Portugal

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 28 avis)

Angoulême 2012 : Prix du Public 2012 : Prix Canal BD En pleine phase de doute, à la recherche de lui-même, un dessinateur se replonge petit à petit dans l'histoire familiale.


Aire Libre Angoulême : récapitulatif des séries primées Portugal Prix des Libraires de Bande Dessinée

La vie est grise. Simon Muchat, auteur de bandes dessinées, est en panne d'inspiration et son existence est en perte de sens. Invité à passer quelques jours au Portugal, il retrouve par hasard ce qu'il n'était pas venu chercher : les odeurs de l'enfance, le chant des rires de vacances, la chaleur lumineuse d'une famille oubliée - peut-être abandonnée. Quel est le mystère des Muchat ? Pourquoi Simon se sent-il de nulle part ? Et pourquoi, sans rien comprendre de cette langue étrangère, vibre-t-il à ses accents ? Des réponses et d'autres questions l'attendent au cours de ce voyage régénérateur. Ancré dans son passé gommé, Simon pourra enfin retracer sa propre trajectoire. Et la vie retrouver ses arcs-en-ciel. Aux frontières de l'autofiction, avec humour et vivacité, Cyril Pedrosa signe - en couleurs directes et émotions immédiates - un récit essentiel sur la quête d'identité. (résumé éditeur)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Septembre 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Portugal © Dupuis 2011
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 28 avis)
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03/10/2011 | Altaïr
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Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Simon Muchat, auteur de bandes dessinées, mène une vie triste. Pas d’énergie, plus d’inspiration, un quotidien chaque jour plus lourd, un couple en panne. Invité au Portugal pour un salon BD, il ressent soudain une émotion qu’il n’espérait plus. Alors qu’il n’était rien venu chercher de particulier, il trouve des couleurs, une langue, une lumière, une chaleur humaine, une vie débordante de vitalité. Bref, il retrouve la trace de ses racines familiales et de son enfance. Dans un tourbillon de traits et de couleurs, Cyril Pedrosa nous emporte. A travers un récit intime, profond et magnifiquement mis en couleurs, on remonte le temps et on aborde l’une des questions fondamentales pour chacun : l’identité, les origines, la famille, les secrets et les silences. Découpé en trois périodes, l’album bien que très épais se lit d’une traite comme un bon film. Magnifique.

02/12/2022 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Je ressors assez étonné de cette lecture car lorsqu’il m’était arrivé de feuilleter cette bd en librairie, le graphisme ne m’attirait pas plus que ça au premier abord. Pourtant, quelque chose me donnait envie de la découvrir, ne serait-ce que parce que j’ai passé quelques jours à Lisbonne en 2011 et que j’en gardais un très bon souvenir. Et puis dès que je me suis plongé dans ce gros one-shot de 250 pages, j’ai contre toute attente été conquis très rapidement. Il est vrai qu’on oublie très vite ce côté crayonné du trait qui en fait confère une certaine poésie à l’ensemble. Ces lignes très fines collent bien à la fragilité du personnage principal, très sensible et en proie à ses interrogations métaphysiques. Le choix des couleurs est subtil et particulièrement réussi, avec un ton dominant pour chaque scène, et un élargissement de la palette vers des teintes plus chaudes au fur et à mesure qu’on avance dans l’histoire. Pour les yeux, c’est un vrai festival, un émerveillement permanent. L’ouvrage est composé de trois parties qui délimitent les différentes étapes de la quête du « héros » : sa rupture conjugale nécessaire pour entamer le processus (« Selon Simon »), les « retrouvailles » avec un père accaparé par son boulot lors du mariage de la cousine en Bourgogne (« Selon Jean ») et le séjour au Portugal sur les traces du grand-père (« Selon Abel »). Les plus pressés pourront y trouver des longueurs mais on est quand même dans l’introspectif, ce qui ne veut pas dire chiant, au contraire. « Portugal » est une sorte de road movie humaniste où l’auteur a opté pour les routes départementales plutôt que les autoroutes… A travers cette quête, il nous invite à prendre le temps de réfléchir aussi sur nous-mêmes (car la question de nos racines nous concerne tous), sans lourdeurs, avec délicatesse et humanité. Il y est question de mémoire, de notre condition tragique d’homme moderne mais aussi de reconstruction de soi-même quand la vie paraît vaine. Plusieurs anecdotes et passages drôles ou touchants émaillent le récit, notamment quand Simon apprend l’origine de son nom. J’y ai moi-même retrouvé l’ambiance chaleureuse et la douceur de vivre méditerranéenne d’un pays où les gens ont su rester authentiques. Laissez-vous donc enchanter par ce Portugal à cent lieues de la carte postale !

18/03/2013 (modifier)
Par Anouschka
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Quelle ambiance dans ce Pedrosa !!! Il nous a époustouflé avec Trois ombres et bien fait rire avec Auto Bio. Il revient magistral avec une BD douce et mélancolique porté par un dessin superbe et des couleurs chaudes orangées qui collent parfaitement à l'ambiance ! Un récit semi-autobiographique très touchant et qui prend de la saveur au fur et à mesure des pages ! 200 pages qui passent trop vite. On voudrait en garder encore un peu tellement on prend du plaisir à savourer cette Bd magnifique !

14/10/2011 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Pfiouuuuuuu... Quelle immersion mes aminches ! Voilà longtemps qu'un auteur ne m'avait pas fait chuter dans un univers graphique aussi riche, travaillé et original. Cyril Pedrosa signe avec "Portugal" un pavé qui fera date. Il avait déjà frappé un grand coup il y a quatre ans avec Trois ombres (Angoulême : essentiel 2008 ), où son trait noir & blanc, souple, torturé et tout en rondeur, servait à merveille un récit d'une grande force. Il passe encore aujourd'hui, à mon goût, à une étape supérieure. Car ce qui fait pour moi la richesse de cet album, c'est la maturité que l'on sent dans son travail. Si tous les éléments qui forment sa patte bien particulière étaient un peu éparpillés dans ce qu'il avait pu produire jusqu'ici, j'ai l'impression qu'il a su piocher le meilleur de chacun pour nous en distiller une sorte de quintessence graphique. Et cet élixir (Approchez m'sieur-dame !) fait tourner la tête ! Plongée dans les doutes et les remises en questions de Simon. Plongée dans son histoire et sa famille. Et surtout plongée dans ses racines et ce Portugal, si chaleureusement dépeint. Ça m'a replongé quelques années en arrière, quand j'ai découvert ce pays, ses ambiances, sa population et ses paysages, le temps de trois trop courtes semaines... Pedrosa rend à merveille cette langue chaude et chatoyante qui vous traverse, qu'on ne comprend pas vraiment, mais presque (non, ce n'est pas de l'espagnol -surtout pas !-, mais bon ça aide ...). Pour y parvenir, il s'amuse avec son trait, la superposition, la transparence et la colorisation. Et c'est là que la magie opère et que son talent prend vraiment consistance. Car l'équilibre fragile qu'il compose opère avec brio et nous prend à bras le corps. C'est beau, et ça émane ! Si au final ce récit intimiste souffre quand même par moment de quelques longueurs, on ferme cet album en prenant conscience d'avoir avalé plus de 250 pages sans avoir pu lâcher notre BD et ravi d'avoir suivi cette tranche de vie. Voici je pense une BD qui ne passera pas inaperçue et dont la lecture s'impose, ne serait-ce que pour la puissance et la qualité du travail graphique que propose Cyril Pedrosa. Bravo, m'sieur !

05/10/2011 (modifier)
Par Sejy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Samedi 9h30 am – Librairie Gibert – Rayon BD. C’est quoi, ça ? Portugal ? Ouais, encore une. Une de plus. Une de trop ? L’une de ces biographies, ou à peu près — en l’occurrence une biofiction ou une autofiction, je ne sais pas vraiment — en tout cas l’un de ces trucs nombrilo-intimiste ne parvenant qu’à être chiant à trop s’astiquer l’archet sur nos cordes sensibles ? Et puis 260 pages… Et 35 euroboules ! Pppffffff, on laisse tomber ! Quoique… C’est du Cyril Pedrosa, et, souvenir : il m’avait flingué avec ses « Trois Ombres ». Allez, coup de pied au derche des idées reçues, creusage du découvert : je charge le pavé ! 10h35 am - Place Machin, terrasse de bistrot - Un café, un Perrier citron et ma nouvelle acquisition. Open. J’entreprends la mémoire de Simon Muchat : il a dans les dix ans ; rencontre fugace avec quelques membres de sa famille, brume de divers souvenirs. Très vite, retour au présent. Je zigue et je zague dans l’histoire d’un adulte désabusé. Les relations avec sa compagne, papa, ses amis, les sollicitations du quotidien et de la vie. Une guirlande de saynètes, d’échanges, anecdotiques ou plus accablants, de personnages riches, pittoresques... D’emblée, il se passe quelque chose. Cette façon de jouer avec la couleur, le trait nerveux et les mots : une spontanéité, une justesse dans le sentiment charrient un flot de sensations puissantes dans lequel je plonge, m’appropriant les éclaboussures mélancoliques… Oui, Simon s’emmerde. Pas tout à fait malheureux, il subit plus qu’il ne vit. Errant, vide, sans envie, sans très bien savoir. Et puis… Le déclic. Le Portugal, la terre natale de ses grands-parents ; Simon (ou Cyril ?) m’invite dans son escapade lusitanienne, à la découverte de ses racines. D’abord, il y a cette chaleur, ou plutôt cette lumière qui chante. Enveloppé de soleil, j’entends les bruits, je me nourris des odeurs et je ressens le pouls de Lisbonne — tiens, je prendrais bien un petit Porto ! — Les dialogues, en opposant la barrière de la langue, achèvent l’immersion. Dans les conversations floues, c’est encore la couleur qui suggère, le trait qui parle. Comme le héros, je n’y entrave pas grand-chose. Devinant l’un et l’autre mot à la volée, j’élucide les phrases tant bien que mal, et ma compréhension s’attache aux visages, aux attitudes, aux postures, à la moindre expression, au moindre changement de nuance. L’émotion émane, simple, entière. Tellement intense et vivifiante. On est bien ici. Dépaysé, mais comme à la maison. Maintenant, la prégnance est évidente — depuis longtemps déjà je n’entends plus la musique et les passagers tout aussi criards du carrousel qui tourne inlassablement sur la place – Pedrosa m’a embarqué, chaviré, englouti. En Maître-ouvrier, il a tiré le meilleur parti des outils de sa boite bande dessinée. Par un tourbillon indissociable de mots, de dialogues simples, de crayonnés fiévreux, de lavis et d’aquarelles éloquents, de jeux de transparence subtils, il a façonné une marqueterie narrative débridée et précise, sincère et incisive, déployant les trois magnifiques tableaux d’une fresque dense, une reconstruction identitaire d’une grande pureté émotionnelle. 01h05 pm – Récit terminé, envie de pipi, mais je m’en fous. Allez, une petite bière, et je me refais le bouquin…

03/10/2011 (modifier)

Une découverte que ce Portugal ainsi que son auteur Pedrosa, paru chez Dupuis dans leur collection Aire Libre. Un pavé de 255 pages (hors carnet de croquis et dessin original daté et signé du tirage de tête) à la couverture colorée, bucolique, mélancolique et tout autant chaleureuse. Pedrosa fait preuve ici d'une maturité certaine dans le dessin, le scénario. Une histoire personnelle, un trentenaire à la recherche de ses racines, de son histoire que l'on pourrait résumer de la façon suivante en citant l'un des personnages (page 197) : " Est ce que je suis le pays où je suis né ou est ce que je suis peu importe le pays" ? Le dessin est merveilleux, le choix de Pedrosa de tout faire en couleur directe donne un sentiment d'immédiateté à l’œuvre, les personnage se confondent avec le décor, comme si l'individu et les lieux ne faisaient qu'un, interagissant l'un avec l'autre. Pedrosa réussi à créer rapidement un sentiment d'empathie pour ses personnages pittoresques, des gens urbains (cf. Les Gens urbains de Jean Luc Cornette et Maud Millecamps paru chez Quadrants), nous suivons ainsi leur pérégrination tout comme nous contemplerions un tableau. Ce livre est un livre sensitif, de travail sur la mémoire, ses racines, son histoire personnelle. Il en ressort une quiétude, un apaisement, et la satisfaction du repos. Pedrosa touche à l'universalité dans se récit, à faire de cette quête personnelle du personnage principal un thème nous touchant tous et toutes à la fois. Pour terminer cet avis, j'invite tous les amoureux de bandes dessinées à découvrir ce bijoux, certainement la BD de l'année.

03/10/2011 (modifier)