Les Meilleurs Ennemis

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 6 avis)

Raconter en bande dessinée les relations entre le Moyen-Orient et les États-Unis depuis leur création, telle est la gageure lancée par David B. et Jean-Pierre Filiu. Évoluant de la grande Histoire à la petite anecdote, les auteurs s'emploient à éclairer l'actualité la plus brûlante de notre monde, par la narration graphique de ce "passé qui ne passe pas".


A travers les âges David B. Ecole Duperré L'Iran Les meilleures séries terminées en 2016 Nouveau Futuropolis Proche et Moyen-Orient

À la fin du 18e, les trois grandes puissances navales que sont la France, l'Espagne et l'Angleterre signent des traités en échange de tributs. Les pirates musulmans se rabattent alors sur de plus petits états comme le Danemark, la Hollande et… l'Amérique, devenu récemment un état indépendant. À peine nés, les Etats-Unis sont donc en conflit avec des pays situés à des milliers de kilomètres de chez eux. Toutes les premières négociations échouent. En 1803, Jefferson, troisième président des États-Unis, en obtenant du congrès les moyens matériels et législatifs, pense faire céder définitivement le pacha de Tripoli. C’est l’inverse qui se produit, la Libye appelle toutes les autres régences, à la guerre sainte contre les Américains ! Ce n’est quand 1830, avec nombre de traités signés, que prendra fin la piraterie barbaresque en Méditerranée. Débutent alors les enjeux et tractations pétrolières, dont l’accord stratégique entre le président Roosevelt et le roi d’Arabie Saoudite Ibn Saoud, et le coup d’état américain en 1953, en Iran, contre Mossadegh

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 25 Août 2011
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Les Meilleurs Ennemis © Futuropolis 2011
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 6 avis)
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28/09/2011 | Ro
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Par Canarde
Note: 3/5
L'avatar du posteur Canarde

Je remarque que tout le monde en conseille l'achat : c'est une sorte de livre d'histoire à avoir sous la main. Y sont retranscrites toutes les bévues de la diplomatie américaine, tous ses échecs accumulés, tous nés d'une incompréhension magistrale du monde qui l'entoure. L'arrogance souriante. A croire que la seule réussite des Etats-Unis est d'avoir choisi le bon cheval à la fin de la deuxième guerre mondiale.. La pression militaire américaine (tardivement associée aux front russe) a entrainé Hitler vers une militarisation absolue de toute la société allemande qui n'a, du coup, plus eu de quoi se nourrir (tout le monde étant sur le front). Que ce serait-il passé si les EU avaient choisi de défendre l'Allemagne et le Japon, écoutant les amis nazis de ce cher Walt Disney? Les dessins ressemblent un peu à ceux de Marjane Satrapi dans les moments historiques de Persepolis. Le noir et le blanc utilisés dans leur force décorative (motifs répétitifs, courbes et contre-courbes, contrastes, stylisation). Bref c'est assez beau, pas passionnant, mais tout à fait indispensable pour relativiser la pertinence géopolitique des États-Unis qui nous est inculquée dès notre plus tendre enfance. Le tome 2 qui s'aventure dans la période plus récente entre 1953 et 1983 m'a paru plus difficile à suivre : les motivations des acteurs ne sont pas forcément formulées (pour resserrer le propos je suppose) mais du coup cela entrave un peu la compréhension.

25/09/2014 (MAJ le 23/07/2015) (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Comme le sous-titre l’indique, il s’agit pour les deux auteurs d’une « histoire des relations entre les Etats-Unis et le Moyen-Orient ». C’est assez didactique, linéaire, découpé en chapitres à la fois chronologiques et thématiques (en fonction des régions ou Etats), sous l’influence de l’historien Jean-Pierre Filiu, spécialiste de l’Islam contemporain. Ce parti pris de découpage est à la fois la force (c’est clair, et facilement lisible : on est parfois proche d’un livre d’Histoire, l’appareil critique et les développements en moins), mais aussi la faiblesse de la série (on pourrait reprocher un manque d’humour, d’histoire avec un petit « h » : mais ce n’est pas le propos ici). Le premier tome, après une introduction remontant à l’épopée du Gilgamesh, traite de la période 1783 (naissance des Etats-Unis) à 1953. Le début relate des épisodes rarement traités (j’avoue que je n’avais aucune connaissances de ces actions américaines en Méditerranée à la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècle). La suite, puis ce qui est traité dans le deuxième tome (1953-1984) est plus connu, mais une piqûre de rappel n’est pas inutile. On est ici proche de ce qu’Howard Zinn a pu faire avec Une Histoire Populaire de l'Empire Américain (adaptée en Bande dessinée il y a quelques années). Si je peux reprocher à Filiu de rester parfois à la surface des faits, son travail est intéressant. La côté graphique est l’œuvre de David B., qui traite parfois le sujet comme on illustre un conte (en cela le début avec Gilgamesh a dû lui faire plaisir), avec des planches parfois surchargées. Un dessin en Noir et Blanc un peu stylisé, amusant à comparer avec celui de Marjane Satrapi pour les passages concernant l’Iran. En tout cas, le travail de David B. est un réel plus. En attendant le troisième – et dernier ? – tome, je ne peux que vous encourager à jeter plus qu’un coup d’œil sur cette série à la fois instructive et distrayante. Une bonne vulgarisation qui pousse à aller plus loin (pour la période contemporaine, la lecture du Monde diplomatique, des ouvrages d’Alain Gresh par exemple).

16/05/2015 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Une bande dessinée très instructive. J'ai appris beaucoup de choses durant cette lecture car de l'Iran je ne connais pratiquement que la période avec le Shah d'Iran et ensuite un peu sur les islamistes qui ont pris le pouvoir par la suite. J'ai bien aimé ma lecture quoique je dois dire que je trouve que ça aurait pu être mieux. Il faut dire que je préfère les séries historiques qui mettent en scène des personnages dans une période de l'histoire. Je peux ainsi m'attacher aux personnages et avoir une raison supplémentaire pour lire l'histoire (voir comment les personnages que j'aime vont finir). Ici, c'est plus un livre histoire. C'est une accumulation de faits du genre en l'an X Monsieur Machin a fait tels trucs et ensuite deux ans plus tard il s'est passé un évènement qui va faire en sorte que durant 30 ans tel mec est au pouvoir et blablabla. Ça manque un peu de 'vie'. Sinon, le dessin de David B. est tout simplement parfait pour ce genre d'ouvrage. Son dessin ressemble tellement à de l'art arabe que parfois j'ai l'impression qu'il est un arabe alors que ce n'est pas le cas !

24/06/2012 (modifier)
Par montane
Note: 4/5
L'avatar du posteur montane

Cette BD historique m'a immédiatement fait penser à un ouvrage similaire paru aux éditions Rakham Une Histoire Populaire de l'Empire Américain. Même tentative pour retracer l'histoire sombre de la diplomatie américaine sur le mode parfois humoristique au niveau du dessin, que dans l'ouvrage précité, à la différence près qu'ici, seule les relations entre les Etats-Unis et le monde musulman sont abordées sous un angle critique. Le dessin en noir et blanc est sobre et sans fioritures. Une manière réussie d'aborder la diplomatie de la première puissance du monde et ses dessous les moins avouables.

27/12/2011 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

Les meilleurs ennemis est sous-titré "une histoire des relations entre les États-Unis et le Moyen-Orient". Les choses sont posées. Cet album est très bien documenté et très intéressant. Il permet d'approcher plusieurs siècles de relations en commençant par la création même des États-Unis. On sent que Filiu est un spécialiste du sujet. De plus le dessin de David B. sert très bien le récit mettant en scène de belle manière les combats navals pour le contrôle de la Méditerranée par exemple. Ne vous attendez pas à un album facile. Il est assez complexe par la foule de faits et de noms qu'il aborde. Mais cela reste très digeste sans tomber dans la lourdeur didactique d'un bouquin d'histoire assommant. Et c'est également factuel, pas de parti pris pour l'un ou l'autre des 2 "ennemis". Un premier tome assez dense donc mais indispensable pour en venir aux faits contemporains dans un prochain tome, on pense notamment aux relations avec l'Irak.

30/11/2011 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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On savait déjà David B. imprégné de la culture moyen-orientale, arabe et persane. Cela se ressent autant dans son graphisme que dans ses récits et autres contes. Cependant il est étonnant de le voir ici illustrer un récit purement historique, comme les pages d'un livre d'Histoire. Le sujet, les relations entre Etats-Unis et monde musulman, allant de la lutte contre les pirates barbaresques d'Afrique du Nord jusqu'à nos jours en passant par la prise d'influence au Moyen-Orient et la situation iranienne. C'est un thème ambitieux et intéressant qui est abordé là. La lecture d'ouvrages comme Une Histoire Populaire de l'Empire Américain m'avait permis d'en apprendre beaucoup sur l'histoire des Etats-Unis et d'autres ouvrages comme Persepolis m'avaient permis d'aborder la situation récente du monde musulman, mais c'est un récit chronologique et largement documenté, Jean-Pierre Filiu étant un historien spécialisé dans l'islam contemporain, qui nous est proposé ici. Il permet de comprendre la relation entre les USA et les pays musulmans depuis leurs tous débuts, la façon dont elle a évolué et les coups bas et autres manipulations géopolitiques. C'est très instructif. D'autant plus que le récit est soutenu par le dessin très appréciable de David B. Son style naïf et un peu oriental s'adapte parfaitement au sujet et offre quelques bien belles images. Par contre, je dois dire que je n'ai pas été franchement captivé. La thématique m'intéressait pourtant mais la façon de la raconter, très didactique, vraiment comme un livre d'Histoire avec les dessins en plus, m'a fait décrocher plus d'une fois. Il n'y a pas d'histoire, de fil rouge qui accroche le lecteur, juste un compte-rendu en images de faits réels. La narration ressemble davantage à celle d'un livre illustré qu'à une vraie bande dessinée. En outre, des fautes d'orthographe disséminées par-ci par-là dans les textes ont réduit la qualité d'ensemble de l'ouvrage à mon goût. Très instructif, beau mais moyennement captivant, cela reste une lecture que je conseille mais pas un indispensable.

28/09/2011 (modifier)