Rose Profond
Tout est beau au pays rose. Bien ordonné, chacun à sa place, son rôle, et depuis 50 ans nul n'en dévie.
Animalier Echo des Savanes Trash
Notre héros, rat de son état et dont j'ai oublié le nom, fête aujourd'hui ses 50 ans d'aventures inénarrables (quoique narrées) et victorieuses. Tout le monde prépare en son honneur une grande fête. Félicité de partout, buvant verre sur verre alors qu'il n'en a pas l'habitude, notre rat entraîne sa petite amie, charmante bergère, dans un coin isolé... Sérieusement ivre, aguiché par 50 années durant lesquelles il n'a eu droit qu'à de chastes baisers, il la viole. Exilé du pays rose, il va se retrouver au pays gris, "le pays où personne ne rit". Là, il va découvrir un autre monde...
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Date de parution | Mars 1989 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
02/07/2002
| ThePatrick
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Les avis
Dès le départ les références à l’univers de Walt Disney sont nombreuses, dans les décors, les personnages, et les textes de présentation du « Pays rose ». Mais rapidement aussi tout cela est dévié, perverti. Si le héros, Malcolm, aime une Mimi (et non Minnie – quasiment la seule humaine au milieu de personnages animaliers), c’est un rat au lieu d’être la souris fétiche de l’oncle Walt, et l’ironie démonte le décor trop sucré (les personnages du Pays rose sont obligés de sourire apprend-on). Et surtout, après s’être cuité toute une journée, notre rat de héros embarque Mimi, et la viole, après l’avoir tabassée. Il est ensuite condamné à l’exil, et est envoyé vers la « Pays gris », sorte d’enfer où les valeurs édifiantes dégoulinantes du Pays rose sont inversées. Tout ceci est bien fait (le dessin de Pirus est chouette, et le scénario de Dionnet tient la route), et j’aurais sans doute arrondi à l’étoile supérieure si la fin n’était pas venu gâcher un peu tout ça. En effet, je ne sais pas ce que Dionnet voulait faire, s’il a voulu jouer la provocation, mais la réaction de Mimi lors du procès de Malcolm passe un peu mal : le côté provocateur et trash du viol prend alors une autre coloration un peu plus gênante. Mais j’ai quand même globalement apprécié cette lecture.
En 1989, au moment où Mickey fêtait ses 60 ans, arrivait ce conte de fée pour adulte, joyeux pied de nez à la souris de tonton Walt. En effet, J.P. Dionnet, connu comme homme de télé mais surtout comme co-fondateur de Métal Hurlant, et dont on se souvient de scénarios pour Gal ou Bilal, décrit ici avec une plume très caustique un univers enfantin et coloré, perverti sauvagement par Malcolm, un rat obscène et amoral qui, sous l'effet de l'alcool et de la folie, viole sa fiancée Mimi et commet les pires avanies. Graphiquement, les personnages ont des tronches d'animaux dans le style de Walt Disney, Malcolm ressemble d'ailleurs volontairement à Mickey, et le Pays Rose est un détournement des Silly Symphonies disneyennes, auxquels Michel Pirus, qui signe ici sa première grande BD, donne un indéniable attrait, agrémenté par de très belles couleurs pastel. Dionnet distille un humour féroce et se régale à démolir l'univers propret et feutré qu'on a tous connu dans notre enfance. Un récit étrange et surprenant que j'ai lu dans l'Echo des Savanes en 1988, et que j'ai relu en biblio, mais pour moi pas indispensable.
Excellent ! Un conte cynique, obscène mais profondément humain (quoique plutôt amoral). Les dessins de Pirus sont géniaux : ronds, faussement naïfs avec un air de Calvo (mais du Calvo interdit au - de 16 ans) Un petit bijou d'humour noir.
« Vous allez voir » C’est par cette courte tirade prononcée à la vitesse de la lumière que j’ai connu Mr Jean-Pierre Dionnet, figure mythique de la télé des années 80/90 avec l’avènement de la chaîne cryptée et de son cinéma de quartier qui m’aura fait découvrir des œuvres complètement cultes et reconnues aujourd’hui mais inédites à l’époque. Dionnet c’est un peu une figure de proue d’une certaine culture alternative… Par contre il faut savoir que le monsieur s’est fait connaitre et reconnaitre dans le monde de la bande dessinée où il apporte un vent nouveau et décalé que je ne connaissais pas. C’est ma curiosité pour les œuvres de Pirus et Mezzo qui m’a amené à ce Rose Profond dans un contexte relativement inversé : ici Pirus est aux pinceaux et illustre de fort jolie manière un pastiche de Mickey et de son univers aseptisé par Malcolm le rat, héros incontestable du pays rose. Dionnet qui parle donc de Disney tiens tiens… on est donc à mille lieux des mondes de Métal Hurlant.. il y a forcément un petit dérapage narratif là-dessous ce que le récit ne va pas tarder à amener…. « Vous allez voir » On le voit déjà avec une couverture qui ne prête pas à rire… Pas de doutes possibles, ça ressemble à Mickey mais n’est guère destinée à nos petites têtes blondes… Malcolm, fort de ses 50 ans de succès, ose à l’issue d’une fête organisée en son honneur « honorer » sa promise en la violant et en la battant. Désormais banni, il trouvera refuge dans une contrée lointaine, le pays gris qui entend voir la vie différemment et laisse libre arbitre à ses habitants : nul besoin de sourire béatement, chacun est libre de choisir la vie qu’il entend mener par le travail ou la luxure… Voilà le point le plus important et le plus intéressant de tout ceci qui amène même une réflexion sur les œuvres de Disney et l’hypocrisie ambiante de ces univers qui réfutent toute déviance… Le second point positif c’est le talent dont Pirus fait preuve pour illustrer tout ceci. Les dessins sont magnifiques et reprennent le style des vieux Mickey tout en conservant une touche unique. La mise en page est belle et on est même surpris par les scènes un peu plus malsaines du récit. Les ouvertures des différents chapitres laissent place à de véritables petites fresques et la mise en couleur n’est pas en reste. Pirus a un réel talent d’illustrateur en plus d’être lui-même un excellent conteur comme il a pu me le prouver avec Le Roi des Mouches. Mais ici on n’est pas dans le monde de Canetor qui lui-même parodiait aussi Disney… Le souci c’est que les événements surviennent avec des ficelles tellement énormes que cela passe mal bizarrement même pour un conte. Passe encore que la pulsion soit liée à de la frustration (une fiancée sur 50 ans avec pour seule récompense un baiser sur le front !!! Pensez donc !) mais que tous les personnages féminins soient consentantes ou salopes est une conception beaucoup plus pernicieuse de l’image de la femme… Et dans le cadre d’un viol, sujet grave, ça passe beaucoup moins surtout que j’ai été complètement décontenancé par la dernière page qui en justifie certains actes… Malcolm a peut être mis le doigt sur certaines hérésies du pays rose mais cela ne doit être en aucun cas justifié par un acte aussi criminel et répréhensible qu’un viol !!! Là où Sam Peckinpah semait le trouble avec « Les chiens de paille » en apportant que la violence amène la violence, Malcolm est un personnage qui regrette son choix et ne souhaite que le pardon et… le happy end est mal amené…. D’où ma note très mitigée due à une conclusion qui ne me convient pas et que mes principes ne m’autorisent pas à cautionner…. Dommage car pour l’idée principale et le dessin il y avait un fort potentiel mais peut être était ce le choix initial de Dionnet et si tel est le cas et en ce sens seulement Rose Profond est réussi… A ne pas mettre évidemment entre toutes les mains et surtout pas pour les esprits qui prennent tout au premier degré mais une lecture est envisageable. A présent je rêve davantage d’une collaboration Pirus-Winshluss plus en accord avec mes principes open… Mais certains sujets ne se prêtent pas à l’ambigüité et j’estime qu’un crime aussi grave que le viol doit être traité avec substance et non pas légèreté… « Vous allez voir » ben finalement j’ai vu un scénario au potentiel non négligeable assorti d’un dessin fantastique se ramasser en quelques pages finales… Dommage … et dangereux ! Et dans ce cas celui qui l'a profond finalement c'est le lecteur !
J’adore le détournement des personnages de contes, ici les auteurs s’inspirent de ceux de Disney. Quelle joyeuseté, quel plaisir infini, donner un peu d’âme noire à ce joli monde aseptisé, une bonne rasade de merde et de puanteur pour offrir enfin à nos yeux d’adultes une histoire consistance et digne d'intérêt. Je n’ai trouvé cela ni simpliste, ni moralisateur et je ne pense pas que Dionnet ait voulu nous faire une quelconque leçon, c’est juste un simple délire, un conte pour adultes. C’est trash, méchant et totalement jouissif. D’autres auteurs s’adonnent à ce genre d’exercice comme Winshluss ou Mattioli avec viol et torture, ce n’est pas plus choquant que ce « Rose Profond », qui, si j’osais (j‘ose), entube (pour ne pas dire enc***) profondément le monde rose où « tout commence bien qui finit bien ». Cette histoire commence mal et ne finit pas comme « il se doit », qu’elle merveilleuse idée ! Quant au dessin de Pirus il est tout simplement superbe, finement dessiné avec des couleurs somptueuses, du Disney au service de l’immoralité. Sublime !
J'ai l'impression que cette BD n'a pas réussi à se situer entre la BD jeunesse et la satire trash. On se retrouve donc avec un one shot décevant. Le scénario devient rapidement navrant, je m'attendais à quelque chose de plus délirant, au lieu de ça l'on tombe sur une espèce de morale à deux balles... Pourtant il y a des passages à ne pas mettre entre toutes les mains. Le dessin très toon du début laisse la place à un dessin plus brouillon au fur et à mesure des pages. Je mets gentiment un 2/5 mais je dois reconnaître que je n'ai pas apprécié cette lecture saccadée en raison de l'alternance de pages muettes et d'autres très bavardes.
C’est une bd dont le contenu peut paraître abject (le viol d’une fille comme point de départ) avec des propos simplistes. Mais cet album est plus subtil qu’il n’y parait de prime abord. Le dessin est un clin d’oeil assumé à celui des années 30 (Walt Disney pour ne pas le citer). Ce choix graphique tranche avec le contenu beaucoup plus adulte. Ce décalage n’est pas contre nature et sert, finalement, plutôt bien à illustrer le principe qui dit : "rien n’est tout rose ou tout noir, il y a du bon et du moins bon dans chaque société comme dans chaque personne". Du moins, c’est le message que j’ai compris. Un album qui n’a d’autre mérite que celui de susciter la réflexion. Et c’est déjà pas mal . . .
C'est pas mal, assez original, mais quelles grosses ficelles ! L'intrigue, destinée à critiquer l'hypocrisie d'un pays rose où tout le monde est heureux, est vraiment faite avec des gros sabots assez lourds et prévisibles. Mais bon, c'est potable. Concernant le dessin, il n'est pas mauvais. Dans le style ancien cartoon (on reconnaîtra comme personnage principal un clone de Mortimer, la toute première version de Mickey), il est assez travaillé et la BD assez jolie dans son ensemble. Quant à l'intrigue... elle joue sur le côté choquant mais paraît un peu simpliste par certains abords. A l'opposé du pays rose où tout est beau, où les oiseaux ne chient pas en volant, où tout le monde porte des jolis gants blancs, les auteurs nous dépeignent un monde gris, pollué, méchant, où s'étale la violence et la luxure (ceci dit, le sexe entre persos de cartoon façon Fritz the Cat, j'ai toujours trouvé ça assez ridicule et moche, mais bon...). Et puis il y a cette scène de viol qui enclenche l'histoire, viol que je trouve mal mené (pourquoi tout à coup Malcolm se comporte-t-il comme un vulgaire salaud, qu'est-ce qui l'a amené à agir ainsi, tout paraît un peu trop facile et trop brutal à mes yeux), exagéré (ça se veut choquant mais c'en est presque ridicule tant c'est insisté) et gratuit. Y avait-il besoin d'aller aussi loin ? Y avait-il besoin d'un viol avec violences et insultes pour entraîner un banissement du pays rose ? Est-ce qu'une simple suggestion, ou un acte moins gratuit de la part des auteurs n'aurait pas suffi ? D'autant qu'à la fin, même si elle dit qu'elle ne l'a pas pardonné, la victime se range du côté de son violeur contre le pays rose... Bon, bref, il y a des choses que je trouve assez mal venues et inutiles dans cette BD: le message serait passé sans des ficelles aussi grasses. Et quant à ce message, justement, il est assez simple: critique du puritanisme, de l'hypocrisie, etc... Mais à nouveau, je trouve les ficelles trop grosses pour que ça passe bien : on comprend l'idée du message mais je n'en ai pas été touché d'aucune manière. Ceci étant dit, l'histoire se lit bien, le dessin est sympa, le tout assez original, bref c'est pas mal.
Bon, déja son nom c'est Malcom...voilà voilà... Sinon, bien qu'assez original, il n'y à rien de bien transcendant, la scène du viol est crue en effet.....et nécéssaire, joli contraste avec le monde rose bonbon mais un doute subsiste en la matière en ce que je n'ai pas été fichu de comprendre en définitive si cette B.D nous fait l'apologie ou la contestation d'un monde rose bonbon ou tout va "trop" bien, voire une critique des univers Manichéens ( à cause de son troublant final, naze et mièvre qui casse tout). Enfin, moi je l'ai lue à la sauvette dans une bouquinerie, j'ai pas du tout bien comprendre ( qui a dit "Cherche pas d'excuses"???).
Malgré la sympathie que j'ai pour le dessin de Pirus et la caractère ironique de cette aventure. Je trouve qu'elle n'est que faussement originale. Je m'explique : porter en dérision un univers fictif façon "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" est loin de me déplaire, mais arriver quelque page plus loin avec l'idée d'un monde gris, strict opposé du premier, c'est vachement attendu. Autre reproche de taille : je veux bien que ces deux mondes, le gris comme le rose, ne soient présentés que comme des univers artificiels... mais traiter le viol de manière aussi crue avec tant de légèreté sur le plan psychologique, c'est un peu... déplacé... presque complaisant. Le pardon final de Mimie n’est pas du tout crédible, insultant même pour toutes les femmes qui ont subi cet outrage qu'est le viol. On sent que les deux auteurs n'ont jamais entendu de témoignages de victimes de viols ou n’ont, en tout cas, pas décidé d’en faire cas... On me dira qu'il ne s'agit ici que d'allégorie et qu'il ne faut pas prendre tout cela au sérieux. Je répondrai qu'un viol montré de cette manière n'a rien d'allégorique et ne le sera jamais. Fort heureusement...
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