Satanie (Voyage en Satanie)
Charlotte, alias Charlie, une jolie petite rousse, organise une expédition afin de retrouver son frère, un jeune scientifique, qui a disparu sous terre depuis plusieurs mois.
Fabien Vehlmann La Vie sous terre Les Roux !
Charlotte, alias Charlie, une jolie petite rousse, organise une expédition afin de retrouver son frère, un jeune scientifique, qui a disparu sous terre depuis plusieurs mois. Celui-ci affirmait pouvoir prouver l'existence de l'Enfer en s'appuyant sur la théorie de l'évolution de Darwin. Il était en effet persuadé que les hommes de Néandertal auraient pu se réfugier sous terre, développant certaines adaptations aux conditions locales : excroissance osseuse sur la tête en guise de protection, jambes et corps velus pour se réchauffer, pieds en forme de sabots afin de se déplacer sur la rocaille... Un portrait-robot des créatures sataniques ! Le savant donnait même un nom à ce continent enfoui sous nos pieds : la satanie. Le groupe conduit par Charlie s'enfonce sous terre et découvre au fur et à mesure de sa progression que les entrailles de notre planète abritent bel et bien une autre forme de vie pour le moins inattendue... Et si c'était ça, l'Enfer ?
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Date de parution | 26 Août 2011 |
Statut histoire | Série terminée (Fin disponible uniquement dans l'intégrale) 1 tome paru |
Les avis
Encore une fois les trois auteurs réussissent à produire une belle histoire (remarque valable pour le scénario et le dessin d’ailleurs !). C’est une histoire presque tout public, finalement assez simple – mais pas simpliste. On s’attache aux personnages (et en particulier à cette jeune fille rousse, Charlie, à la recherche de son frère disparu sous terre alors qu’il cherchait à étayer une découverte sensationnelle. La narration est fluide, alternant passages calmes et contemplatifs (ou le coup de crayon du duo aux dessins fait merveille) avec d’autres moments plus dramatiques – les péripéties ne manquent pas, c’est très rythmé, on ne s’ennuie jamais. Il y a un peu de l’« L’énigme de l’Atlantide » (un des rares Blake et Mortimer que je relis toujours avec plaisir) dans ces déambulations souterraines, même si les dangers rencontrés diffèrent. Le dessin, simple et très lisible, avec des couleurs chatoyantes, est pour beaucoup dans la fluidité de cette lecture, très agréable donc.
Encore une étrangeté du duo Kerascoët et du sieur Vehlmann. Personnellement je suis assez preneur de ce genre d'univers à la limite de la folie, où l'inconscient se révèle et dit des choses de notre rapport au monde et aux autres. Ici il n'est pas question de cercle de l'enfer mais plutôt d'une longue descente strate par strate jusqu'aux tréfonds de l'âme de certains des personnages. Il y a de tout dans cette histoire, de la naïveté, du rêve enfantin, des considérations philosophico-religieuses, la notion de passage à l'âge adulte pour l'héroïne dans une scène presque furtive sur laquelle il a d'ailleurs fallu que je revienne tant je n'en croyais pas mes yeux, où oui celle-ci s'accouple avec un satanien. Avec ces auteurs ce n'est pas tant au graphisme qu'il faut s'attacher mais plutôt à une ambiance particulière née sans doute de ce style de dessin justement et évidemment au propos. Cela me rappelle dans un tout autre genre ce que peut produire un Tony Sandoval. Créatures ou personnages un peu évanescents empreints d'une fausse naïveté à la limite d'un petit côté pervers. Afin de râler un peu, il me manque pour être pleinement satisfait un aspect plus violent, plus dur que j'avais ressenti en lisant le fabuleux Jolies ténèbres. Après la lecture de cette intégrale empruntée en médiathèque j'aurais presque envie d'en faire l'acquisition tant j'ai apprécié.
Depuis la claque reçue avec Jolies Ténèbres mais également l'inégalable Beauté, le duo Kerascoët n'avait jamais failli de m'intriguer... Ces dessins aux premiers abords si naïfs mais riches de détails et de poésie confrontés aux sombres scénarios d'auteurs confirmés comme Vehlmann (à nouveau présent ici) et Hubert offrent au lecteur aventureux de s'éloigner des sentiers battus tout en étant subjugués par des histoires aussi fascinantes qu’intrigantes. D'ailleurs cette aventure n'a failli ne jamais voir le jour ou plutôt la fin de ses Ténèbres sans l'aide de Barbara Canepa qui a su rééditer le défunt "Voyage en Satanie" amputé de son second tome par abandon de Dargaud pour renaitre de ses cendres sous cette jolie intégrale rebaptisée Satanie et la demoiselle a eu du flair... Car cette descente aux enfers est tout simplement épique... Me rappelant par son chapitrage sérial aussi bien le Rayon U de Jacobs que le Piège Diabolique du même Jacobs ou certaines aventures de Tintin comme Vol 714 pour Sydney, j'ai beaucoup apprécié cette descente par strates vers des univers inexplorés et à l'issue plus qu'incertaine pour cette quête insensée de Charlotte, euh Charlie pardon et d'un abbé téméraire à la recherche de Constantin disparue au fond d'une faille menant....en Satanie. Après il est difficile d'en dire davantage sans en déflorer la lecture pour les nouveaux venus mais les mondes dépeints par Vehlmann et mis en image par le duo Kerascoet sont simplement magnifiques et s'étendent parfois sur de splendides doubles pages fourmillant de détails et de couleurs. Il ne faut pas être claustrophobe mais le voyage en vaut largement la chandelle puisque personne ou presque n'en sortira indemne, lecteur y compris. Sous un aspect encore une fois enfantin, le trio nous embarque vers une odyssée humaine, sensuelle et également cruelle avec une tension de plus en plus palpable dans un joli procédé de poupées russes, les différents mondes imbriquant leur propre identité... Tour à tour aventure épique, drame humain ou comédie absurde, voici encore un OVNI indispensable de ce trio d'auteurs fascinants. A se demander pourquoi Dargaud a jeté l'éponge, bien mal leur en a pris... Ces oeuvres maudites sont souvent les plus ambitieuses et les plus prometteuses...
Et dire que cette bande dessinée aurait dû s’arrêter au premier tome paru en 2011 ! Par un « miracle diabolique », selon les propres termes de Fabien Vehlmann, la directrice de la collection « Métamorphoses », chez Soleil, fan du travail des Kerascoët, a eu la bonne idée de racheter les droits du tome 1 à Dargaud, permettant aux auteurs de publier le deuxième partie de leur histoire dans cette intégrale. Et on ne peut que s’en réjouir, tant le projet est une réussite, qui est plus est présenté dans une fort belle édition. Représentant une minuscule Charlotte (l’héroïne de l’histoire, rousse évidemment) reposant au milieu d’un enchevêtrement de lianes et de branches, épiée par des créatures démoniaques, la couverture d’un rouge ardent est somptueuse, rehaussée avec un lettrage doré. Par son étrangeté et sa folie, « Satanie » rappelle le faussement enfantin et sulfureux Jolies ténèbres, autre projet de Vehlmann et du couple de dessinateurs Kerascoët, publié en 2009 chez Dupuis. C’est une longue descente aux enfers vers laquelle ces derniers nous entraînent, mais à notre corps bien peu défendant, car cet enfer auquel croyait le frère disparu de Charlotte, on rêve de voir à quoi il pourrait ressembler selon la vision des auteurs. Avec quelques longueurs dans la première partie – vite oubliées en raison de la fascination ressentie -, cette aventure, qui commence comme un récit de Jules Verne, évolue vers un délire dantesque dont le cadre est un univers souterrain grouillant d’une vie frénétique et menaçante, où tous les repères terrestres, physiques et moraux, ont disparu, sorte d’huis-clos sous acide où les protagonistes sont confrontés à leurs névroses. Un monde mouvant, instable, peuplé de créatures agressives, truffé de pièges organiques, où la menace omniprésente contraint à la fuite permanente. Non décidément, la Satanie n’a rien d’un paradis reposant, et pourtant… rien ne dit qu’il n’est pas possible d’y trouver l’extase… C’est donc une aventure pleine de surprises, autant sur le plan du scénario que du dessin, que nous offrent le trio infernal. Et avec Kerascoët, ce n’est pas le trait, plutôt mal fagoté, qui impressionne, mais le graphisme d’une créativité débridée. Comme si décidément le thème de l’enfer et l’odeur de souffre les inspiraient, ces derniers se sont véritablement surpassés pour créer de toute pièce cette Satanie fantasmagorique et inquiétante, paradoxalement très vivante dans ces profondeurs supposées obscures. De la même façon, les couleurs explosent dans tous les sens, avec bien sûr une dominante de rouge à l’image de la couverture. Le résultat est convaincant quand bien même certaines planches ont un aspect bariolé qui peut piquer l’œil, mais d’autres sont carrément prodigieuses. Sous couvert de l’aventure, la réflexion est bien présente, avec une description de l’enfer qui pourrait servir de guide de survie à nous autres humains, confrontés à un autre enfer, bien plus familier : celui que nous expérimentons en surface, créé par nos congénères, ou bien allez savoir, par nous-mêmes… L’humour affleure sans être la préoccupation principale des auteurs, mais il estampille la conclusion de l’histoire dans cette fin inversée assez inattendue, dont évidemment je ne pourrai rien dire ici. Une des meilleures BD de l’année et une autre très bonne idée-cadeau pour vos proches bédéphiles à l’approche des fêtes, car cet enfer-là, il faut le dire, ne s’offre qu’avec bienveillance.
C'est avec la version intégrale publiée dans la toujours aussi magnifique collection Métamorphose de chez Soleil que je découvre cette série. Une nouvelle fois, l'objet est très réussi et donne énormément envie de se lancer dans sa lecture (surtout quand on voit la couverture ratée à mon goût du premier tome qui était sorti chez Dargaud...) Après la belle claque prise il y a quelques années par le même duo d'auteurs avec Jolies ténèbres, j'attendais pas mal de cette série, mais j'avoue être cette fois-ci un peu resté sur ma faim. Autant dans Jolies ténèbres j'avais été scotché par ce contraste violent entre le fond et la forme, autant là le dessin de Kerascouët n'a pas le même mordant. Et même si le récit concocté par Fabien Vehlmann fourmille d'idées originales, de créatures extraordinaires et de moments truculents, la globalité de l'histoire ne m'a au final pas plus emballée que ça et ce ne sont pas les quelques longueurs qui s’accumulent au fil du récit qui remontent mon impression globale. Alors, malgré de bonnes idées, de très bonnes scènes et une imagination impressionnante, le tout reste pour moi en deçà de ce que j'ai pu apprécier dans les autres productions de ces deux excellents auteurs. Dommage. (2.5/5)
Le scénario est assez plaisant. J’ai aimé cette descente aux enfers (dans le sens premier du terme) inventive et rythmée. Le ton employé, entre drame et burlesque, est original et bien maîtrisé. En résumé, Fabien Vehlmann nous sert à nouveau un bon scénario. Côté dessin, je suis plus circonspect. En fait, je continue à ne pas être fan du style Kerascoët, trop dépouillé et volontairement approximatif à mon goût. Par contre, il dispose du dynamisme et de l’expressivité nécessaires pour faire vivre l’histoire. Après un tome, le mystère est déjà bien présent et les péripéties ont été nombreuses. L’album est dense, les personnages sont bien développés, l’univers est original. Que du positif en somme… et je n’ose imaginer quelle aurait été mon appréciation si le dessin avait été confié à une Florence Magnin, par exemple. J’hésite entre un 4/5 que mérite le scénario et un 3/5 plus en adéquation avec mon appréciation de l’ensemble scénario/dessin. Ceci dit... La série ne connaîtra jamais de conclusion sous cette forme. En effet, le projet a été abandonné chez Dargaud avant d'être repris par les éditions Soleil. L'album "Satanie" sorti le 19 octobre chez Soleil nous offre de fait, sous la forme d'un one-shot, l'aventure entière. Il vaut donc mieux oublier ce tome pour se rabattre sur l'édition parue chez Soleil. Par conséquent, je ne peux que déconseiller l'achat. Et si vous faites partie des malheureux lecteurs qui ont acheté ce premier tome, et bien voilà une nouvelle raison de ne plus acheter de tome 1 et d'attendre sagement qu'un récit soit terminé avant d'en faire l'acquisition.
En ce qui me concerne, Fabien Vehlmann alterne quelquefois le pire (Jolies ténèbres) et le meilleur (Le Marquis d'Anaon, Seuls ou encore Green Manor). Soit j'aime inconditionnellement ses séries, soit je déteste. C'est un phénomène assez rare car il y a généralement une certaine constance. En l'occurrence, j'ai bien aimé ce voyage en Satanie bien que la couverture ainsi que le titre m'ont littéralement repoussé. J'ai fini quand même par le lire... Je retrouve l'inventivité du scénariste qui ne choisit pas forcément la facilité. Il nous présente des thèses, des possibilités mais au final, on a droit à autre chose. La lecture s'est révélée fort plaisante avec une aventure qui évoque le voyage au centre de la Terre de Jules Verne. Il faudra s'accrocher car on pourra très vite passer d'une scène à l'autre sur un mode parfois ésotérique. Le manque de fluidité sera sans doute le gros point faible de cette oeuvre qui n'en demeure pas moins très intéressante. Si vous avez le mal des profondeurs, cela ne sera sans doute pas pour vous. Faute de ventes insuffisantes, il paraîtrait que le second tome ne verra jamais le jour. C'est dans ce genre d'hypothèse que je ne conseille jamais l'achat sur une série susceptible d'être inachevée.
Encore une fois Vehlmann fait preuve de beaucoup d'imagination. En plus, j'aime bien le dessin un peu naïf de Kerascoet et il va très bien avec l'histoire. Le problème, c'est que je n'ai pas du tout accroché et je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être à cause des personnages ? Ils ne sont pas énervants, mais je ne me suis pas attaché à eux et ils ne sont pas mémorables. Et hormis le vieux et la rousse, est-ce qu'ils ont une personnalité ? Peut-être que je n'ai pas accroché à cause du rythme de l'album ? Durant au moins la moitié de l'album, il ne se passe pas grand chose et soudain il se passe tellement de trucs en même temps que la situation des personnages change presque à chaque page. Je vais tout de même lire la suite parce que j'ai quand même envie de savoir la fin et j'espère que le deuxième tome sera meilleur.
Ce voyage en Satanie fut ma foi tout à fait divertissant, Vehlmann fait preuve de beaucoup d'imagination et il m'a complètement embarqué avec lui pour ce voyage au centre de la Terre. On suit une petite troupe hétéroclite de plusieurs personnages où l'on trouve un curé et une jeune fille à la recherche de son frère. Cela démarre par une expédition de spéléologie et puis le récit bascule dans le fantastique quand les héros croisent le chemin d'une civilisation souterraine assez élaborée élevant des araignées comme du bétail. Bref les idées du scénariste sont riches et cohérentes avec une théorie à laquelle on pourrait presque croire sur les origines de la figure de satan. Le dessin est quant à lui réussi, les personnages sont typés et un peu enfantins dans le style donc qui pourrait plaire aux plus jeunes, par exemple des collégiens, tout en restant bien maîtrisé sur les décors d'un monde usuellement de ténèbres et de mort que sont les Enfers.
Une nouvelle fois Fabien Vehlmann démontre qu'il a une imagination débordante. Il nous raconte ici une expédition improbable dans les entrailles de la terre, en route vers l'enfer... Et il faut voir le petit groupe d'expéditeurs avec ses personnages tous plus loufoques les uns que les autres : une ado, un curé, un fou, un scientifique... Chacun des protagonistes a un caractère et des attitudes volontairement excessives. Du coup on assiste à quelques passages sympas : des situations rocambolesques ou des dialogues surréalistes. A coté de ça, il y a, c'est vrai, quelques longueurs. Les différentes rencontres et péripéties de nos aventuriers ne sont pas toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Si les découvertes qu'ils vont faire sont bien dans l'ambiance loufoque de l'album, elles ne sont pas toujours marrantes. Du coup l'intrigue traîne un peu et l'arrivée en Satanie se fait attendre. Du bon et du moins bon dans ce premier tome. Espérons que les découvertes à venir dans le tome 2 seront plus palpitantes !
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