Le Vaisseau de Pierre
Quand les morts aident les vivants, aucune bataille n'est jamais perdue d'avance. De l'écologie fantastique et poétique.
Bretagne Enki Bilal Environnement et écologie Pierre Christin Pilote
Un village traditionnel de marins est menacé par des promoteurs assoiffés d'argent. Ces derniers veulent en effet détruire leur cadre naturel originel et en faire un immense centre touristisque et économique. Un combat entre politiciens et habitants d'un monde lointain et tranquille... Une histoire fantastique pleine de poésie. Les combattants du vaisseau de pierre parviendront-ils à déjouer le complot des requins, promoteurs et politiciens véreux qui veulent défigurer leur terre ?
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Juillet 1976 |
Statut histoire | One shot (fait partie des Légendes d'aujourd'hui) 1 tome paru |
Les avis
En lisant cette BD, j'ai été transporté dans un petit village breton menacé par des promoteurs immobiliers. L'histoire fantastique mêle écologie, nostalgie et lutte contre l'avidité. Les personnages, bien que parfois stéréotypés, m'ont touché. Le dessin de Bilal, même s'il n'est pas encore au sommet de son art, crée une ambiance glauque et poétique. J'ai aimé cette fable sociale, même si elle peut sembler naïve. Une lecture engagée qui résonne encore aujourd'hui.
J'aime beaucoup le dessin de Bilal et les thèmes traités par Christin dans les années 70. Cela n'a d'ailleurs pas tant vieilli que ça. Je suis moins séduit par ce vaisseau que par le village Landais de la "Croisière des Oubliés". Ce conte écolo-fantastique emprunte aux légendes celtes de Bretagne. Ankou, brumes épaisses, forces surnaturelles se mèlent à une dénonciation du saccage du littoral qui battait son plein à l'époque. La thématique est juste mais le traitement moyen. Les vrais responsables sont à peine égratignés et ceux qui sont le plus caricaturés ne font que leur métier. De plus le scénario a un petit côté racines identitaires bretonnes qui fait sourire avec les débats actuels. La solution proposée ressemble plus à une fuite échappatoire qui laisse sur ma faim. Même si Bilal n'était pas encore au top de son dessin, j'aime bien sa galerie de personnages. Que ce soient les ancêtres ou les villageois bretons. Par moment c'est presqu'un récit journalistique empathique vis à vis de ces Bretons si proches de leur nature et de leur histoire. Toutefois ce n'est pas le Christin-Bilal que je préfère.
Sur la base d'un postulat simple et relativement classique (un village breton menacé par des promoteurs immobiliers sans scrupules), Christin et Bilal traitent le sujet en mode fantastique où se télescopent nostalgie et écologie face à l'avidité immobilière qui n'hésite pas à détruire un décor séculaire et un cadre de vie à l'ancienne sympathique pour faire des bénéfices colossaux. On peut y voir une sorte de lutte de David contre Goliath où l'ancienneté rurale est écrasée par les fléaux de la civilisation moderne. Il faut évidemment avoir envie de rentrer dans le choix fait par les auteurs, qui peut sembler à la fois naïf et traité de façon simpliste, mais quand c'est pour contrer ces ignobles fabricants de béton, on peut faire l'effort. Le dessin de Bilal est ici dans sa première phase, c'est à dire dans sa période d'imitation moebiusienne ; beaucoup préfèrent le style qu'il s'est ensuite inventé, mais moi j'aime bien ce style, il fait quand même preuve d'une dextérité graphique où l'on peut remarquer déjà un goût pour la décrépitude (notamment sur certains décors et véhicules). Son dessin est donc très influencé par Moebius (et un peu par Mézières), rempli de hachures et de pointillés, il convient très bien au sujet et donne une ambiance un peu lovecraftienne dans les séquences avec l'ermite et le ballet infernal des morts qui descendent du vieux château. Ce second récit de Bilal de la série "Légendes d'aujourd'hui" initialement paru en 1976 dans Pilote, est une fable sociale à tendance fantastique très acceptable qui est hélas encore d'actualité, rien n'a changé depuis 1976, il y a toujours des gens expropriés et de jolis cadres de vie détruits par les bulldozers.. Je n'ai cependant pas envie de posséder cet album, je préfère l'emprunter en bibli.
Ben oui Thobias, bien sur que cette BD de Bilal est plutôt sympathique, au niveau du dessin ça a pris un peu d'âge mais tout ça reste quand même assez bien foutu. Après Bilal est parti dans une autre atmosphère et un style graphique plus proche de la peinture que du dessin, à toi de voir! Dans le même style graphique n'hésites pas avec Partie de chasse et Les Phalanges de l'ordre noir. Bonne lecture
Encore une bonne bd d'Enki Bilal, auteur et dessinateur talentueux que je suis en train de découvrir. C'est très manichéen, avec une opposition riches promoteurs immobiliers pourris/villageois bretons sympathiques, mais étrangement cet aspect de l'oeuvre qui pourrait être un sacré défaut dans une série, m'a beaucoup plu dans ce one-shot où l'on a envie de lutter avec les villageois pour virer l'ordure capitaliste de leur bled. On s'attache vraiment à ces personnages même si la plupart sont à peine esquissés, il faut plutôt les prendre comme un ensemble. Ça m'a assez surpris de tomber sur une bd engagée, je n'avais lu que la trilogie Nikopol de Bilal mais c'est loin de m'avoir déplu. En plus en tant que breton j'ai particulièrement apprécié cette ambiance de retrouvaille dans un bar après le boulot, ces personnalités très différentes qui s'associent dans un même combat et cette lutte contre d'infâmes bétonneurs qui ont déjà massacrés des villes comme La Baule. De toutes ces figures émerge quand même le personnage du vieux qui est tout bonnement fascinant, ça première apparition avec sa tenue SF fusil à la main est énorme. Pour ce qui est du dessin il est pas mal du tout mais reste très loin du travail de Bilal sur la trilogie Nikopol, je ne suis pas fan de la technique choisie ici (et dont j'ignore le nom) qui consiste à accumuler des traits, comme le pointillisme avec les points (ça existe le traitisme?).
Une vieille bd de Bilal, plutôt datée mais très réussie. Nous sommes là dans sa 1ère période et son style graphique n'avait pas encore pris son envol et donc pas encore atteint sa pleine maturité. Mais ce trait austère, dur et sombre restitue à merveille l'atmosphère noire, terreuse et charbonneuse de cette ambiance " bretonnante" quasi-lovecraftienne. C'est vraiment encré dans son époque ( les années 70 ) et cette ambiance m'a vraiment emporté. J'ai lu ça plusieurs fois enfant ( avant sa trilogie Nikopol ) et donc cet album est resté gravé dans ma mémoire. Pour moi c'est un peu sa 2ème trilogie ( enfin qualitativement ) car chronologiquement c'est sa 1ère. Devant la croisière des oubliés et la ville qui n'existait pas. 3,5.
Après La Croisière des Oubliés, le duo Bilal/Christin récidive avec une histoire où le fantastique permet de s’échapper du train train d’un quotidien vraiment morne – et d’une histoire qui le semblait aussi ! En effet, le début, qui plante le décor, est un peu long, avec une ambiance très « giscardienne ». Puis, petit à petit, la conversion des villageois – et du lecteur dans la foulée, au mythe de l’Ankou rend le scénario plus intéressant. Malgré tout, ce n’est clairement pas encore le grand Bilal. Ici seulement au dessin, il reste dans un style assez « classique » (et bon !) pour lui et proche de ce qu’il fait depuis ses débuts. Beaucoup de marron, de gris, mais pas encore ce bleu qui sera sa signature. L’histoire de Christin elle-même se laisse lire, assez rapidement, mais je n’ai pas été plus enthousiasmé que ça. C’est à peine « pas mal ». L’achat est envisageable, mais essayez plutôt de l’emprunter en bibliothèque.
Vraiment pas aimé, déjà graphiquement, c'est très loin de la grande qualité des productions plus récentes de Bilal et cela nuit grandement à la lecture. Cela va du dessin lui même aux couleurs. Le scénario est plutôt bien ficelé, lui, mais s'appuie sur un manichéisme politique trop évident pour que ma lecture n'en soit pas heurtée. De même, cela part trop dans un fantastique mystique qui ici ne trouve pas à mon sens sa place. Je suis vraiment passé à côté.
2.5 J'ai mieux apprécié cet album que lors de ma première lecture. L'aspect politique est toujours un peu chiant et les personnages sont stéréotypés, quoique heureusement beaucoup moins que dans La Croisière des Oubliés, mais j'aime bien l'aspect fantastique de l'œuvre. Il contient une poésie que j'aime bien. Le dessin de Bilal n'est pas encore au top, mais il crée une atmosphère de magie qui va bien avec le récit. Le seul truc que je n'aime pas vraiment est que le scénario est long et met beaucoup de temps à démarrer. Il y a des scènes que je juge inutiles et je trouve que le scénariste aurait pu aller plus loin avec le fantastique.
Voici ma bd préférée de Pierre Christin. Ce conte naïf et ironique (oui, oui, l’un n’empêche pas l’autre) est à la fois visionnaire (car toujours d’actualité à l’heure actuelle), amusant (grâce à des dialogues souvent ironiques) et poétique (du fait de la présence (et des pouvoirs) de l’Ankou). Maintenant, si l’on veut chicaner, on peut critiquer le gauchisme primaire sous-jacent et l’aspect complètement irréaliste de l’ensemble de la bd. Mais c’est un conte ! Et si le scénariste ne peut cacher ses préférences politiques, il ne nous impose pas de les partager, car ce récit n’est absolument pas un manifeste partisan. Au niveau du dessin, le trait de Bilal, avec ses nombreuses hachures, n’est pas ce que je préfère. Mais la qualité est bien présente et le dessin, dans son ensemble, dégage une certaine magie (à moins que ce ne soit de la nostalgie). Ses couleurs (verdâtres et … humides) se prêtent vraiment bien à ce récit. A essayer par tous, même les plus jeunes (adolescents), qui pourront mieux capter un certain état d’esprit post-soixante-huitard, et se rendre compte que 30 ans après, on en est toujours aux mêmes interrogations.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site