Mémoires d'un 38
La vie d'un flingue racontée à la première personne.
Les années Métal Hurlant
Aux USA, les armes, cela court les rues. "C'est pour se défendre", prétendent les conservateurs qui ne savent pas que l'histoire de la conquête de l'ouest est terminée... Mais est-ce l'unique utilité d'une arme? Si l'on en croit ces mémoires, racontée par un 38 à la première personne, en passant de main en main, un arme trouve facilement des acquéreurs qui ont bien d'autres idées en tête. Et là où elle passe, plus d'un trépasse... Franz, le dessinateur de Jugurtha, change de registre et met en scène, sur un scénario machiavélique de Bocquet et Fromental, 7 histoires de crimes et de sang, qui ont cette chose en commun d'avoir été perpétrés avec la même arme.
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Janvier 1989 |
Statut histoire | Histoires courtes (7 nouvelles, tome unique) 1 tome paru |
Les avis
C’est un album policier découpé en sept chapitres assez courts. Chaque histoire est racontée en voix off par le colt 38, qui est la véritable star de l’album, et le seul lien entre chaque histoire. En effet, passant de main en main et traversant les Etats-Unis, ce 38 se trouve mêlé à divers homicides. Les histoires se laissent lire (j’ai trouvé la dernière moins réussie, mise à part la pirouette finale), mais sont généralement trop courtes, la psychologie des personnages étant un peu sacrifiée. Le dessin est très bon (comme toujours avec Franz), mais la colorisation, très 80’s, ne m’a pas convaincu. On est proche, dans le dessin, la colorisation et le ton des intrigues, de la série Kelly Green (mais là les intrigues se développaient sur un album entier). Au final, c’est un album divertissant, mais qui ne mérite peut-être pas forcément un achat.
Plus qu'une œuvre exceptionnelle c'est un coup de cœur, car toutes ces histoires courtes ne sont pas foncièrement originales, elles ne recèlent pas vraiment de surprises ou de réel suspense, tout l'intérêt réside dans la manière dont ce P38 nous est présenté. Faisant le lien entre tous les personnages très hétéroclites qui parsèment cette histoire, l'auteur l'a doté d’une caractéristique qui fait tout son charme : la parole. Ce charmant flingue est aussi froid que l’acier dont il est fait, il n’éprouve pas de remords, il est ce qu'il est, un tueur et c’est tout, par contre il crée avec chaque nouveau propriétaire un lien affectif plein de complicité. La narration est simple mais efficace, elle ne tire pas à blanc et atteint sa cible à chaque fois. Les histoires des heureux ou malchanceux… détenteurs de cette jolie machine sont variées, bien que se cantonnant la plupart du temps à des personnalités récurrentes, voyous, flics, alcooliques, père de famille, clochards, etc. L’ambiance de cette bd qui brasse le chaud et le froid, la vie et la mort, est soutenue par un graphisme haut en couleur et d’un réalisme dont on ne pouvait rêver mieux. Il y a profusion de personnages et pourtant les visages très expressifs changent réellement d‘une histoire à l‘autre, les décors sont fouillés, même les quelques scènes érotiques sont réussies et ne tombent jamais mal, elles sont justifiées par l’histoire et bien mises en scène. Une bd qui ne paie pas de mine mais qui fait mal… Bang, bang.
Plus qu’acceptable, cette production signée Métal Hurlant. J’ai acquis l’objet sur le simple nom de Franz, un artiste dont j’adore le trait réaliste et fouillé, mais sans trop en attendre en sachant que Bocquet était au scénario, en compagnie de Fromental, il est vrai. D’habitude, je ne suis pas trop amateur des scénarios des deux auteurs tant ils se révèlent régulièrement insipides mais, dans le cas présent, ces petites histoires se sont avérées académiques mais bien ficelées. Les mémoires de ce P38 sont autant de meurtres souvent sordides contés en quelques planches et à la première personne, par le P38 en question. C’est original, mais pas trop. L’équilibre entre le dessin et la narration est parfait et permet une lecture fluide, rythmée et soutenue. Franz se trouve plongé dans un univers qui, je pense, n’était pas sa tasse de thé, mais il s’en sort avec tous les honneurs. Son trait riche, fouillé et réaliste apporte une incontestable matière à ces histoires. Ses femmes dénudées, et elles sont nombreuses dans le présent récit, sont belles sans être aguicheuses et alors que certaines séquences auraient très bien pu se transformer en autant de passages pseudo-érotiques pour adolescents boutonneux, l’artiste parvient à constamment conserver l’église au milieu du village, et l’intrigue au centre de l’histoire. Une bonne bande dessinée, en somme, trop anecdotique toutefois pour que j’en conseille l’achat. Mais, si l’occasion vous en est offerte, n’hésitez pas à la lire … et si, comme moi, vous la trouvez dans un vide-greniers …
Un graphisme et un dessin réaliste assez réussi, avec un grain de papier fleurant bon les anciennes bd. Je suis rentré dans cette histoire intéressé par son idée fondatrice originale. Simplement, j'ai trouvé que la narration et le contenu des différentes scénettes n'étaient pas très prenants. Ma note est donc un peu sévère 2.5/5.
C'est avec beaucoup de joie que j'ai relu cet album, il y a quelques jours. Le scénario de Bocquet et Fromental est bien ficelé. L'originalité du récit se situe dans le fait que c'est un revolver ( P 38 ) qui est le narrateur. Il nous dresse le portrait de ses différents propriétaires, au fil des années. Le plus dramatique c'est que c'était souvent des pourris ou des paumés qui étaient détenteurs de ce flingue. De ce fait, les différentes histoires racontées, ici, sont souvent tragiques. J'ai un petit faible pour la dernière que j'ai trouvée assez touchante. Bien que présentée sur un ton assez classique, cette bd nous offre des rebondissements souvent intéressants et la conclusion est, quant à elle, plutôt bien faite. Au niveau du dessin, Franz assume totalement. Son trait précis donne beaucoup de vie à cette histoire. Les couleurs sont très inspirées des années 70. A travers cette bd, l'auteur nous aura présenté son seul et unique polar de sa carrière car n'oublions pas qu'il est décédé en ce début d'année. Voila donc un album qui vous séduira par sa justesse et son efficacité. A lire ou à redécouvrir !
L'idée est très originale, et bien exploitée. Le dessin est très lisible et expressif, et l'histoire se lit bien. Cependant, rien d'extraordinaire ou de nouveau, juste une BD de + dans le genre polar.
Un bon petit album qui repose sur une idée narrative originale et bien exploitée. Les mémoires d'un flingue, c'est pas triste, plutôt sordide même. Ces sept crimes sont affreux, drôles, parfois succulents. L'album n'est pas exempt de certains clichés, mais c'est le genre qui veut cela. Franz s'en sort très bien dans le registre contemporain. Un album à redécouvrir.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site