Mémoires d'un 38
La vie d'un flingue racontée à la première personne.
Les années Métal Hurlant
Aux USA, les armes, cela court les rues. "C'est pour se défendre", prétendent les conservateurs qui ne savent pas que l'histoire de la conquête de l'ouest est terminée... Mais est-ce l'unique utilité d'une arme? Si l'on en croit ces mémoires, racontée par un 38 à la première personne, en passant de main en main, un arme trouve facilement des acquéreurs qui ont bien d'autres idées en tête. Et là où elle passe, plus d'un trépasse... Franz, le dessinateur de Jugurtha, change de registre et met en scène, sur un scénario machiavélique de Bocquet et Fromental, 7 histoires de crimes et de sang, qui ont cette chose en commun d'avoir été perpétrés avec la même arme.
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Date de parution | Janvier 1989 |
Statut histoire | Histoires courtes (7 nouvelles, tome unique) 1 tome paru |
Les avis
Plus qu'une œuvre exceptionnelle c'est un coup de cœur, car toutes ces histoires courtes ne sont pas foncièrement originales, elles ne recèlent pas vraiment de surprises ou de réel suspense, tout l'intérêt réside dans la manière dont ce P38 nous est présenté. Faisant le lien entre tous les personnages très hétéroclites qui parsèment cette histoire, l'auteur l'a doté d’une caractéristique qui fait tout son charme : la parole. Ce charmant flingue est aussi froid que l’acier dont il est fait, il n’éprouve pas de remords, il est ce qu'il est, un tueur et c’est tout, par contre il crée avec chaque nouveau propriétaire un lien affectif plein de complicité. La narration est simple mais efficace, elle ne tire pas à blanc et atteint sa cible à chaque fois. Les histoires des heureux ou malchanceux… détenteurs de cette jolie machine sont variées, bien que se cantonnant la plupart du temps à des personnalités récurrentes, voyous, flics, alcooliques, père de famille, clochards, etc. L’ambiance de cette bd qui brasse le chaud et le froid, la vie et la mort, est soutenue par un graphisme haut en couleur et d’un réalisme dont on ne pouvait rêver mieux. Il y a profusion de personnages et pourtant les visages très expressifs changent réellement d‘une histoire à l‘autre, les décors sont fouillés, même les quelques scènes érotiques sont réussies et ne tombent jamais mal, elles sont justifiées par l’histoire et bien mises en scène. Une bd qui ne paie pas de mine mais qui fait mal… Bang, bang.
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