Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle
Récit du destin tragique d'un esclave noir au XIXème siècle
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Adaptations de romans en BD Esclavage
Fils d'un chef de tribu africain, Atar Gull fait le serment de ne jamais pleurer, de ne jamais se soumettre. Mais son destin le rattrape, et le voila emporté en esclavage par le terrible capitaine Brulart La haine d' Atar Gull sera à la hauteur des sévices qu'on lui impose, à lui et à ses proches.
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Date de parution | 07 Octobre 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'avais lu il y a un long moment la BD, sans être particulièrement marquée, et une relecture récent m'a finalement convaincu de ses qualités. En plus d'une bonne adaptation, c'est surtout une BD bien menée par le duo au dessin et au scénario, un dessin précis de Brüno, simple mais efficace pour tout montrer, tandis que le scénario se joue sur les codes narratifs pour conter une vengeance menée tout aux longs des années. Le gros hic de la BD, à mon sens imputable au matériau de base, est ce découpage en deux parties, première avec les négriers et seconde avec les plantations. Ces deux parties pas forcément bien reliées ont surtout comme inconvénient de ne pas présenter les choses de façon claire : Atar Gull est anecdotique dans la première partie et centrale dans la deuxième. Le début est surtout une histoire de négriers et de confrontation en mer. Mais en dehors de ce petit défaut, l'histoire est surprenante. Atar Gull devient l'incarnation de la vengeance de toutes ces personnes déportées, traitées en bétail et privées de toute humanité. La violence du propos (une femme qui se fait broyer le bras dans une machine est ensuite fouettée pour avoir abimé le "matériel") est dans tout les aspects et Atar Gull n'est qu'une némésis désincarnée. Là où le propos est intéressant, c'est que le maitre de la plantation n'est pas foncièrement un mauvais homme, en tout cas moins que d'autres qui sont présentés, mais est un humain détestable tout de même par ce qu'il fait. C'est une bonne matérialisation de ceux qui n'ont pas l'impression d'être des ordures mais maintiennent un système qui l'est. Complice par passivité, en somme. Une BD qui permets de se remémorer la violence de ce que fut ce système, et bien que Atar Gull soit finalement dans une vengeance aveugle, la fin nous montre l'aveuglement de tout ceci. Une BD bien dure, mais excellente.
Après le fabuleux Tyler Cross, le duo gagnant de ses auteurs nous offre cette superbe adaptation de roman. Rien que le titre et la couverture sont glaçants de majesté, annonçant le destin implacable d'Atar Gull, surhomme prêt au sacrifice des autres. Quel portrait de cet esclave dans cet endroit dur du 19ème siècle qui se promettra de ne jamais verser de larmes. Et pourtant le scénariste aurait facilement pu nous en faire couler en abordant les malheurs engendrés par l'esclavagisme de l'époque. Mais il a la sagesse de dérouler la réalité des faits sans tomber dans le pathos facile, pour suivre l'histoire d'Atar Gull. Le graphisme pourra en rebuter plus d'un, pour moi ces personnages et décors parfois monolithiques collent parfaitement à l'esprit du récit, participant à la construction d'un personnage destiné à devenir mythique. Les couleurs, simples, mettent immédiatement l'histoire en place (le bleu - la mer, le jaune - le matin, le noir - la réflexion...). Vraiment je ne vois rien à y redire.
Atar Gull me fit l’effet d’une petite claque lors de sa sortie. Bruno m’avait déjà conquis mais là il a franchi un palier, sa 1ère collaboration avec Fabien Nury, une association qui fera date et qui perdure. Je ne connais pas l’œuvre originale mais j’ai trouvé cette adaptation très très bonne. Une lecture qui me captive à chaque fois. Pourtant les personnages sont tout sauf attachants, un récit dur de vengeance sur fond de commerce triangulaire. Passionnant de bout en bout, de part son séquençage et finalement ces 2 personnages (l’esclave et le capitaine) bien ancrés dans leur époque. C’est tout sauf manichéen. Une œuvre réussie, réalisée par un tandem de choc.
Une BD parcourue avec réel intérêt, mais le caractère minimaliste du récit m'aura empêché d'entrer franchement dans cette histoire. Dommage, parce-que l'histoire est en soi vraiment intéressante. On dirait que toutes les connaissances et atrocités de cette période tragique se retrouvent dans un concentré de dialogues courts et bigrement efficaces. Le dessin m'a aussi pas mal plu, alors que ça n'est pas forcément mon style de prédilection, notamment grâce à l'émotion qui réussit à se dégager chez les personnages. Et puis ce que j'ai le plus aimé dans la forme, c'est la colorisation ! Un rendu absolument superbe. Mais mais mais... J'ai pas réussi à entrer entièrement dans le sujet. Pour ce type de récit, peut être que je préfère quand les auteurs prennent le temps de poser le contexte et cherchent à fournir plus de matières à la lecture. Ça s'enchaîne trop rapidement pour moi, j'ai pas eu le temps de ressentir de l'empathie pour cette histoire qui en demande, je suis pas complétement emballé par le leitmotiv de notre Atar Gull, et j'ai cette mauvaise sensation de rester en surface, sans savoir comment interpréter cette BD avec plus de profondeurs... Peut être le caractère minimaliste qui me bloque, je sais pas... Mais cela reste une histoire qui vaut le détour, commencer par emprunter à la bibli me paraît le bon choix!
Cette bande dessinée me faisait de l’œil depuis sa sortie, et la lecture du superbe Tyler Cross m’a encore plus donné envie de découvrir cet opus réalisé par le même duo d’auteurs. Techniquement, l’album est une réussite : Fabien Nury mène à merveille la narration ; quant à Brüno, personnellement j’aime beaucoup son dessin qu’on reconnait entre mille, ainsi que sa mise en scène. Cerise sur le gâteau, les couleurs de Laurence Croix sont superbes. Cela peut sembler étrange, mais j’ai trouvé que son graphisme peu réaliste renforçait la dureté de certaines scènes. L’histoire est très intéressante, et le thème de l’esclavage m’a beaucoup touchée ; j’ai apprécié que les personnages ne soient pas trop caricaturaux, en particulier le maître d’Atar Gull. Mon seul regret est d’être restée un peu sur ma faim : j’ai trouvé la deuxième partie trop courte par rapport à la première, j’aurais aimé que le récit se focalise un peu plus sur le personnage d’Atar Gull. Quelques pages supplémentaires pour mieux recentrer l’histoire sur son personnage principal n’aurait pas été un luxe. Quoiqu’il en soit, j’ai beaucoup aimé cette bande dessinée que je recommande chaudement.
Comme beaucoup, c'est après avoir découvert Tyler Cross que je me suis penché sur cette bd des deux mêmes auteurs, publiée deux ans auparavant. Comme toujours, le dessin de Brüno marche totalement avec moi. Cette fausse simplicité, ces personnages dessinés très simplement mais aux expressions si profondes, et si impressionnants sur certaines cases.. Bref, Ätar Gull fait partie de ces bds où le dessin est un plus, une valeur ajoutée : il ne se contente pas de servir l'histoire, il la bonifie. Après, je sais que le style de Brüno ne plait pas à tout le monde, et certains novices de l'auteur pourraient être désarçonnés par ce dessin très particulier. Côté scénario, c'est prenant et assez original : la vie des esclaves dans les plantations, c'est certes déjà vu mais toujours intéressant, et abordé sous un angle intéressant. Je trouve que le scénario est plus original que ceux de Tyler Cross, par exemple, cela étant en partie dû au fait qu'il s'agit d'une adaptation de roman. En revanche, la narration est moins efficace, et je peux comprendre certaines critiques lues sur ce site, qui disent que le personnage du héros les a dérangé car trop impassible et muet. Dans Tyler Cross, la narration pallie à cela, pas dans Ätar Gull. Personnellement cela ne m'a pas dérangé, mais je peux comprendre ceux que ça aura gêné. L'histoire est rythmée et bien racontée et, je l'ai dit, magnifiquement mise en valeur par le dessin. Ca nous donne un résultat très agréable et, si vous avez apprécié Tyler Cross, vous ne pourrez qu'aimer "Ätar Gull"
Cela fait la deuxième fois que je m'aventure dans une histoire dessinée par Brüno, après Tyler Cross me voici donc découvrant Atar Gull. Finalement si son dessin n'est pas mon style je dois avouer que c'est donc la deuxième fois que je me trouve piégé par un je ne sais quoi d'assez envoutant. Le cadrage?, La couleur?, L'expressivité qui malgré un dessin d'aspect minimaliste est parfaitement rendue? Décidément la fréquentation de ce site m'aura fait découvrir des choses que je n'aurais pas imaginé regarder un jour. Quand à l'histoire , que dire? Tout est millimétré, il faut dire que Nury n'est pas un lapin de six semaines et qu'il sait mener sa barque. Sans pathos larmoyant il décrit avec une précision de chirurgien tous les rouages du commerce triangulaire. Dés le début l'épisode des larmes vous assène un coup derrière la tête. Nous sommes groggy et ne quitterons plus cet état jusqu'à la dernière case. Tout a été dit précédemment mais la mécanique scénaristique est impeccable et imparable. Une grande et bonne claque salvatrice. Pour ceux qui ne connaissent pas, il ne faut pas hésiter.
Publiée deux ans avant Tyler Cross , cette adaptation en BD du roman d’Eugène Sue par Fabien Nury et Brüno est particulièrement réussie. La synergie entre les deux auteurs semble décidément fonctionner à merveille. J’ai éprouvé un plaisir équivalent voire supérieur à cette lecture que pour leur tant acclamé polar-western de l’an dernier, tant l’intrigue est passionnante. Cela étant, il ne suffit pas que le matériau d’origine soit bon pour faire une adaptation de qualité, ça se saurait. Mais c’est sans compter sur le talent narratif de Nury, qui n’écrème que l’essentiel, actualisant de belle manière un roman du 19ème pour en faire un récit rythmé et percutant, superbement servi par le dessin moderne et cinématographique de Brüno, agrémenté lui-même d’à-plats de couleurs flamboyantes et bien choisies. Quant à l’histoire en elle-même, elle constitue une puissante matière à réflexion à propos de l’éternelle question du bien et du mal, par le biais de personnages très bien campés. D’abord Atar Gull, très éloigné du cliché du bon sauvage en cours à l’époque ou fut écrit le roman, dont on peut comprendre la haine légitime qui l’anime, mais qui, tout en jouant « l’esclave modèle », finira par se révéler incroyablement machiavélique. De même son propriétaire, le planteur de coton Will, qui passe pour un « bon » maître alors qu’il n’hésite pas à punir cruellement et sans états d’âme ses esclaves, notamment le père d’Atar Gull, dont la mort va faire du fils sa Nemesis. La vengeance de ce dernier, digne s’un supplice chinois, sera spectaculaire et plongera le lecteur dans l’effroi le plus glacial, questionnant avec acuité le bien-fondé de la loi du Talion. Ceux qui ont apprécié Tyler Cross auraient tort de passer à côté d’ Atar Gull. Pour ma part, J’espère que ces deux auteurs réenfourcheront au plus vite leur tandem prodigieux. Du coup dans certaines situations, j’aime à croire en ce dicton débile : « jamais deux sans trois ».
Un récit solide, bien mené. Le personnage central apparait souvent en retrait dans la majeure partie de l’album, c’est pour mieux s’imposer dans son final ! La reconstitution du contexte social et politique de ces années où l’esclavagisme était la règle est faite avec soin et beaucoup d’aspects sont abordés. Le dessin de Brüno (dont j’avoue ne pas être un grand fan) ne m’a pas dérangé. Mais si j’ai trouvé certaines cases vraiment belles, d’autres m’ont semblé vides car trop épurées. C’est son style et il faut l’accepter. En tous les cas, ce style n’aura pas constitué un frein pour mon appréciation. J’hésite entre le « pas mal du tout » et le « franchement bien ». A lire, en tous les cas, et cet album ne fera certainement pas tâche dans votre bibliothèque.
Là encore, c'est sur la foi des très bonnes notes sur bdtheque que j'ai lu cet album. Il y a beaucoup à dire, et nombre de mes camarades le font très bien. Pour ma part je mettrai l'accent sur le très beau travail graphique du dessinateur, au style épuré, presque primitif, mais dont l'efficacité est maximale. Je me suis pris à admirer certaines de ses cases, sans raison particulière, juste parce que je trouvais la mise en scène et le style franchement beaux. A côté, l'histoire qui nous est contée est exemplaire, ou presque ; j'ai tout de même un peu de mal avec le côté jusqu'au-boutiste d'Atar Gull, prêt à sacrifier les siens pour assouvir sa soif de vengeance. Mais le destin sera cruel pour lui aussi... Très beau travail de Brüno sur un scénario assez prenant de Fabien Nury.
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