Bienvenue à Hoxford (Welcome to Hoxford)

Note: 4/5
(4/5 pour 5 avis)

Enfant battu et militaire traumatisé, Raymond Delgado n’a pas eu une vie facile. Condamné à perpétuité pour meurtres avec actes de barbarie, il fait partie d’une population carcérale à haut risque que le système pénitencier américain ne parvient plus à gérer. Lui et ses congénères vont être transférés à Hoxford, un établissement privé russe aux méthodes uniques et radicales…


Garous IDW Publishing Serial killers

Enfant battu et militaire traumatisé, Raymond Delgado n’a pas eu une vie facile. Condamné à perpétuité pour meurtres avec actes de barbarie, il fait partie d’une population carcérale à haut risque que le système pénitencier américain ne parvient plus à gérer. Lui et ses congénères vont être transférés à Hoxford, un établissement privé russe aux méthodes uniques et radicales…

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Août 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Bienvenue à Hoxford © Delcourt 2011
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 5 avis)
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25/08/2011 | Miranda
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Immonde - Ce tome regroupe les 5 épisodes d'une minisérie initialement parue en 2008. Il s'agit d'une histoire complète et indépendante de toute autre. Les six premières pages servent à présenter le personnage principal : Raymond Delgado. Cet homme d'une trentaine d'années est une force de la nature, il a le crâne rasé et il porte des lunettes. Dans son enfance, il a été victime d'abus sexuels de la part de son père et de son oncle. Il a été le souffre-douleur des enfants de son âge. Il a été traumatisé (à nouveau) par son expérience de soldat pendant la guerre. Il est interné dans une prison de très haute sécurité, condamné pour avoir tué 21 personnes (au moins). Aujourd'hui il est transféré dans une prison appelée Hoxford, avec un groupe d'autres détenus aussi monstrueux dont Morton (violeur d'enfants multirécidiviste), Burly Bill (violeur et meurtrier multirécidiviste) et Skinny (meurtrier et nécrophile). Les conditions d'incarcération à Hoxford sont sévères, ce qui n'empêche pas quelques dérapages sous les douches, ou dans les parties communes. le docteur Jessica Ainley qui suivait le traitement psychiatrique de Delgado se rend à Hoxford pour contrôler ses conditions de détention. Elle découvre que l'administration de la prison ne délivre pas les médicaments aux prisonniers. Mais elle va bientôt en savoir plus car sa visite tombe le jour où les responsables de Hoxford célèbrent un rituel séculaire. Dans l'introduction, Ben Templesmith explique qu'il avait toujours méprisé les loups garous dans le bestiaire des monstres horrifiques car il estime qu'ils font trop dessins animés, et pas assez peur. Or lui ce qu'il aime, c'est l'horreur qui fout la trouille, qui est contre nature, qui est perverse, malsaine, et primale. Il est le co-créateur avec Steve Niles de la série 30 jours de nuit. C'est également un illustrateur très particulier qui est connu pour avoir dessiné Fell de Warren Ellis. Ce tome commence comme un film de série Z qui se prend au sérieux en listant tous les sévices qu'a subis Delgado et en le décrivant comme une grosse brute énigmatique, victime de délires hallucinatoires. Il est dangereux, il a tué à plusieurs reprises et il est enfermé avec d'autres ayant commis des actes tellement barbares que la société souhaite les oublier, faute de pouvoir les exécuter du fait de l'absence de peine de mort. Ces individus aiment surtout parler de leurs crimes immondes et promettre qu'ils s'entretueront à la première occasion, avec sévices sexuels à la clef. Les dialogues sont malsains et il est visible que Templesmith raconte son récit au premier degré, sans aucune ironie. Arrivé à Hoxford, Templesmith introduit le responsable de l'établissement qui semble sadique à souhait, et le docteur Ainley qui semble destinée à être la frêle jeune femme qui jouera le rôle de l'otage. Mais petit à petit, les éléments graphiques attirent l'attention du lecteur sur des détails qui renforcent le premier degré d'une manière sinistre qui force son implication. Il est assez difficile de décrire le style de Templesmith. L'histoire commence avec une pleine page de la tête du père de Raymond Delgado s'apprêtant à le maltraiter alors qu'il est encore enfant. L'image est baignée dans une teinte jaune orangé évoquant la lumière crue d'une ampoule non protégée, mais qui n'arrive pas à dissiper la noirceur du monde. Son père est fort et gras, il a un visage asymétrique avec des yeux de taille différente, un gros pif, une grimace qui lui découvre 24 dents (anatomiquement impossible) et il est vêtu d'un marcel qu'on suppose crade. Il n'y a aucune information visuelle sur le lieu. En fait la scène suivante avec les persécuteurs de l'école baigne dans la même lumière, toujours sans décors, et il en va de même pour la scène sur le champ de bataille. Il faut presque attendre le voyage en bus pour commencer à voir apparaître les bancs improbables et les chaines qui assurent l'immobilité des prisonniers. Par contre quand Jessica Ainley se tient à l'extérieur de Hoxford, Templesmith utilise l'infographie pour insérer une photographie retouchée d'un bâtiment en fond de case. Il sur-imprime parfois des trames aux dessins pour leur donner une texture. La prédominance des couleurs sombres et des contours de formes délavées demandent une forte attention du lecteur qui s'implique dans l'observation des cases. le rendu des personnages oscille entre la caricature avec un langage corporel exagéré et des formes parfois proches de l'esquisse rapide. Parfois Templesmith choisit de privilégier l'impact visuel au détriment de tout réalisme en tirant ses représentations vers le symbolisme ou l'abstraction. Il ne représente plus vraiment la réalité de l'action, mais plus l'idée sous-jacente, l'impression, les sensations. Ben Templesmith ne s'embarrasse pas de réalisme et il joue avec son lecteur en le contraignant à vraiment regarder ses illustrations par des teintes très sombres et des contours difficiles à distinguer. du coup, quand il focalise une case sur une action ou une anatomie détaillée, l'implication du lecteur est plus importante et les détails s'incrustent dans sa rétine. le lecteur perçoit l'intensité de Raymond Delgado, et sa distance par rapport à ce que tout le monde s'accorde à être la réalité. L'apparence singulière des monstres devient immonde grâce à la forme abjecte de leur dentition, leur salive, etc. Bien sûr ces éléments ne sont pas nouveaux, mais la représentation de Templesmith leur rend toute leur horreur, leur impossibilité, leur inhumanité. le lecteur est sorti de sa zone de confort pour découvrir des individus abjects confrontés à des créatures monstrueuses. le style graphique sophistiqué et intellectualisé de Templesmith empoigne le lecteur et le plonge dans les sensations, dans le ressenti pour mieux le choquer et l'atteindre. Par exemple, Delgado mord un prisonnier après la douche. La case en question baigne dans un camaïeu de vert légèrement cafardeux qui recouvre indifféremment le fond indistinct et les personnages. Il y a un gros effet sonore "CHOMP", presque comique, le buste du prisonnier vu de devant et la tête de Delgado derrière dont les dents se fiche dans le cou du prisonnier. À part l'effet sanguinolent et l'impact de la prise de Delgado pour maintenir sa victime, le dessin reste assez retenu (pas de jet d'hémoglobine, pas de morceau déchiqueté dans la bouche, pas de détails chirurgicaux). du coup, le lecteur scrute la case suivante pour se rendre compte des dégâts. Or l'illustration n'est pas plus précise, le plan n'est pas plus rapproché, il faut donc bien regarder pour voir le morceau qui manque, et le lecteur se retrouve pris en flagrant délit de voyeurisme nauséabond. Cette histoire met en scène des criminels immondes confrontés à des créatures inhumaines, pour un massacre gore et sanglant. le savoir faire de Ben Templesmith, son talent de conteur, permet de rendre viscérale cette histoire classique.

13/08/2024 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
L'avatar du posteur Yann135

Attention ! Chaud devant ! Cet album envoie du lourd ! du très lourd ! Je vous fait une présentation des protagonistes … Morton le pédophile, Bill la baraque, violeur récidiviste avec une petite particularité, il garde les têtes de ses victimes, Crado, meurtrier lié à un gang nécrophile, le Graille meurtrier et cannibale, et enfin Alex Delgado le psychopathe, condamné pour avoir tué au moins une vingtaine de personnes. Ces « joyeux drilles » sont transférés dans une nouvelle institution, à Hoxford. Le gouvernement essaie de gérer différemment leur cas. Le truc a été monté exprès pour des dingues dans leur genre. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises car dans cet enfer carcéral, des rites sont célébrés. Les loups garous sont les maitres de cette prison. C’est la pleine lune. Le goût du sang est sur vos babines. Le diner est servi ! Les monstres sanguinaires vont pouvoir se régaler de cette offrande de chair fraiche. Nous sommes dans une série Z +++ et j’avoue je me suis régalé. Le sang gicle partout. Les mâchoires croquent, broient et machent allégrement. Alors oui rien de nouveau. Point de scénario léché. Nous sommes dans l’exécution pure et dure de brutes sanguinaires. Vos mains seront toutes rouges à feuilleter cet album plein d’hémoglobine. Le graphisme est à la façon Stendhal tout en rouge et noir. Visuellement c’est magnifique avec des personnages avec une dentition incroyable. Pour les amateurs d’histoire gore et sanglante (c’est sans doute un pléonasme) ! Les âmes sensibles peuvent passer leur chemin.

14/11/2021 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
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Avec ce récit je découvre Mr Templesmith et mes aïeux quelle baffe. Visuellement c'est assez grandiose, c'est carrément un dessin, un style atypique mais le rendu est fort, très fort. Sans doute est ce du en grande partie au style d'histoire. Avec ce genre de dessin difficile d'illustrer une partie de pêche à la campagne avec jolis papillons butinant de ci de là. Prenez un groupe de sociopathes, psychopathes, tueurs en série, violeurs compulsifs, tous de la pire espèce qui soit, mettez cet aréopage de turpitudes malsaines dans un espace confiné, laissez agir tranquillement et ce qui doit arriver arrive. Que c'est bon!!, enfoncé Hannibal, petit joueur!, oubliez vos repères du serial killer classique et laissez vous prendre par la main en compagnie du sieur Delgado. Le voyage n'est pas de tout repos, finalement classique mais tout le talent de l'auteur réside dans ce trait et cette colorisation particulière qui donne tout son sel au récit. Si vous tombez sur cette ouvrage ne vous arrêtez pas sottement au visuel, il faut savoir ce plonger dans cette prison de très haute sécurité ou les couloirs de la mort prennent tout leur sens. Dernier point non négligeable une petite dose d'humour rend ces braves garçons un poil plus humain qu'ils ne le méritent. Très bien, ma découverte du moment j'irais voir les autres productions de cet auteur.

18/03/2018 (modifier)
Par peckexcel
Note: 4/5

Moi j'aime pas le comic !! Mais j'aime Templesmith. Je suis de nature à aimer plutot la bd francophone, bien que mes goûts penchent vers l'héroïc fantasy, je suis également un grand fan de fantastiques (Olivier Ledroit, Pontet, Grenier, Jean...). Je n'ai eu que très peu d'expérience avec le comic : Marvel zombies (qui a fini par me gaver), Sláine (que j'adore pour les raisons évoquées précédemment) et "Lobo" (qui est pas mal). J'ai rencontré l'oeuvre de Templesmith, comme beaucoup, lors de la sortie du film "30 jours de nuits" et j'ai été littéralement subjugué par ses dessins ! La bd pour moi c'est avant tout du dessin et son style est unique. Des personnages à peine esquissés réduits à un contour noir et puis des décors flous au possible. Et une palette graphique inimitable créant une ambiance glauque et malsaine. La bd c'est avant tout du dessin mais c'est aussi un scénario. Et ici le scénario est on ne peu plus classique ! Dommage... Il est de bonne facture et offre une galerie de personnages fort "sympathique" du moins autant qu'un meurtrier psychopathe et totalement siphonné peut l'être. En conclusion bien que l'histoire ressemble à une petite série B sans prétention, la palette de Templesmith donne une dimension supérieur au récit (3,5/5). Une petite série B, un parfum d'été et une bière bien fraîche.... que demander de plus ?

28/08/2011 (MAJ le 06/04/2012) (modifier)
Par Miranda
Note: 3/5
L'avatar du posteur Miranda

Je ne suis pas adepte des récits d’horreur où hémoglobine et tripaille sont les ingrédients principaux, mais lorsque c’est dessiné par Ben Templesmith ça change tout, car son style graphique si particulier a des effets des plus inattendus chez moi, et me font réellement apprécier le genre. Cet auteur, imminent spécialiste de l’épouvante, nous propose ici une histoire gore tout en y introduisant avec beaucoup de finesse une touche humoristique qui donne une autre dimension au récit, vu que je l’ai lu avec un sourire qui ne m’a pas quittée du début à la fin. On se retrouve en la charmante compagnie de la pire bande de psychopathes que l’humanité ait pu engendrer, tous cumulant plusieurs pathologies et grands spécialistes dans l’art de torturer et tuer. Si on devait s’arrêter là ça serait vraiment trop glauque, mais l'auteur les rend malgré tout sympathiques, mais pas attachants, on reste tout de même dans la limite du raisonnable, leur donnant une touche d’excellent humour aussi dérisoire que noir. Je n’ai pas envie de vous parler de ce qui leur arrive, même si la couverture est assez explicite, ça vous gâcherait une partie du suspense qui n'est hélas pas assez imposant. Ce récit n’est ni novateur ni surprenant, dans le genre horrifique tout ceci relève plutôt du déjà-vu, mais il a le mérite d’être bien mené, royalement mis en image et doté de personnages qui, sans être atypiques, nous réservent quelques surprises. Une lecture qui s’adresse aux amateurs de gore ou aux fans de Ben Templesmith. C’est très divertissant mais pas réellement marquant, d’où ma note de 3/5 que j’aurais aimé plus élevée car cet auteur fait partie de mes préférés, tout aussi bon scénariste que dessinateur. Remarque : un défaut dans la couverture qui présente des bulles d'air, ce n'est pas très sérieux ça et très énervant pour les collectionneurs.

25/08/2011 (modifier)