Libre de choisir

Note: 3/5
(3/5 pour 7 avis)

Un portrait de femme, sensible et humain, et l’évocation d’une conquête majeure : le droit à l'avortement


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Consensus sur une BD Douleurs intimes Le droit à l'avortement

Libre de choisir commence comme une chronique familiale et provinciale des années 50. L’histoire gravite autour de deux amies, Anna et Iza, de leurs copains d’école, de leurs familles respectives, et retrace les principales étapes de leurs années d’enfance et d’adolescence. Il flotte un parfum de bonheur simple et très moral – car la morale, dans ces années et ces milieux en pleine ascension sociale, est une chose qui compte. En 1968, Anna a quinze ans. Elle sort avec Julien, un étudiant un peu plus âgé qu’elle qui l’initie à la musique et à l’esprit communautaire du moment. Elle en est amoureuse, mais leur relation n’excède pas les limites du flirt adolescent. Mais un soir, au retour d’un concert, Julien la viole. Et Anna est enceinte. Terriblement traumatisée, la jeune fille veut se débarrasser du foetus. C’est le début du chemin de croix d’Anna. Elle va découvrir que dans cette France de la fin des années 60, avorter n’est pas seulement illégal : aux yeux de presque toute la société, c’est un crime odieux…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Octobre 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Libre de choisir © Casterman 2011
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 7 avis)
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09/10/2011 | pol
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L'avatar du posteur Noirdésir

Je range cet album dans la même catégorie que Jo, que j'ai lu relativement récemment (j’ai longtemps confondu les couvertures – je parle de la première édition de « Jo »), et comme pour « Jo », j’ai longtemps eu des réticences à lire cet album, facilement trouvable, mais que je craignais être une bluette didactique produite en grand nombre pour les CDI. Alors, certes, il y a quelques aspects un peu édifiants, mais en fait pas trop, et le récit de Richelle ne tombe pas dans le manichéisme. Seul le retournement en dernière page m’a semblé inutile et une fausse note. Il faut dire que la préface de Gisèle Halimi est rassurante quant au sérieux de l’entreprise. Et le sujet est encore hélas d’actualité, puisque certaines cherchent encore à limiter pour les femmes le droit à l’avortement. Le fait que ce droit ait été récemment inclus dans la Constitution n’empêche pas d’autres limites (médecins opposés, manque de moyens et d’infrastructures proches, campagnes de médias d’extrême droite de Bolloré, etc.). Il n’est donc jamais inutile d’en remettre une couche pour ce droit fondamental. Richelle et Wachs ont bien su retranscrire le début des années 1970 (fringues, goûts musicaux de la jeunesse) et la lecture est globalement agréable – même si ça n’est pas le genre d’album sur lequel je reviendrai.

12/08/2024 (modifier)
Par herve
Note: 3/5
L'avatar du posteur herve

J'ai emprunté cette bande dessinée presque par hasard. En effet, je ne suis pas un grand fan du dessin de Pierre Wachs, mais le thème m'a plu. Je dois reconnaitre que l'ambiance du début des années 70 est fort bien retranscrite. De la musique, aux voitures, aux mœurs post soixante- huitarde des jeunes, tout y est. Y compris l'image de la famille modèle à travers celle d'Anna et plus dévergondée de celle d'Isa. Le dessin de Wachs est meilleur qu'à l'accoutumée, à mon avis. Je ne me suis pas ennuyé à la lecture du destin d'Anna, prise dans la tourmente de l'avortement avant la loi Veil. Même si le scénario n'est pas trop surprenant, cette histoire se laisse lire.

09/12/2018 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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Une BD au dessin moche sur le thème de l'avortement, j'ai cru à une mauvaise BD socio-éducative du type de Jo qu'on trouvait au CDI dans les collèges. Mais finalement, ce n'est pas si mauvais. J'ai parlé de dessin moche, c'est parce que c'est ce que j'ai cruellement ressenti en entamant cette BD. Le trait rapidement brossé des premières planches me faisait presque penser à un story-board crobardé. L'encrage bizarre y était très moche : parfois gras parfois épais, parfois net parfois flou, sur des personnages et décors au même plan dans une même case, ça rend affreux. Et pour ne rien arranger, les couleurs ne sont pas engageantes. Donc j'ai franchement eu du mal à apprécier ce dessin. Ceci dit, il s'arrange au fil des pages, ses défauts d'encrage s'estompent. Et on peut alors constater que les personnages, même s'ils sont inégaux, sont assez bien dessinés en moyenne et que la narration graphique est fluide. De son côté, l'histoire n'est pas mauvaise. Elle se place dans le cadre des années 70 et l'ambiance d'époque est bien retranscrite. Même si le sujet est un peu long à se mettre en place, ressemblant par moment à une longue chronique de la vie d'une adolescente, le thème est finalement bien amené et crédible. On y découvre le contraste permanent qui régnait à l'époque entre la rigidité bien pensante de la culture catholique très présente et la liberté sexuelle de la culture hippie ou populaire d'un autre pan de la société. Et on comprend dans ces conditions la tourmente des jeunes femmes tombées enceintes sans le vouloir, sur qui retombe toute la responsabilité et à qui on interdisait la possibilité d'avorter. Finalement dommage que ce dessin m'ait autant déplu en début d'album parce qu'il s'arrange ensuite et que l'histoire n'est pas si mal.

19/09/2016 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Décidément, si je trouve que Richelle est un scénariste avec des bonnes idées, je ne suis pas fan des dessinateurs avec qui il collabore. Encore une fois, je n'ai pas trop aimé le dessin quoique cette fois-ci cela vienne surtout des couleurs que je n'ai pas du tout aimées, mais pas au point où je trouve ça illisible. Le scénario se passe quelques années avant que l'avortement soit légal en France. On voit donc une adolescente tomber enceinte et tout ce qu'elle subit (notamment la pression morale de la société de l'époque). Le scénario est sans grande surprise, mais malgré cela j'ai bien aimé quoique cela m'ait pris du temps avant de rentrer dans le récit (durant plusieurs pages je me disais "putain c'est quand qu'elle tombe enceinte ?") Il faut dire que le personnage principal est attachant et donc j'avais envie de savoir comme elle allait finir. Plusieurs scènes sont bien écrites et font 'vrai' (je pense par exemple aux réactions du père). Un one shot sympathique quoique je conseillerais plutôt un emprunt. C'est le genre d'histoire que je lis sans problème une fois, mais il n'y a rien qui me donne envie de relire l'album plusieurs fois.

10/04/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Ce qu' il y a de bien dans la bande dessinée d'aujourd'hui, c'est qu'elle fait preuve d'inventivité et d'audace ; la preuve en est cette Bd qui n'aurait jamais pu se faire il y a encore 25 ou 30 ans, son sujet étant grave. Il est intéressant de voir comment un scénariste peut raconter un tel sujet sans contrainte et avec beaucoup de pudeur, on mesure alors le chemin parcouru dans notre société, car les idéologies et idées reçues de cette société du début des années 70 étaient tellement différentes, beaucoup de jeunes gens ne se rendent pas compte du progrès accompli. Au départ, je pensais vraiment m'emmerder avec un tel récit, moi qui suis un lecteur plutôt tourné vers l'aventure, l'historique et accessoirement le fantastique ; les sujets du quotidien m'ennuient d'une force, surtout au cinéma, je les fuis ; mais en BD, je suis plus réceptif et curieux de tout. Au final, j'ai été agréablement surpris de découvrir un récit touchant, sensible et joliment conté, avec une héroïne attachante ; tout est asséné de façon intelligente, sans maladresse , ça sonne vrai et ça me rappelle un peu une époque que j'ai connue, quoique au début des 70's, j'étais encore pré-ado, mais je sais que l'avortement était très mal vu dans les familles, qu'elles soient bourgeoises, ouvrières ou riches. Si le tout paraît si authentique, c'est non seulement que la narration est habile, en sachant bien capter cette période, mais aussi le contexte d'époque est bien restitué et admirablement traduit par le dessin fin et agréable de Pierre Wachs que je connaissais surtout pour ses séries historiques comme Les Tentations de Navarre ou Marie Tempête... Un joli one-shot qui saura certainement plaire à un public féminin, plus réceptif à ce genre de sujet.

26/09/2014 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Nous sommes en 1971. Anna va bientôt passer son bac. Elle a une famille unie. C'est plutôt une fille réservée alors que sa meilleure amie s'en donne à coeur joie. Anna souhaite découvrir l'amour sur un mode totalement romantique. Elle va faire la connaissance d'un goujat dragueur qui ne pense qu'à collectionner les conquêtes. Elle va se laisse prendre dans un contexte de libération sexuelle post 1968. Et puis, va advenir ce qu'il advient presque toujours dans pareille cas: la voilà enceinte ! Cependant, elle n'est pas libre de choisir dans une société pro-conservatrice qui va tout faire pour la culpabiliser. Les lois sur l'IVG ne viendront que quelques années plus tard grâce à une certaine Simone Veil sensible au problème. L'histoire m'a littéralement touché alors que c'est plutôt conventionnel et sans aucune surprise avec des personnages assez convenues. On se dit que c'est une réelle injustice qui frappe l'héroïne peu habituée aux affres de l'amour. Le dessin est plutôt réussi et l'atmosphère des années 70 est bien retranscrite. Bref, on passe un agréable moment de lecture sur un sujet sérieux comme celui du droit de la femme de disposer de son propre corps. Près de 40 ans après l'adoption de la loi, le débat fait toujours rage. Il est bon de lire une bande dessinée qui rappelle les heures sombres où les femmes violées n'avaient pas le droit d'avorter et où elles étaient stigmatisées. Plus jamais un retour en arrière vers un obscurantisme animé pour des motifs religieux aussi ridicule que le fait de ne pas utiliser de préservatif. Ce combat prouve à quel point l'avancée demeure fragile. Le retour à l'ordre moral demeure possible dans notre pays avec la montée des extrêmes entre un bleu marine et une droite décomplexée. Après mise à part le fait de comparer la voix du chanteur Julien Clerc à celle d'une chèvre (ce qui n'est pas très sympa pour lui), ce récit psychologique et social pourra toucher par l'ampleur de son message. Il va falloir dire aux jeunes filles que rien n'est définitivement acquis.

01/12/2012 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
L'avatar du posteur pol

Je m'attendais plus à lire une sorte de documentaire engagé sur le droit à l'avortement. Au lieu de ça j'ai eu la bonne surprise de lire un vrai roman graphique mettant en scène des ados dans les années 70. Évidement l'une d'elle va tomber enceinte et va vouloir avorter, à une époque ou cela ne se fait pas. C'est mal vu par la société mais quand en plus on à une mère qui chante tous les dimanches à l'église c'est juste inenvisageable. Cet album parvient vraiment à faire passer son message car celui ci ne monopolise pas le contenu. Il n'est pas martelé lourdement mais plutôt disséminé intelligemment au fil de l'album. L'histoire prend son temps, on découvre les personnages, on s'attache un peu à ces ados. On découvre peu à peu leur histoires de coeur. C'est bien amené. Elle n'est pas enceinte dès le début de l'album et ce n'est pas juste le récit de son combat pour avorter. Non, et grâce à cette plongée progressive dans sa vie, on comprend son choix. On voit à quel point ce choix est difficile et mal vu à ce moment là. Au final un roman graphique sympa, dont le sujet ne me concernait pas forcément. Du coup même si cette histoire est sympa à lire pas sur que sur le long terme elle me marque.

09/10/2011 (modifier)