Sera Torbara

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

Les tribulations d'un arriviste


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Auteurs italiens Italie

Sera Torbara est un ancien officier de l’armée ottomane. Ancien ?… ben oui… il a été destitué de son grade et renvoyé de l’armée suite au meurtre de son colonel. Faut dire aussi qu’il n’avait pas oublié de se saisir d’une grosse somme d’argent. Sera est un grand blond, à la mise élégante et romantique qui, maintenant, traîne sa dégaine sur les côtes de la mer du Nord. C’est la qu’il va faire la rencontre de la belle Duchesse Calypso, épouse de l’influent Duc de Coninck. Il n’y a pas que la beauté de Calypso qui intéresse Sera. Elle possède un mystérieux ouvrage : « De deorum volu » qui intéresse grandement notre « ami ». Il désire en effet utiliser ce tapuscrit qui pourrait servir ses idées anarchistes. Sa quête va le mener en Italie où il deviendra l’ami du prince Borbone Aquila. Prince, oui… mais surtout mécène. Et c’est aussi ce qui intéresse Sera.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 1988
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Sera Torbara © Dargaud/Bagheera 1988
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
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18/10/2011 | L'Ymagier
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L'avatar du posteur Agecanonix

J'ai découvert ce diptyque qui m'a amplement séduit pour plusieurs raisons, sans conteste l'un des meilleurs récits de cette collection Histoires Fantastiques de chez Dargaud. D'abord, le contexte, peu utilisé en BD, l'Italie du XIXème siècle, avec toutes la complexité que ça pouvait avoir ; j'en avais eu un petit aperçu en lisant le Guépard de Lampedusa, et surtout en voyant le film de Visconti, l'Italie traversait une période houleuse de son histoire, mais le récit s'attachait surtout à la Sicile. Ensuite, il y a le personnage de Sera Torbara, une sorte de beau gosse blond, élégant et romantique, un physique qui ne laisse pas deviner le sens de ses actions. Il fricote avec des mécènes et de nobles fortunés pour mieux les dépouiller et les anéantir en utilisant leurs faiblesses, c'est un être vil et méprisable, et je suis très content de voir que dans les années 80, des auteurs de BD osaient créer des personnages aussi noirs, leur anti-héros (car c'en est un) est un condensé de Fantomas, de Monte Cristo et d'Arsène Lupin, un type au bord de l'abjection dont le parcours est chaotique mais plein de rancoeur et de détermination, on voyait rarement ce genre de caractère à l'époque, sinon dans des feuilletons TV, le scénario est vraiment passionnant. Etrangement, on ne peut pas le détester tant son charisme est énorme. Parmi les autres raisons : le fait que ce soit un diptyque laisse un petit regret, car le personnage aurait pu progresser encore parmi ces nantis et s'adonner à d'autres méfaits. Et puis bien sûr il y a le dessin de Rotundo qui ne m'est pas inconnu, son trait est clair et précis, dans un style qui ressemble un peu à celui de Franz en période Lester Cockney, mais surtout ce qui me surprend c'est de voir de la couleur, n'ayant été habitué qu'au noir & blanc de Rotundo, notamment dans Ex-Libris Eroticis, et il s'en sort bien. Bref, une excellente Bd, j'hésite à mettre les 4 étoiles, mais il y a un ou deux détails qui me laissent perplexe, donc c'est du 3/5, mais je recommande quand même ces 2 albums au ton sulfureux tant par le dessin que par le scénario.

20/05/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Voilà un diptyque fort sympathique. Bien sur tout n'est pas parfait mais il possède des qualités qui font qu'il mérite d'être redécouvert ou si j'en juges par le nombre d'avis , découvert. Nous sommes en Italie en 1829 et juste au sortir des guerres Napoléoniennes, l'unification du pays est encore un rêve pour certains, le pays est morcelés en de nombreux petits états qui se font une guerre plus ou moins larvée. Dans ce climat notre homme Sera Torbara assouvi des vengeances personnelles tout en volant, voir pire, les puissants. Ce héros n'est pas le plus agréable et sympathique qui soit. Au cours de son périple il n'hésite pas à mentir, tricher, manipuler les autres voir même à les faire assassiner. Un héros qui n'est pas tout lisse, ça fait plaisir. Ajoutons à cette histoire un dessin de bonne facture parfois un peu en manque de reliefs mais qui sur certaines cases atteint vraiment le très bon.

22/11/2014 (modifier)

Il n’y a guère que l’Ymagier pour lire ce genre de choses et les apprécier, j’aurais du me douter que cette série oubliée avait déjà été passée au crible de ce lecteur méticuleux ! Caramba encore loupé pour la nouvelle série à poster. Sera Torbara donc, album en deux tomes publié d’abord chez Dargaud puis repris par Bagheera. L’histoire d’un homme étrange au premier tome aux motivations peu compréhensibles et d’une femme au fort caractère qui se trouve sur son chemin. A côté l’Italie, avec toutes ses complications de pouvoir. L’intrigue suit un chemin sympathique et le rythme plutôt prenant permet au lecteur de rentrer dans le jeu relativement complexe des intérêts de chaque protagoniste, et pourtant il manque du liant. Hormis la fin du tome 1 franchement prenante, le reste du tome a été un moment de lecture peu agréable, le tome 2 qui renouvelle l’expérience place les deux personnages du tome 1 de façon trop juxtaposée à mon goût, l’on ne voit guère comment ces deux personnages peuvent se recroiser. Et pourtant l’intrigue ici est un poil plus fluide. Le dessin alterne de bons moments avec de belles vues italiennes urbaines (un peu plates tout de même) et de moins bons avec un découpage narratif poussif et ne mettant pas le lecteur en situation. Rien n’est laid ou loupé mais les cadrages et la mise en image ne sont pas satisfaisants pour transcrire un scénario pourtant pas mal foutu Pas mal oui, guère plus hélas et pourtant il y avait matière, ne serait-ce que par le traitement d'une période très peu suivie en BD. L’achat ne semble pas nécessaire.

10/06/2013 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Une série pour ainsi dire pas connue car parue dans un mensuel en Italie pour ensuite faire l’objet de deux albums en France. Hop, vite fait et emballé. Pourtant, elle mérite quand même d’être connue. D’abord le cadre de l’histoire : l’Italie du 19ème siècle. Peu courant. Le scénario général ?… les pérégrinations d’un personnage –quand même abject- qui vit en dehors de son époque et qui ne pense qu’à faire tomber de leur piédestal les riches et puissants en utilisant leurs faiblesses. Ce que j’ai apprécié est cette véritable noirceur de Sera Torbara (curieuse identité !) compensée par un personnage élégant et au beau faciès romantique. Une sorte de docteur Jekill et Mister Hyde où l’élégance se dispute à l’anarchisme total. La démarche du scénariste est vraiment originale et les personnages, à leur façon, sont d’un rendu graphique attachant de par le dessin de Rotundo. Ce dernier s’est bien documenté –pour ce que j’en connais- sur la période traitée et les détails historiques ne sont pas en reste. Certains passages même sont palpitants et je m’étonne (un peu quand même) que cette série n’ait pas eu plus de succès (surtout au vu du cover du second album). Sera Torbara ?.. il est né en Italie voici 25 ans dans les pages du mensuel Comic Art. Il paraît la même année en France. Un second tome quatre ans plus tard. Mais qui s’en souvient ?… Pas mal.

18/10/2011 (modifier)