Un Enchantement

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 8 avis)

Exceptionnellement fermé au public ce soir-là, le musée du Louvre accueille une réception mondaine, donnée en l’honneur d’un homme politique qui quitte ses fonctions. Ressentant cela comme un enterrement, celui-ci quitte discrètement la soirée, et s’éloigne, une bouteille dans chaque main, dans les salles voisines. Dans l’aile Sully, au salon Carré, il trouve une jeune femme assise sur un banc, face à La Vierge en majesté de Duccio, les mains devant les yeux… Que fait-elle là ? Pourquoi se cache-t-elle le visage ? Il s’ensuit alors une nuit fantasque, entre séduction et érudition, humour et émotion, réflexions politiques et poésie.


Le Musée du Louvre Nouveau Futuropolis Peinture et tableaux en bande dessinée

Exceptionnellement fermé au public ce soir-là, le musée du Louvre accueille une réception mondaine, donnée en l’honneur d’un homme politique qui quitte ses fonctions. Ressentant cela comme un enterrement, celui-ci quitte discrètement la soirée, et s’éloigne, une bouteille dans chaque main, dans les salles voisines. Dans l’aile Sully, au salon Carré, il trouve une jeune femme assise sur un banc, face à La Vierge en majesté de Duccio, les mains devant les yeux… Que fait-elle là ? Pourquoi se cache-t-elle le visage ? Il s’ensuit alors une nuit fantasque, entre séduction et érudition, humour et émotion, réflexions politiques et poésie. Charmé tout autant que charmeur, le vieil homme tente de séduire cette muse vive, facétieuse, apaisante et évanescente qui l’accompagne pour son dernier soir.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 25 Août 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Un Enchantement © Futuropolis 2011
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 8 avis)
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17/08/2011 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Le personnage du vieux monsieur, qui quitte la fête organisée en son honneur en grande pompe, pour suivre une jeune femme quasi irréelle, fait évidemment beaucoup penser à Mitterrand (vague ressemblance, ses habits, son passé politique et une certaine culture presque précieuse), même si ça n’est probablement pas lui (il n’a jamais été ministre des finances comme le personnage). Mais cette rencontre entre cet homme et cette jeune femme va donner lieu à une « fugue », un vieux gamin réalise en fin de vie (professionnelle et politique en tout cas) un vieux caprice ou fantasme, abandonner convenances et tralala, pour vivre, si ce n’est un rêve, tout du moins en rêve. Tout ceci au cœur du musée, qui est traversé en long et en large, qui est utilisé comme décor et parfois comme personnage. L’histoire du vieux politicard (qui semble retrouver une seconde et éphémère jeunesse au contact de la jeune femme) permet aussi à Durieux de dresser l’histoire récente du Louvre (en particulier son expansion annexant les ailes anciennement dévolues à des ministères, avant que les travaux qui ont bouleversé le musée sous François Mitterrand – on y retourne ! – ne lui donne l’aspect connu aujourd’hui). Je trouve que, dans cette collection de commandes, cet album s’en sort très bien. Durieux a réussi à équilibrer le « placement de produit » et la partie plus personnelle, son histoire misant sur un onirisme plaisant, facétieux. C’est en tout cas une lecture agréable. Note réelle 3,5/5.

14/09/2024 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

J'aurais presque envie de dire : voilà une BD à la Française, du moins l'idée d'une certaine France : élégante et cultivée. Nous suivons un couple, lui ancien grand commis de l'état, elle jeune femme mystérieuse dont on ne saura pas grand chose, une passeuse ?, tous deux déambulent la nuit dans les salles du musée du Louvre et s'arrêtent au gré de leurs envies. Lui dévoile quelques éléments de sa vie, elle moins académique dans ses propos et ses goûts l'amène inexorablement vers une toile bien précise et, semblant avoir compris les désirs inconscients de son compagnon, lui propose un ultime voyage. Dit comme cela cette BD peut sembler assez froide, distante. Alors il est vrai qu'il ne se passe pas grand chose mais c'est joli, calme et reposant. Personnellement, après avoir lu cette histoire, je n'ai qu'une envie : retourner au Louvre.

30/07/2015 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Je n'ai pas totalement été enchanté malgré le titre de cet ouvrage. Il s'agit en fait d'une déambulation nocturne dans le plus grand et plus beau musée du monde à savoir celui du Louvre. Cela concerne un homme issu de la haute société et qui a décidé de tirer sa révérence car il est fatigué. Il va croiser une belle inconnue qui va lui faire oublier son côté sérieux dans un jeu à la cache-cache. Petit à petit, on se laisse prendre au jeu des évocations par les tableaux qui nous entourent car le musée devient un véritable personnage à part entière. L'exercice de style semble réussi dans le genre errance pour rêvasser. Pour autant, je n'ai pas été convaincu par le fait de ce politique fuyant les mondanités en trouvant les voies de la poésie. Cela ne peut exister. L'absence de dialogue fait qu'on parcourt assez vite le Louvre. Les passionnés d'art et de musée pourront vraisemblablement y trouver leur bonheur.

29/04/2012 (modifier)
Par Superjé
Note: 4/5

Cet album est, c'est le cas de dire, un "enchantement" à lire, sublime mélange de poésie, d'onirisme et d'histoire de l'art. Pour commencer, le dessin, bien que relativement simple et un poil naïf est très joli et assez maîtrisé (et aurait pu être plus mature). Les planches sont magnifiques, dans une teinte sépia, avec des cadrages recherchés, des personnages esthétiques, etc. Bref, même si le graphisme n'est pas des plus virtuoses, des plus recherchés, ni des moins banals, je suis tout de suite tombé sous le charme de la BD, mais le scénario est très bon aussi... Le récit est une très belle histoire sur un politicien en fin de vie (il s'avère que c'est François Mitterand, mais comme je ne l'ai pas reconnu à la lecture, ça ne m'a pas gêné) qui s'accorde une dernière ballade dans le Louvre, avec une jolie jeune femme, en observant certaines grandes œuvres. J'ai aimé le récit, simple, touchant, onirique, et éducatif (on apprend des choses sur des tableaux, C. Durieux n'a heureusement, pas choisi les plus connus -Joconde ou autres-). Une très bonne BD, pour tous les amateurs d'art.

06/03/2012 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur PAco

Le Louvre... Monstre sacré, temple de l'art par excellence, qui regorge et cache en son sein des trésors : bijoux, peintures, sculptures, évidement... mais c'est ici l'écrin qui prime. Tout est ici fait pour nous vriller le regard, et s'oublier un temps à la contemplation. C'est par ailleurs cet oubli que convoite notre protagoniste : plutôt que de finir encadré comme je ne sais quel chef d’œuvre du musée, la célébration de sa fin de carrière organisée au Louvre en son honneur, lui fait horreur ; cette nuit au musée sera alors pour lui éclipse. Restait à trouver la lune qui le ferait disparaitre... Armé de deux bouteilles, la rencontre improbable se fait alors comme par enchantement : une muse s'amuse et une douce folie s'empare de notre chaste couple. Partie de cache-cache, où les trésors de ces lieux se révèlent une dernière fois : s'il est parfois facile de s'abandonner face à une œuvre, il reste à trouver celle qui nous perdra. A défaut de chef-d’œuvre, Christian Durieux nous propose ici une BD forte et élégante qui nous plonge de manière originale dans les coursives du Louvre. Une bien belle invitation en tout cas, qui mêle grâce et grain de folie de la plus belle des manières : tout en poésie... Un bon 3.5 pour cette BD

08/10/2011 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

C’est, à mes yeux, et à ce jour, l’album le plus réussi de la collection. L’histoire est pourtant sans surprise mais elle permet une belle promenade dans le Louvre. Le rythme narratif, lent et contemplatif, contribue grandement au charme de l’album. Son caractère merveilleux est apporté par une touche de fantastique simple et poétique. Le couple central est réussi et complémentaire, et la relation qui s’installe entre eux apporte elle aussi une note de poésie et de fraicheur à l’ensemble. Le dessin élégant et fin de l’auteur convient très bien au sujet. Les tableaux sont bien reproduits et l’intégration de ceux-ci dans le récit m’a donné l’envie de les voir « en vrai ». C’est le genre de dommage collatéral que tout album de la collection devrait provoquer, et c’est une réussite dans le cas présent. Reste le prix, assez élevé, pour me refroidir quelque peu. 17 € pour un album de 64 pages, c’est quand même cher payé. Mais ce serait dommage de ne pas le lire.

09/09/2011 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

Effectivement ce récit s'intègre parfaitement dans la pseudo-collection que Futuropolis partage avec les Editions du Louvre. Tout y est, en effet : le cadre superbe du musée, une histoire un peu onirique ou poétique, et une contrainte contemporaine. Cette contemporanéité s'exprime par le choix de l'auteur d'utiliser comme personnage principal un ancien président de la République, en l'occurrence François Mitterrand, dont la figure fait partie de l'histoire du Louvre, puisque c'est lui qui l'a fait rénover pendant son double septennat, pour en faire le plus grand du monde et une curiosité architecturale de premier plan. Sans que le personnage soit nommé, les détails de son histoire, son allure, ainsi que quelques allusions en renforcent clairement l'identité. Ce choix me semble donc cohérent pour une histoire se passant à notre époque au Louvre. L'album raconte une parenthèse enchantée, un moment de grâce dans une histoire bien compliquée chez ce personnage haut en couleurs. Durieux n'en rajoute d'ailleurs pas, en faisant d'ailleurs un vieil homme affaibli, mais jouisseur et cultivé. Le personnage de la jeune femme est assez intéressant, on se doute assez vite de sa vraie nature et de la raison pour laquelle elle est là, mais je trouve que c'est très intelligemment mené et bien trouvé. Et les passages où la jeune fille, puis le promeneur du Champ de Mars se cachent les yeux pour ne se concentrer sur une oeuvre au milieu de cette profusion est une belle idée, très poétique je trouve. Et puis c'est toujours sympa de revoir les oeuvres de Watteau, Duccio... J'ai passé un très bon moment de lecture, dans une ambiance nocturne réussie dans un lieu que j'adore, avec des personnages émouvants et dans une histoire ingénieuse et inventive. Durieux dit, en postface, que Cocteau, à la fin de sa vie, a tenté de classer ses oeuvres dans une globalité de poésie, et qu'à son instar, il aimerait faire de la poésie en bandes dessinées ; avec cet album, mais aussi avec d'autres, il y réussit. Un seul (petit) regret, le prix de l'album (17 euros), sans doute dû au prestige de la coédition avec Le Louvre, mais qui ne se justifie pas plus que cela en regard du ombre de pages et du contenu...

01/09/2011 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Un Enchantement est une escapade emplie de poésie et d'onirisme dans le dédale des couloirs du Louvre, une échappée artistique qui s'intègre très bien au reste de la collection entamée par Période Glaciaire et Les Sous-sols du Révolu. L'idée, cette fois, est de mettre en scène un homme politique fuyant volontairement la réception organisée au Louvre en l'honneur de la fin de sa carrière. Errant dans les couloirs, il va rencontrer une jeune femme qui va partager sa fugue et avec qui ils vont redécouvrir les beautés des oeuvres d'art et de l'esprit du musée. C'est un joli récit, plaisant et poétique. Le graphisme y est empli de classe et il se marie très bien avec les reproductions de sculptures et peintures célèbres qu'il côtoie. Tout cela donne envie de retourner voir ses oeuvres et de les savourer nous aussi. Ceci étant dit, malgré sa beauté et son ambiance, je pense que j'aurais davantage apprécié cette oeuvre si elle ne s'était pas attachée à une réalité contemporaine si particulière. Il apparaît en effet très rapidement que l'homme politique en question n'est autre que François Mitterrand, à la fin de son second mandat. Et présenté ainsi, charmeur, charmant, plein de bon sens et d'humilité, il est certes agréable mais j'ai presque ressenti un hommage rendu non pas au Louvre mais à l'ancien président de la République Française. De même, l'attaque insistante envers Berlusconi, elle aussi tout à fait claire, m'a parue un peu déplacée et plus attachée à notre époque actuelle qu'à l'état d'esprit de 1995. Mais j'imagine que quitte à présenter Mitterrand sous un jour idéal, on peut aussi l'imaginer comme un parfait visionnaire et juge des hommes d'état étrangers et de leurs futures exactions. J'ai malgré tout l'impression que si le héros n'avait pas été François Mitterrand, beaucoup de passages et de dialogues de ce récit n'auraient pas eu la même saveur car ils font référence au véritable passé du personnage et à la façon dont il a marqué l'histoire et la politique. De même, c'est par son biais que j'ai pu apprendre que les bureaux du Ministère des Finances étaient situées il n'y a pas si longtemps encore dans l'enceinte même du musée du Louvre... Et pourtant c'est bien cet attachement à utiliser comme héros un homme politique réel pour un récit tellement empreint de poésie, homme politique qui dans la vraie vie avait ses qualités et ses défauts, qui m'a empêché de me laisser complètement porter par un récit qui autrement aurait sûrement pu me séduire sans réserve. Difficile pour moi de me laisser bercer dans ses conditions pour la beauté de certains passages et notamment de la fin qui, autrement, m'aurait sûrement davantage touché.

17/08/2011 (modifier)