Bonne année

Note: 2.56/5
(2.56/5 pour 9 avis)

Vision légèrement futuriste d'une cité de banlieue


Anticipation Banlieue Baru Racisme, fascisme

Il commence à avoir pas mal d'albums derrière lui, le gars Baru. En nous souhaitant la "bonne année", il opère un changement dans la continuité. Changement puisqu'on est en 2014, dans un futur proche où les gosses des banlieues sont enfermés dans leurs cités par d'immenses murs surveillés par des miradors. Continuité parce que les personnages, les situations, tout rappelle l'univers cher à Baru. Il y a toujours des mobs, de jolies filles et des mecs qui rêvent de mettre la main sur une de ces capotes devenues rarissimes dans les cités. Si vous avez lu "Quequette blues", vous savez ce qu'ils comptent en faire ! Eh oui, dans le futur, on a toujours une furieuse envie d'aimer et de serrer un corps contre le sien.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 1998
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Bonne année © Casterman 1998
Les notes
Note: 2.56/5
(2.56/5 pour 9 avis)
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08/07/2002 | Jean Loup
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La plupart des séries de Baru ont pour cadre la banlieue, ses habitants, son décor de béton, et la vie, la violence qui l’agitent. C’est aussi un peu le cas ici, même si cet album donne à ces thèmes un éclairage plus original, puisque l’histoire se déroule dans une ambiance de Science-Fiction. Dans une sorte de futur proche, une partie des habitants d’une ville (d’un pays, on ne sait pas ?) est enfermée dans un ghetto, entouré d’un mur, de miradors – les gardiens n’hésitant pas à tuer ceux qui s’en approchent. Les « enfermés » sont atteints ou sous la menace du Sida – et la moindre capote vaut de l’or et est recherchée et traitée comme telle. Au-delà du mur, la vie semble s’écouler normalement. Il n’y a pas ici de critique sociale, ni de développement sur la société qui a donné naissance à cette apartheid. Baru se contente de décrire quelques moments de vie de certains des habitants de ce ghetto. Cela se laisse lire, mais il manque de la profondeur à la personnalité des protagonistes, et à l’intrigue elle-même aussi. C’est bien dommage. Il aurait sans doute fallu développer le système fasciste qui domine (ce n’est pas le cas – et il n’y a d’ailleurs pas de trace d’une révolte contre le système, de réelle résistance). Surtout qu’aujourd’hui ces camps mettant à l’écart des réprouvés de la société dominée par un pouvoir d’extrême droite, ça a des résonnances ! Le Sida n’est pas non plus ici quelque chose de bien exploité. Un décor pas inintéressant, mais pas forcément bien exploité. A emprunter à l’occasion.

05/07/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
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Dommage, il y avait un vrai fond donc de bonnes idées qui ne sont pas exploités comme il aurait fallu. L'idée des banlieues devenues de véritables ghettos dans un monde dominé par un pouvoir d'extrême droite n'est pas si utopiques que cela. Tout au long du récit l'on navigue donc entre la recherche désespérée de capotes ou tout le monde tire à vue sur tout le monde, les ravages du sida sont évoqués mais l'ensemble aurait pu avoir une véritable force qui n'est pas présente car ces sujets sont finalement plutôt effleurés. Au niveau du dessin le noir et blanc convient bien au récit par contre j'ai eu du mal à reconnaitre les protagonistes tant les visages attitudes se ressemblent. Au final une lecture sympa, rapide mais dont je ne recommande pas l'achat.

16/04/2016 (modifier)
Par iannick
Note: 3/5
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Ayant lu récemment Noir du même auteur, je me permets de recopier ici une grande partie de mon avis sur cet album étant donné que « Bonne année » figure parmi les trois récits racontés dans Noir. L’auteur a conçu ce récit anticipatif sur ce que la France serait sous un régime politique aux idées inspirées de l’extrême droite (Bonne année avait été réalisée sous la période où le Front National était un des partis les plus populaires de France). L’histoire se déroule dans la deuxième décennie du XIXème siècle. Ça se passe dans une banlieue quadrillée par un corridor où les forces de l’ordre ont ordre de tirer sur tout individu essayant de franchir les murs. Ce mur a été érigé sous l’impulsion du gouvernement pour tenter d’enrayer la violence dont il tient les banlieusards pour responsables… En fait, ce récit retrace le quotidien de jeunes paumés à intérieur de ces corridors. Ainsi, le lecteur découvrira une France du futur où le banlieusard est privé de lien avec le centre-ville peuplé de gens aisés, interdit aussi de ressources, issu d’une population d’immigrés, sous muni de préservatifs (d’où un fort pourcentage de la population atteint du virus du sida), etc… Le scénario de Baru est très vivant et aucun sentiment d’ennui ne m’est apparu lors cette lecture. Cependant, je trouve que les personnages sont très caricaturés, que l’auteur a trop forcé sur les traits de tous les protagonistes. Le résultat donne une histoire qui m’a semblé peu probable alors que les faits montrent que tout ceci pourrait être crédible… la faute peut-être au trait de Baru qui aurait –à mon avis- dû être plus réaliste (dans le même genre que SOS Bonheur par exemple). Autre point que je trouve négatif sur cette bd, c’est que malgré les nombreuses péripéties qui y sont présentes, je n’en ai pas retenu grand’chose ! Les travers de cette société ne sont pas –à mon avis- développés : c’est comme si le lecteur suivait les faits sans qu’on lui propose le temps de réfléchir sur les solutions qu’il pourrait adopter pour résoudre ces problèmes ! Je m’attendais à mieux de cette bd surtout quand on sait qu’elle est réalisée par Baru, un auteur que j’apprécie beaucoup pour ses prises de position sur les travers de notre société. Cette histoire ne m’est apparue pas convaincante. Les personnages sont –à mon avis- trop stéréotypés et les péripéties de chaque protagoniste trop clichées pour que je croie à ce récit de la France du futur. Ah, si seulement Baru avait pris le temps de poser sa vision de l’avenir des banlieues, au moins cela aurait permis aux lecteurs de s’interroger avec lui des différentes problématiques abordées dans sa bd !...

11/08/2009 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Dans des banlieues ceinturées par des fils barbelés et des unités de flics -et ainsi volontairement abandonnées à leur sort- des jeunes tentent, malgré la drogue, le Sida, de survivre dans un univers dominé par le "Taré", un dictateur. Bonne illustration de son propos, Baru a dessiné à l'encre de Chine, utilisant le noir et blanc et la demi-teinte pour jouer des dégradés. Il se frotte ici aux grands thèmes contemporains mais ne tombe jamais -heureusement ou malheureusement suivant qui vous êtes, le lecteur- dans les poncifs trop souvent véhiculés par ces sujets (extrême droite, racisme, ...). J'ai apprécié cet apport d'un regard humaniste sur ce que peut être la condition humaine ces derniers temps. Cet album est à prendre comme une sorte de commentaire acerbe sur notre société, laquelle laisse le fascisme s'installer à nouveau. C'est une BD, oui, mais aussi un regard cohérent sur le monde. Un monde qui, lui, ne l'est plus tellement : cohérent.

08/01/2007 (modifier)
Par Jean Loup
Note: 3/5

On passe un bon moment avec cette histoire à tiroirs. Certaines idées paraissent déjà vues (le coup de l'homosexuel à la planche 27, Baru l'a fait aussi dans Sur la route encore) mais l'ensemble est agréable. Pas mal du tout. Espérons en tout cas que le gros blond à l'oeil torve qui devient président et fait des discours à la télé devant l'effigie de Pétain, ça n'arrive que dans la BD, hein ?

08/07/2002 (modifier)