus loin. Au final ça se laisse lire sans déplaisir, même si c'est plutôt bourrin vu qu'il s'agit de nous raconter la reconquête du pouvoir par les Orcs, sous les ordres d'un individu usant plus de la ruse que de la force (d'où le nom du tome d'ailleurs "L'art de la guerre"). Tout se déroule assez facilement pour notre stratège, peut-être que quelques accrocs dans le plan auraient pu pimenter un peu l'histoire. Je suivrai cette série pour le plaisir des yeux mais les fans du genre devraient être ravis par cette production.
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