Anita Blake Tueuse de Vampires (Anita Blake)

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Anita Blake bosse comme animatrice de zombies, et assiste la police de Saint Louis dans les crimes mettant en jeu les citoyens nécro-américains.


Les petits éditeurs indépendants Marvel Vampires

Les vampires existent; ils sont découverts aux USA. Ils ont demandé, et obtenu, une couverture légale de leur existence. Du coup, il est interdit de les tuer. Ils ont même fondé une église, de la Vie Eternelle (sans mentir !). Anita Blake est animatrice de zombie. Elle est douée, et c'est son job : témoigner pour la police, préciser un testament, ou simplement dire au revoir, elle encadre toutes ces choses que quelques heures de plus permettent. Et accessoirement, elle est exécutrice officielle pour la ville de Saint Louis (la peine capitale existe pour les vampires condamnés), et assiste la police dans les enquêtes mettant en jeu le paranormal.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Juin 2011
Statut histoire Série abandonnée 1 tome paru

Couverture de la série Anita Blake Tueuse de Vampires © Milady 2011
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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Anita Blake Tueuse de Vampire est adapté de la série de romans éponyme par Laurell K. Hamilton. Je n’ai pas lu ces romans, mais ils semblent avoir connu un succès confirmé outre-atlantique, voire être, au moins partiellement, à l’origine de cette mode (qui m’échappe) qualifiée de fantasie urbaine, c'est-à-dire ces histoires improbables de jeunes filles insipides déchirées par leur attirance pour différentes bêtes à crocs (je ne fais que colporter des ragots de fâcheux). Après une petite vingtaine de bouquins, la donzelle se trouve donc croquée en comic (jeu de mot pitoyable). Je commente cette série, qui me semble à un moment intéressant pour le lecteur français : Milady vient de publier un premier tome francisé, mais la série existe depuis 2006, et est donc collectée en V.O. à la fois en TBP (trade paperbooks, couvertures souples) et en HC (hard covers, couvertures rigides comme chez nous), dont les prix ont par ailleurs significativement baissé. Bref, découvrable en V.O. ou en V.F. Mon opinion se base sur plusieurs tomes, en V.O. donc. Pour dire simple, je ne comprends pas bien pourquoi j’ai aimé cette BD. Pour passer en revue toutes ces choses aberrantes que je devrais honnir : Tout d’abord, je flaire des remugles de bodice-ripper, ces romans à l’eau pas rose, destinés à un public féminin qui survole distraitement le semblant de scénario pour arriver aux passage où le héros, viril comme il se doit, arrache avec les dents (les siennes de préférence) le chemisier de l’héroïne, vertueuse mais emportée comme il se doit. Pas de ça dans la BD, mais il est facile de sentir les occasions dans le roman original. Et à la vue des couvertures des romans, c’est tendance chaud-bouillant, voire léger BDSM. Outre le fait que je ne comprends pas cette fascination romantique (c’est l’euphémisme conventionnel) des jeunes femmes pour les monstres de la Hammer (franchement, la sensualité torride d’un truc poilu d’un tiers de tonne qui arrache la jambe des gens au lieu de se frotter contre), ce type de littérature (j’utilise le mot dans un sens libéral) est plus connu pour ses scénarii gravables sur un grain de riz que pour son imagination exubérante. Ensuite, Anita semble souffrir du syndrome Wismerhill : une quinzaine de niveaux dans chaque classe (sauf celles où il en a 30), en plus des pouvoirs psioniques et des compagnons démoniaques. Notre bonne Anita accumule les compétences paranormales aussi vite et surement qu’un véhicule garé dans la capitale se pare de papillons contraventionnels. Les personnages sont semi-ridicules, avec une mention spéciale pour Jean-Claude, le Chippendale à chemise à jabot, et accessoirement vampire à gros coefficient de balézitude. Enfin, là, on est en plein territoire Ricien, la femme d’entretien des vampires. Le dessin est moyen plus, mais s’améliore au fil des tomes vers un niveau franchement sympathique ; j’aime le choix des couleurs. Je ne suis pas un expert du domaine, et je laisserai d’éventuels autres disséquer plus avant. Le graphisme est réaliste, même si parfois, certains personnages ont des cuisses étonnement hypertrophiées. Au moins échappent-t-ils à cette angularité exagérée commune dans la production US, même si Anita est victime de la malédiction WonderBra. Ce qui n’est pas nécessairement déplaisant, d’autant que le dessinateur fait beaucoup d’effort pour éviter la bimboification. Amies lectrices, les mâles musclés parsèment les pages, mais pas leurs chemises. Arrivé à ce point, et je devrais avoir perdu 90% du public passé la première page, on est en droit de se demander pourquoi cette note de 4 étoiles. Et bien, j’ai aimé. J’aime cet usage du monologue interne (en même temps, j’aime Mickey Spillane malgré ses innombrables défauts), j’aime cette relation de faiblesse que l’héroïne entretient malgré tout avec son environnement (je ne parle pas non plus d’un retour aux racines de l’horreur gothique, mais juste un écart rafraichissant aux poncifs du héro costaud), j’aime les pingouins (et Anita aussi). Les scénarii sont adéquates sans être fantastiques, mais les personnages, même secondaires (c'est-à-dire tous sauf Anita), ont des points de développement intéressants, et le monde dans lequel ils évoluent à une cohérence tout à fait engageante. En bref (j’aime ce mot pour son son, j’en ignore le sens), et pour paraphraser le premier tome : Guilty Pleasures ! Anita Blake est pour moi un plaisir coupable, dont je ne recommande cependant pas l’achat : tout le monde ne partagera pas mon point de vue, mais je conseille d’y jeter un œil, on ne sait jamais.

14/10/2011 (modifier)