-20% sur l'esprit de la forêt
Un patchwork typique de Fabcaro.
Fabcaro
Un cowboy recherché dans tout le Far west pour avoir imité Jean-Pierre Bacri. Des playmobils. Un auteur de bande dessinée qui va manger chez une tante qu’il n’a pas vue depuis quinze ans. Un débat littéraire. Quelqu’un qui est gravement malade. Des indiens. Des poursuites à cheval sans cheval. Une histoire d’amour entre Huguette et l’étron. Des cartes de catch. La sagesse d’un grand chef. Un supermarché. (texte : 6 pieds sous terre)
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Date de parution | 01 Septembre 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Si le titre vous a rendu perplexe, n’attendez pas de trouver dans le cœur de l’album un quelconque repositionnement cartésien. On est en effet ici dans l’absurde, le décousu, Fabcaro multipliant les histoires loufoques – parfois une ou deux phrases – qui s’entrechoquent, se croisent dans un joyeux délire auquel tous les lecteurs habitués des opus publiés chez des éditeurs plus « prestigieux » auront du mal à accrocher. Au travers de ce qui ressemble à un empilement de délires, transparaît toutefois le paquet de madeleines de Proust/Fabcaro, qui place en filigrane des souvenirs d’enfance. D’ailleurs le sujet de cet album n’est-il pas plus sérieux qu’il n’en a l’air ? Ne serait-ce pas la peur de quitter l’enfance, de devenir adulte ? Album à feuilleter avant d’acheter, car il ne répond pas aux critères « consensuels » et peut dérouter le lecteur lambda.
Troublé, je suis. D'un côté, l'humour crétin et absurde Fabcaro m'aurait bien éclaté à plus d'un coin de page. D'un autre, j'ai trouvé ce récit très... grave. Car ce qu'exprime l'auteur derrière toute cette folie, derrière cet humour absurde, c'est son sentiment et sa crainte de se perdre lui-même, de devoir renoncer à ses rêves, de devoir rentrer dans le moule. Ces deux sentiments antinomiques ne peuvent exister que dans un récit qui ne cesse de basculer d'un univers à l'autre. Et ici, la démarche est tellement poussée à l'extrême qu'elle risque d'en désarçonner plus d'un. A titre personnel, je suis resté en selle même si j'ai eu du mal à m'accrocher au début. Une œuvre personnelle et étrange, bien plus profonde que ce qu'elle pourrait paraître au premier regard. Je ne peux qu'en conseiller la lecture... même si elle ne sera pas au goût de tous.
C'est un titre dont les enchaînements surprennent pour le moins. Il y a quelques efforts de compréhension à réaliser. Pour le reste, on retrouve toujours l'humour décalé et un peu absurde de Fabcaro. Le thème sera celui de la fin de l'enfance avec un auteur qui joue au cow-boy. Encore une fois, j'ai accroché à ce titre car cet humour me plaît bien. Il est vrai que c'est peu compréhensible au début mais que progressivement, on s'y fait car des liens et des passerelles se créent. L'oeuvre se veut un peu expérimentale mais cela reste divertissant avant tout. Il y a de l'inventivité et de la créativité hors-paire chez cet auteur. Je suis toujours autant bluffé par tant de magie.
Moi qui aime me frotter aux trucs qui sortent de l'ordinaire (non Spooky, je sais que ce n'est pas là que tu te caches), j'avoue avoir trouvé une petite perle en la matière. Si le sens de l'humour absurde de Libon m'a toujours scotché et fait marrer, avec des séries telles que Jacques le petit lézard géant ou Tralaland qui ciblent plutôt un public jeunesse, Fabcaro se hisse au même niveau d'ineptie et de folie douce, mais en s'adressant plus à un public adulte. Ça part dans tous les sens, entremêlant sa vie, ses jeux d'enfants et les personnages qu'il imagine, et ses fameux playmobils, mais on s'en fout de perdre ce fil qui n'existe pas de toute façon, car on se marre. Entre les sorties à 2 balles et les répliques cinglantes, les références grossières et les clins d’œils subtils, ça fourmille, ça pétille et ça vous défrise les zygomatiques ! Son trait tout en noir et blanc, que je trouve assez proche d'un Larcenet façon Bill Baroud est très efficace et rend le tout très dynamique. Bref, si vous chopez un coup de calgon au creux de l'hiver, une bonne dose de Fabcaro devrait vous dérider et vous faire retrouver le sourire ! A lire sans modération.
Fabcaro, je le connais (un peu) à travers ses strips qui paraissent dans le mag gratuit ZOO. J’ai été surpris de voir sa bd sur l’étal de mon libraire. Après un rapide feuilletage plutôt concluant, j’ai entamé sa lecture sans préjugé. Cette bd détonne autant qu’elle décontenance par le télescopage de scènes n’ayant aucun lien entre elles (du zapping télé au western sans canasson en passant par l'univers playmobil). Fabcaro se fait finalement plaisir en pastichant son parcours d’auteur de bd à travers ses yeux d’enfant. C’est frais, original et sans prétention. L’ensemble tient la route même si, pour apprécier pleinement la bd, il faut rentrer dans le délire de l’auteur. Côté dessin, le trait fin et caricatural est d’une qualité certaine. Cette bd trouvera son public (j’en fais partie) mais j’ai peur que ce délire soit trop hermétique aux yeux du plus grand nombre. Ceci étant, c'est sans conteste une bd personnelle dont l’auteur peut être fier.
Le résumé est très juste. Cet album est une suite décousue, ou plutôt un patchwork de plusieurs récits un peu sans queue ni tête, si typique de l’œuvre de Fabcaro. On y retrouve pêle-mêle des éléments de la vie de l'auteur, toujours tournés en dérision (l'incompréhension de sa famille sur son métier d'auteur de BD, son obsession pour les playmobil, la gestion foutraque de son quotidien...), un bon gros délire sur un cow-boy complètement loser, le tout entrecoupé de séquences de débat télévisés ou d'autres séquences toujours teintées de cet humour non-sensique dont l'auteur a fait sa marque de fabrique. Du fabcarique, en quelque sorte. En fait Fabcaro dit s'être inspiré de sa vie d'enfant quand, jouant aux playmobils dans l'escalier familial, ses histoires dérivaient régulièrement vers d'autres récits inspirés par les séquences qui passaient à l'époque à la télé. C'est donc à un zapping sans véritable structure que nous convie l'auteur, pour des moments parfois jouissifs (je pense à cette carte postale, présentant des condoléances, qui, lorsqu'on la retourne, propose ce slogan : "On s'éclate avec les dunes de Palavas !"... Lesquelles dunes sont en fait une magnifique paire de seins à l'air). Un autre auteur qui s'essaierait à ce genre (au hasard : Larcenet) n'arriverait pas à me faire sortir un sourire. Fabcaro, lui, parvient toujours à me faire marrer. C'est inexplicable.
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