Histoires d'en ville
"Histoires d'en ville", ce sont des histoires croisées, étranges ou banales, des moceaux de vie qui s'entrechoquent autour d'une vraie sale histoire.
Banlieue Ecole Emile Cohl Lyon
La découverte récente du cadavre d'un jeune étudiant derrière la voie ferrée a plongé dans la stupeur un petit quartier industriel frappé de plein fouet par la crise. Le vieux Julien depuis son cabanon jure qu'il n'a rien vu. Les flics piétinent dans cette histoire tandis qu'Ange et ses hommes sont sur les dents. Au "café'in", on échange des kilomètres de banalités depuis l'événement. Ici se croisent Karine, la jeune serveuse secrètement amoureuse d'Alfonso, jeune chômeur un brin intello et souvent taciturne. Il y a aussi Gabi, l'ex-flic qui ne parle plus, ou encore Franck le voyou qui trafique derrière les toilettes. Il y a surtout ce type bizarre à la poignée de main moite et au regard fuyant. "Histoires d'en ville", ce sont des histoires croisées, étranges ou banales, des morceaux de vie qui s'entrechoquent autour d'une vraie sale histoire.
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Date de parution | 25 Octobre 2000 |
Statut histoire | Série terminée (1er cycle, série arrêtée) 3 tomes parus |
Les avis
C’est un triptyque que je recommanderais aisément à tout amateur de polar français classique. Il n’a rien d’extraordinaire, mais c’est du classique très bien fichu, un scénario bien monté, des personnages intéressants. L’intrigue se densifie au fur et à mesure de son avancée. Il n’y a pas les fausses pistes artificielles qui emplissent les mauvais téléfilms. On peut deviner quelques rebondissements à l’avance. Mais, à part un détail (j’y reviendrai), tout sonne juste, et les révélations finales ne gâchent rien. Du bon polar donc, avec juste une chose qui m’a chiffonné, mais qui aurait facilement pu être évité. En effet, j’ai trouvé la présentation d’Ange Simeone comme un grand mafieux plutôt excessive. Il n’en a ni l’envergure ni le « personnel ». C’est un caïd local, sans plus. D’ailleurs il se fait voler le rôle de super méchant facilement ! Le dessin de Berlion est très lisible et plutôt agréable (seul bémol, plusieurs personnages sont difficiles à différencier, comme Gaby et Carrera). Une lecture très sympathique en tout cas. Note réelle 3,5/5.
Je connaissais Olivier Berlion principalement avec son excellentissime série « Tony Corso ». J’apprécie son coup de crayon bien particulier et sa sublime colorisation. J’ai donc plongé aisément dans son univers. Avec ce polar qui se joue dans la banlieue miteuse lyonnaise, dans le quartier de Rochecardon, j’ai pris beaucoup de plaisir. C’est un récit bien sordide dans lequel les morts s’accumulent dans un terrain vague. L’atmosphère est bien noire et glauque. Cette ambiance lugubre n’est pas recommandée aux plus pessimistes ! je vous aurais prévenu. Olivier Berlion a choisi d’aborder ce récit en s’intéressant à ses différentes personnes, au point de leurs consacrer quelques chapitres. Alfonso, Karima, Ange … Ce prisme est séduisant. Ce sont des tranches de vie qui se déroulent devant vos yeux. Une kyrielle donc de personnages hétéroclites au programme, pour surtout stigmatiser la solitude, l’alcool et la misère des habitants de ce quartier sordide. Ca déménage. Le rythme est soutenu. Pas le temps d’aller chercher une bière fraiche dans le frigo de la cuisine. Je m’accroche à l’album. Les dialogues sont percutants. Le côté narration est plutôt bien vu. C’est vraiment bon. J’adore même si je n’ai pu reconstituer le puzzle de l’intrigue qu’après 80 pages. J’ai peut-être le cerveau lent ! Le dénouement est plutôt sympathique. Vous pouvez y aller les yeux … ouverts !
Après la lecture de l'intégrale. Le titre de la série me parait assez malheureux, il ne donne pas envie... Pourtant cette série vaut le détour. Le scénario, en dehors de quelques lenteurs, m'a plu. L'intrigue est dans la pure tradition du polard français avec ses gueules cassées. C'est plaisant et ça tient la route jusqu'au final. Le dessin est très beau, presque trop, car il fait très chargé, certains personnages sont parfois difficile à indentifier. J'aurai aimé voir la version album au format plus grand, car ce genre de graphisme mérite de l'espace pour s'exprimer. La lecture est assez longue car il y a des passages bavards, mais l'intérêt ne quitte pas le lecteur. Note finale : 3.5/5
Alfonso Rodriguez est un garçon sans histoire, mais également sans véritable ambition. À trente ans, il vit toujours chez sa mère, en banlieue lyonnaise. Al passe le plus clair de son temps au bistrot le Café’in. Récemment, un cadavre a été découvert dans le voisinage. L’enquête policière piétine et Al s’interroge : comment se fait-il que personne n’ait rien vu, rien entendu ? Il décide alors, sans trop savoir pourquoi, d’entamer la rédaction d’un journal intime, afin d’y consigner l’histoire de son quartier et de sa faune. Gaby, le compagnon de sa mère, par exemple, est un ancien flic, et un actuel pilier de bar du Café’in. Frank, pour sa part, n’est qu’un vulgaire dealer qui joue les caïds, avec ses costumes et sa voiture de luxe. Quant à Karima, il s’agit de la charmante serveuse du Café’in qui s’escrime inlassablement à repousser les pressantes avances de son patron. L’intrigue est plutôt bien ficelée. Chaque personnage a un rôle à tenir et passe tôt ou tard sur le devant de la scène – comme d’autres avant moi ont déjà eu l’occasion de le souligner. À partir du deuxième tome, le récit captive et devient relativement prenant. Par contre, les événements et les personnages ne m’ont pas semblé suffisamment crédibles. [SPOILER] Tout d’abord, la mafia lyonnaise ne m’a pas convaincu. Si elle n’était quand même pas composée d’une bande de rigolos, ses membres étaient par contre bien loin d’être assez violents et charismatiques pour incarner des gangsters dignes de ce nom… Ensuite, je ne trouve pas logique que l’on puisse se débarrasser aussi aisément de tous ces corps, et ce de manière successive et répétée, à un seul et même endroit. Comment se fait-il que la police ne surveille pas d’un peu plus près ce maudit terrain vague, alors que l’on y sème des cadavres quasiment quotidiennement !?! Enfin, l’idée de déterrer l’étudiant pour amener ses meurtriers à se découvrir au grand jour m’a également paru un peu exagérée… [/SPOILER] Quant au dessin, je dois avouer que le trait de l’auteur ne m’a pas laissé une impression mémorable. Certains visages, notamment, sont approximatifs, sinon carrément disproportionnés. Cependant, la maîtrise de la couleur directe est, quant à elle, indéniable.
Voici un bon petit polar bien illustré par un talentueux Berlion (Lie-de-vin, Garrigue). L’univers des froids et pitoyables faubourgs d’une grande ville (Lyon, pour être précis) sert de théâtre à cette histoire de vengeance, de corruption et de prostitution. Les acteurs n’ont pas été gâtés par dame nature, puisque nous retrouvons dans les rôles principaux un ex-policier devenu alcoolique, un ex-éducateur devenu … alcoolique, un jeune glandeur un peu con (il faut l’avouer), un autre, frimeur et couillon, une bande d’affreux pas très inspirés, un patron de bar plutôt sanguin, un flic bâcleur d’enquêtes et un mafieux local bien plus terrifiant du fait de son instabilité psychiatrique que via ses talents de caïd. Dans ce monde, seules les femmes semblent pouvoir tirer leur épingle du jeu, à commencer par la séduisante et très sensée Karima. L’histoire est un classique du genre, et ne révolutionnera certainement pas le monde de la bande dessinée policière. Toutefois, certains éléments du scénario m’ont bien plu, à commencer par cette manie d’enterrer tous les macchabés au même endroit. Je fus, par contre déçu par la facilité avec laquelle les principaux « gentils » se sortent de ce sac de nœuds. Autre élément de déception pour moi : l’absence totale d’humour, alors qu’un peu de cynisme ou d’ironie se serait merveilleusement marié avec cet univers. Comme dans ses autres œuvres, Berlion fait montre d’un savoir-faire graphique réellement impressionnant. Dans un style réaliste mis en valeur par une coloration nuancée très soignée, il parvient à typer les nombreux acteurs de ce polar sans qu’aucune confusion ne soit possible. Ses décors sont également de belle qualité, et participent à la création d’une ambiance miteuse tout à fait adéquate. Au final, j’aurai passé un agréable moment de détente avec cette petite trilogie noire sans prétention. Un petit 4/5.
Je viens tout juste de finir l’Intégrale. J’ai lu les trois tomes en 24h. Je suis très vite rentré dans l’intrigue (bien vu le coup du carnet tenu par le héros pour alimenter et soutenir la narration) et je n’ai pas pu lâcher la BD avant de connaître le dénouement. Je ne regrette pas mon achat ! Pourtant, à l’époque, j’avais hésité à me procurer cette intégrale. Le prix était très correct mais plusieurs choses me gênaient. Le format me semblait très petit. Du coup, j’avais un peu peur que ça gâche ma lecture. Je craignais de ne pouvoir avoir admiré les dessins. Sur ce dernier point, il est vrai qu’on n’est pas réellement en mesure de pouvoir contempler chaque case, comme dans une Bd à un format plus traditionnel. Cela peut être frustrant mais dans le même temps, l’histoire est tellement bien narré, les évènements s’enchainent à un tel rythme qu’on a envie d’avancer dans sa lecture pour en savoir davantage. Par ailleurs, voir Berlion seul aux commandes d’une Bd me laissait également perplexe. Je ne me faisais pas de souci par rapport aux dessins : j’aime d’ailleurs assez son style, même si je lui reproche notamment un certain classicisme dans le choix des angles de vue. Non c’était plutôt au niveau du scénario que j’avais quelques interrogations. Dans mon esprit, Berlion met en images des scénarii de Corbeyran. Or là, pas de Corbeyran. Je demandais à voir. Enfin, la couverture me gênait un peu. Je trouvais le visage de Al en gros plan assez moyen. J’avais plus particulièrement un problème avec sa dentition ! Finalement, j’ai mis tous mes doutes et interrogations de côté. Je me suis laissé tenter. Le prix modeste (15 euros pour 3 albums) m’a aidé dans ma décision. Et comme je l’ai dit plus haut. Je ne regrette absolument pas mon achat. J’ai adoré de bout en bout. Ce qui m’a le plus impressionnée, c’est la maîtrise "scénaristique" affichée par Berlion. En l’espèce, il dépasse même certaines productions de Corbeyran, ce dernier ayant parfois du mal à boucler ses histoires. Avec Histoires d’en ville, Berlion a vraiment fait du bon boulot. Si le tome 1, de par sa nature forcément introductive, est assez classique, les tomes 2 et 3 sont d'excellente facture. A mes yeux ils ont un gros point fort : tout s’y emboîte parfaitement. Aucune incohérence à signaler. Pas non plus de grosses ficelles. Une vraie performance d’écriture donc ! J’ai également beaucoup apprécié les dialogues. C’est fluide. C’est rythmé. Ça se lit parfaitement. Les dialogues donnent une certaine profondeur aux personnages qui sont globalement réussis. Ils sont tous en prise directe avec l’histoire, y jouent à un moment donné un rôle central. Au final, j’ai passé un excellent moment. Je lui mets donc un vrai 4/5.
Ayant trouvé les trois tomes en occasion, donc pas chers et en EO, je ne me fais pas prier j’achète… Première constatation : grand format, beaux dessins, je suis content de les avoir en grand, la lecture en petite intégrale me paraît beaucoup plus difficile. Une bonne intrigue des personnages intéressants et un scénario béton, complexe à souhait pour bien nous accrocher, tout est la pour nous plaire… Oui mais… Le premier tome traîne un peu en longueur à mon goût, bien sur il faut faire connaissance avec le cadre de cette histoire : la banlieue lyonnaise. Mais quand même, c’est un peut longuet, heureusement les choses s’accélèrent dans le deuxième pour finir de très bonne manière dans le troisième. Le dessin également, nous met dans une atmosphère particulière, il est très beau, quelques cases et pages sont tout simplement magnifiques. Oui mais… Il m’a gêné dans ma lecture, certains personnages se ressemblent trop, du coup je m’y perds un peu dans les noms et les personnages. Celui auquel je crois avoir à faire n’est pas forcement celui auquel je pense. Légèrement troublant et du coup mon immersion dans la série en souffre un peu, je décroche régulièrement pour savoir de qui on parle ou a qui j’ai affaire. Heureusement la première page de texte au début des tomes m’aident à refaire le point la dessus. Un récit bien traité des dessins qui ont leurs qualités et leurs défauts, mais qui reste un cran en dessous de " Garrigue " du même dessinateur. (13/20)
Histoires d’en ville, sortie en intégrale ce mois-ci, est une trilogie urbaine dans le milieu du grand banditisme de la banlieue lyonnaise. Plusieurs arguments m’ont poussée à acheter cette série : une série courte (3 tomes), une belle couverture, une intégrale petit format, une intrigue lyonnaise donc pas loin de chez moi et un dessin et des couleurs vraiment réussis. Et je dois dire que rien ne m’a déçue après coup, sauf peut-être la taille de cette intégrale. En effet, passer du grand format à une bd de 20 cm de haut nuit quand même pas mal à la lecture (la réduction de l’image fait que, du coup, c’est quand même écrit super petit…) et c'est un peu frustrant pour ce qui est de la contemplation du dessin. Mis à part ce petit détail, j’ai vraiment adoré cette histoire de malfrats et de flics pourris. L’intrigue est bien ficelée, elle se densifie et se ramifie au fil des pages sans jamais perdre le lecteur dans des considérations alambiquées. Les personnages principaux nous sont présentés dès le début, sans en dire trop pour ne pas nous abreuver de détails qu’on oublierait dans la foulée, et prennent du relief au fil des pages et de l’intrigue. Aucun détail n’est laissé au hasard et tout prend du sens en temps voulu. Je ne peux pas vraiment dire que je me suis attachée à un personnage en particulier, qui sont il faut bien l’avouer assez caricaturaux chacun dans leur genre. C’est plutôt l’ambiance, l’enquête, les dialogues, les émotions ou au contraire l’absence de sentiments humains de la part de certains protagonistes, les révélations et le dénouement qui font que l’histoire en elle-même est prenante. De plus j’ai trouvé assez sympathique de reconnaître certains quartiers ou monuments de ma connaissance. Le dessin est précis, les visages pas toujours réussis mais après tout, dans la vie, on n’a pas forcément toujours notre meilleur profil à présenter, la mise en couleur façon aquarelle est très belle. Seul point négatif, comme je le disais plus haut, le petit format de l’intégrale qui fait que les textes sont parfois un peu petit pour une lecture confortable.
J'aime bien également le style de cet auteur. Nous avons là une histoire toute simple au début mais qui s'intensifie au point de devenir un peu alambiqué. Même chose avec les personnages. Certains sont presque insignifiants au premier tome et prenne soudain de l'importance dans le second. J'apprécie en général ces évolutions. C'est pas statique. Et surtout nous avons des protagonistes très humains. Point de super-héros dans le milieu crasseux de la drogue, des meurtres en série d'une banlieue lyonnaise en mal d'être. Les situations sont cohérentes et les dialogues sonnent vrais. Par ailleurs, le dessin bien que flou sur les contours me plaît. L'ambiance polar est très bien retranscrite. L'auteur de Lie-de-vin surprend. C'est à découvrir !
Un polar plutôt pas mal. J'aime bien le style de Berlion. Son coup de pinceau est en général très efficace, c'est encore le cas, même si je dois dire que j'avais un peu mal à reconnaître certains personnages secondaires sur certaines planches. La série commence par une tranche de vie d'un petit quartier. L'histoire va rapidement se centrer sur les petits malfrats, dealers et autres proxénètes du quartier. Je n'ai pas tout de suite été emballé. J'ai trouvé que c'était un peu caricatural : le petit dealer de quartier sous l'influence du caïd du coin, lui-même sous l'influence de la mafia. Le flic un peu ripoux, un peu trop infecte avec son adjoint. Mais ça se lit quand même bien, il y a quelques éléments suspects qui donnent bien envie de lire la suite. Le tome 3 est lui vraiment très bon. Le dénouement est très bien amené, on comprend à ce moment là le rôle de chacun des personnages. C'est très bien construit, la fin n'est pas sortie de nulle part. Bref c'est clairement le meilleur des trois. Et s’il faut choisir entre un bon début et une mauvaise fin, ou un début un peu lent et une bonne fin, je préfère cette deuxième option ! En résumé, un bon polar, 3 étoiles pour les 2 premiers tomes et 4 étoiles pour le dernier.
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