Les Aventures de Huckleberry Finn
Adaptation de l’œuvre de Mark Twain
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Adaptations de romans en BD Auteurs italiens Format à l’italienne Linus Mark Twain Péchés de jeunesse [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA
Après avoir vécu de nombreuses aventures avec Tom Sawyer, Huckleberry Finn s'est constitué un petit pécule qui attire l'attention de son père, une brute avinée. Huck s'enfuit pour éviter le pire, et son chemin croise celui de Jim, esclave en fuite. Tous deux vont descendre le Mississipi du XIXe siècle et leur histoire est un hymne à la liberté. Mattotti réécrit l'une des plus grandes œuvres de la littérature américaine.
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Date de parution | 06 Octobre 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C'est marrant, j'éprouve pour cet album à peu de choses près le même ressenti que MacArthur : j'ignore les raisons profondes qui ont fait que non seulement je me suis intéressé à cet album alors même que je ne suis habituellement pas fana de Mattotti, mais que je l'ai acheté !!!! D'abord, il y a ce dessin extraordinaire, tout en lignes souples, très vivant. De Mattotti, je ne connaissais que le travail aux pastels, et ce n'est clairement pas mon truc. Mais là, je me demande ce qui a pu conduire l'auteur à abandonner les crayons. Son dessin est vraiment cool et moderne. Ensuite, il y a le récit en lui-même, celui de Mark Twain dont je suis grand amateur. Enfin, il y a le contexte géographique (le Deep South des Etats Unis), ici parfaitement restitué avec ses habitants parfois complètement arrachés (alcool, violence, racisme...) et bien entendu, le sort tragique réservé aux esclaves. Oui, on a affaire à une reconstitution de premier ordre, à la fois singulière et très cruelle. Certes, au niveau langage, on sent le truc un peu vieillot. Ce sont des façons de s'exprimer d'un autre temps, et on le sent. Toutefois, j'ai d'abord mis ça sur le compte de l'époque dans laquelle se déroule le récit avant de réaliser qu'il s'agissait d'une réédition. Toutefois, cela ne gène en rien la lecture. J'avais parfois la sensation de me retrouver devant un album de Philémon, sensation "Rosebud" en ce qui me concerne : Philémon, c'est un souvenir majeur de mes lectures d'enfant. A dix ans, j'ai découvert l'univers de Fred grâce à la petite bibliothèque de mon village, et ce Huckleberry Finn m'y a replongé tout de go.
Je ne connais pas l'auteur, qui semble avoir sorti plus de BD depuis cette œuvre de jeunesse. Par contre j'avais bien envie de lire celle-ci, BD s'inscrivant dans la continuité des aventures de Tom Sawyer dont j'ai entendu longuement parler enfant dans plusieurs adaptations différentes. Le personnage de Huck m'est donc connu mais je ne savais pas qu'il avait un roman à part, contant ses propres aventures dans l'Amérique du XIXe. La Bd raconte une histoire assez peu pour enfant, puisqu'on découvre l'alcoolisme, la violence envers les enfants, les querelles de familles et les meurtres arbitraires. Et l'ensemble est franchement teinté du racisme ordinaire du vieux sud des Amériques, avec ce noir fuyant son esclavage en compagnie de Huck. Le récit explore la rivière du Mississipi que nos deux compères descendent en radeau, progressivement. En se posant à différents points au bord du fleuve, on découvre différents aspects de cette Amérique là. Entre les villages où des familles se détestent, des clochards mythomanes qui arnaquent les gens en vendant du rêve, les chasseurs de "nègres en fuite" … C'est franchement un beau morceau de connerie humaine qui défile devant nos yeux ! Le tout est traversé par Huck, enfant orphelin de mère et dont le père est un alcoolique violent. Son périple est avant tout un moyen d'échapper à l'école et à son éducation qu'il appelle "civilisation". J'aime bien le parallèle entre la proposition de civilisation qui agace le jeune homme qui aime la nature, l'extérieur et l'absence de règles, tandis que le monde civilisé s'oppose au monde Sauvage de ces blancs qui semblent presque tout cinglés. Le gros hic que j'ai, c'est le dessin. Je ne sais pas si c'est dû à sa jeunesse, et je note que d'autres posteurs l'ont sacrément bien aimé, mais pour ma part j'ai trouvé ce côté très souple dans les corps assez dérangeant. Je pense que c'est principalement une question de goût. Pour moi, la représentation et la façon dont le dessin traite les corps me parait souvent trop artificiel et forcé, notamment lors des scènes de tensions. C'est dommage, parce que le récit est plutôt bon, mélange de jeunesse impertinente et de bêtises crasses. Amusant et choquant (sans doute plus qu'à l'époque), le récit est un bon rappel de ce qu'a pu être la vie en Amérique, bien loin des images d'Epinal des grandes villes que l'on a souvent en tête.
J'aime bien Huckleberry Finn, que je trouve plus sympathique et intéressant que Tom Sawyer. Je prends beaucoup de plaisir chaque fois que je lis ses aventures. Ce fut un peu le cas ici, le scénario étant une fidèle adaptation au livre. Je trouve toutefois que le résultat est moyen et c'est à cause du dessin. Je reconnais que ce dessin a des qualités, avec des couleurs très belles, mais je n'aime pas comment le dessinateur dessine les personnages. En fait, ce sont surtout les mouvements des personnages que je n'aime pas. Je ne sais pas comment décrire ce que j'ai ressenti, mais la manière dont bougent les personnages est moche et a gâché mon plaisir.
Pourquoi aime-t-on une bande dessinée ? Par quelle alchimie son charme vénéneux nous pénètre-t-il jusqu’aux tréfonds de l’âme au point de nous laisser transis, charmés, subjugués ? Vaste question… Pour répondre, je partirai d’un exemple concret : le « Huckleberry Finn » de Mattotti. Voilà ! Comment dire… Voilà exactement… (Pourquoi j’ai choisi cette bd, moi…) Non, parce que franchement, cet album, il sent un peu le dessous de bras, hein. Il date de 78, me direz-vous. C’est un fait mais ce trait a une gueule incroyable ! Je le trouve même résolument moderne. Bon, un bête exemple : une case illustre Jim se cachant le visage de la main. Comptons les phalanges ensemble et nous découvrirons que l’auriculaire en compte… oulahhh… ah oui, tant que ça… en plus y a une phalange pliée et allongée à outrance. C’est mal dessiné, me direz-vous. Et bien, non, justement ! C’est faussé, déformé, mais la composition est excellente. Le dessin de Mattotti est d’une incroyable spontanéité, c’est jeté, vif, brouillon… indiscutablement vivant et expressif. Chaque planche semble avoir été touchée par la grâce divine. Non qu’elles soient magnifiques mais elles auraient pu être franchement moches s’il n’y avait eu ce quelque chose d’indéfinissable que l’on appelle charme pour me laisser sur le cul. Et que dire alors de la colorisation ? Toujours elle met en valeur le trait, tout en dégageant un halo de chaleur, de torpeur en parfaite adéquation avec le sujet. L’histoire, elle, est sans surprise. Les péripéties s’enchainent telles des bicyclettes sur un trottoir hollandais. Les personnages sont attachants dans ce mélange de ruse et de naïveté cher au genre. L’exotisme est au rendez-vous. J’ai donc trouvé l’univers que j’espérais. A l’image du Mississipi, cette histoire est tout sauf un long fleuve tranquille. Les personnages coulent au rythme du fleuve, avec ses crues et ses décrues, s’écartant constamment du thème central (pour peu qu’il y en ait un) tout en conservant la même direction… … En résumé : je ne sais pas pourquoi j’aime cet album. Ce qui est sûr, c’est que je lui trouve une gueule manifeste et que l’histoire qui m’est proposée m'a diverti quand bien même elle ne m'a pas surpris.
Voici une œuvre de jeunesse de Lorenzo Mattotti. Initialement publiée en Italie en 1978, Gallimard propose enfin une édition traduite en français. Bien loin de ses oeuvres "pastellisées", Mattotti présente un trait épais, rond et délié, voire charbonneux par moment. La colorisation (faite spécialement pour cette édition par Céline Puthier) met bien en valeur ce trait plus caricatural et déformé. Quant au récit, il reprend dans les grandes lignes le roman de Mark Twain. Des coupes inévitables ont dû être faites mais cela ne s’en ressent pas à la lecture. L’ensemble reste cohérent et proche de l’atmosphère du récit originel. Le récit commence par la rencontre de Huck avec Jim sur une île au milieu du Mississipi. Chacun essaye de se faire oublier : Huck pour fuir l’autorité d’un père marginal, violent et qui en veut à son argent ; Jim parce qu’il a eu vent que Miss Watson allait le vendre pour travailler dans les plantations du sud. C’est le point de départ de leur échappée en radeau descendant le grand fleuve. Echappée qui sera bien sûr mouvementée avec des rencontres hautes en couleurs et pas toujours heureuses. Un bel album au format à l’italienne qui permet de revisiter ce livre de Mark Twain et de découvrir un Mattotti jeune mais pas dénué de talent.
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