Nemesis (Millar)

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 4 avis)

Que se serait-il passé si Bruce Wayne avait décidé de faire de Batman un vilain ?


Auteurs britanniques Des méchants super ! Icon Comics Marvel

Fils prodigue et héritier millionnaire, Nemesis possède une myriade de voitures de luxe, un hangar rempli d'avions et de nombreux gadgets high-tech. Sous son masque et son costume, il lutte pour une cause à laquelle il est entièrement dévoué. Si vous pensez connaître son histoire, vous vous trompez... Nemesis raconte la réalisation des fantasmes ultra-violents du pire criminel qui existe. Une aventure d'une brutalité sans limites, menée tambour battant. Signée Mark Millar et Steve McNiven, respectivement scénariste et dessinateur des événements Marvel Civil War et Old Man Logan, Nemesis est l'histoire percutante d'un homme en quête de vengeance.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Septembre 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Nemesis (Millar) © Panini 2011
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 4 avis)
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28/09/2011 | Jetjet
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Par Présence
Note: 3/5
L'avatar du posteur Présence

Supercriminel supersadique - À Tokyo, un homme dans un costume tout blanc (avec cape et masque) s'apprête à donner le coup de grâce au chef de la police. Il est assisté de deux hommes. le chef de la police est ligoté et Nemesis a annoncé qu'il l'exécuterait à 10h35. Pour passer le temps, il énumère les crimes qu'il a commis avant cette mise à mort finale : l'empoisonnement d'un réservoir d'eau, une attaque au gaz dans une salle de spectacle et le vol d'un bijou précieux. Cette scène se termine par un carnage provoquant la mort de plusieurs centaines de d'innocents. Deuxième scène : Blake Morrow (un policier haut gradé) se salit les mains en mettant un terme à une prise d'otages dans une effusion de sang (le sang des preneurs d'otages). À l'issue de son action d'éclat, un policier lui remet un carton indiquant qu'il est la nouvelle cible de Nemesis qui a projeté de le tuer le 12 mars courant. Nemesis arrive aux États-Unis et il commence par attaquer Air Force One. Mark Millar (le scénariste) est devenu à la fin des années 2000, le roi de l'esbroufe dans le monde des comics. En 2008, il a créé Kick-Ass (dessiné par John Romita junior) dont il a vendu les droits directement au cinéma avec le film réalisé dans la foulée (Kick Ass). Fort de ses succès passés (Wanted également adapté en film, et Ultimates) Millar a le droit d'avoir quelques prétentions et Marvel a publié deux de ses séries en 2010 (Nemesis et Superior avec Leinil Yu). Nemesis correspond également à sa troisième bande dessinée avec Steve McNiven, les deux premières s'étant également classées dans les premières ventes (Civil War en 2006 et Old Man Logan en 2008/2009). Impossible d'ignorer un tel pédigrée. À la lecture Nemesis s'avère une histoire assez courte, complète, initialement 4 épisodes, soit environ 90 pages de bande dessinée. Némésis est le nom de la déesse de la vengeance dans la mythologie grecque. le lecteur apprend rapidement (dans le premier quart) quelle vengeance lie les deux personnages principaux. Millar a claironné partout que cette histoire correspond à une version de Batman s'attachant à faire le mal plutôt que le bien, dans un monde où il n'y a pas de superhéros. Effectivement, la première rencontre avec Nemesis le montre portant ce costume de superhéros ou supercriminel, tout de blanc vêtu comme un double inversé de Batman avec son costume sombre. Cet élément place d'emblée ce récit dans le registre des superhéros (sans superpouvoir) avec une exigence assez élevée de suspension consentie de l'incrédulité. Ne vous attendez pas à du réalisme ou du plausible ; par exemple dans une scène d'action enlevée, Nemesis conduit une voiture qui s'ouvre en 2 pour révéler une moto futuriste que Nemesis pilote avec les mêmes commandes que celles de la voiture. Coté crimes, le lecteur est servi par un Mark Millar en verve. le premier cité (l'empoisonnement d'un réservoir) évoque évidemment le méfait perpétré par le Joker lors de sa première apparition. Les suivants s'avèrent plus cruels et sadiques avec une volonté perverse de briser l'esprit des victimes. En ceci, Millar s'inscrit dans une longue tradition des comics dans laquelle une partie du plaisir de lecture dérive de la fascination pour la barbarie des crimes commis. Millar construit son récit sur l'horreur des crimes perpétrés et sur des scènes d'action spectaculaires dans lesquelles McNiven peut s'en donner à cœur joie. Il compose ses pages sur la base de 3 à 6 cases, une mise en page assez aérée. Il s'est éloigné de l'encrage minutieux de Dexter Vines pour Old Man Logan, pour un style un tout petit peu plus lâche avec une légère influence manga dans la représentation des mouvements (fluidité et rapidité). À la vue des pages, le lecteur peut constater les influences d'Akira dans la mise en scène des mouvements et des impacts, et les influences de Gary Frank dans les dessins des visages (Supreme Power). le résultat dégage une énergie impressionnante. Ses choix graphiques inscrivent fortement cette histoire dans la tradition des comics de superhéros : il n'y a qu'à regarder le repaire de Nemesis pour contempler une variation de la Batcave. le lecteur contemple un aménagement souterrain spacieux qui abrite une voiture sur une plaque tournante, ainsi qu'un avion de chasse dans une autre salle. Cette pleine page est représentative du ton du récit : la fantaisie adolescente. Dans la réalité un tel déploiement de technologie nécessite une armée de techniciens assurant la maintenance. Dans cette histoire, il tombe sous le sens que toutes ses merveilles n'ont pas besoin d'entretien ou de contrôle technique. McNiven réalise des planches très agréables à regarder, efficaces, fluides et brutales, en mélangeant un réalisme sec avec des influences superhéros. Il s'amuse également avec le blanc immaculé du costume de Nemesis pour faire apparaître les fines traînées de sang des victimes. Ce tome constitue une lecture agréable bien ficelée avec une chute qui ouvre une nouvelle perspective sur les événements contés et des illustrations précises et pleines de vie. le récit s'éloigne des comics de superhéros pour s'inscrire dans le registre du thriller, avec quelques éléments trop gros pour y croire. À différentes reprises, j'ai eu l'impression que Millar avait calibré ses ingrédients pour contenter son cœur de cible, un peu comme des auteurs comme Douglas Preston et Lincoln Child composent artificiellement leur roman en insérant telle et telle scènes afin de plaire aux lecteurs (je pense par exemple à Danse de mort qui sent plus une recette toute faite qu'autre chose).

11/08/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
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Je pensais que cela aurait pu être un one shot sympathique, mais j'ai vite trouvé que c'était sans intérêt. Donc apparemment le gros supervilain de l'histoire est censé être Batman s'il était comme le Joker. Et ben je trouve cela raté parce que le méchant n'a pas du tout l'humour noir du Joker et il a aucun charisme. Son ennemi le super flic est un peu mieux, mais je ne le trouve pas attachant. Le scénario est mince et on dirait juste une suite de scènes spectaculaires et violentes sans grand intérêt. Il reste la narration qui est fluide et j'ai lu ce récit sans problème malgré mon ennui. Le dessin est correct. C'est du style comics modernes qui me laisse froid, mais ce n'est pas moche.

15/05/2016 (modifier)
Par Ned C.
Note: 2/5

Mark Millar est carrément décevant avec ce Nemesis. Le scénario (c'est le terme officiel) est prétexte à enchainer les tueries de masse. Aucun second degré ni humour noir comme le manie si bien Le Joker (soit-disant un des traits de personnalité de ce nouveau "héros" qui était sensé incarner un Batman façon Joker). Nemesis, tout de blanc vêtu, plane comme un fantôme inquiétant mais n'a aucune personnalité ni charisme, tout comme son ennemi le super-flic qu'il cherche à tuer, si bien que nous n'éprouvons aucune empathie pour les personnages. Reste les dessins qui rattrapent un peu la note mais Mc Niven n'est cependant pas au meilleur de sa forme et l'encrage est timide (ça contraste avec l'hyper-violence gratuite !!). Une bd dans l'air du temps. Beaucoup de tapage racoleur, pas de fond, alors on essaie de masquer ça avec une forme agressive et le tampon label d'un auteur de renom. Vite lu, vite oublié.

26/06/2013 (modifier)
Par Jetjet
Note: 3/5
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Mark Millar, alors lui je le kiffe. S’il y en a bien un parmi la jeune génération dont le seul nom éveille à nouveau mes sens avec Garth Ennis depuis que Papy Moore s’est faché avec la terre entière et que Frank Miller s’est facho avec le mondentier dans le joli monde des comics ricains, il s’agit bien de ce monsieur. Avec Kick-Ass et surtout ses chefs d’œuvre Wanted et Superman - Red Son qui ont pour principe de redessiner complètement le principe des super héros, Millar joue des codes et les déforme pour mieux nous les renvoyer… Le premier n’a aucun pouvoir et est issue de la génération geek, le second est un super vilain dans un monde qui a éliminé tous les bons et le troisième redéfinit complètement les origines de Superman en l’envoyant œuvrer pour les soviets… C’est à chaque fois culotté et divertissant et même si l’exercice n’est pas nouveau (les mondes parallèles de DC Comics et Marvel en témoignent), je dois dire que c’est peut être ce décalage incorrect, irrévérencieux et peut être profondément européen qui m’attire le plus dans le monde des comics aujourd’hui, un certain Watchmen étant passé par là lors de mes 20 ans pour mieux balayer la voie…. ;) Alors forcément lorsque Millar annonce sur la toile il y a déjà quelques années son nouveau concept « Que serait le Batman s’il agissait comme le Joker ? », mon cœur ne fait qu’un tour dans l’attente improbable d’un Caped Crusader ayant tourné du mauvais coté de la Force !!! Le principe ayant déjà bien marché avec l’excellent et improbable Batman soviétique dans Superman Red Son du même auteur ou encore davantage lors de sa mutation en vampire (un des meilleurs Batman alternatifs paradoxalement). Le marketing ayant à priori bien fait son boulot, on passera rapidement sur le fait que Nemesis n’est pas Batman même s’il s’en inspire fortement… En fait Nemesis semble être le parfait opposé de Batman à l’exception de ses origines. Il est riche et voue une haine intense au sosie de l’Inspecteur Harry qui a conduit à la décadence de ses parents. Tout de blanc vêtu tel un archange, il dispose de locaux dignes d’une Batcave et d’un véhicule rappelant fortement celui du Dark Knight. Ses attentats dans différents pays à l’encontre de l’ordre établi convergent tous vers la chute du superflic expérimenté qui va vite devenir sa « tête de turc ». C’est en cela que le récit devient un rien soit peu passionnant car on a de cesse de deviner ou de s’horrifier devant les méfaits et pièges tendus par ce Nemesis cruel et intouchable face à un homme de loi qui voit sa vie personnelle comme sa carrière s’effriter face à ce génie du crime. Hormis cela, l’ensemble reste bien classique si ce n’est quelques belles planches de McNiven notamment lors de scènes d’action dymamiques. Nemesis pèche néanmoins par un manque d’ambition qui prouve les limites ou la baisse de régime de la machine Millar et pourvu d’une conclusion illogique et bien pratique pour y mettre un point final. Les ficelles sont cette fois un peu grosses pour tout laisser passer.... Il y a un peu trop d'incohérences dans la "révélation" finale de l'histoire brossée à la Scooby-Doo. :) L'histoire va vite à lire, très vite mais pourtant on a la délicate impression que rien d’extraordinaire ne vient bouleverser le récit convenu d’avance face à une confrontation inéluctable. C’est certes violent , un peu dérangeant mais dans le fond terriblement consensuel… Les deux auteurs ont pourtant travaillé sur une relecture d’un Wolverine vieilli avec plus de succès sur Old Man Logan que je n’ai pas lu et visiblement ici on sent très nettement l’œuvre de commande ou exercice très récréatif. J’ai eu néanmoins eu beaucoup de plaisir à lire le tout mais n’en retiendrais guère plus qu’un divertissement de seconde zone… Dans le même style et par le même auteur il y a tellement mieux comme Wanted et Red Son qu’on pourrait presque prendre Nemesis comme un petit apéritif de transition… Il faut juste espérer que Mark Millar va retrouver l’inspiration d’antan qui lui fait cruellement défaut ici. Nemesis est donc aussi divertissant que dispensable, Le problème c’est que lorsqu’on s’appelle Millar, ca pourrait presque être impardonnable…

28/09/2011 (modifier)