Portugal
Angoulême 2012 : Prix du Public 2012 : Prix Canal BD En pleine phase de doute, à la recherche de lui-même, un dessinateur se replonge petit à petit dans l'histoire familiale.
Aire Libre Angoulême : récapitulatif des séries primées Portugal Prix des Libraires de Bande Dessinée
La vie est grise. Simon Muchat, auteur de bandes dessinées, est en panne d'inspiration et son existence est en perte de sens. Invité à passer quelques jours au Portugal, il retrouve par hasard ce qu'il n'était pas venu chercher : les odeurs de l'enfance, le chant des rires de vacances, la chaleur lumineuse d'une famille oubliée - peut-être abandonnée. Quel est le mystère des Muchat ? Pourquoi Simon se sent-il de nulle part ? Et pourquoi, sans rien comprendre de cette langue étrangère, vibre-t-il à ses accents ? Des réponses et d'autres questions l'attendent au cours de ce voyage régénérateur. Ancré dans son passé gommé, Simon pourra enfin retracer sa propre trajectoire. Et la vie retrouver ses arcs-en-ciel. Aux frontières de l'autofiction, avec humour et vivacité, Cyril Pedrosa signe - en couleurs directes et émotions immédiates - un récit essentiel sur la quête d'identité. (résumé éditeur)
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Date de parution | 16 Septembre 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ce que je sais avec Pedrosa, c'est que je ne sais pas. Autant je peux beaucoup aimer des albums comme Trois ombres, autant je peux passer complètement à côté comme avec Auto Bio. Les critiques étaient assez bonnes ici, j'ai tenté le coup. Commençons par les bons côtés, j'ai retrouvé le style de dessin que j'ai aimé dans Trois ombres. Des couleurs douces, presque cotonneuses, donnent une atmosphère propice à la rêverie. C’est fluide, vivant, parfois juste esquissé, mais toujours expressif. Les cases se succèdent comme des moments capturés sur le vif, et ça fonctionne. Mais le scénario… là, c’est plus compliqué. Simon, le héros, végète, se pose des questions existentielles et part au Portugal, un peu par hasard, pour renouer avec ses origines. Le problème, c’est que ça manque de rythme. On suit ses errances, ses rencontres, ses réflexions, mais j’ai eu du mal à me sentir concerné. Tout cela reste très personnel, presque introspectif, et, même si je comprends l’idée d’explorer les racines et les questionnements identitaires, je suis resté en dehors. Le Portugal, finalement, n’est qu’un décor. C’est plus une toile de fond qu’un véritable sujet. Et ça peut frustrer quand on s’attend à un vrai retour aux sources, avec une plongée dans la culture ou l’histoire du pays. Ici, tout est centré sur les émotions de Simon, ses doutes, ses relations familiales, et j’ai eu l’impression que l’histoire tournait un peu en rond. Il y a des passages réussis, touchants même, mais aussi des longueurs qui m’ont parfois fait décrocher. Un scénario trop personnel et introspectif qui m'a laissé un peu au bord de la route.
J'ai vraiment des sentiments contradictoires après la lecture de la série de Cyril Pedrosa. Il faut dire que son héros Simon ne m'a pas facilité les choses. Que recherche-t-il vraiment dans cette introspection intimiste ? Un sens à sa vie dans un projet professionnel ou sentimental ? L'établissement d'un lien père/fils qui reste à construire ? Une origine identitaire via le parcours de son grand-père ? Une réflexion sur l' "intégration" via le mariage de sa cousine avec un Bourguignon pur souche? Sans doute un peu tout cela mais j'avoue avoir été souvent désorienté car l'auteur ne va jamais au bout du chemin. Tout est évoqué mais la mémoire des personnages fait défaut pour s'accrocher au récit. Ce type de héros vide qui se laisse guider par la main sans imprimer sa volonté n'est pas ma tasse de thé. Malgré cela l'histoire se lit assez facilement bien que j’aie trouvé assez longue la partie du mariage. J'ai préféré la partie portugaise même si je suis resté sur ma faim quant à la destinée d'Abel dans cette période des années 40 où nous n'apprenons pas grand-chose. Par contre je reconnais un style graphique original et de grande qualité même si ce n'est pas trop ce que je préfère. Le trait de Pedrosa apporte une grande fluidité à ses personnages. Cela rend Simon tellement souple que cela renforce cette impression que tout lui glisse dessus. C'est cette concordance entre le dessin et la mollesse psychologique du personnage qui fait pour moi l'attrait de la série. C'est un peu juste pour que je garde une grande émotion de cette lecture.
Simon Muchat, auteur de bandes dessinées, mène une vie triste. Pas d’énergie, plus d’inspiration, un quotidien chaque jour plus lourd, un couple en panne. Invité au Portugal pour un salon BD, il ressent soudain une émotion qu’il n’espérait plus. Alors qu’il n’était rien venu chercher de particulier, il trouve des couleurs, une langue, une lumière, une chaleur humaine, une vie débordante de vitalité. Bref, il retrouve la trace de ses racines familiales et de son enfance. Dans un tourbillon de traits et de couleurs, Cyril Pedrosa nous emporte. A travers un récit intime, profond et magnifiquement mis en couleurs, on remonte le temps et on aborde l’une des questions fondamentales pour chacun : l’identité, les origines, la famille, les secrets et les silences. Découpé en trois périodes, l’album bien que très épais se lit d’une traite comme un bon film. Magnifique.
J'ai souvent vu cet album en bibli, j'hésitais à le lire devant son épaisseur, et puis voila, j'ai franchi le pas, mais sans aucun enthousiasme. C'est le genre d'album si dense en émotion et construit de telle façon qu'en apparence, ça doit sembler parfait, l'ennui c'est que j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce récit, je ne peux que laisser exprimer ma déception. Le récit est découpé en 3 parties, il retrace le parcours d'un écrivain en manque d'inspiration qui s'intéresse soudain à son histoire familiale via celle de son grand-père, Portugais émigré en France. Ouais ben je n'ai jamais rien ressenti d'émotionnel là-dedans, le retour aux sources, la nostalgie, les liens familiaux, tout ça d'habitude me parle, étant d'un naturel nostalgique, mais ici non, l'introspection doit être trop personnelle pour vraiment m'intéresser, je me suis emmerdé tout du long, c'est long, c'est pompeux, c'est lourd, et franchement se farcir 260 pages comme ça avec un récit plein de passages peu utiles, voire sans intérêt n'a rien pour m'attirer. Là-dessus, le dessin n'est pas du tout dans mes préférences, donc c'est pas la peine d'insister.
En voyant le titre de cette bande dessinée, on pourrait croire que c’est une virée touristique voire historique au Portugal. Et bien non, loupé, car on a affaire à un récit qui nous conte la découverte et la recherche de Cyril Pedrosa (le personnage principal, Simon Muchat, est en quelque sorte l’avatar de Cyril Pedrosa) sur ses origines portugaises. Ainsi, le lecteur suivra les péripéties du héros pour décortiquer et découvrir qui étaient ses aïeuls et pourquoi sa famille s’est établie en France. En fait, ce n’est pas aussi simple que ça cette histoire car, initialement, notre personnage principal n’a jamais eu en quelque sorte d’intérêt sur les affaires familiales. En effet, il a fallu une déprime et une invitation au mariage d’une de ses cousines pour que Simon ait l’envie d’entrevoir ses origines. Cette initiative lui sera le début d’une thérapie à son malaise… Le récit est assez long à se mettre en place, ce parti-pris a permis à l’auteur de poser son histoire et de nous faire immerger dans ses relations assez complexes avec les autres membres de sa famille. J’ai bien aimé cette façon de procéder car on a vraiment l’impression de prendre part à cette aventure, de rencontrer les divers personnages en même temps que Simon Muchat. Certes, j’avoue qu’à certains moments, j’ai ressenti une lassitude à lire cette bande dessinée parce qu’il n’y aucune scène d’action, la pagination est conséquente et il y a beaucoup de scènes contemplatives ; mais cette sensation est contre balancée par la qualité des dialogues, les personnages secondaires attachants et -à mon goût- un graphisme très intéressant. Le coup de crayon de Cyril Pedrosa est vraiment particulier, à mi-chemin entre l’ébauche et le dessin fini, je le trouve très vivant et atypique. J’aime sa faculté de varier les styles, je trouve que ça dynamise son récit qui en avait bien besoin par moments. La mise en couleurs est également particulière, on est clairement dans la recherche d’ambiances plus que dans la mise en place de façon réaliste ; là-aussi, j’aime ce parti-pris même si cela nuit de temps en temps à la lisibilité des planches. Au final, étant moi-même assez friand de romans graphiques, j’ai vachement apprécié « Portugal » où j’ai vraiment eu l’impression de m’immerger dans les péripéties du personnage principal dans la découverte de ses origines familiales. J’y ai adoré aussi son traitement graphique qui m’est apparu atypique, recherché et vivant même si on peut déplorer des lacunes au niveau de la lisibilité de certaines séquences. Bref, une belle découverte et un beau voyage initiatique au côté de cet auteur…
Ce roman graphique m’a fait apprécier les travaux de Cyril Pedrosa. J’ai passé un bon, très bon moment alors que le fil rouge ne paraît pas des plus excitants. On suit un dessinateur qui peut s’appeler Monsieur Tout-le-Monde. Ici, c’est Cyril Pedrosa. Voilà que lui tombe une petite crise existentielle. Il n’est pas à plaindre, mais il ne se sent pas bien que voulez-vous. Alors il sait pas trop, le mal du pays, la procrastination, la flemmardise, le manque d’émerveillement, la peur de s’enfermer dans les projets de couple, l’envie d’être seul un moment… Il en vient à perdre ses repères puis s’isole, sans trop savoir si c’est grave. Peu convaincu, il ira a un mariage, puis au Portugal. Tout en se demandant pourquoi il fait ce qu’il est en train de faire, il cherche ses souvenirs, découvre une culture bien trempée et rencontre sa famille paternelle. Il y a des engueulades, des caractères opposés, des zones d’ombre. C'est alors que notre petit héros du quotidien trouve un leitmotiv, il veut avoir l’esprit clair sur ses origines pour, peut-être, comprendre son existence. Son problème, c’est un peu ça: comment (re)devenir ce que je suis vraiment? Comment retrouver de l'émerveillement sur ce qui m'entoure? Tout me plaît, vraiment. Le récit nous met dans une attitude sereine, on découvre les choses en douceur. Grâce au récit et surtout au dessin, on peut facilement s’immiscer dans toutes les situations, c’est agréable. Le personnage principal n’occupe pas vraiment l’espace : il rase les murs, plutôt timide, loin d’être charismatique. Du coup, c’est un p’tit gars observateur, curieux mais pas trop. On regarde dans sa direction, on imagine des trucs nous aussi, on voyage les mains dans les poches. Cyril Pedrosa laisse une grand place au silence et invite le Temps à faire partie du récit, ce que j’apprécie particulièrement. Le dessin nous transporte avec fluidité jusqu’à la fin. C’est beau quoi, on est sur un petit nuage. Le temps, l’ambiance des scènes ou les sentiments des personnages… Tout se traduit par la couleur, et ça fait partie de la signature Pedrosa. Personnellement j’adore ce qu’il fait. Une autobiographie qui dégage de l’authenticité, de la sincérité je suis d’accord. Un récit introspectif qui est loin d’être « m’as-tu-vu »… Tout ça me plait, vraiment. Mince j'l'ai déjà dit. Alors je conseille l’achat et je vous invite à en découvrir davantage sur Pedrosa, qui continue de nous surprendre en faisant évoluer son style graphique, tout en changeant de thème bien sûr.
Je ne suis pas vraiment le cœur de cible de ce genre bouquin, et j’avoue que j’ai entamé la lecture de ce pavé, emprunté en bibliothèque, un peu à reculons, même si je souhaitais depuis quelques temps découvrir cet album de Pedrosa. Bon, force est de constater qu’il se lit bien, et relativement vite (de nombreuses cases muettes et/ou sans trop de dialogues). Les passages en Portugais ne m’ont pas trop rebuté – même si j’avoue en avoir zappé quelques-uns quand ils étaient trop nombreux et que cela ne gênait pas la compréhension de l’ensemble. L’histoire (probablement en grande partie autobiographique, je ne sais pas ?) est plutôt bien menée, présentant le personnage principal, Simon, qui végète, se pose des questions sur lui-même, le sens à donner à sa vie. Une fois prise (ou plutôt subie) la décision de quitter sa copine, il reprend la main sur sa vie, lentement, à partir des bribes de connaissances qu’il glane sur sa famille (originaire du Portugal), lors d’une réunion familiale (un mariage, où certains passages et chamailleries entre les père, oncle et tante du héros m’ont vaguement fait penser à certains passages de Les Vieux Fourneaux) et enfin dans un retour aux sources au Portugal. Le dessin, parfois en simples esquisses, en aquarelles semble-t-il, est un peu déroutant au départ, mais je m’y suis finalement fait et l’ai trouvé bon. Mais c’est juste que je ne suis pas fan de ce genre de roman graphique, et que Cyril Pedrosa n’y a pas glissé suffisamment de tension, ou de je ne sais quoi qui me l’aurait fait apprécier davantage.
Cela faisait fort longtemps que je lorgnais cette BD, attiré tout autant par les critiques élogieuses que par la thématique qui aurait dû me plaire. Même si le roman graphique n'est pas mon genre préféré, j'ai appris ici ou là à l'apprécier et à en retirer beaucoup de plaisir. Alors pourquoi ? Cela tient en 2 raisons essentielles : - la première est qu'il y a tromperie sur la marchandise. Pourquoi avoir appelé cela Portugal alors que finalement cet aspect est par trop secondaire. C'est même étrange à quel point mon expérience lusitanienne semble lointaine de celle de l'auteur. Je n'ai reconnu en rien les façons de faire de cette famille d'expat' première génération, époque Salazar, et de la filiation contemporaine me concernant. Les quelques bulles en portugais m'ont semblé n'être là que pour "verser" suffisamment de ce côté là. Je dois aussi avouer que j'attendais plus le retour aux sources de ce côté là (un trentenaire/quadra portugais d'origine passant d'un rejet primaire à une redécouverte) alors que non. C'est simplement un récit encore plus intimiste de l'auteur, de sa relation paternelle et de son je-m-en-foutisme général, le tout au cours d'une noce bourguignonne où même la famille portugaise d'ordinaire présente lors de ces événements brille par son absence..... - la seconde est que malheureusement l'auteur et ses tourments personnels et familiaux ne m'ont pas intéressé. C'est creux, vide, sans intérêt à mes yeux. Reste un trait expressif, vif, alerte. Une mise en couleur agréable. Bref OK pour la forme, non pour le fond. Dommage
Pas mal et même un peu plus. L'aspect très épais de ce one shot pourrait en rebuter plus d'un mais finalement la lecture est assez fluide s'attardant sur différents moments de la vie de l'auteur. Une première période où le doute, l'angoisse de la page blanche et l'indécision sont ce qui anime notre héros. Le deuxième temps que j'ai particulièrement apprécié est celui du mariage en Bourgogne, moment comme souvent révélateur où des gens qui n'ont pas l'habitude de se côtoyer sont là obligés de le faire. Des choses se disent d'autres non, quoiqu'il en soit ce moment est formidablement rendu par Pedrosa. La troisième époque, celle du retours au pays, aux sources, est sans doute la plus introspective. Elle me touche moins mais reste très "vraie", toute de subtilité et de retenue. Je ne connaissais pas Pedrosa mais en ce début d'année c'est une belle découverte dont je ne peux que conseiller la lecture.
Pas grand-chose à ajouter aux avis précédents. Portugal, c’est très bien. Cette quête de soi d’un auteur en pleine crise existentielle est bien menée. Le dessin s’adapte aux propos et change en fonction des planches. Cela peut dérouter. Personnellement, j’ai beaucoup aimé. La galerie de personnages est attachante. On sent beaucoup de tendresse de la part de Pedrosa pour l’ensemble de ses personnages. Les différentes séquences sentent le vécu et la sincérité. Les passages en portugais n’auront jamais gêné ma lecture. Au contraire, ils me permettent de partager le sort du personnage central. Je m’en méfiais. J’avais tort. Portugal est un album bourré de tendresse et de sincérité, non dénué d’humour et illustré avec audace et brio.
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