Batman - Anthologie Neal Adams (Batman Illustrated by Neal Adams)
Recueil d'histoires courtes dessinées par Neal Adams mettant en scène Batman associé à d'autres héros de l'univers DC.
Batman DC Comics Semic Super-héros Univers des super-héros DC Comics
Nous sommes en 1967 et Batman est partout. Sur les T.Shirts, dans les shows télévisés, le justicier masqué est dangereusement surexposé, perdant peu à peu sa touche gothique, sa thématique basée sur les crimes urbains, qui avait sauvé le comic book de l’oubli quelques années auparavant. A cette époque, alors que les responsables éditoriaux de DC, emploient rarement des artistes qui ne sont pas du sérail, Neal Adams est réclamé par tous. Lorsque Murray Boltinoff remplace Geoge Kashdan comme rédacteur dans The Brave and the Bold, un des nombreux titres avec notre héros masqué, il y installe Neal Adams comme dessinateur. Ajouté à ses nombreux autres travaux, notamment les couvertures. Neal Adams bien que préférant s'encrer lui-même est associé de plus en plus à d'autres artistes. Son encreur le plus fréquent est Dick Giordano, qui travaille à merveille sur ses crayonnés. Le résultat de leur collaboration vaut la reconnaissance des fans ainsi qu'une augmentation des ventes. Une seconde légende est née. Le talent de Neal Adams redynamise chaque titre sur lequel il travaille, de Green Lantern à Deadman. Mais c'est son passage sur Batman qui établit sa réputation de maître du comics. Cette anthologie contient les épisodes suivants : The Brave and the Bold #79 The Brave and the Bold #80 The Brave and the Bold #81 The Brave and the Bold #82 The Brave and the Bold #83 The Brave and the Bold #84 The Brave and the Bold #85 World's Finest Comics #175 World's Finest Comics #176
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Date de parution | 18 Avril 2005 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
On touche là ce qui est très certainement , de l'avis de nombreux fans, la meilleure période de Batman : 1967-1969, un peu plus de 2 ans où Neal Adams a hissé le Caped Crusader à des sommets graphiques, faisant de lui un héros emblématique de la culture U.S. Adams lui donne une nouvelle dimension, accentuant sa dureté, son besoin de vengeance, et introduisant un fantastique macabre basé sur la peur, la nuit et l'aspect urbain du mal. Visant plus le contenu de la bande que l'apparence du héros, Adams rendit Batman au domaine de la nuit, la cape gonflée par le vent, les oreilles longues et pointues de sa cagoule accentuant la longueur et la sévérité du visage, reprenant ainsi les aspects de la chauve-souris qui doit inspirer la crainte à ses ennemis. Pour Adams, Batman ne pouvait pas marcher simplement dans la rue, il devait voler dans le ciel de Gotham grâce aux ailes de sa cape, retrouvant sa violence et ses angoisses. Pour arriver à ce résultat, Adams refusa le découpage et la structure traditionnelle des planches, introduisant dans ses dessins un dynamisme et un esthétisme qui conjuguait à la fois le style fulgurant d'un Kirby et la beauté formelle d'un Infantino. La seule contrainte était d'associer Batman avec d'autres héros. Son association la plus intéressante sera celle qu'il formera avec Green Arrow. Il n'est pas étonnant que Tim Burton se soit un peu inspiré de l'univers tourmenté insufflé par Neal Adams pour son film en 1989. Et c'est peut-être à cause d'Adams que Batman, second grand super-héros de la BD américaine, est devenu sans doute plus que Superman, le véritable symbole de la comic book culture, par son côté justicier désabusé et complexe donnant vie à toute une mythologie fascinante.
Dans une interview donnée en 2005, Christopher Nolan et David S. Goyer expliquaient que leur vision de Batman pour leurs films " The Dark Knight" était basée sur trois oeuvres fondatrices du personnage : Batman - Année 1, Batman - Un long Halloween et les épisodes réalisés par Neal Adams. Je connaissais parfaitement les deux premières de la liste mais Neal Adams manquait à mon érudition. Grâce à cette anthologie publiée par Semic avant qu'ils perdent les droits de diffusion de DC en France, cette carence est réparée. Première chose à savoir, Neal Adams est un dessinateur, pas un scénariste. Il se contente de mettre en image les récits de différents auteurs. Ce ne sont donc pas des scénarios en particulier qui ont marqué l'époque durant laquelle il illustrait le personnage mais plutôt sa façon de le représenter, de moderniser son apparence. Et effectivement, c'est du sacrément bon boulot. Je réalise que quand je pense à Batman, c'est la vision des dessins de Neal Adams qui me vient automatiquement à l'esprit. Sobre, dynamique, soigné, ultra-maîtrisé, musclé sans être excessif, esthétique... et tout simplement classe. Ses pages sont efficaces et un régal pour les yeux. Du grand art. Et surtout, ce graphisme n'a strictement pas vieilli. Les planches de cet album datent des années 60, elles auraient tout aussi bien pu être dessinées dans les années 90 ou 2000, cela ne m'aurait strictement pas choqué. A noter que les couleurs des histoires de cette anthologie ont été reprises au moment de son édition américaine, en 2003, et ne sont donc pas les couleurs rétro des magazines dont elles sont issues. Cela joue peut-être aussi un peu sur l'aspect moderne du dessin. Par contre, les scénarios ne sont pas à la hauteur d'un tel graphisme. L'anthologie comprend 9 histoires courtes, 2 issues du magazine World's Finest Comics et les 7 autres du magazine The Brave and the Bold. Elles ont pour point commun de toutes mettre Batman en association avec un autre super-héros de l'univers DC, qu'il s'agisse par exemple de Superman, Deadman, Flash ou encore Sgt Rock. C'était une époque lumineuse où Batman n'avait rien du Dark Knight qu'il est redevenu depuis les années 80. A l'époque, c'était un personnage ouvert, souriant, un héros au grand coeur volontiers associé à Superman. Un vrai petit Tintin en costume de chauve-souris... C'était aussi une époque à grand spectacle, où les couvertures rivalisaient d'accroches souvent complètement artificielles : "Superman et Batman s'affrontent, qui va gagner ?!", "Deadman va-t-il causer la mort de Batman ?!", "Le Sgt Rock est-il mort ?!", "Batman et Flash contre l'incroyable Bork !!",... Il en résulte des scénarios variés et amusants, fourmillant de personnages sortis du chapeau et de super-héros célèbres, mais aussi un peu... niais... On est à des années-lumières de l'ambiance gothique et sombre des oeuvres de Miller, Loeb et Sale voire même du Batman de Tim Burton. C'est du pur divertissement, partant sur des idées parfois intéressantes ou ambitieuses, mais se terminant rapidement, parfois en queue de poisson, avec des ficelles scénaristiques très faciles et de nombreux passages convenus et peu crédibles. Il n'y a rien de répréhensible, c'est souvent sympathique et assez rythmé, mais cela n'a pas la force et la maturité des meilleurs scénarios du Dark Knight. Malgré ces reproches, tout à fait relatifs, concernant le contenu de ces histoires courtes, je conseille tout de même cette anthologie aux amateurs de Batman pour découvrir l'ambiance des récits des années 60 d'une part, mais aussi pour savourer le dessin et l'excellente mise en page de ce fameux Neal Adams qui aura marqué définitivement le personnage par son graphisme. Elle offre au passage une bonne dose de matériel éditorial, couvertures et textes introductifs, qui ajoute à son intérêt. Par contre, 3 albums étaient prévus initialement, et suite à la perte des droits de diffusion DC Comics par Semic, ce premier tome restera solitaire. S'agissant d'histoires courtes indépendantes, cela n'a de regrettable que le fait de ne pas savoir si les scénarios des années suivantes étaient plus convaincants ou non.
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