Les Ignorants

Note: 4/5
(4/5 pour 30 avis)

Un vigneron chez Jean-Pierre Gibrat ou chez Emmanuel Guibert, et un auteur de bande dessinée dans la vigne : mais qui sont-ils ? Deux ignorants ! Comment, pourquoi, et pour qui faire des livres ou du vin ? Les réponses à ces questions forment le récit vivant et joyeux d’une initiation croisée.


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Par un beau temps d'hiver, deux individus, bonnets sur la tête, sécateur en main, taillent une vigne. L'un a le geste et la parole assurés. L'autre, plus emprunté, regarde le premier, cherche à comprendre « ce qui relie ce type à sa vigne », et s'étonne de « la singulière fusion entre un individu et un morceau de rocher battu par les vents ». Le premier est vigneron, le second auteur de bandes dessinées. Pendant un an, Étienne Davodeau a goûté aux joies de la taille, du décavaillonnage, de la tonnellerie ou encore s'est interrogé sur la biodynamie. Richard Leroy, de son côté, a lu des bandes dessinées choisies par Étienne, a rencontré des auteurs, s'est rendu dans des festivals, est allé chez un imprimeur, s'est penché sur la planche à dessin d'Étienne... Étienne et Richard échangent leurs savoirs et savoir-faire, mettent en évidence les points que ces pratiques (artistiques et vigneronnes) peuvent avoir en commun ; et ils sont plus nombreux qu'on ne pourrait l'envisager de prime abord... Texte : Editeur.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Octobre 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Ignorants © Futuropolis 2011
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 30 avis)
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03/10/2011 | Alix
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Par Emka
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Emka

Voilà un très grand cru de Davodeau que j'ai pris beaucoup de plaisir à relire. C'est une histoire singulière qui, sous des dehors modestes, explore avec une grande finesse deux univers que rien ne rapproche a priori : celui de la bande dessinée et celui du vin. À travers cette rencontre entre un auteur de BD, Étienne Davodeau, et un vigneron, Richard Leroy, l’album réussit le pari audacieux de mêler initiation, découverte et réflexion sur le travail artisanal. Le concept de l’album est simple : Davodeau, qui ne connaît rien au vin, va passer un an aux côtés de Richard Leroy pour apprendre les secrets de la viticulture, tandis que ce dernier découvre l’univers de la bande dessinée. Ce dialogue entre deux ignorants, chacun expert dans son domaine mais néophyte dans celui de l’autre, donne naissance à une œuvre riche. Au fil des pages, on partage leurs découvertes, leurs doutes, et leurs émerveillements. Le dessin de Davodeau, tout en nuances de gris, accompagne parfaitement le propos. Mais c'est bien plus qu’une chronique de deux univers parallèles. C’est aussi une réflexion sur le temps, la passion, et l’artisanat. Que ce soit dans la création d’un vin ou d’une bande dessinée, Davodeau montre que l’artisan est avant tout un passionné, un être en quête de perfection, pour qui chaque détail a son importance. Les échanges entre Davodeau et Leroy, souvent empreints d’humour et de complicité, dévoilent des réflexions profondes sur le sens du travail bien fait, sur la transmission du savoir et sur la valeur du temps consacré à une œuvre. Loin de se contenter de juxtaposer deux mondes, Davodeau réussit à les entremêler, à créer des ponts entre eux, montrant que la passion, qu’elle s’exprime dans la vigne ou dans l’atelier de dessin, est universelle. "Les Ignorants" est une ode à la curiosité, à l’apprentissage, et à la découverte de l’autre. C’est un album qui, tout en douceur, nous invite à sortir de notre zone de confort, à aller à la rencontre de ce que nous ne connaissons pas, et à en tirer de précieuses leçons. En conclusion, voici une oeuvre qui m'a touché par sa sincérité et son humanité, et que j'ai pris beaucoup de plaisir à relire. Une lecture à savourer, comme un grand cru, à la fois légère et profonde.

23/08/2024 (modifier)
Par Cécilia
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Les ignorants se font découvrir leur métier/passion respectif... pour notre plus grand plaisir ! Etant moi aussi relativement ignorante de ces deux domaines : le vin et la BD, j'ai apprécié cette immersion absolue. Le récit est long, il prend son temps, relatant les petites anecdotes de cette expérience peu commune. J'ai vraiment apprécié ce rythme. Comme un bon vin, j'ai pu prendre le temps de le savourer. Je ne dirais pas que le récit s'est bonifié avec le temps puisqu'il est assez constant. Aussi bien au début qu'à la fin. Le dessin de Davodeau n'est pas celui qui me touche le plus. Je trouve que les personnages font un peu bruts. Mais finalement dans cette BD, cela ne m'a pas dérangé. Les vignes sont superbes. Et finalement la beauté de l'histoire et des moments vécus par les personnages prend le pas sur le léger manque d'esthétisme du trait (à mon goût !). Finalement je n'ai qu'un seul regret : ne pas pouvoir goûter les vins que l'on découvre au long du récit !

26/03/2014 (modifier)
Par dut
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Attention, grosse qualité cette BD :) C'est une histoire qui arrive marier 2 mondes (la BD et le vin), de facon très adroite, tres belle et très sincère ! Très adroite, car le parcours initiatique des 2 protagonistes qui découvrent le métier de l'autre au fil de l'album, c'est vachement bien foutu. Davoveau découvre le métier de vigneron au fil des saisons, et son ami vigneron (je me souvient plus de son nom désolé) découvre la BD à travers les albums qu'on lui fait lire, mais aussi à travers des rencontres avec des auteurs (celle avec Gibrat est exquise), des festivals, et rendez-vous chez l'édtieurs, l'imprimeur etc. Et nous au milieu de tout ca, on découvre les 2 mondes, et on se laisse porter par l'histoire. Le coté sincère, c'est parce qu'on sent que c'est authentique ! Le pense que cette BD est le reflet parfait de l'année passé ensemble par ces 2 hommes, en tout cas, moi je marche ! Sinon coté dessins, je connaissais pas trop Davodeau, c'est un style assez chouette, ça me plait vraiment ! Si toutes les BD de Davodeau sont aussi sympa et authentique, je sens que je vais m'y pencher un peu plus, car c'est pour moi une vrai découverte ! Prochain achat : Rural! ;)

27/04/2012 (modifier)
Par Superjé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Note : 4.5/5 ! Si on a un peu suivi l'actualité BD de cette année, on a forcément entendu parler, entre autres de la dernière œuvre de Davodeau, et franchement, c'est un must. Je ne suis pas forcément un amateur de vin... Je peux en goûter et en différencier, mais je n'aime pas vraiment ça. Mais, honnêtement, si on est un tant soit peu curieux je pense qu'on n'est pas obligé d'adorer le vin (ou la BD) pour apprécier ce livre. En effet, si la fabrication du vin peut paraître rébarbative aux non initiés, Davodeau et son talent narratif sont là pour rendre le tout passionnant. Alors évidemment, comme, à l'origine, j'ai plus lu ce pavé pour avoir des renseignements sur la BD, je me suis des fois dit, lorsque j'ai suivi le parcours initiatique de ces deux ignorants dans un domaine, qu'il n'y avait pas assez de passages portant sur la BD, mais finalement, cela reste agréable à lire. C'est vrai que le pourcentage de pages traitant de vin est plus important, mais comme ces chapitres sont vraiment très intéressants, surtout que dans le domaine j'ai tout à apprendre, on ne décroche pas du livre (j'ai même pu retrouver un peu de mon expérience dans le chapitre des vendanges), que j'avais prévu de lire en plus de temps. Cette BD est illustrée par le magnifique, dégradé et soigné dessin de Davodeau, avec un trait semi-réaliste fin (très joli sur les paysages naturels) et une colorisation au lavis gris, certes classique mais, elle aussi, magnifique. "Les ignorants" fait partie des meilleurs albums de l'année, qui sera instructif dans les deux domaines aux amateurs de BDs et de vins (d'ailleurs, je vais conseiller cette BD à certains non-initiés), et qui donne aussi envie de lire (les BDs citées qu'on n'a pas encore lues) et (presque) de boire les beaux vins de (pratiquement) ma région.

11/01/2012 (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur herve

J'ai découvert l'œuvre d'Etienne Davodeau assez tardivement. J'ai une nette préférence sur ses chroniques sociales, je l'avoue, comme Un homme est mort ou encore Rural ! Et là avec ce livre, je pense que Davodeau signe un véritable chef d'œuvre. Toujours ancré dans le milieu rural, l'auteur nous offre un regard croisé sur le travail de dessinateur et sur celui de vigneron. C'est intelligent, drôle, percutant mais surtout d'une sincérité débordante. Les portraits de" candide" au festival de Saint-Malo ou encore dans "les caves" sont justes et touchants. Même si ce pavé est quelque peu déséquilibré en faveur du monde viticole, je ne peux que m'en réjouir car j'ai appris pas mal de choses en le lisant. D'ailleurs, j'ai lu cette bande dessinée d'une traite tellement le récit d'Etienne Davodeau est passionnant. En plus, phénomène assez rare, la lecture des "ignorants" donne envie de se replonger dans d'autres bd. Bref, une lecture que je recommande fortement.

20/12/2011 (modifier)
Par Tomeke
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Les Ignorants… Voilà certainement mon gros coup de cœur de cette fin 2011 ! C’est la première fois que je lis un album d’Etienne Davodeau et je suis ressorti de ma lecture avec une satisfaction faite de sérénité et de bonhommie. La démarche, bien que très enrichissante sur le plan informatif, m’a semblé naturellement positive et humble. Très rapidement, je me suis senti proche de nos deux protagonistes, comme faisant partie intégrante de leur initiation respective. Grâce à une narration personnelle, très bien construite et rythmée, je ne pouvais que me sentir impliqué dans le long processus du travail de la vigne. Mis en parallèle avec l’univers de la BD et ses différents intervenants, nos deux amis évoluent au fil des saisons et des rencontres. Si l’idée de départ pouvait sembler simpliste, sa mise en planches n’en demeure pas moins réussie. L’approche graphique est tout aussi réussie, elle contribue à rendre l’ensemble doux et délicat. L’utilisation du noir et blanc est parfaite et chaque paysage est une invitation à communier avec la nature. Enfin, pour terminer mon avis, je reviens à la démarche de l’auteur caractérisée par une belle humilité, ne fût-ce que dans le titre de l’album. Sans aucun doute, il aurait pu l’appeler « Les passionnés » tant il réussit à transmettre habilement l’amour et le respect nécessaire au travail de la vigne et à la création d’une bande dessinée. Vous l’aurez compris, j’ai été largement conquis par cet album, certes épais, mais qui se déguste comme une bonne bouteille. Nous faire partager cette expérience, quelle superbe idée Monsieur Davodeau !

15/11/2011 (modifier)
L'avatar du posteur Little Miss Giggles

Mon premier est le contraire de faible. Mon second vaut fa bémol. Mon troisième est une affirmation en Russie. Mon quatrième est une table à laquelle on aurait coupé la tête. Mon tout est le qualificatif que je réserve au nouvel album de Davodeau, "Les Ignorants". Oups, on n'est pas sur le sujet "Je m'ennuie, on fait des charades BD?" sur le forum de BDthèque ??? Désolée, je vais être plus claire alors : formidable ! Comment ça "un peu court" ? Ok, ok, je développe. En premier le dessin. Y a pas à dire, Davodeau était déjà un fabuleux scénariste, il devient de plus en plus un très bon dessinateur. Trait éclairci, visages de plus en plus réguliers,... Il arrive à rendre la beauté de la vigne simplement en noir et blanc. Car oui, c'est beau une vigne... nostalgie des dernières vacances en Alsace. Pour ce qui est du scénario, l'idée est simple mais géniale. La rencontre entre deux personnes passionnées par leur métier et passionnantes est tout simplement captivante. Les 270 pages ont été avalées en un clin d'oeil. L'histoire est vivante, remplie d'humour, pleine d'humanité. On a envie de les rencontrer ces gaillards, de partager avec eux autour du vin et de la BD. Deux sujets qui m'intéressent et on ressort de cette BD avec l'impression d'avoir appris plein de choses... comme c'est agréable de s'instruire en s'amusant. Allez, on reste un peu en vacances en débouchant une bonne bouteille de vin (pour les références, voir l'avis de Mac Arthur, il a bien voulu partager :p) J'ai hésité entre le "Franchement bien" et le "Culte", mais finalement je pense qu'il mérite bien un "culte". Je le relirai avec grand plaisir. A découvrir donc (ainsi que les autres albums de Davodeau ! Oui oui, on peut le dire, je suis fan).

20/10/2011 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Après l’excellent Lulu Femme Nue, une œuvre de fiction profondément humaine, Etienne Davodeau revient au reportage bd pour nous livrer le récit d’une initiation croisée. Initiation croisée… Echange de savoir et de passion… Un sujet sur mesure pour cet artiste devenu un maître dans l’art de relater les rapports humains simples et francs (voir son « Quelques jours avec un menteur » pour exemple) et dans celui de vulgariser des données techniques (lisez donc « Rural ! » pour vous en convaincre). Et, à nouveau, Etienne Davodeau fait mouche. Son récit est instructif, amusant et incroyablement humain. Les rencontres y occupent un espace majeur, et chacune d’elles nourrit les acteurs plus sûrement que n’importe quel restaurant 4 étoiles. Etienne et son ami viticulteur sont deux passionnés, cela se voit et se sent, mais ils gardent une capacité d’autodérision et de recul qui les rendent simples, accessibles et, aussi, extrêmement didactiques. Les deux se révèlent en effet être d’excellents professeurs. Et s’il est amusant pour un lecteur dans mon genre d’observer les réactions d’un novice face à un Moebius, un Gibrat ou un Trondheim, le récit devient très instructif dès que le thème de la viticulture (et du vin) est abordé. Davodeau a eu une idée simple mais géniale qui fait basculer le lecteur de maître en apprenti tout au long du récit. Un coup, je m’amuse en apprenant, un coup j’apprends en m’amusant. C’est pareil mais différent. Autre qualité : l’écriture ! Elle coule, simple, fluide, vivante, naturelle, souvent drôle. Pour parvenir à ce niveau, il faut à l’auteur une impressionnante maîtrise. Et si cette écriture est si performante, c’est parce que l’auteur parvient à ne pas la rendre omniprésente. Ici, les silences expriment autant que les dialogues. Le découpage est bien équilibré. La fin des chapitres survient avant l’idée même d’un quelconque sentiment de lassitude et ne provoque qu’une seule envie : celle de découvrir le chapitre suivant ! Ce récit riche de plus de 250 pages vous glisse dans les neurones comme un rien. Les données techniques sont digérées avec plaisir (notamment les débats sur la biodynamique et le sulfatage) tant elles sont présentées avec humour, humilité et simplicité. … Ahhh, ce que les gens passionnés peuvent être passionnants ! A la fin de cette lecture, je ne peux que remercier Etienne Davodeau de m’avoir permis d’entrer, l’espace d’une lecture, dans le monde de ces ignorants, de ces passionnés. PS : après lecture, je n’ai pu m’empêcher de déboucher une bouteille de muscat alsacien produite selon les principes de la biodynamie par une viticultrice indépendante (Sylvie Spielmann, de Bergheim). Et bien, il m’en est apparu encore meilleur !

18/10/2011 (modifier)