Bride Stories (Otoyomegatari)
Angoulême 2012 : Prix Intergénerations (tome 1) Au XIXème siècle, près de la Mer caspienne, une jeune femme mariée un très jeune garçon fait l'objet d'étranges tractations...
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La vie d'Amir, 20 ans, est bouleversée le jour où elle est envoyée dans le clan voisin pour y être mariée. Elle y rencontre Karluk, son futur époux... un garçon de huit ans son cadet ! Autre village, autres moeurs... La jeune fille, chasseuse accomplie, découvre une existence différente, entre l'aïeule acariâtre, une ribambelle d'enfants et Smith, l'explorateur anglais venu étudier leurs traditions. Mais avant même que le jeune couple ait eu le temps de se faire à sa nouvelle vie, le couperet tombe : pour conclure une alliance plus avantageuse avec un puissant voisin, le clan d'Amir décide de récupérer la jeune femme coûte que coûte... (texte : Ki-oon)
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
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Genre
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Public
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Type
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Date de parution | 09 Juin 2011 |
Statut histoire |
Série en cours
(14 tomes parus au Japon, en cours)
14 tomes parus
Dernière parution :
Moins de 2 ans
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Les avis
Qui aurait cru qu'un manga sur les traditions nuptiales de l'Asie centrale au XIXème siècle m'intéresserait ? Pas moi au premier chef. C'est le dessin qui m'a attiré dans cette nouveauté des éditions Ki-oon. Elégant, fin, il me semble reproduire à merveille la finesse des vêtements et du travail sur bois du grand-père de la famille. Dans le second nous découvrons de très belles broderies, et le troisième propose quelques passages sur la gastronomie d'Asie centrale. Les deux premiers tiers du premier tome se dirigeaient gentiment vers une chronique conjugale certes sympathique (d'autres seront moins cléments que moi et utiliseront l'adjectif "mièvre"), mais qui peut se révéler un peu ennuyeuse, malgré de jolies scènes où la jeune Amir chasse des lièvres. Simplement l'auteur nous propose un petit rebondissement avec la délégation de la famille de la jeune épouse, venue la reprendre ; l'occasion pour sa nouvelle famille de faire valoir ses droits, mais aussi pour l'aïeule, passée inaperçue jusque-là, de se montrer pleine de ressources. Pas mal, et la série évolue dans les tomes suivants ; Kaoru Mori déplace le centre de gravité vers Smith, le jeune érudit venu étudier les moeurs locales. J'aime bien Amir et son jeune mari, mais l'auteure a fait le choix -malin, a priori- d'en faire des "invités", en particulier sur le troisième tome. Avec toujours cette idée de nous faire découvrir une culture exotique et ancienne. Il y a un peu d'action, surtout dans le second tome, mais l'ensemble de la série (du moins sur les trois premiers tomes) reste assez calme. Dans le troisième tome les différents fils narratifs se croisent, et l'auteure joue à merveille de l'interaction entre les personnages, dont la vie va être chamboulée... Le tome 5 me semble assez typique du travail de Kaoru Mori. On assiste à un évènement sérieux (en l'occurrence le mariage de deux jumelles... avec deux frères), mais pour ne pas ennuyer le lecteur avec les festivités (chants, danses, processions, et cérémonie religieuse), elle préfère en faire une suite de saynètes cocasses qui désacralisent mais ne dévalorisent pas le processus. Chapeau bas. Et encore une fois les cases sont somptueuses... Dans le tome 6 l'action s'accélère, les tensions latentes entre deux clans éclatent au grand jour, et il me semble que le récit prend une tournure un peu inattendue ; mais encore une fois Kaoru Mori se montre très à l'aise, et même ses chevaux sont réussis... Le tome 7 constitue une respiration, une parenthèse dans l'intrigue principale ; sur les pas de M. Smith, nous arrivons dans une demeure richement dotée, où vit un couple heureux et aisé. Cependant l'épouse subit une certaine mélancolie, du fait de sa solitude... Elle se rend au hammam, où elle rencontre une autre jeune maman, issue d'un milieu plus modeste, avec laquelle elle se lie d'amitié, et même plus. l'occasion pour Kaoru Mori de parler d'une pratique relativement courante en perse jusqu'au XIXème siècle, celui des soeurs conjointes, mais aussi de nous faire profiter de son trait de çon plus sensuelle, avec des femmes dévêtues. Ce n'est pas gratuit, rarement avec cette auteure, même si on sent son plaisir de dénuder les courbes de ses héroïnes. Une belle image de la femme est alors donnée, généreuse, désintéressée, naturelle... Le tome 8 survient un an après le 7, j'ai l'impression que Ki-oon a rattrapé la publication au Japon. On ne perd pas trop de vue les personnages, cependant, et Kaoru Mori en installe de nouveaux à chaque fois. Cette fois-ci c'est Pariya, l'adolescente frondeuse et timide qui est le sujet du tome, c'est marrant de voir comment elle interagit avec des personnages plus posés, plus matures et plus gentils qu'elle. Au tome 9 l'auteure enfonce le clou avec Pariya et ses fiançailles, en jouant sur son contraste avec les autres personnages. Toujours aussi sympa, même s'il va falloir qu'elle trouve d'autres ressorts. C'est toujours un régal pour les yeux, avec les broderies et les habits des femmes... Après s'être intéressée aux soubrettes anglaises, Kaoru Mori change de décor -mais pas forcément d'époque- pour nous livrer une chronique caucasienne pas mal foutue, diversifiant ses points de vue et même certains de ses points d'intérêt, pour nous faire voyager.
J'ai commencé cette série en lisant d'un trait les 3 tomes déjà parus de cette série à l'époque et je fus tout bonnement épatée par la qualité du dessin de Kaoru Mori. Il y a dans ces pages un souci du détail incroyable, notamment au niveau des costumes (et en particulier de celui d'Amir, l'héroïne de l'histoire) ou encore de l'architecture des bâtiments et du bois sculpté en particulier. A côté de certaines productions dont le vide graphique est assez vertigineux, on tient ici un véritable travail d'orfèvre. Il y a quelques temps on avait mis sur le forum le lien vers des vidéos montrant la dessinatrice à l'œuvre, ça vaut vraiment le coup d'oeil (http://blog.kurokawa.fr/2009/10/14/kaoru-mori-vous-donne-un-cours-de-dessin/). Je me suis laissée dire que Kaoru Mori était tellement perfectionniste qu'elle était parfois obligée de se chronométrer pour ne pas passer plus de 15 minutes par vignette afin de tenir les délais de livraison de ses planches... L'histoire quant à elle est tout à la fois sympathique et instructive. Elle tourne au départ autour de deux personnages mariés pour unir les clans de leurs familles respectives et nous apprend pas mal de choses sur les mœurs des populations d'Asie Centrale à l'époque (cela va des traditions sur le mariage au nomadisme, en passant par les conflits avec la Russie ou encore la gastronomie - fort appétissante d'ailleurs - ou les techniques de construction ou d'élevage). On sent que Kaoru Mori s'est véritablement passionnée pour cette région et cette époque et qu'elle s'est beaucoup documentée pour écrire son histoire. Le T4 continue sur la lancée des 3 premiers, la qualité graphique est toujours au rendez-vous, l'apprentissage des traditions locales aussi, avec en plus une histoire très drôle et pleine de peps autour de ces jumelles intenables qui cherchent par tous les moyens à trouver leurs futurs maris. Le T5 termine le cycle commencé avec les jumelles à marier pour revenir vers les personnages du début de la série, que j'ai retrouvés avec plaisir. Graphiquement c'est toujours au top et l'auteur marie avec talent humour et contenu instructif. J'aime beaucoup aussi les quelques planches à la fin où elle se met en scène elle-même pour nous raconter sa vie d'artiste, c'est plutôt amusant ! Le T6 emmène le lecteur sur le champ de bataille, visiblement parce que l'auteure voulait dessiner des chevaux, plein de chevaux (comme elle le dit elle même en fin de volume)... j'avoue que j'ai trouvé l'intrigue moins intéressante, sans doute parce qu'elle se prête moins au cocktail histoire/humour que j'appréciais dans les tomes précédents. Rien de grave cependant. J'ai moins été emballée par le T7 qui, pour instructif qu'il est encore une fois, est également plus voyeur. Personnellement, j'y ai vu beaucoup plus de femmes dénudées que nécessaire à mon goût. Une série pleine de qualités donc, malgré quelques orientations qui m'intéressent moins parfois, tant au niveau graphique que scénaristique. J'attends la suite avec impatience.
Décidément, les éditions Ki-oon ne cessent de m'étonner dans le sens positif du terme. Déjà, la série Cesare est l'une de mes préférées. C'est en parlant avec mon libraire que ce dernier a attiré mon attention sur Bride Stories. Il m'a parlé vaguement d'une histoire dans les steppes de l'Asie Centrale sur la route de la soie. Il est vrai que l'Histoire n'a pas vraiment une grande place. On découvre plutôt une autre culture assez méconnue en Occident. Il y a toute la délicatesse du trait. C'est très et peut-être sans doute trop gentillet. Il y a un côté qui fait manifestement shojo. Pour autant, on est embarqué dans la vie d'Amir qui se révélera au fil des tomes assez tumultueuse. Point de pathos ou de mièvrerie à l'horizon. J'ai aimé le style graphique assez poussé même si toutes les femmes se ressemblent et qu'on a du mal à distinguer notre héroïne. Il y a le charme d'une certaine simplicité ce qui rend l'oeuvre assez authentique. C'est un beau voyage que voilà.
On peut tenir la grâce pour une des plus grandes vertus sans être pour autant religieux. On peut considérer la contemplation comme un remède salutaire à notre époque toujours agitée sans être pour autant un moine zen. Et on peut aussi s'émerveiller d'un travail graphique qui tient souvent du tissage ou de l'orfèvrerie sans pour autant crier au maniérisme décoratif. Enfin, on peut saluer la subtilité psychologique qui anime les personnages, avec ses non-dits ou ses paroles qui cachent en filigrane des émotions et des sentiments qu'une proverbiale pudeur laisse souvent en pointillés car Bride Stories ne joue pas la carte des grands élans démonstratifs. Il ne faut parfois que la présence d'un faucon blessé et recueilli par la belle Hamir pour exprimer à la fois la jalousie qui ronge le coeur humain et l'acceptation de la fatalité face à ce qui ne peut être réparé. Voilà tout l'art narratif de Kaoru Mori. La délicatesse. La simplicité. La beauté. La patience. L'évasion. L'optimisme. Autant d'autres qualités qui émaillent cette somptueuse tapisserie et qui me donne toujours, en lisant un tome, une sensation de plénitude, d'apaisement et de dépaysement que je retrouve rarement dans le manga. Non pas que la saga ethno-familiale de Bride Stories soit épargnée par la violence, les complots, la sournoiserie, les guerres et la mort (et comme l'humain est une créature décidément pervertie et que le bonheur n'a pas d'histoire(s), on est bien obligé de reconnaître que les scènes de violence et de bataille, les drames et autres complications ajoutent du piquant à l'aventure). Toutefois, au-delà des petits (et plus grands) drames et des avanies diverses que connaissent les personnages, la série garde ce qui fait sa particularité : une manière unique d’accommoder le quotidien le plus banal avec un sens de la poésie qui fait que même la scène la plus triviale en apparence (le dépeçage d'un animal, la préparation d'un repas, une partie de chasse, une séance de tissage, les préparatifs d'un mariage) n'est jamais ennuyeuse à mes yeux. A la manière du personnage européen de l'ethnologue avec lequel le lecteur peut s'identifier, on suit la vie et les coutumes à la fois étranges et familières de ces peuples d'Asie Centrale qui semblent vivre sur une autre planète. Et comme le propos de l'auteure n'est pas de faire dans le documentaire (mais plutôt la fiction bien documentée), elle parvient toujours à élaborer des scènes drôles, cocasses ou émouvantes qui retiennent l'intérêt au-delà de la minutie apportée au décor et aux us et coutumes. Il faut beaucoup de talent et de finesse à un auteur pour parvenir ainsi à agripper le lecteur - possédant en tout cas un minimum de sensibilité - avec des petits riens plutôt que de grandes batailles et/ou des péripéties à gogo, de même qu'avec une narration sinuant de tomes en tomes plutôt qu'avec un fil conducteur linéaire comme les rails d'un chemin de fer. Pour autant, Kaoru Mori montre dans le tome 6 sa capacité aussi à mettre en scène une bataille des plus mouvementées, à grands renforts de galopades, canonnades, pluies de flèches et confrontations filiales. On aura compris, je pense, qu'il s'agit ici avant tout d'une oeuvre essentiellement contemplative et non d'un "blockbuster" sur papier qui cherche à imiter le cinéma américain. C'est important de le préciser pour ceux/celles qui trouveraient "chiant" au bout de 30 pages ces nombreuses scènes quotidiennes, faites de presque rien mais que l'auteure parvient toujours, selon moi, à sublimer. Une oeuvre (un chef-d'oeuvre) remarquable de beauté, d'intelligence, de sensibilité et de sérénité venue du pays des robots géants, des gadgets débiles et du burn-out. Bref, le Japon dans toutes ses contradictions.
*Avis portant sur les trois premiers tomes* Un manga qui ne semble pas génial par son résumé, mais qui est en fait bien réalisé. Le dessin est lisible, dynamique et le seul truc que je pourrais reprocher est qu'il manque peut-être d'un peu de personnalité. Le scénario commence tout doucement et au fil des pages j'ai commencé à trouver le scénario captivant. J'aime les deux fiancés et l'auteur rend le scénario passionnant en rendant ses personnages attachants et en plaçant des rebondissements qui nous permettent en plus d'en savoir d'avantage sur cette époque. J'avoue toutefois que le troisième tome m'a un peu déçu car un troisième personnage devient le centre d'intérêt. Ce n'est pas mauvais, mais j'aurais plus accroché si c'était une différente série parce que après m'être attaché aux deux personnages principaux, j'ai envie de voir comment ils vont grandir et cela ne m’intéresse pas trop de découvrir d’autres personnages si comme résultat les personnages principaux originaux sont relégués en arrière-plan voire carrément disparaissent de la série.
Je ne pensais pas accrocher mais en fait ce manga est très bien. Je craignais un shojo cucul-la-praline avec une romance un peu neuneu, de jolis costumes et beaucoup de guimauve. Au lieu de ça, j'ai plongé dans une belle découverte des peuplades d'Asie Centrale du 19e siècle. Graphiquement, c'est une série extrêmement soignée. Les costumes, paysages et autres architectures sont finement détaillés et très beaux. Il est dommage qu'en revanche, les visages n'aient presque aucune caractéristique distinctive autre que les coiffures et barbes : avec un simple visage ovale et deux traits pour des nez ultra-fins, il est parfois bien difficile de différencier une femme d'une autre. Au niveau du récit, il n'y a pas d'intrigue spécifique autre que de découvrir la vie intime et quotidienne d'habitants des steppes d'Asie, entre le Turkménistan et la Turquie. Je croyais qu'on allait suivre la vie de couple des deux héros initiaux, Amir et Karluk, mais j'ai été surpris de voir qu'on suivait finalement un autre des protagonistes pour découvrir d'autres personnages et d'autres couples. J'ai été un petit peu déçu car je m'étais attaché aux deux jeunes tourtereaux mais cela permet d'élargir l'horizon et de découvrir d'autres peuples et d'autres moeurs tout aussi intéressants. Et contrairement à ce que l'on pourrait craindre, cela n'a rien d'un documentaire dans la forme, même si dans le fond le sujet est extrêmement instructif et présenté parfois de manière discrètement didactique. Ce fut en tout cas une agréable lecture, très belle et très intéressante.
Hm... j'ai beaucoup hésité à lui mettre 4, disons que la note idéale aurait été 3.5 pour ma part. Les avis plus bas sont assez complets et il me sera difficile d'éviter la redite mais je vais essayer d'apporter ma petite pierre à l'édifice. Le manga se présente comme un slice of life ayant apparemment pour but premier de nous présenter la vie et les traditions d'Asie centrale au XIXième siècle, au travers du quotidien d'une famille et en partculier d'un couple nouvellement formé. C'est intéressant, les personnages assez attachants même si comme stipulé dans un autre avis plus bas ça se dirigeait assez vite vers la chronique conjugale gentillette. Restaient néanmoins une ambiance agréable, dépaysante et la découverte de tout un mode de vie. J'ai énormément apprécié que le personnage sur lequel se centre l'histoire varie, en choisissant par la suite l'anglais excentrique. Il permet de découvrir un peu plus le contexte géopolitique de la région (voire simplement ses alentours) et propose une réelle trame prenant bien plus de place dans l'histoire. Certes les péripéties ne sont pas l'intérêt premier d'une tranche de vie, mais là j'ai beaucoup aimé tant ça reste intimiste. C'est ici que ma note à commencé à vasciller de 3 à 4, mais au final un seul tome me semble trop peu pour varier ma note. Nous verrons à l'avenir.
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