Chroniques de Jérusalem

Note: 3.81/5
(3.81/5 pour 16 avis)

Angoulême 2012 : Prix du Meilleur Album Guy Delisle et sa famille s'installent pour une année à Jérusalem.


Angoulême : récapitulatif des séries primées Auteurs canadiens BD à offrir Carnets de voyages Documentaires Israël Le conflit israélo-palestinien One-shots, le best-of Proche et Moyen-Orient

Guy Delisle et sa famille s'installent pour une année à Jérusalem. Mais pas évident de se repérer dans cette ville aux multiples visages, animée par les passions et les conflits depuis près de 4 000 ans. Au détour d'une ruelle, à la sortie d'un lieu saint, à la terrasse d'un café, le dessinateur laisse éclater des questions fondamentales et nous fait découvrir un Jérusalem comme on ne l'a jamais vu.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Novembre 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Chroniques de Jérusalem © Delcourt 2011
Les notes
Note: 3.81/5
(3.81/5 pour 16 avis)
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24/10/2011 | Ro
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Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur herve

Sans le coup de projecteur du festival d'Angoulème, je serais sans nul doute passé à côté de ce pavé. C'est le premier livre de Guy Delisle que je découvre, et malgré ses 335 pages, je l'ai dévoré dans la journée. Ce carnet de voyage est vraiment époustouflant. Je ne m'y suis pas ennuyé une seule seconde. Ouvrage très instructif, drôle et avec des réflexions pertinentes. Delisle nous relate avec ce côté "huron" à la Voltaire ces choses que nous connaissons tous à travers les reportages télé : les check points, l'intifada, les juifs orthodoxes, les juifs non orthodoxes et surtout ce mur, très présent dans cet ouvrage, à un point que je n'imaginais pas. Le tout sur un fond assez décalé, celui de la situation d'homme au foyer de dessinateur. Ayant été dans cette position pendant longtemps, je me suis reconnu dans certaines situations. Bref, un livre que j'ai adoré.

18/05/2012 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Gaston

C'est toujours un plaisir pour moi de lire un carnet de voyage de Delisle ! Ça commence doucement et après une vingtaine de pages je suis complètement embarqué dans le récit. L'auteur a le don pour rendre ses voyages passionnants. J'ai beaucoup appris durant ma lecture, notamment les différentes mentalités que l'on retrouve à Jérusalem. C'est pas une ville où j'aimerais habiter ! Il y a trop de religieux emmerdeurs à mon goût ! Ce que j'aime surtout c'est que l'auteur ne prend jamais position. On voit par ses réactions ce qu'il doit sûrement penser, mais il ne fait jamais de discours moralisateur. Il ne fait que montrer ce qu'il voit et c'est une démarche que j'ai appréciée tant le sujet Israël-Palestine est controversé et qu'il est facile de tomber dans la caricature.

15/05/2012 (modifier)
L'avatar du posteur roedlingen

L’exercice de carnet de voyage se révèle souvent a posteriori d’une grande utilité. Combien de chercheurs épluchent encore de nos jours les carnets de voyage des voyageurs du XVème siècle ! Le format Bd me semble particulièrement pertinent pour ce genre de format car cela permet de transmettre certains ressentis que les mots ne sauraient qualifier de manière aussi immédiate et percutante. L’opus n’est franchement pas reluisant pour les Israéliens… Et contrairement à Jo Sacco qui montre une démarche largement partisane, on ne peut pas reprocher à l’auteur de vouloir orienter les débats ! En fait ce statut de conjoint d’un expat me semble effroyablement « dangereux » pour des états : étant libre et ayant le temps, un esprit curieux va forcément voir tous les fonctionnements intimes que d’aucun préfèreraient ne pas montrer. Toute la complexité des courants de pensée va se lire dans ce récit sans jamais que l’auteur ne donne l’impression de donner un cours. Là réside à mon sens le tour de force : arriver à présenter cette explosion de courants de pensée religieux souvent antagonistes sans se prendre la tête et avec une grosse dose d’humour ou disons de recul. Car si le Judaisme est particulièrement présent, le christianisme et l’islam se voient également confrontés à l’incohérence de certains de leurs courants pour le plus grand désarroi du lecteur qui finit par se demander si l’on peut simplement imaginer une solution à ce nœud de l’Histoire où se concentrent tant de tensions... Le graphique simple mais très clair de l’auteur permet un immersion totale dans l’univers qu’il nous choisit de décrire, c’était déjà le cas dans Pyongyang, le style ne change pas. Certes son trait primaire peut paraitre simpliste, mais il excelle dans le développement narratif, malgré cette simplicité le lecteur comprend parfaitement et s’immerge dans le récit narré. Et puis quitte à voir de l’intolérance perpétuelle, j’aime autant que le dessin ne soit pas super précis… Au final, merci pour cet opus. Il permettra à des gens n’ayant jamais mis les pieds dans ce pays de concevoir autre chose que le contenu des guides touristiques. Merci pour ce ton neutre qui raconte simplement ce qu’il vit et voit, cela libère d’un problème de subjectivité tant rencontré dans d’autres volumes. Maintenant il ne faut pas non plus crier au génie, ce carnet de voyage est un excellent témoignage qui porte en lui les défauts de ce style, c'est-à-dire par exemple qu’il reste superficiel dans ce qu’il rencontre. Au cœur du conflit ce témoignage n’est finalement pas plus précis que ce qui se lit dans les médias, voire moins. Beaucoup de points méritent un approfondissement et non juste une focalisation à un instant t dans un certain contexte. Voici un très bon album, ce que je traduis par 3 avec achat car il manque soit un peu de poésie, soit un peu de précision pour arriver au vraiment bien du 4 étoiles.

03/05/2012 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Guy Delisle a vraiment créé un genre depuis Shenzhen. Et ce genre, j’en suis fan ! Voici donc un nouveau journal d’un de ses voyages, à Jérusalem celui-ci (vous l’aurez deviné). Le ton est toujours teinté d’humour même si j’ai quand même le sentiment que l’auteur perd de plus en plus de sa désinvolture face à l’absurdité des situations qu’il décrit. Et certaines situations décrites ne font pas rire du tout, et l’on sent bien qu’elles n’ont pas du tout fait rire l’auteur non plus. Le découpage en courtes séquences permet au lecteur de progresser dans sa lecture à son rythme et sans se sentir obligé de tout finir rapidement. Ce sont en effet de courtes chroniques, des instantanés décrivant une impression, un sentiment, une absurdité, une incompréhension que l’auteur nous offre à lire. L’ensemble peut paraître décousu et pourtant, au fil des pages, nous avons vraiment droit à une vue d’ensemble sur une situation très complexe. On n’entre jamais dans des discours abstrait. Guy Delisle est sur le terrain et nous parle des gens qu’il croise, des difficultés matérielles qu’il rencontre. Il ne se pose pas en analyste mais en témoin. Cette approche, je l’apprécie grandement. Le dessin est des plus simplistes mais parvient toujours à transmettre en peu de traits l’émotion recherchée. C’est extrêmement efficace à défaut d’être visuellement attirant. Un bon album que je placerais un peu en deçà de Shenzhen et de Pyongyang mais que j’ai préféré à Chroniques Birmanes.

30/04/2012 (modifier)
Par PAco
Note: 2/5
L'avatar du posteur PAco

Déception certaine après la lecture de cet album primé à Angoulême cette année... Un fauve d'or du meilleur album qui me laisse un peu perplexe. Certes, c'est sympa, léger, tout en collant à la réalité difficile d'une des régions les plus troublées de notre globe. Mais bon, passées les premières pages et le plaisir de la découverte (oui, c'est mon premier Guy Delisle), j'ai trouvé que ça manquait de rythme. La vie quotidienne du mari d'une femme travaillant pour MSF... mouais, pourquoi pas, mais ça tourne vite en rond. Malgré l'entrain que met Guy Delisle à nous narrer son année, avec ses anecdotes plus ou moins drôles ou consternantes, je me suis assez vite ennuyé. Pas bon signe... Surtout que cette année à Jérusalem tient en 350 pages... Et puis graphiquement, c'est bien fait, clair, mais c'est pas vraiment ce que je préfère comme approche graphique. J'ai d'ailleurs trouvé la narration assez hachée, avec ce côté journal qui, abruptement, au coin d'un changement de page, passe à une autre journée et à autre chose. Du coup le rythme s'en ressent, et la narration perd en fluidité. Bref, je vais tout de même aller faire mon curieux du côté de Pyongyang que j'ai sous le coude pour approfondir mon avis sur Delisle, mais je suis déçu de cette première rencontre.

12/02/2012 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Avec Shenzhen, Pyongyang, Chroniques Birmanes et aussi une participation à L'Association en Inde, Guy Delisle s'est fait depuis des années une réputation d'auteur de carnets de voyage nous racontant ses séjours dans des pays originaux et dans des circonstances souvent spéciales. Chroniques de Jérusalem est dans la lignée directe de ces oeuvres. Cependant, avec le temps, je suis au regret de trouver que là où ses premiers récits étaient vraiment marquants à la fois par leur contenu souvent ubuesque et l'humour régulier de la narration, les plus récents sont nettement plus plats, proches du simple... carnet de voyage justement. Chroniques de Jérusalem est intéressant, c'est manifeste. Par les yeux de l'auteur qui aura séjourné une année dans la partie Est de la ville, dans un quartier arabe entouré de colonies juives et excentré par rapport au centre historique, on découvre une ville incroyablement hétéroclite, avec un fort aspect religieux de presque toutes les fois monothéistes au monde. Il nous présente les aspects amusants de cette cohabitation, les petits conflits autour de la façon de penser et de vivre ses croyances mais aussi l'animation et les sourires que cela implique. Il nous présente aussi la situation souvent aberrante de la situation politique et sociale et notamment l’extrémisme des colons. Malheureusement, je dois avouer ne pas avoir été très inspiré par ce récit qui m'est apparu un peu superficiel, sans élément vraiment marquant. Même les dernières pages, se déroulant lors de l'opération "Plomb Durci" contre Gaza ne sont pas passionnantes car racontées par les yeux d'un auteur presque aussi éloigné que nous du conflit puisqu'il ne nous rapporte finalement que ce qu'il voit à la télévision et entend par quelques témoignages de médecins occidentaux après coup. En outre, là où j'avais trouvé Guy Delisle très drôle dans sa façon de raconter Shenzhen et Pyongyang, j'ai à peine souri aux assez rares moments d'humour de cet album là. Sans parler de certaines anecdotes sans intérêt car orientées sur sa vie privée sans être à même de m'intéresser ou de m'amuser, un peu comme du remplissage à mes yeux. Je n'ai donc pas été totalement convaincu par cet album mais je l'ai tout de même trouvé intéressant. Jérusalem a l'air d'être une ville vraiment particulière et l'auteur arrive à nous dépeindre nombre de ses spécificités parfois assez incroyables ou amusantes, ainsi qu'une situation aussi saugrenue qu'accablante des colonies et de la situation des Palestiniens. Le récit marquera assez peu ma mémoire, restera juste une bonne partie des informations ainsi transmises, le fond primant sur la forme.

24/10/2011 (modifier)